Dictionnaire philosophique/Garnier (1878)/Fable

Éd. Garnier - Tome 19
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F.

FABLE[1].

Il est vraisemblable que les fables dans le goût de celles qu’on attribue à Ésope, et qui sont plus anciennes que lui, furent inventées en Asie par les premiers peuples subjugués ; des hommes libres n’auraient pas eu toujours besoin de déguiser la vérité ; on ne peut guère parler à un tyran qu’en paraboles, encore ce détour même est-il dangereux.

Il se peut très-bien aussi que, les hommes aimant naturellement les images et les contes, les gens d’esprit se soient amusés à leur en faire sans aucune autre vue. Quoi qu’il en soit, telle est la nature de l’homme que la fable est plus ancienne que l’histoire.

Chez les Juifs, qui sont une peuplade toute nouvelle[2] en comparaison de la Chaldée et de Tyr ses voisines, mais fort ancienne par rapport à nous, on voit des fables toutes semblables à celles d’Ésope dès le temps des Juges, c’est-à-dire mille deux cent trente-trois ans avant notre ère, si on peut compter sur de telles supputations.

Il est donc dit dans les Juges que Gédéon avait soixante et dix fils, qui étaient « sortis de lui parce qu’il avait plusieurs femmes », et qu’il eut d’une servante un autre fils nommé Abimélech.

Or cet Abimélech écrasa sous une même pierre soixante et neuf de ses frères, selon la coutume ; et les Juifs, pleins de respect et d’admiration pour Abimélech, allèrent le couronner roi sous un chêne auprès de la ville de Mello, qui d’ailleurs est peu connue dans l’histoire.

Joatham, le plus jeune des frères, échappé seul au carnage (comme il arrive toujours dans les anciennes histoires), harangua les Juifs ; il leur dit que les arbres allèrent un jour se choisir un roi. On ne voit pas trop comment les arbres marchent ; mais s’ils parlaient, ils pouvaient bien marcher. Ils s’adressèrent d’abord à l’olivier, et lui dirent: « Règne. » L’olivier répondit : « Je ne quitterai pas le soin de mon huile pour régner sur vous. » Le figuier dit qu’il aimait mieux ses figues que l’embarras du pouvoir suprême. La vigne donna la préférence à ses raisins. Enfin les arbres s’adressèrent au buisson ; le buisson répondit : « Je régnerai sur vous, je vous offre mon ombre ; et si vous n’en voulez pas, le feu sortira du buisson et vous dévorera. »

Il est vrai que la fable pèche par le fond, parce que le feu ne sort point d’un buisson ; mais elle montre l’antiquité de l’usage des fables.

Celle de l’estomac et des membres, qui servit à calmer une sédition dans Rome, il y a environ deux mille trois cents ans, est ingénieuse et sans défaut. Plus les fables sont anciennes, plus elles sont allégoriques.

L’ancienne fable de Vénus, telle qu’elle est rapportée dans Hésiode, n’est-elle pas une allégorie de la nature entière ? Les parties de la génération sont tombées de l’Éther sur le rivage de la mer : Vénus naît de cette écume précieuse ; son premier nom est celui d’Amante de l’organe de la génération, Philometès : y a-t-il une image plus sensible ?

Cette Vénus est la déesse de la beauté ; la beauté cesse d’être aimable si elle marche sans les grâces ; la beauté fait naître l’amour ; l’amour a des traits qui percent les cœurs ; il porte un bandeau qui cache les défauts de ce qu’on aime ; il a des ailes, il vient vite et fuit de même.

La sagesse est conçue dans le cerveau du maître des dieux sous le nom de Minerve ; l’âme de l’homme est un feu divin que Minerve montre à Prométhée, qui se sert de ce feu divin pour animer l’homme.

