Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Héraclès et Athéna (bilingue)
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HÉRACLÈS ET ATHÉNA
Le long d’une route étroite Hercule cheminait. Il aperçut à terre un objet qui ressemblait à une pomme, et voulut l’écraser. L’objet doubla de volume. À cette vue, Héraclès le piétina plus violemment encore et le frappa de sa massue. L’objet s’enflant en volume obstrua le chemin. Le héros alors jeta sa massue, et resta là, en proie à l’étonnement. Sur ces entrefaites Athéna lui apparut et lui dit : « Arrête, frère ; cet objet, c’est l’esprit de dispute et de querelle ; si on le laisse tranquille, il reste tel qu’il était d’abord ; si on le combat, voilà comment il s’enfle. » Cette fable montre que les combats et les querelles sont cause de grands dommages. |
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Ἡρακλῆς καὶ Ἀθηνᾶ.
Διὰ στενῆς ὁδοῦ ὥδευεν Ἡρακλῆς. Ἰδὼν δὲ ἐπὶ γῆς μήλῳ ὅμοιόν τι ἐπειρᾶτο συντρῖψαι. Ὡς δὲ εἶδε διπλοῦν γενόμενον, ἔτι μᾶλλον ἐπέβαινεν, καὶ τῷ ῥοπάλῳ ἔπαιεν. Τὸ δὲ φυσηθὲν εἰς μέγεθος τὴν ὁδὸν ἀπέφραξεν. Ὁ δὲ ῥίψας τὸ ῥόπαλον ἵστατο θαυμάζων. Ἀθηνᾶ δὲ αὐτῷ ἐπιφανεῖσα εἶπε· « Πέπαυσο δέ, ἄδελφε, τοῦτό ἐστι φιλονεικία καὶ ἔρις· ἄν τις αὐτὸ καταλείπῃ ἀμάχητον, μένει οἷον ἦν πρῶτον· ἐν δὲ ταῖς μάχαις οὕτως οἰδεῖται. » Ὅτι πᾶσι φανερὸν καθέστηκεν ὡς αἱ μάχαι καὶ ἔριδες αἰτίαι μεγάλης βλάβης ὑπάρχουσιν. |