Dictionnaire pratique et historique de la musique/Tremblement

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Tremblement, n. m. Nom donné par les musiciens français du xviie et du xviiie s., à des « agréments » assez dissemblables, du genre du trille. D’après Mersenne (1636), il se notait, dans la musique de luth, par une virgule placée après la note, et s’exprimait par une inflexion à la seconde supérieure avec retour au son principal, ce qui est exactement le mordent des Italiens. La caractéristique du tremblement était qu’il « commençait par la note accidentelle ». Marpurg, en le notant, lui donne pour traduction ou pour synonyme l’ital. trillo. Les signes +le désignent.

L’Affilard (Principes, 1635) appelle tremblement subit un très court tremolo ou vibrato amenant le son final. Le Bègue (1677) en fait le synonyme de cadence et le marque par le signe en lui donnant pour effet le trille à la note supérieure. D’Anglebert (1689) lui conserve cette acception et le distingue de la cadence, trille précédé d’un grupetto ; il le divise en tremblement simple, tremblement appuyé précédé d’un léger arrêt sur la note supérieure, tremblement et pincé, tremblement auquel succède une inflexion à la note inférieure, formant grupetto. Chez Couperin (1717), le tremblement, trille à la note supérieure, s’oppose au pincé, trille à la note inférieure. (Voy. Trille, Mordent.)