Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Morgues


◄  Mopsus
Index alphabétique — M
Morin (Jean-Baptiste)  ►
Index par tome


MORGUES (Matthieu de), sieur de Saint-Germain, prédicateur ordinaire de Louis XIII, et premier aumônier de Marie de Médicis, mère de ce monarque, fit extrêmement parler de lui par quantité de libelles qu’il publia contre le cardinal de Richelieu. Il naquit dans le Vélay au Languedoc [a], et d’une famille qui avait été louée par Louis Pulci, précepteur de Léon X [b]. Il se fit jésuite, et il régenta quelques classes dans Avignon, au collége de la société [c]. Il abandonna cette profession quelque temps après ; et sautant adroitement les murailles de ce collége [d], il capitula en liberté, et accommoda cette affaire le mieux qu’il put (A). Il employa pour sa justification une manière de dilemme qui fut rétorquée contre lui (B). Il prêcha dans Paris avec beaucoup de succès (C), et dès l’an 1613, il devint prédicateur de la reine Marguerite [e]. Il eut la même charge auprès du roi, l’an 1615, à la place du père Portugais, et l’an 1620, auprès de la reine-mère. Il avait été curé de Notre-Dame-des-Vertus auprès de Paris. Ceux qui écrivirent contre lui l’accusèrent d’avoir vendu cette cure, mais il le nia (D). Il fut nommé à l’évêché de Toulon par Louis XIII, et ne put jamais obtenir ses bulles. Il donna le meilleur tour qu’il lui fut possible à sa réponse aux reproches qui lui furent faits là-dessus (E). Il se retira chez son père après la détention de Marie de Médicis. Le cardinal de Richelieu, qui avait pris des mesures pour l’arrêter prisonnier dans cette retraite (F), manqua son coup, car Saint-Germain se sauva avant que les archers arrivassent. La reine-mère étant sortie de Compiègne [f], et voulant publier une apologie, l’envoya quérir et le chargea de répondre à un écrit intitulée : La Défense du roi et de ses ministres, où l’honneur de cette princesse n’avait pas été ménagé. Il publia en 1631 la réponse qu’elle souhaitait (G), et puis plusieurs autres livres contre les flatteurs du cardinal de Richelieu [g]. Ce qu’il y eut d’incommode fut qu’il avait publié des livres remplis de louanges pour ce cardinal (H). Cela donnait lieu à ses ennemis de le battre de ses propres armes. Il suivit Marie de Médicis hors du royaume, et ne retourna en France qu’après la mort du cardinal. Il fit disparaître l’un de ses principaux antagonistes, neveu du père Sirmond (I) ; et, comme il l’avait prédit pendant sa disgrâce [h], il obtint le privilége se faire imprimer ses livres. Il vécut jusques en 1670 [i]. Il logea long-temps aux Incurables, dans le faubourg Saint-Germain, et il y mourut à l’âge de quatre-vingt-huit ans [j]. Il y prêchait chaque année le panégyrique de saint Joseph (K). Il vantait beaucoup l’histoire qu’il avait faite de Louis-le-Juste, et qu’il devait charger ses héritiers de faire imprimer après sa mort. Patin a parlé plus d’une fois de cet ouvrage (L). Balzac maltraite beaucoup Matthieu de Morgues dans la 1re. lettre du livre VIII [k]. Il fallait, dit-il, que pour couronner son inconstance, de déserteur que nous l’avons vu de plus d’une douzaine de partis, pour son dernier métier il devint parasite des Espagnols, et secrétaire des mauvais Français qui sont à leur cour. Notez qu’il ne fut pas disposé envers le cardinal Mazarin comme envers le cardinal de Richelieu ; car s’il en faut croire le Patiniana, il fit le libelle intitulé : bons Avis sur plusieurs mauvais Avis. C’est une défense du cardinal Mazarin, à laquelle on croit que M. le Laboureur fit une réponse pour M. le prince. Toutes les deux pièces ne valent rien [l] [* 1].

