Encyclopédie méthodique/Art aratoire et du jardinage/Brisoir

Définition

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Brisoir à mottes ; c’est une sorte de herse large & pesante pour briser les mottes de terre.

Article

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BRISOIR à mottes ; instrument d'agriculture. (Voyez planche XXXVI, fig. 5.)

Le brisoir à mottes est une herse large & pesante, qui sert à briser les mottes de terre & à les réduire en petites parties, à diviser & applanir les terres durcies & celles qui ont été battues par les fortes pluies ; usages que ne peuvent pas remplir les herses ordinaires à cause de leur légèreté.

Le brisoir a ses quatre bras épais de quatre à cinq pouces quarrés, & longs de sept pieds, les barres ont trois pouces & demi, les dents ont dix-sept pouces de longueur, & sont aiguisées en couteau comme les coutres de charrue. Il y a quatre de ces dents attachées à chaque bras au brisoir & qui y sont fixées par un écrou : il en sort du bois douze pouces, & il y a un talon à l’arrière de la dent qui porte sur le bois, afin qu'elle ne soit pas facilement renversée ou courbée par les pierres qui f ; rencontrent dans les champs.

Il faut mettre sur ce brisoir quatre chevaux ou quatre bœufs ; une herse de moindre volume ne produiroit pas les effets dont on a besoin, quand il n'est pas nécessaire de donner un labour avec la charrue.

Il est sur-tout utile dans les terres glaiseuses, après les jachères, les foins, luzernes, sainfoins, lorsque la charrue lève beaucoup de grosses mottes qui ne se fondent ni ne s'émiettent par la pluie, ni par les sécheresses. On fera passer le brisoir aussi-tôt après le labour à charrue, ce qui rompra les mottes, aplanira la terre ; & le labour suivant sera plus facile & meilleur. Au mois de mars ou d'avril, lorsqu'on laboure une terre forte pour y semer des grains de mars, sur-tout s'il s'y trouve du chiendent, donner une façon de brisoir en travers du dernier labour, est plus profitable que de croiser ce labour à la charrue, & il en coûte moitié moins.

Lorsqu'on a labouré une terre inculte, & bout de qu'au quelque temps on a croisé ce labour par un autre, il devient très-utile d'employer le brisoir immédiatement après le dernier labour, pour qu'il n'y ait point de portion de terre qui n'ait été divisée & émiettée.

La herse commune n'est bonne que pour les terres légères, & celles qui sont facilement divisées, rompues ; elle est trop légère pour les terres où il y a des mottes dures, encore faudroit- il que les dents fussent de fer & non pas de bois ; car les dents de bois ne font que déplacer les mottes ou passent par-dessus. Une bonne preuve que la herse commune travaille mal, c'est que l’on est obligé d'en mettre plusieurs l’une après l'autre, & de repasser sur la même terre plusieurs fois. Ainsi des trois usages de la herse qui sont de briser les mottes, d'applanir la terre & de couvrir la semence, la herse légère & à dents de bois n'en remplit que le dernier, & encore mal ; car quand elle ne fait que déplacer les mottes, il s'ensuit que les grains qui se trouvent sous les mottes y périssent ne pouvant les percer.