Il est impossible de ne pas reconnaître dans ces fables une peinture vivante de la nature entière. La plupart des autres fables sont, ou la corruption des histoires anciennes, ou le caprice de l’imagination. Il en est des anciennes fables comme de nos contes modernes : il y en a de moraux, qui sont charmants ; il en est qui sont insipides[3].

Les fables des anciens peuples ingénieux ont été grossièrement imitées par des peuples grossiers : témoin celles de Bacchus, d’Hercule, de Prométhée, de Pandore, et tant d’autres ; elles étaient l’amusement de l’ancien monde. Les barbares qui en entendirent parler confusément les firent entrer dans leur mythologie sauvage ; et ensuite ils osèrent dire : C’est nous qui les avons inventées. Hélas ! pauvres peuples ignorés et ignorants, qui n’avez connu aucun art ni agréable ni utile, chez qui même le nom de géométrie ne parvint jamais, pouvez-vous dire que vous avez inventé quelque chose ? Vous n’avez su ni trouver des vérités, ni mentir habilement.

[4] La plus belle fable des Grecs est celle de Psyché. La plus plaisante fut celle de la matrone d’Éphèse.

La plus jolie parmi les modernes fut celle de la Folie, qui, ayant crevé les yeux à l’Amour, est condamnée à lui servir de guide[5].

Les fables attribuées à Ésope sont toutes des emblèmes, des instructions aux faibles, pour se garantir des forts autant qu’ils le peuvent. Toutes les nations un peu savantes les ont adoptées, La Fontaine est celui qui les a traitées avec le plus d’agrément : il y en a environ quatre-vingts qui sont des chefs-d’œuvre de naïveté, de grâce, de finesse, quelquefois même de poésie ; c’est encore un des avantages du siècle de Louis XIV d’avoir produit un La Fontaine. Il a trouvé si bien le secret de se faire lire, sans presque le chercher, qu’il a eu en France plus de réputation que l’inventeur même.

Boileau ne l’a jamais compté parmi ceux qui faisaient honneur à ce grand siècle : sa raison ou son prétexte était qu’il n’avait jamais rien inventé. Ce qui pouvait encore excuser Boileau, c’était le grand nombre de fautes contre la langue et contre la correction du style : fautes que La Fontaine aurait pu éviter, et que ce sévère critique ne pouvait pardonner. C’était la cigale[6], qui, « ayant chanté tout l’été, s’en alla crier famine chez la fourmi sa voisine » ; qui lui dit « qu’elle la payera avant l’août, foi d’animal, intérêt et principal » ; et à qui la fourmi répond : « Vous chantiez ? j’en suis fort aise ; eh bien ! dansez maintenant. »

C’était le loup[7], qui, voyant la marque du collier du chien, lui dit : « Je ne voudrais pas même à ce prix un trésor ; » comme si les trésors étaient à l’usage des loups.

C’était la « race escarbots[8], qui est en quartier d’hiver comme la marmotte ».

C’était l’astrologue qui se laissa choir[9], et à qui on dit : « Pauvre bête, penses-tu lire au-dessus de ta tête ? » En effet, Copernic, Galilée, Cassini, Halley, ont très-bien lu au-dessus de leur tête ; et le meilleur des astronomes peut se laisser tomber sans être une pauvre bête.

L’astrologie judiciaire est à la vérité une charlatanerie très-ridicule ; mais ce ridicule ne consistait pas à regarder le ciel : il consistait à croire ou à vouloir faire croire qu’on y lit ce qu’on n’y lit point. Plusieurs de ces fables, ou mal choisies, ou mal écrites, pouvaient mériter en effet la censure de Boileau.

Rien n’est plus insipide que la femme noyée[10] dont on dit qu’il faut chercher le corps en remontant le cours de la rivière, parce que cette femme avait été contredisante.

Le tribut des animaux envoyé au roi Alexandre[11] est une fable qui, pour être ancienne, n’en est pas meilleure. Les animaux n’envoient point d’argent à un roi ; et un lion ne s’avise pas de voler de l’argent.

