Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Héraclès et Plutus (bilingue)

Pour les autres éditions de ce texte, voir Héraclès et Plutus.

130


HÉRACLÈS ET PLUTUS


Héraclès, admis au rang des dieux et reçu à la table de Zeus, saluait avec beaucoup de bonne grâce chacun des dieux. Mais Plutus étant arrivé le dernier, Héraclès baissa les yeux sur le pavé et se détourna de lui. Zeus étonné de son attitude lui demanda pourquoi, après avoir salué complaisamment tous les dieux, il détournait les yeux du seul Plutus. Il répondit : « Si je détourne les yeux de lui, c’est qu’au temps où j’étais parmi les hommes, je le voyais presque toujours acoquiné aux méchants. »

Cette fable pourrait se conter à propos d’un homme enrichi par la fortune, mais méchant de caractère.

130


Ἡρακλῆς καὶ Πλοῦτος.


Ἡρακλῆς ἰσοθεωθεὶς καὶ παρὰ Διὶ ἑστιώμενος ἕνα ἕκαστον τῶν θεῶν μετὰ πολλῆς φιλοφροσύνης ἠσπάζετο. Καὶ δὴ τελευταίου εἰσελθόντος τοῦ Πλούτου, κατὰ τοῦ ἐδάφους κύψας ἀπεστρέψατο αὐτόν. Ὁ δὲ Ζεὺς θαυμάσας τὸ γεγονὸς ἐπυνθάνετο αὐτοῦ τὴν αἰτίαν δι᾿ ἣν πάντας τοὺς δαίμονας προσαγορεύσας ἀσμένως μόνον τὸν Πλοῦτον ὑποβλέπεται. Ὁ δὲ εἶπεν· « Ἀλλ᾿ ἔγωγε διὰ τοῦτο αὐτὸν ὑποβλέπομαι ὅτι παρ᾿ ὃν καιρὸν ἐν ἀνθρώποις ἤμην, ἑώρων αὐτὸν ὡς ἐπὶ τὸ πλεῖστον τοῖς πονηροῖς συνόντα. »

Ὁ λόγος λεχθείη ἂν ἐπ᾿ ἀνδρὸς πλουσίου μὲν τὴν τύχην, πονηροῦ δὲ τὸν τρόπον.