Dictionnaire pratique et historique de la musique/Savart

◄  Sauver
Saxhorn  ►

Savart, n. m. Nom d’un très petit intervalle, tiré du nom d’un acousticien célèbre et pris pour unité dans la mesure des intervalles ; on divise l’octave en 301 S., que l’on désigne dans les formules par la lettre grecque sigma σ. La division en S. est obtenue en prenant, au lieu des rapports musicaux, les nombres qui en sont les logarithmes, et en multipliant ces logarithmes par 1 000. Les intervalles de la gamme majeure de Zarlino se chiffreront en S. :

0 51 97 125
unisson, seconde, tierce, quarte,
176 222 273 301.
quinte, sixte, septième, octave.


La distance entre les intervalles serait :

51 46 28 51 46 51 28
unisson, seconde, tierce, quarte, quinte, sixte, septième, octave.

Cette division serait applicable à toutes les gammes puisqu’elle est basée sur les logarithmes. Elle est d’une lecture infiniment plus claire et plus simple que celle des rapports des sons, pour la mesure des intervalles. (Voy. Cent, Logarithme, Gamme.) Laloy se prononce contre la division en savarts : « On s’arrange toujours pour que l’unité corresponde à l’un des phénomènes étudiés. Le S. ne correspond à rien, l’intervalle qu’il exprime étant absolument étranger à la musique. Il était bien facile de prendre comme base du système de logarithmes un nombre correspondant à un intervalle musical : à l’octave, ou au ton, ou au demi-ton ou au comma 81/80 ».

Le nom de Savart aurait dû être le nom de Sauveur, car en 1697 ce savant avait proposé un « nouveau système de musique » comprenant une division de l’octave en 301 heptameries, réparties en 42 meries.