Un satyre qui reçoit chez lui un passant[12] ne doit point le renvoyer sur ce qu’il souffle d’abord dans ses doigts parce qu’il a trop froid, et qu’ensuite, en prenant l’écuelle aux dents, il souffle sur son potage, qui est trop chaud. L’homme avait très-grande raison, et le satyre était un sot. D’ailleurs on ne prend point l’écuelle avec les dents.

Mère écrevisse, qui reproche à sa fille de ne pas aller droit[13]et la fille qui lui répond que sa mère va tortu, n’a point paru une fable agréable.

Le buisson et le canard en société avec une chauve-souris[14] pour des marchandises, « ayant des comptoirs, des facteurs, des agents, payant le principal et les intérêts, et ayant des sergents à leur porte », n’a ni vérité, ni naturel, ni agrément.

Un buisson qui sort de son pays avec une chauve-souris pour aller trafiquer est une de ces imaginations froides et hors de la nature, que La Fontaine ne devait pas adopter.

Un logis plein de chiens et de chats, « vivant entre eux comme cousins[15] et se brouillant pour un pot de potage », semble bien indigne d’un homme de goût.

La pie-margot-caquet-bon-bec[16] est encore pire ; l’aigle lui dit qu’elle n’a que faire de sa compagnie, parce qu’elle parle trop. Sur quoi La Fontaine remarque qu’il faut à la cour porter habit de deux paroisses.

Que signifie un milan présenté par un oiseleur à un roi, auquel il prend le bout du nez avec ses griffes[17] ?

Un singe qui avait épousé une fille parisienne[18] et qui la battait est un très-mauvais conte qu’on avait fait à La Fontaine, et qu’il eut le malheur de mettre en vers.

De telles fables et quelques autres pourraient sans doute justifier Boileau : il se pouvait même que La Fontaine ne sût pas distinguer ses mauvaises fables des bonnes.

Mme de La Sablière appelait La Fontaine un fablier, qui portait naturellement des fables, comme un prunier des prunes. Il est vrai qu’il n’avait qu’un style, et qu’il écrivait un opéra de ce même style dont il parlait de Janot Lapin et de Rominagrobis. Il dit dans l’opéra de Daphné :

J’ai vu le temps qu’une jeune fillette
Pouvait sans peur aller au bois seulette :

Maintenant, maintenant les bergers sont loups.
Je vous dis, je vous dis: Filles, gardez-vous[19].

Jupiter vous vaut bien ;
Je ris aussi quand l’Amour veut qu’il pleure :
Vous autres dieux, n’attaquez rien,
Qui, sans vous étonner, s’ose défendre une heure.
Que vous êtes reprenante.
Gouvernante[20] !

Malgré tout cela, Boileau devait rendre justice au mérite singulier du bonhomme (c’est ainsi qu’il l’appelait), et être enchanté avec tout le public du style de ses bonnes fables.

La Fontaine n’était pas né inventeur ; ce n’était pas un écrivain sublime, un homme d’un goût toujours sûr, un des premiers génies du grand siècle ; et c’est encore un défaut très-remarquable dans lui de ne pas parler correctement sa langue : il est dans cette partie très-inférieur à Phèdre ; mais c’est un homme unique dans les excellents morceaux qu’il nous a laissés : ils sont dans la bouche de tous ceux qui ont été élevés honnêtement ; ils contribuent même à leur éducation ; ils iront à la dernière postérité ; ils conviennent à tous les hommes, à tous les âges ; et ceux de Boileau ne conviennent guère qu’aux gens de lettres[21].


DE QUELQUES FANATIQUES QUI ONT VOULU PROSCRIRE LES ANCIENNES FABLES.

