Encyclopédie méthodique/Beaux-Arts/Tome 2/Pratique L

(p. 669-675).

L

LAQUE, ( fubfl :. fém.) La laque a pour bafe une fubfcance terreufe ou crétacée à laquelle on ajoute une teinèure. Cette définition fuifit pour faire fentir qu’on peut faire bien des différentes fortes de laques.

La laque en pain eft la terre qui fert de bafe à l’alun, colorée par la cochenille. Pour fabriquer cette laque, on peut faire bouillir dans deux pintes d’eau le réfidu qui a produit le carmin, ( voyez carmin) en y ajoutant cinq onces d’alun. Il faut filtrer cette liqueur, & y ajouter quelques gouttes de diflblution d’étain ; enfuite on varie dans cette teinture de l’alkali fixe en liqueur ; il décompofe l’alun & en précipite la terre qui s’empare de toute la couleur rouge. On fil re cette liqueur ; la laque refle fur le filtre ; on palTe de l’eau deffus à pUiIisurs fois, pour enlever & diffoudre le tartre vitriolé qu’elle pourroit contenir ; enfuite on fait fécher. Cette lacue fera plus ou moins colorée, fuivant la quantité de cochenille qu’on aura employée pour la préparer. Sa couleur variera aujfi, fuivïnt la proportion de diflblution d’étain qu’on aura mife. (Note trouvée daris les papiers de M. Wate’.et, & annoncée comme extraite d’un manufcrit de M. Sage). Cette laque eft celle qu’on appelle de Venife, parce qu’on la tiroit autrefois de cette ville ; ou’du moins elle eft colorée de même par ! e réfidu de la cochenille qui a fervi à la compofitien du carmin. On ne tire plus cette laque fine de Venife, parce qu’on en fait d’auffi belle à Paris.

D’autres laques ayant toujours pour foutien delà terre d’alun, avec de l’eau de féche, & même de la craie, font teintes par des bois colorés, tels que ceux de Fernanibouc, de Bréfil, de Santal rouge, de Rocou, de Sainte Marthe & de Campeche avivés par un acide. La racine d’orcanecte. la fleur decarthame, ou fafran bâtard, la graine de kermès fournifTent auiïi des teintures dont on peut faire des laques. On trouve un grand nombre de recettes pour faire des laques. En voici une pour compofer la laque colombine. Prenez trois chopines de vinaigre diftillé, du plus fubtil, une livre du plus beau bois de Fetnambouc, coupez-le par morceaux, & faites-le tremper dans ledit vinaigre pour le moins un mois ; s’il y trempe davantage, ce fera encore mieux Faites bouillir le tout au tain-marie, trois ou quatre bouillons, puis le îaiflez repofer un jour ou deux. Enfuite, vous préparerez un quart d’alun en poudre que vous mettrez dans une terrine bien nçtte : vous pafferez la liqueur à travers un linge, en la faifan couler fur l’alun, & vous la laifferez repofer ne jour. Faires réchaufl-er le tout, jufqu’àcc que la liqueur frémiffe, laiffez-la repofer vingt-quatre heures, & mettez en poudre deux os de feche, par-deffus lefquels vous verferez votre liqueur un peu chaude. Vous Ja remuerez avec un bâton, jufqu’à ce qu’elle s’amortiffe ; enfuite vousîa laifl’erez repofer vingt-quatre heures, & la palferez.

LailTez fécher le marc de la laque colomb qui tombe au bas de la fiole oiî il y a des os de féche —, broyez ce marc ; il n’y a point de laqut fine qi : i foit fi vive, & en la mêlant avec de la laque, elle en augmente la force, {Traité de mignature.’)

On trouve d’affez bonne laque fous le nom de laque carminée. Elle eft ordinairement en grains ou trochifques. On l’éprouve, ainfi que la laque colombine, en répandant deffus un peu d’alkali fixe en liqueur, ou de vinaigre. La laque eft bonne fi elle ne devient pas violette avec l’alkali fixe, & jaunâtre avec le vinaigre. Les laques ordinaires ont le défaut de n’être pas folides. L’auteur du Traité de ia peinture au paftel, croit qu’elles fcroient plus belles, & qu’elles aurolent plus de folidité, fi l’on remplaçoit l’alun par la diffiilution d’étain. Il donne le moyen de faire cette diflblution ; le voici : Verfezdans unecaraffe une once d’acide nitreux, & moitié moins d’acide marin. Ce mélange eft ce qu’on appelle de l’eau régale. Jo’gnez-y, s’ils font très— fumans, un petit verre d’eau do fontaine ou de rivière très-limpide : faites diilbudre dans ce mélange de l’étain de Malaca ou de Cornouailie réduit en petits fragmens : le plus court moyen de réduire ce métal en grenailles c’eft de le faire fondre fur le feu dans une cuiller de fer, & de le verfer par gouttes dans un vafe plein d’eau. Ajoutez par intervalle » de cet étain en grenailles jufqu’à ce que le diflblvant n’apifle plus. Alors mettez la caraffc fur la cendre chaude, pour que l’eau régale achevé de fe faturer. Le même auteur offre la recette fui vante d’une laque’^fix laquelle il fupplée à la terre d’alun par la diflolution d’étain. Mettea dans deux pintes d’eau, trois ou quatre petites branches de peuplier d’Italie, ou de bouleau, coupés en très-petits fragmens. Tous les bois dont on veut extraire la couleur, doivent toujours être effilés oa hachés. Que ces branches foieni vertes ou fé- e-jo

