Dictionnaire pratique et historique de la musique/Résultant
Résultant (son). Qualité du son qui provient de la différence du nombre des vibrations de deux sons réels produits simultanément. Sorge, organiste allemand, a découvert ce phénomène en 1740. Tartini, violoniste italien, a le premier signalé l’existence des sons résultats. Il a remarqué que l’émission sur un violon de la sixte produit ou engendre un troisième son au grave et plusieurs autres moins perceptibles. Cette résonance inférieure a servi de base à la théorie du dualisme. On entend les sons résultants lorsque deux sons de différente hauteur sont émis et tenus avec force et simultanément :
On distingue les sons
résultants des sons
harmoniques en ce
qu’ils ne résonnent
pas lorsqu’un son
primaire est émis
seul : le phénomène
ne se produit pas
lorsque deux sons
primaires différents sont donnés simultanément.
Helmholtz divise les sons
résultants en deux classes : 1o les sons
différentiels, découverts par Sorge et
Tartini ; 2o les sons additionnels, découverts
par Helmholtz. Les sons résultants
appelés différentiels présentent
des vibrations en nombre égal à la différence
des nombres de vibrations des
deux sons primaires. Les sons résultants
dits additionnels fournissent un
nombre de vibrations égal à la somme
des nombres correspondants des sons
primaires. L’intensité des sons résultants
dépend de celle des sons primaires,
mais la condition indispensable
à leur production est que les deux
sons primaires ébranlent avec force
la même masse d’air. Aussi observe-t-on
surtout l’existence des sons résultants
si l’on expérimente à l’aide d’une
sirène polyphone de laboratoire, ou
d’un harmonium, où les touches
mettent en branle l’air contenu
dans un réservoir commun. L’emploi des
résonateurs sert à démontrer l’existence
des sons résultants, lorsqu’ils
échappent à l’oreille, et à déterminer
leur situation. Ils sont placés au grave
des sons primaires. Si le nombre de
vibrations de deux sons entendus simultanément
diffère de 20, 25 ou 30 par
seconde, l’oreille perçoit un bruit de
roulement désagréable ; à partir d’une
trentaine par seconde, ce roulement
devient un son extrêmement grave, à
la limite de la perception musicale.
On l’appelle son résultant différentiel.
Si la différence du nombre de vibrations
entre les deux sons augmente,
le son résultant devient moins grave
et se perçoit mieux. Deux sons à la
quinte l’un de l’autre donneront pour
résultant l’octave grave de la note
basse. On en a fait une remarquable
application à la facture des orgues.
(V. Orgue.) Les sons résultants renforcent
l’harmonie. (V. Sons harmoniques.)