Il y eut parmi ceux qu’on nomme jansénistes une petite secte de cerveaux durs et creux, qui voulurent proscrire les belles fables de l’antiquité, substituer saint Prosper à Ovide, et Santeul à Horace. Si on les avait crus, les peintres n’auraient plus représenté Iris sur l’arc-en-ciel, ni Minerve avec son égide : mais Nicole et Arnauld combattant contre des jésuites et contre des protestants ; Mme Perrier guérie d’un mal aux yeux par une épine de la couronne de Jésus-Christ, arrivée de Jérusalem à Port-Royal ; le conseiller Carré de Montgeron, présentant à Louis XV le Recueil des convulsions de saint Médard, et saint Ovide ressuscitant des petits garçons.

Aux yeux de ces sages austères, Fénelon n’était qu’un idolâtre qui introduisait l’enfant Cupidon chez la nymphe Eucharis, à l’exemple du poëme impie de l’Énéide.

Pluche, à la fin de sa fable du ciel, intitulée Histoire, fait une longue dissertation pour prouver qu’il est honteux d’avoir dans ses tapisseries des figures prises des Métamorphoses d’Ovide ; et que Zéphyre et Flore, Vertumne et Pomone, devraient être bannis des jardins de Versailles[22]. Il exhorte l’Académie des belles-lettres à s’opposer à ce mauvais goût ; et il dit qu’elle seule est capable de rétablir les belles-lettres.

Voici une petite apologie de la fable que nous présentons à notre cher lecteur pour le prémunir contre la mauvaise humeur de ces ennemis des beaux-arts[23].

D’autres rigoristes, plus sévères que sages, ont voulu proscrire depuis peu l’ancienne mythologie comme un recueil de contes puérils, indignes de la gravité reconnue de nos mœurs. Il serait triste pourtant de brûler Ovide, Homère, Hésiode, et toutes nos belles tapisseries, et nos tableaux, et nos opéras : beaucoup de fables, après tout, sont plus philosophiques que ces messieurs ne sont philosophes. S’ils font grâce aux contes familiers d’Ésope, pourquoi faire main-basse sur ces fables sublimes qui ont été respectées du genre humain, dont elles ont fait l’instruction ? Elles sont mêlées de beaucoup d’insipidité, car quelle chose est sans mélange ? Mais tous les siècles adopteront la boîte de Pandore, au fond de laquelle se trouve la consolation du genre humain ; les deux tonneaux de Jupiter, qui versent sans cesse le bien et le mal ; la nue embrassée par Ixion, emblème et châtiment d’un ambitieux ; et la mort de Narcisse, qui est la punition de l’amour-propre. Y a-t-il rien de plus sublime que Minerve, la divinité de la sagesse, formée dans la tête du maître des dieux ? Y a-t-il rien de plus vrai et de plus agréable que la déesse de la beauté, obligée de n’être jamais sans les grâces ? Les déesses des arts, toutes filles de la Mémoire, ne nous avertissent-elles pas aussi bien que Locke que nous ne pouvons sans mémoire avoir le moindre jugement, la moindre étincelle d’esprit ? Les flèches de l’Amour, son bandeau, son enfance, Flore caressée par Zéphyre, etc., ne sont-ils pas les emblèmes sensibles de la nature entière ? Ces fables ont survécu aux religions qui les consacraient ; les temples des dieux d’Égypte, de la Grèce, de Rome, ne sont plus, et Ovide subsiste. On peut détruire les objets de la crédulité, mais non ceux du plaisir ; nous aimerons à jamais ces images vraies et riantes. Lucrèce ne croyait pas à ces dieux de la fable ; mais il célébrait la nature sous le nom de Vénus.

Alma Venus, cœli subter labentia signa
Quæ mare navigerum, quæ terras frugiferentes
Concelebras, perte quoniam genus omne animantum
Concipitur, visitque exortum lumina solis, etc.

(Lucr., I, 2-5.)

[24] Tendre Vénus, âme de l’univers,
Par qui tout naît, tout respire et tout aime ;
Toi dont les feux brûlent au fond des mers.
Toi qui régis la terre et le ciel même, etc.