L A Q

ches , il n’importe. Faites-les bouillir à petî’t feu près d’une heure. Décantez la décoûion. Joignez-y de la racine de garence pulvérifée , à peu près une poignée ; cette racine eft la l’eulô iur laquelle on puiffe compter pour fournir une teinture folide. Faites-la bouillir deux ou trois minutes. Verfei la liqueur au travers d’un linge dans un autre vafe , & jettez-y de l’alkali , du tartre, gros comme un œuf. Remuez- le in«’ange avec quelques tuyaux de plume. Verfez delfus, goutte à gou ;ie , affez de didblutiori d’étain pour que l’eau commence à jaunir. Quelques momens après , filtrez à travers le papier lombard. Quand l’eau fera paffee par le filtre , arrolez la fécule ou le précipité qui fera refté deffus avec beaucoup d’eau tiède que vous laifferez paffer de même autravers du filtre , afin de diflbudre & d’enlever tous les Tels. La garance eft de toutes les plantes connues dans nos climats celle qui donnele rouge le plus durable, & le fiic du peuplier ne peut que l’atTtirer davantage. Celui de bouleau vaut encore mieux pour les couleurs rofacées. On a remarqué que i’or & l’étain , mêlés enfemble , aptes avoir été difl’ous féparément par l’eau régale , fe précipitoient dans la décoif ioti de garance en une belle & folide couleur rouge. Ce procédé, qui ne ferait pas praticable dans la teinture , à caufe du prix d’un pareil mordant, pourroit fervir à compofer une taque bien fupérieure au carmin pour la peinture à l’huile. Les muex Scies buccins fourniroient des pourpres folidos , fi l’on pouvoir s’en procurer i ?ne affez grande quantité pour en compofer des laques, ( Traité de la peinture au pajlel. ) Les laques compolèes avec l’alun devroient erre débarralTées de leurfel par le lavage. Voyez l’anicle S til-de-grain.

Laque violette- Mettez fur le feu deux pintes d’eau filtrée : il faut que le pot l’oit affez grand p3ur n’être plein qu’aux trois quarts. Jettez dedans une petite poignée deboisde Fcrnambouc en poudre , avec moitié moins d’écorce tirée de jeunes branches de bouleau. Faites bouillir une heure & pafffz au travers d’un linge. Remettez la dccofl ion devant le feu. Joignez- y gros comme une noix d’alun de Rome, avec le double de couperofe blanche , l’un & l’autre en petits morceaux. Après quelques inftan.s, ôcez le pot du feu ; jettez-y du fel de tartre rouge ou blanc , mais en poudre , & d’une mefure à--pei :-près égale à celle de la couperofe & de l’alun. Filtrez de la même manière qu’on filtre le petit lait. Couvrez le filtre pour le garantir de la pouffiere. Quand l’eau fera paffée au travers du filtre , verfez deffu. ?, à coté de la fécule, de l’eau chaude pourdiffoudre les Tels : o.n ne doit pas craindre d employer trop de lavage -, le peu de matière colorante qu’il emporte & qui n’étoit pas fixée, n’auroit tervi qu’à rendre cette laque moins lo-L A Q

lidc. Elle fera plus violette, & approshera de la couleur de la penf.e, fi on la compofe de la même manière avec panie àpeu-près égale de bo.s de campeche & de feinambouc , l’un & & l’autre en poudre. Elle fera, au contraire, ^kiscramoifie , iU tirant fur la couleur du rubis ou de l’amaranthe , fi en .’"uppvirae le campêche , &L qu’on iubfbitue à la couperofe blanche , l’équivalent d’une diflo.ution d’étain dans l’eau régale. Ces laques l’ont fort belles , & le fouiienn ? nt affez bien On peut les employer à l’huile , funout pour glacerles violets qu’on aura compofés de rouge iS : de bleu , & qu’on aura eu la précaution de tenir plus clairs qu’ils ne doivent l’être. ( Jraité de la peinture au pajiel, ) Laque verte. "Vers le milieu de ce fiecle, un particulier mit au jour un verd très-brillant , auquîl il donna le nom de laque verts. M. Majault & le Comte de Caylu ::, dans leur mémoire fur i’encauftique, foupçonnercnt que cette couleur é oit compofée de bleu de Pruffe , & d’une belle couleur jaune qui devoit être plus folide que le ftil-de-grain jaune, puifque la couleur de cette laque fefoutenoit ?u i’oîeil.

