Encyclopédie méthodique/Art aratoire et du jardinage/Marcotte

Définition

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Marcotte ; c’est le rejeton de certaine plante qu’on couche en terre pour lui faire prendre racine.

Article

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MARCOTTE, Marcotter ; c'est faire prendre racine à un rameau de quelque plante, en le couchant en terre. Il y a deux sortes de marcotte, la simple & celle à entaille.

La simple se fait en couchant simplement en terre quelque rameau de celle des plantes qui prennent aisément racine. C'est ainsi qu'on marcotte la vigne, le figuier, le coignassier, le jasmin, le groseiller, le mûrier & autres.

La marcotte à entaille est celle qui se fait par une incision au rameau avant que de le coucher


en terre ; & telle on la pratique aux rameaux d'œillets.

Toutes ces marcottes, on les sèvre en les coupant en-dessus de l'endroit où elles ont pris racine, & on les transplante.

Marcotter est donc un moyen de multiplier les arbres, & beaucoup de plantes, sur-tout les ligneuses. Cette opération se fait dès l'automne, après la chute des feuilles, pour les arbres robustes ; en avril pour les arbres délicats, & au commencement de septembre pour ceux de verdure perpétuelle.

Nous venons de dire qu'il y a deux sortes de marcottes.

1°. La simple, qui se fait en couchant dans une petite rigole, a six pouces de profondeur, les branches qui sont assez basses pour le permettre, & qu'on arrête ensuite à deux yeux hors de terre.

2°. La marcotte à entaille se pratique en faisant une incision immédiatement au-dessus du coude d'une branche qu'on incise entre deux. joints jusqu'à mi-bois sur un pouce de longueur, & mettant dans l’entaille un petit morceau de bois pour en empêcher la réunion. Cette dernière façon a principalement lieu pour les œillets & les arbustes précieux.

3°. A l’égard des arbres plantés dans des caisses, & dépourvus de branches à leur pied, voici comme on s'y prend. On met un entonnoir de fer-blanc à la branche qu'on veut enraciner, & on la marcotte vers le milieu de l'entonnoir, qui est rempli de bonne terre. On choisit encore une branche vers la mi-mars, on l'écorce dans sa partie basse de la longueur du doigt, & on enveloppe cet espace d'un morceau de cuir lié avec de l'osier ; on passe cette branche par le trou d'un pot rempli de terre, qu'on élève à sa hauteur. Au mois d'octobre suivant, on la coupe près du trou du pot, & on la plante dans une petite caisse.