Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PHILIPPE (saint), apôtre de Jésus-Christ

Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 3p. 808).

PHILIPPE (saint), apôtre de Jésus-Christ, né à Béthsaïda, en Galilée. Il était, croit-on, pêcheur lorsque, après la vocation de saint Pierre et de saint André, il devint un des disciples du fils de Marie, qu’il accompagna partout depuis lors. Philippe assista notamment au sermon sur la montagne, au miracle de la multiplication des pains, à la Cène, et accompagna son maître sur la montagne des Oliviers. Après la mort du Christ, il resta à Jérusalem jusqu’à la dispersion des apôtres dans le monde. Il alla prêcher alors l’Évangile en Phrygie, où il fut martyrisé, pendu par les pieds et crucifié à Hiéraple, vers l’an 80, pour s’être opposé au culte des serpents. L’Église célèbre sa fête le 1er mai.

— Iconogr. Les Analecta juris pontificit (22e livraison), revue publiée à Rome, présentent les observations suivantes au sujet de la représentation de saint Philippe : « Les peintres ont coutume de représenter l’apôtre saint Philippe dans la décrépitude de l’âge ; néanmoins, les écrits qui lui donnent un âge si avancé ne sont pas très-authentiques. On peut le figurer avec la croix qui fut l’instrument de son martyre. Si on le peint avec un livre, ce n’est pas qu’il ait laissé quelque écrit ; car l’Évangile que certains hérétiques voulurent lui attribuer est rangé par saint Gélase parmi les apocryphes, et saint Épiphane nous apprend que c’était l’œuvre impure des gnostiques ; mais le livre convient à tous les apôtres, parce qu’ils propagèrent la doctrine évangélique parmi les gentils. » Une statue colossale en marbre, sculptée par Giuseppe Mazzuoli et qui se voit dans la basilique de Saint-Jean-de-Latran, représente saint Philippe tenant une longue croix et ayant le pied gauche posé sur un dragon, image de Satan ; il se penche pour regarder le monstre et, de la main droite tendue en avant, il fait un geste oratoire. Cette statue, aux draperies ronflantes, n’a pas la gravité qui convient aux sujets religieux. D’autres statues de marbre d’un meilleur style ont été exécutées par Giovanni Bandini (cathédrale de Florence), Francavilla (église San-Marco, à Florence), Thorwaldsen (gravé par Domenico Marchetti). Une statue de pierre a été sculptée, en 1867, par Mme Léon Bertaux pour l’église Saint-Laurent de Paris. Des figures de saint Philippe ont été gravées par Beccafumi (clair-obscur), Fr.-F. Aquila (d’après la statue de Gius. Mazzuoli décrite ci-dessus), Jaspar Isac, etc. (v. apôtres). Le musée des Offices possède une remarquable peinture à la détrempe d’Albert Dürer, datée de 1516 et qui représente saint Philippe en buste. Une figure à mi-corps peinte par Ribera appartient au musée de Madrid. D’autres peintures ont été exécutées par Philippe de Champaigne (au Louvre), J.-U. Mair (musée du Belvédère), etc..