On peut comp-o’er une laque verte de la même manière que l’on compofe les autres laques, en employant les baie&mures du nerprun • ellesfont en maturité vers le mois d’oflobre. Il fuffit de les écrafer , de les faire bouiU’r , de paffer la dfcoclion fur un linge , ou mieux encore au travers d’un tamis de crin ; d’y jetter une diffolution d’alun de Rome , enfuite un peu de craie ou d’os de feche ; la liqueur, rouge d’abord, devient furie champ d’un beau verd. On peut la, faire évaporer fur un feu très-doux pour la réduire en forme d’extrait. Cet extrait eil ce qu’on nomme verd de vejjie. La plupart des fabriquans y joignent un peu de chaux ; mais elle le jaunit Se l’altère. On peut garder la compofition en liqueur pour Is lavis ; elle fe conferve très-bien dans des bouteilles bouchées. ( Traité de la peinture au paJlel. )

LAQLTE, (fubft. mafc) Si nous n’avons pas les fubftances ivec leliquelles les Chinois compofent le laque ou lak qui eil fi recherché dan» l’Europe , nous en avons d’autres avec lefqudles nous pouvons les imiter de fort près. Comme les ouvrages couverts de ces laques ou vernis , font ornés de deffins en arabefques, l’imitation de ces ouvrage’ ! appartient aux arts qui dépendent du deflin , & quand nous surions quelqu’infériorité du côté de la compofition du vernis , nous pouvons acquérir fur les Chinois une grande fupérioi ité du côté de l’art.

Pour imiter le laque de la Chine ou du Japon , il faut choifir le bois le plus léger j le plus fec , Je moins poreux , le plus-uni , celui qui peut enfin

, recevoir le poli le plus parfait. Au défaut des boi»
LAQ LAQ 671

que poſſedent les Chinois, nous adopterons le tilleul, l’érable, le buis, le poirier, ou quelqu’autre bois que ce ſoit qui offre des qualités à peu-près ſemblables.

Quand le bois eſt poli, on y colle & on y tend avec foin une toile fine, ou plutôt une mouſſeline ; car le grain de nos toiles pourroit nuire au poli du vernis. Sur les grands ouvrages, on étend de la filaſſe. Ce premier ſoin eſt néceſſaire pour contenir le bois, pour empêcher qu’il ne ſe tourmente trop, imbibé à crud par les ap- prêts.

On broyé du blanc d’Eſpagne , on y ajoute de la terre d’ombre pour y donner du corps, & on les détrempe à la colle de gants moyennement forte. Cette colle doit être préférée comme plus douce que les autres. De ces deux ſubſtances ainſi détrempées, on donne cinq ou ſix couches, froi- des en été, tièdes en hiver, car il faut que la colle ſoit toujours tenue liquide. Ces couches ſe poliſſent d’abord avec de la prêle, enſuite avec de la pierre-ponce réduite en poudre impalpable, & du tripoli pilé de même. La pièce ainſi préparée, broyez avec du vernis gras au karabé ou à l’ambre, du noir d’ivoire, & detrempez-le avec le même vernis. La quantité du noir doit être ſuffiſante pour noircir le vernis : quatre onces, de vernis demandent à-peu-près une once de noir. Si le vernis eſt trop épais, on l’éclaircit avec de l'eſſence.

On donne, huit , dix , douze à vingt couches de vernis : les pièces doivent être , s’il eft poffible , féchees au four pour plus de folidiré. Au défaut de four , on a des étuves dont la chaleur douce , en féchant le vernis , lui donne la confiftance & : la dureté néceflaire pour recevoir les m )rdans , les pâtes & les arabefqiies. Si l’on fe fervoit du vernis de gomme-laque , à refpritde vin , on n’auroic bcfoin , pourféchet la pièce , que du foleil , ou même de la chaleur douce d’une chambre. Avec ce vernis, le travail eft plus expéditif ; avec l’autre , il eft plus durable. Quelque foit celui dont on fait ufage , il faut le polir à la prêle , à la ponce en poudre , au tripoli pilé,

A la fuite de tous ces préparatifs , ondeffineou J on calque fur la pièce le dîffin qu’on y veut peindre ou fculpter : car les ouvrages en pare fur ]e laque font des efpéces de fculptures en basreliefs. Le deflîn fe fait avec urre pointe d’un bois trèi-dur, ou , quand on eft bien fur de l’a main , avec une pointe de fer. On applique le mordant ou la pâte fur ce qu’on a rracé.

Nous venons de diftinguer deuxforte :. de travaux fur le laque ; la première eft un deflin dépourvu de clair-obfcur ; la féconde elt un basrelief, qu’on établit en çâte.