Si l’antiquité dans ses ténèbres s’était bornée à reconnaître la Divinité dans ces images, aurait-on beaucoup de reproches à lui faire ? L’âme productrice du monde était adorée par les sages ; elle gouvernait les mers sous le nom de Neptune, les airs sous l’emblème de Junon, les campagnes sous celui de Pan. Elle était la divinité des armées sous le nom de Mars ; on animait tous ses attributs : Jupiter était le seul dieu. La chaîne d’or avec laquelle il enlevait les dieux inférieurs et les hommes était une image frappante de l’unité d’un être souverain. Le peuple s’y trompait ; mais que nous importe le peuple ?

On demande tous les jours pourquoi les magistrats grecs et romains permettaient qu’on tournât en ridicule sur le théâtre ces mêmes divinités qu’on adorait dans les temples ? On fait là une supposition fausse : on ne se moquait point des dieux sur le théâtre, mais des sottises attribuées à ces dieux par ceux qui avaient corrompu l’ancienne mythologie. Les consuls et les préteurs trouvaient bon qu’on traitât gaiement sur la scène l’aventure des deux Sosies ; mais ils n’auraient pas souffert qu’on eût attaqué devant le peuple le culte de Jupiter et de Mercure. C’est ainsi que mille choses, qui paraissent contradictoires, ne le sont point. J’ai vu sur le théâtre d’une nation savante et spirituelle des aventures tirées de la Légende dorée : dira-t-on pour cela que cette nation permet qu’on insulte aux objets de la religion ? Il n’est pas à craindre qu’on devienne païen pour avoir entendu à Paris l’opéra de Proserpine[25], ou pour avoir vu à Rome les noces de Psyché peintes dans un palais du pape par Raphaël. La fable forme le goût, et ne rend personne idolâtre.

Les belles fables de l’antiquité ont encore ce grand avantage sur l’histoire, qu’elles présentent une morale sensible : ce sont des leçons de vertu, et presque toute l’histoire est le succès des crimes. Jupiter, dans la fable, descend sur la terre pour punir Tantale et Lycaon ; mais, dans l’histoire, nos Tantales et nos Lycaons sont les dieux de la terre. Baucis et Philémon obtiennent que leur cabane soit changée en un temple ; nos Baucis et nos Philémons voient vendre par le collecteur des tailles leurs marmites, que les dieux changent en vases d’or dans Ovide.

Je sais combien l’histoire peut nous instruire, je sais combien elle est nécessaire ; mais en vérité il faut lui aider beaucoup pour en tirer des règles de conduite. Que ceux qui ne connaissent la politique que dans les livres se souviennent toujours de ces vers de Corneille :

Ces exemples récents suffiraient pour m’instruire.
Si par l’exemple seul on se devait conduire ;...
Quelquefois l’un se brise où l’autre s’est sauvé,
Et par où l’un périt, un autre est conservé.

(Cinna, acte II, scène i.)

Henri VIII, tyran de ses parlements, de ses ministres, de ses femmes, des consciences et des bourses, vit et meurt paisible : le bon, le brave Charles Ier périt sur un échafaud. Notre admirable héroïne Marguerite d’Anjou donne en vain douze batailles en personne contre les Anglais, sujets de son mari : Guillaume III chasse Jacques II d’Angleterre sans donner bataille. Nous avons vu de nos jours la famille impériale de Perse égorgée, et des étrangers sur son trône. Pour qui ne regarde qu’aux événements, l’histoire semble accuser la Providence, et les belles fables morales la justifient. Il est clair qu’on trouve dans elles l’utile et l’agréable : ceux qui dans ce monde ne sont ni l’un ni l’autre crient contre elles. Laissons-les dire, et lisons Homère et Ovide, aussi bien que Tite-Live et Rapin-Thoiras. Le goût donne des préférences, le fanatisme donne les exclusions.

