Dictionnaire pratique et historique de la musique/Son

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Son, n. m. Le son est produit par les vibrations d’un corps dans un milieu élastique, où elles se propagent en ondes sonores. Les vibrations habituellement perçues par l’oreille de l’homme varient en nombre depuis 30 jusqu’à 15 000 environ, par seconde. Le nombre des vibrations détermine la hauteur du son. Leur amplitude caractérise son intensité. Le timbre des sons résulte du mélange de sons accessoires ou harmoniques qui s’ajoutent au son principal et dont le nombre et la situation varient selon la voix ou l’instrument. Rameau croyait qu’un son n’est musical qu’à condition de contenir des harmoniques. Helmholtz a montré que la musique admet des sons simples (par ex. ceux des grands tuyaux bouchés de l’orgue), mais à titre exceptionnel. La plupart des vibrations musicales sont de telle nature, que l’oreille les décompose spontanément en un certain nombre de systèmes de vibrations dont les vitesses sont entre elles comme la suite naturelle des nombres entiers, 1, 2, 3, 4, etc. Telle est la définition physique, ou, pour mieux dire, physiologique, des harmoniques. (Voy. Rapport et Savart.) « Toute l’acoustique de Helmholtz, dit Laloy, a pour point de départ ce postulat que « sont seuls musicaux les sons produits par un mouvement vibratoire périodique ». Rien de moins assuré que ce postulat, car les sons produits par les jeux de cloches ou les xylophones chers à l’Extrême-Orient ne sont pas périodiques, et sont cependant fort musicaux, de même que ceux de nos timbales. Remarquons aussi que le son d’un accord n’est que très rarement périodique, même lorsque ses éléments présentent cette forme. Des sons simples (diapasons associés à des résonateurs, grands tuyaux bouchés de l’orgue, flûte avec peu de vent, etc.) sont doux, mais manquent d’énergie ; ils sont sourds dans le grave. Mais la difficulté qu’on a d’entendre les harmoniques comme sons distincts, comme constituants d’un véritable accord, ne tient pas à leur faible intensité. Elle provient de ce que toute l’éducation de l’oreille est tournée, non pas vers la décomposition des sons, mais au contraire vers la perception simultanée et comme un ensemble, d’un son et de ses harmoniques (Bouasse). (Voy. Gamme, Instruments, Lignes, Nœuds, Ondes, Résultants, Sonomètre, Sons harmoniques, Vibration, et les autres termes cités dans cet article et le suivant.)