Pour la première efpéce de travail , on defTine tout fimplement fur le fond les objets quelconques que l’on y veutreprélenter ;puis on repaffe L A Q

^71

fur tous ces objets en peignant an pinceau avec un mordant. Quand le mordant eft aux trois quarts fec , on le faupoudre de poudre d’or ou d’argent , au choix de l’artifte , ou de l’amateur à qui l’ouvrage eft deftiné. L’ouvrage fec , on la brunir.

Le mordant n’eft autre chofe que 1» même vernis dont on a déjà fait ulage , & auquel on mêle du vermillon. On a l’atttntion de n’en pas introdurre dans le vernis en afTez grande quantité pour ôter au vernis la qualité graiffeufe qui lui fait happer l’or : il ne fert qu’à teindre le vernis pour faire retrouver la trace des endroits oii on l’applique, & furlefquels on doit jetter l’or. On rend cette mixtion un peu épaiffe, pour qu’elle ait plus de corps.

Il eft des objers que le goût infpire de laiffer plus plats , & pour lefquels on ne met pas de vermillon au vernis. Alors vous employez feulement le vernis comme mordant ; vous l’appliquez fur l’endroit que vous voulez travailler , & que vous avez rracé. Cela donne des formes plates, fur lefquelles vous defiinez une féconde fois avec votre mordant au vermillon, & vous donnez des formes , vous ajoutez des détails , à ce que vous n’avez fait d’abord que couchera plat. Il faut avoir foin , lorlqu’on peint avec ce mordunt , d’avoir un petit vafe rempli d’efl’ence de térébenthine pour laver de temps en temps le pinceau , & faire couler le mordant , qui , fans cela , s’engorgeroit.

Le travail en bas-relief efl plus diîïîcile. Nous n’avons pas les fubftances avec lefquelles les Chinois ik les Japonois compofent les pâtes qui donnent ce relief . nous parvenons au même bue en broyant enfemble du blanc d’Efpagne & de la terre d’ombre avec un vernis gras. On peut fe férvir du vernis à l’ambre, en mettant fur une partie de vernis, deux parties de blanc & deux de terre d’ombre. Quand le tout eft bien écrafé fous la moiette , & bien mélangé, on le détrempe au vernis à l’ambre , en, rendant cette pâte afle ? liquide pour qu’elle puiffe s’employer au pinceau. Quand toutes les préparaiions pour les fonds noirs (ont faites, & que ces fonds font polis & unis, on donne une ou plufieurs couches de la pare , fuivaric le deftin qu’on a ad ’ptè & le relief qu’on veut lui donner. On laiffe fécher la pâte au foleil , ou à la chaleur d’une étuve. Lorfqu’elle eft bien durcie , on unit avec des ’ morceaux de prèle ious les endroits du relief qui pourroient erre raboteux ; on les polit avec la ponce & le tripoli, broyés, comme on l’a dit, en pO’idre impalpable.

On grave enfuire avec un burin fur les reliefs, le :, détails néceflàires , & on polit ce qu’on vient - de graver. On pafTe fur les re.ief, i.ne couche ou deux de verni ;: à l’ambre, ou de vernis à la gomme-’ laque à l’efprit de vin , dans lequel on a mis da I noir d’ivoire.

€j2

L A Q

Pour la facilité de l’opération , on ne doit mettre ainfi en noir que les partiesoù l’on veutlaiP fer pénétrer les fonds , ce qui fe fait ordinairement aux têtes , aux pieds & aux mains. Cette méthode de mettre ainli en noir les yeux , la bouche, les oreilles, ce qui fait dominer les fonds, donne à celui qui applique le mordant, la facilité de bien delTiner les farraes ; fi au contraire on vouloit tracer après coup les yeux , le nez , h bouche, tout s’effaceroit & produiroit un très-mauvais effet. Les têtes , les pieds & les mains fe font avec du noir d’ivoire , & les draperies en rouge avec du vermillon. L’ouvrage ainfi difpofé efl : prêt à recevoir l’or ou l’argent. Leur application eft facile ; on couvre de mordant la partie qu’on veut dorer ; on renverfe la poudre d’or fur ce mordant , lorlqu’il eft à moitié fec, & on lui laiffe prendre autant d’or qu’il en veut : on laifTe enliiite fécher la pièce dans l’étuyeouau foleil.. Quand la poudre de métal paroît bien adaptée au mordant , on effaye avec la dent de loup ou brunilToir , de brunir un très-petit endroit. Si le poli vient bien > Se que le bruni foir beau & égal , on peut continuer le refte. Si , au contraire , on fent que le bruniffoir n’éprouve aucune réflftance , & que l’endroit qu’on veut polir fe raye , on attend que le tout foit bien fec.

L’or en chaux , l’or en poudre , l’orverd, l’or en coquilles , l’or faux , l’or d’aventurine , l’argent en poudre , la limaille d’argent , le cuivre , font les métaux qui fervent ordinairement à ces fortes d’ouvrages.