Tous les arts sont amis, ainsi qu’ils sont divins :
Qui veut les séparer est loin de les connaître.
L’histoire nous apprend ce que sont les humains,
La fable ce qu’ils doivent être.


  1. Dans l’édition de 1764 du Dictionnaire philosophique, l’article était intitulé Fables, et commençait ainsi :

    « Les plus anciennes fables ne sont-elles pas visiblement allégoriques ? La première que nous connaissions dans notre manière de supputer les temps, n’est-ce pas celle qui est racontée dans le neuvième chapitre du livre des Juges ? Il fallut choisir un roi parmi les arbres ; l’olivier ne voulut point abandonner le soin de son huile, ni le figuier celui de ses figues, ni la vigne celui de son vin, ni les autres arbres celui de leur fruit ; le chardon, qui n’était bon à rien, se fit roi, parce qu’il avait des épines et qu’il pouvait faire du mal.

    « L’ancienne fable de Vénus, etc. »

    La version actuelle, jusqu’aux mots ennemis des beaux-arts (page 65), parut en 1771, dans la sixième partie des Questions sur l’Encyclopédie. (B.)

  2. Il est prouvé que la peuplade hébraïque n’arriva en Palestine que dans un temps où le Chanaan avait déjà d’assez puissantes villes : Tyr, Sidon, Berith, florissaient. Il est dit que Josué détruisit Jéricho et la ville des lettres, des archives, des écoles, appelée Cariath Sepher ; donc les Juifs n’étaient alors que des étrangers qui portaient le ravage chez des peuples policés. (Note de Voltaire.)
  3. Fin de l’article en 1764. L’alinéa qui suit fut ajouté en 1767. (B.)
  4. Ce qui suit, jusqu’à la page 65, fut ajouté par Voltaire en 1771, lorsqu’il reproduisit cet article dans la sixième partie des Questions sur l’Encyclopédie. (B.)
  5. Débat de Folie et d’Amour, par Louise Labé. Voyez les diverses éditions des œuvres de cette illustre Lyonnaise. La Fontaine en a fait sa fable xiv du livre XII.
  6. Livre Ier, fable ire.
  7. Livre Ier, fable v.
  8. Livre II, fable viii.
  9. Livre II, fable xiii.
  10. Livre III, fable xvi.
  11. Livre IV, fable xii.
  12. Livre V, fable vii.
  13. Livre XII, fable x.
  14. Livre XII, fable vii.
  15. Livre XII, fable viii.
  16. Livre XII, fable xi.
  17. Livre XII, fable xii.
  18. Livre XII, fable xix. Voyez dans les Mélanges, année 1764, le Discours aux Welches.
  19. Daphné, acte Ier, scène ii.
  20. Id., acte II, scène v.
  21. Comparez : Œuvres complètes de La Fontaine, nouvelle édition avec un travail de critique et d’érudition par M. Louis Moland. — Garnier frères, sept volumes in-8o, 1872-1876, tome I, p. lxxxvii et suiv. ; tome VII, p. lxxxvi et suiv.
  22. Histoire du ciel, tome II, page 398. (Note de Voltaire.)
  23. Dans les Questions sur l’Encyclopédie, en 1771, on rapportait ici la pièce intitulée l’Apologie de la fable (voyez dans les Petits Poèmes, tome IX), et c’était la fin de l’article.

    Tout ce qui suit avait paru, dès 1746, dans le tome IV des Œuvres de Voltaire, sous le titre de Discours sur la fable. Ce morceau alors commençait ainsi :

    « Quelques personnes, plus tristes que sages, ont voulu, etc. » Ce sont les éditeurs de Kehl qui, en plaçant ici ce Discours, en ont changé les premiers mots. Voyez Allégories, tome XVII, page 118. (B.)

  24. Ces quatre vers ne sont pas dans les éditions antérieures à 1756. (B.)
  25. Par Quinault.


Ézour-Veidam

Fable

Facile