Or en chaux ; pfenez à la monnoîe de l’or de départ, réduifez-le en poudre en le broyant fur le porphyre. Lavez-le jufqu’àce que l’eau forte foitclaire , puis faites-le fécher au folfilou dans l’étuve. Servez-vous de cette poudre pour la mettre fur ce que vous aurez peint, en ne laiffant furie mordant que ce qu’il aura voulu prendre, & le laiflani bienféçhe}- av^nt que de le vernir.

Or en poudre. Prenez un livret d’or fin ,Tenrerfez-l. e fur une pierre à broyer que vous aurez enduite de miel , broyez ces feuilles d’or comme de la couleur, réduifez l’or en poudre impalpable, ramaflez-le & le jetiez dans un vafe. Lavez cette jnixtion d’or & de miel dans plufieurs eaux, jufqu’à ce que l’or Ipit dégagé du miel ; iJisctezie fécher, -^

Feuilles d’argent : même procé4é. Or& argent faux. On les employé à Spa pour les faux laques ; on les piépare par le même propédé. Les Chinois & les Japonois n’employent p ?s l’or faux : il§ font quelquefois ufage de l’é-L A Q

tain pour les terraffès, les montagnes, les rivières , & :c.

_ Or verd. C’efl : de l’or battu qui fe vend au livret fous cette couleur , & qui le prépare au miel, de la même manière que nous venon» d’expofer.

Or en coquille 8c argent en coquille. Ils fe vendent préparés ; on doit leur préférer l’or & l’argent broyés au miel.

Or aventurine , argent aventurlne. Ils fe vendent en livret & Ce broyent au miel. Il ne faut lesbroyer que jufqu’à ce qu’ils fôient réduits à la groITeur des têtes de ces petites épingles qu’on appelle camions. Quand on veut aventuriner un fond , on prend du vernis d’ambre : on en met une couche toute pure fur la pièce, & l’on poudre à quelque diftance fur la partie vernie. Le vernis d’ambre retient tout ce qui tombe , & forme un fond sveniuriné. Il faut avoirattention de jetter l’aventurine également , fans cela le fond feroit inégal , & feroit un mauvais effet. Les Chinois & les Japonois poffedent ilipérieurement l’art de faire des fond» aventurinés de la plus grande égalité.

Argent. On ne fe fert point d’argent en chaux. On prend un lingot d’argent , du titre de onze deniers de fin ; on le lime le plus fin qu’il efl : poffiible ; on broyé cette limaille fur le porphyre, comme l’or en chaux ; on la lave de même , & on l’employé de même fur le mordant.

La limaille de cuivre fe prépare ds même : ’^ le cuivre rouge , le cuivre jaune & la rofette donnent trois couleurs difîérentes. Le choix de ces différens ors & argens dé» pend du goût de l’artifte qui les emploie, & de ce qu’il croit le plus convenable a fon ouvrage -, à moins qu’on ne veuille imiter fervilement la pratique des Chinois ou des Japonois. Par exemple , ceux-ci fe fervent de l’or en chaux, & ceux-là de l’or en feuilles. Lorfqu’onfefert d’un or pour fervir de fond, & que l’on psint avec un autre par-delfus , il faut brunir l’un des deux , & laifier l’autre mat.

Les arabefqijes en faux laque acquerront de la valeur , quand ils feront dirigés par de bon* artifles. Nous n’avons fait , dans cet article , qu’extraire Van du ? cintre , Doreur, Vernif~ feur, par M. ^ATin. Nous n’avons pu ajouter par nous-mêmes aucun éclairçilfement fur des procédés dont nous n’avons aucune pratique : mais nous croyons que ceux qui voudroient s’çxercer en ce genre, pourroient y parvenir , d’après cet article , en commençant p^r faire des effais. Peut-être piême trouveroient-iI

|
LAV LAV 673

fo’ent-U des procédés heureux qui ne Teroîent <out-à-fait ni ceux des Chinois, ni ceux que iiifqu’à prafentont fuivi leurs imitateurs, mais qui n’en auroient pas moins de mérite. LAVIS. iful-JI. mafc. ) Manière de defllncr au pinceau , avec des matières colorantes délayées dins l’eau. Le nom de cette forte de delFin vient de ce qu’on femble laver le papier, en la frottant de couleur à pleine eau, çu de ce que la couleur efl : en grand lavage. Avant de faire ce qu’on appelle laver le d ?[jflii , on en cherche & on en établit le t.rait.

On cherche ordinairement le trait avec du C.ravon démine de plomb d’Angleterre ; comme il s’efface ailement avec de la mie de pain, ou une barbe de plume, ou de la gomms éîaftic |ue, on peut ie changer & le corriger à fon gré.

Quand on a trouvé le trait , & qu’on croit idefoir s’y tenir, on l’arrête à la plume. Le trait fe fait ordinairement à l’encre de la Chine. Si l’on vouloir faire un defTin très-fini, & dans lequel le contour fût annoncé , comme dans la ceinture, non par un trait fuivi, mais par la différence des tons, on ne mettroit pas le trait à la plume ; & même on efFaceroit affez le crait fait au crayon pour qu’il no parilt plus quand l’ouvrage léroit fini. Souvent les peintres, dans leuis eiquiffes , font le trait au pinceau.

C’eft quand le trait efl arrêté , que commence 1 opéra’i^n du lavis. On prend avec le pinceau beaucoup de couleur bien délayée pour établir les grandes maffes , tour à plat , (ans s’occuper des détails. Pour parvenir aux demiteintes légères , on trempe le pinceau dans l’eau, fans reprendre de couleur, & l’on étend, en approchant de3 lumières , la maiïe déjà établie , jufqa’à ce qu’elle s’accorde doucement avec le blanc du papier : on lent bien qu’il, faut opérer promptement, poiir ne pas laiffer à la couleur le tenipj de fecher. Ce lavage rrippe le papier : il faut donc avant d’y procéder , (ur-tout quand on veut faire un defTin Pfinl Sr agréable , tendre le papier fur. une {planche , en le collant pur les bords. Quand les maffes font établies , on paffe aux aétails. On tient à cô’é de foi un morceau de Ipapier blanc fur lequel on effaie fes teintes t^vant de les porter fi.r le deffin. On adoucit f.j& : l’on fond les teintes en prenant dans le Ipinceau do l’eau fans couleur ; on finit par Rtapper les touches. Quelquefois on fait des [fouches à la plume.

On peut fuivre une manière inverfe de celle tique nous venons de propofer ; ç’eft-à-dire , f^tablir d’abord les détails, & glacer enfuite ^es mafîes par-deffus : ce procédé doilnc plus Heaux-Arfs, Tgmf II.

ÏIAV

^7 ?

de tr’llant & de franfparence au delTm. La manière de fe corriger , dans ce genre de deffin , efl affez difficile : elle confifte à palTer une éponge mouillée fur ce qu’on a fait ; ce qui affoiblit tout l’ouvrage, & rend maître de faire des chansemens à l’ effet ; mais cette opération gâte le papier & nuit a la propreté du travail •, le papier deviendra même fpon-» gieux, fi l’ornie fe fert pas d’eau alunée. D’ailleurs on ne peut changer le trait , & les formes refirent telles qu’elles ont été d’abord établies : tout ce <|Ue l’on peut faire , c’eft d’en perdre quelques-unes dans les ombres , & de difllmuler au moins les défauts qu’on ne peut détruire. Mais on peut , tant que l’on veut ,. retoucher fon deffein , en étendre, en renforcer les malTes d’ombres, en rendre les touches plus vigouretLfes , en rendre l’effet plus fier & plus pi."iaan :. On connoi : des deffins ébauchés au lavis , & terminés à la plume ou au crayon." Tous les procédés font bons, quand on s’en fert artifTement.

Le deffin au lavis efl : prompt & expéditif,. Scies ouvrages faits dans ce genre font fixés au même initant où ils font fecs ; ils ne craignent pas le frottement comme les de’Iîns ait crayon relevés de blanc. Raiement les peintres employeur cette manière de delFiner pour faire des ouvrage.s très-finis ; mais ils en font ufage pour leurs efquiffes, & la négligenca fpirituelie & lavante de. ces morceaux y ajoute un nouveau prix.

Le b’ftre & l’encre de la Chine , vraie ou contrefai’e, font les fubflances avec lefquelles on deffine le plus ordinairement au lavis. Mais on peut employer en ce genre toutes les couleurs crar.fparen’es.

Qtiand on mélange ces couleurs , en forte que l’ouvrage devienne une forte de peinture, ce genre change de nom, & prend celui de dniïin. à l’aquarelle. On peut tirer, pour S cette manière de deffiner, des couleurs de d’fFérens fruits , en y ajoutant de la diiTolution d’alun. Voici celles qui font indiquées dansie traité de la peinture au pajlel. Les baies mures du nerprun fourniffenc un beau verd ; voyez laq^ue verte. On tire aufli des pétales bleues ’ de l’iris une fécule verte , mais bien inférieure à la précédente. Les baies d’hièble , traitées comme celles du nerprun , donnent une liqueur violette, mais que l’addition de l’alun rend bleues. Celles de ronce , ou mûres de haies , bouillies avec de l’alun , donnent une belle couleur purpurine. Beaucoup ^ d’autres baies de plantes , au moyen de la décoélion avec l’aïun, peuvent fournir de même, pour le lavis , des fucs colorés. Telles font les gror feilles , les framboifes, les çerifes noires, les pellicules des baies de caffis , mûres en Juin ; les graines de carence , mûres en Novembre j Q q q q

^74

L A V

les fruits dû marier noir , mûrs en Août ; les baies de liireau , mûres en Otlobre ; les décoâîons des bois de Fernambouc & de Campêche. La gomme-gutte feule , avec un peu d’eau, fourni : le jaune, ainii que la pierre de fiel. Le csrmin donne le cr.itnoili ; mais il faut le broyer avec une légère difiblution de gomme arabique : le bleu de Pruffe , on la décoction d’un peu d’indigo, réduit en poudre avec de l’alun, donne du bleu ; le yerdet , la couleur d’eau ; miis il faut avoir attention de ne pas liicer le pinceau imbibé de cet(6 ? couleur qui eft un poilon. La décoftion des racines de tormentille produit une couleur fauve , & donne du noir fi l’on y joint du vitriol de Mars ; mais le noir dont on fait le plus fréquent ulage eft l’encré de la Chine : le biftre , bien broyé , donne le brun. On peut mettre en tablettes tous les fucs colorans dont nous •venons de parler, en y joignant, lorfqu’on les fait bouillir, un peu de colle de poiflbn. La colle, en féehant dans des moules de carte, qu’il faut oindre auparavant de beurre ou de graiffe , leur donnera la confiftance de l’encre de la Chine , qui fe fait de la même manière avec de l’extrait de régliffe & du noir de charbon , réduits en bouillie par la mollette. LAVIS. Gravure à l’imitation du lavis. Nous avons donné à l’anicle Gravure , le procédé de M. Leprince , tel qu’il a été communiqué à rAcadéniie de peinture de Paris -. mais il paroît certain que cette communication a été imparfaite, & qu’en la^ donnant, on s’eft rélèrvé des fecrets. Les perfonnss qi ;i voudront renouveller ce procédé, feront obligées de faire elles-mêmes, d’après les indications données , des recherches pou- découvrir les parties de L’opération qui n’ont point été communiquées. Dans le fecret de Leprince , tel qu’il a été publié, il fe trouve des moyens qui fe détruifent les uns les autres : la diiEculté eft de parvenir à les accorder entre eux , ou à les lier par quelques autres moyens fur Icfquels on a gardé le filence. Cette difficulté n’eft pas jnfurmontable ; plufieurs perfonnes l’ont vaincue ; mais elles gardent le fecret à leur tour. M. Marinier, graveur à talent , a trouvé, ipeu-près dans le même temps que M. Leprince, un procédé différent, dont les effais qu’il a fai’s prouvent la bonté •. comme il fe promet de faire quelque jour un plus grand ufage de fa découverte, il juge à propos de fe la réferver.

Nous ne pouvons donc rien ajouter ici fur les différentes manières de graver au /avi/ par le moyen de divers mordans , & de dlverfe ; liqueurs, puifque les artifîes qui employent ce moyen s’accordent à en faire un fecret. Mais nous avoas ditj fous le mot Gravure j L A V

que la manière la plus ordinaire de graver ï l’imitation du lavis , s’opère par le moyen de divers outils du genre des roulettes. Nous devons revenir fur ce procédé, parce que des artiftes qui en font ufage avec fuccès , ont bien voulu nous communiqiîer de nouvellei Ijm’ères , & même opérer fous nos yeux. On commence par établir le trait. Quandon veut expédier , & qu’on cherche plutôt à faire vite , qu’on ne tend à la perfeûion , on fait le trait à la pointe, & on le fait mordre à l’eau-forte : mais il a toujours de l’aigiepr, & ne s’accorde pas bien avec le travail moelleux du lavis. Il faut donc tracer d’abord , comme on le fait dans la gravure au burin pur, & enfuite afTurer & acciifer le trait avec l’outil nommé roulette fine. Il ne faut que comparer deux eflampes où le trait ait été fait , dans l’une , par le premier procédé , dans l’autre par le fécond , pour en bien fentir la diffërettce.

Le trait fait , on établît les fortes maffes avec un outil ferme & qui creufe profondément, & on ébarbe bien ces premiers travaux. Enfuite on pafle fur toute la planche , excepté aux endroits où l’on veut réferver le blanc du papier, jne maCTe générale , avec un outil doux. Ce procédé efl à-peu-près le même que celui par lequel on donne le ^rcné aux cuivres qu’on veut graver en manière noire, excepté q’-'e, pour la manière noire, on graine le cuivre avec un berceau, & que, potir la gravure au lavis , on le graine avec une roulette. On promène par tout la roulette au moins quatre fois , en quatre direflions différentes. Ces directions font les mêmes que celles dans lefquelles on promèrse le berceau, f^oye^ au mot Gravure, la préparation du cuivre par la maniér-e noi’e.

Après que la msffe générale efî établie & ébarbée , on y ajoute du ton avec une roulerte qui tient à-peu-près le milieu entre les deux dont on vient de parler ; c’cft-à-dire , celle qui a creufé les fortes maifes , & celle qui a donné la maffe générale : on n’ébarbe pas que la maffe ne foit généralement établie. Lorfque nous parlons ici d’une maffe générale , il ne faut pas prendre ce mot à la rigueur, comme dans la gravure en manièrenoire, où l’on donne à toute la planche une feule maffe du même grain. Dans la gravure au lavis, la maffe générale ne doit s’entendre que pour les objets qui font à-peu-près fur le même plan. Mais fi l’on veut exprimer l’effet d’un lointain , dont le ton foit fort tendre ’, ri faut en établir féparémsnt la maffe avec une roulette d^un grain trèî-ferré & fort doux. Si l’ouvrage original que l’on veut imiter oô’e une grande variété de plans , on préparera la Ihalfe de ces plans divers avec des roulettes 3e diftërens grains.

A la manière noirs , on cherche les lumières , les deini-teintes , les reflers dans la maffi ; générale , en ufant le grain avec un gratoir. II n’en eft pas de même du grain formé paf la roulette ; on en dégrade le ton feulement avec le bruniffoir. On peut, dans les parties où les dérails l’exigent, ajourer enfuite du ton avec une roulette à-psu-près femblable à l’une des deux dernières dont on s’efl fervl. On Lsnt que cette gravure , s’approchant beaucoup du procède de la manière noire , eft aufli for : expéditive.

LAVIS. Gravure a r imitation du lavis coloré ^ que l’on nomme y^ÇuARELLE. La manière de graver qu’on employé pour parvenir à cette imitation , eft celle dont nous venons de donner le procède à l’article précédent. Par les différentes planches qu’il faut graver & accorder entre elles par les diverl’es couleurs , elle (e rapproche de la gravure en couleurs inventée par Leblon. ^’ovf^cequi en a été dit fous iepiot Gs.<f-"[/RE. Les Graveurs qui imicenc le lavis coloré, le fervent de cinq planches.

Première planche. Noir.

Seconde planche. Petit- rouge,

Troijlémt planche. Carmin.

. Quatrième planche. Bleu.

Cinquième planche. .Taune-

La première planche , celle du noir , fe gr.ave comme nous l’avons dit à l’article précédent, & eft plus chargée de travail que toutes les autres. Le trait, les formes , les maffes, les détails y font établis. Les épreuves feparées de cette planche reffemblentà un ouvrage terminé , & offrent l’imitation d’un delTin à l’encre de la Chine. Les travaux de la planche du jaune doivent être d’un grain plus gros que ceux des autres couleurs ; ils fe gravent avec une roulette d’un grain plus fort.

Les planches du bleu , du carmin , du petit rouge , fe gravent avec un outil moyen. On défalque fur chaque planche le trait de la planche noire ; mais il ne fert qu’à guider : il ne doit être ni mordu à l’eau-forte, ni rendu fenfible parle travail de la roulette.

Qu^riid les cinq planches font gravées , voipi t A V

^7<

l’ordre dans lequel on les fait imprimer. On tire d’abord les épreuves du jaune, & tout de fuite , on imprime par-deffus ces épreuves encore humides , la planche dublou ; puis on fait fécher. Les épreuves étant bien lèches, on les moi^illa à l’éponge ; on tire les épreuves de la planche de carmin , & on les laiffe fecher. On humeéle de nouveau & de la même manière ; puis on tire de fuite^ fansfairelecher , les épreuves du petit rouge & celles du noir. De très-habiles graveurs en ce genre ccm- ? mencent par faire tirer les épreuves du noir : mais tous s’accordent à mettre dans le même rangle tiraj^e des planchée deftinéesaux quatre couleurs. Quand on imprime d’abord la planche r.oire , on en tait fécher l’épreuve , & fuccefii’-ement les épreuves de chaque planche avant de tirer celles de la planche fuivanre. Quelquefois, fuivatjt la couleur du deffin , on peut Ifc contenter de quatre planches ; mais on ne fe paffe jamais’ de celle qui s’imprime en noir. Il ne nous refte plus qu’à indiquer les fubftani» ces dont on fait ufage pour les différentes cou-«  leurs.

Jaune. Stil-dergrain de Troies. On y mêle ■ plus ou moins de blanc de plomb , fuiyanc % teinte qu’exige le defUn.

Bleu, Bleu de Pruffe. C’eft le feul qui con-TÎenne à ce genre. On a effayé fans fuccès éea couleurs plus précieufes. Seul, il feroit gras : on le dégraiffe en y mêlant du fel de talc en fortpetite quantité. On fait entrer du blanc dans cettg teinte fuivant le befoin.

Ciirmin,

Petit-rouge. Vermillon , mêlé de carmin ou de blanc de plomb , fuivant la force du ton. Nous avons nommé les principales couleurs dont on fait ufege dans ce génie : mais on peut les y rompre par d’autres , & le choix dépend de l’intelligence de l’artifte. On fait d’ailleurs que toutes les couleurs doivent être bien purifiées , bien broyées , & avoir toute la tranfparence dont elles font fufceptibles. Elles fe détrempent à l’huile , comme dans la Gravure en couleurs de Leblon.

CJ q q q ij