  1. * Le père Niceron, qui a consacré un article à Morgues dans le tome XXXV de ses Mémoires, cite pour toute autorité Bayle. Il ajoute que les œuvres de Morgues fournissent la plus grande partie des circonstances de sa vie. Mais Bayle et Niceron ont oublié dans la liste des ouvrages de Morgues, son Traité de la dignité de l’aumône chrétienne, Paris, 1661, cité, dit Joly, parmi les livres in-4o. de la bibliothéque de M. Galloys, n°. 351.
  1. Matthieu de Morgues. Lettre de Change protestée, pag. m. 946.
  2. Là-même, pag. 947.
  3. Première Lettre de Change de Sabin à Nicocléon, à la page 711 des pièces pour servir à l’Histoire, édition de 1643, in-4°.
  4. Là-même, pag. 713.
  5. Matthieu de Morgues, Reparties sur la Réponse à la Remontrance au roi, pag. 7.
  6. Là même, pag. 5.
  7. Du Châtelet, Sirmond, Balzac. Dupleix, etc.
  8. Voyez la remarque (I).
  9. Patin, lettre DXXX, à la page 580 du IIIe. tome.
  10. Là même, pag. 579.
  11. Dans l’édition in-folio, elle est datée du 15 de juillet 1625, mais il faut lire 1635.
  12. Patiniana, pag. 107, édit. de Paris, 1701.

(A) Il sauta les murailles du collége des jésuites d’Avignon... et accommoda cette affaire le mieux qu’il put. ] Ce qu’il avance sur ce sujet n’est pas compatible avec ce qu’on lui objecta. L’objection porte qu’il se fit prêtre dans l’apostasie ; avant qu’avoir dénoué par une dispense les liens qui le tenaient encore attaché par un bout à l’ordre qu’il venait d’abandonner [1]. Plusieurs, continue-t-on, le peuvent avoir ouï dire quelquefois au cardinal Spada, devant lequel tu fis long-temps le pleureur, pour voir si tu le pourrais émouvoir à quelque compassion. Or voici ce qu’il avait répondu à un auteur qui l’avait nomme jésuite renié : « Celui que vous accusez déclare qu’il a été fort jeune dans une compagnie qu’il n’a point quittée ni par légèreté ni pour se jeter dans les plaisirs. Il se fût marié s’il eût voulu, après sa retraite, et pouvait choisir une autre profession que celle qu’il a prise, n’ayant aucun ordre sacré ni l’âge pour le prendre [2]. » Cela ne signifie-t-il point qu’il sortit de chez les jésuites avant que d’y avoir fait aucun vœu ? Comment pouvait-il donc tenir à leur ordre par un bout ? Notez qu’il ne répond rien sur ce qu’on lui avait dit qu’il régenta quelques classes chez les jésuites d’Avignon. Il faut donc croire que c’est un fait véritable. D’où il s’ensuit qu’il a déguisé les choses, lorsqu’il a dit qu’il lui était libre de se marier en sortant de cette société. [* 1]

(B) Il employa.… une manière de dilemme qui fut rétorquée contre lui. ] « Il nous dit que si les jésuites sont gens de bien, il doit être loué d’avoir hanté bonne compagnie : s’ils sont méchans, il ne mérite pas d’être méprisé pour s’en être séparé. Mais il est vrai qu’ils sont vertueux, et que ce serait un mal de n’être plus avec eux, si on était devenu vicieux, ou qu’on ne les eût pu quitter en conscience, ni eux dispenser avec justice un homme qui n’avait point fait de profession [3]. » Voila sa réponse. Nous allons voir ce qui lui fut répliqué : Ton argument ressemble à ces poignards, dont on se servait anciennement aux tragédies : il rentre dans soi-même, sans porter coup. Je le tourne contre toi, et dis : Si les jésuites sont méchans, tu dois être blâmé d’avoir hanté mauvaise compagnie : s’ils sont bons, tu ne peux nier qu’il ne te soit reprochable de les avoir laissés. Il n’y a rien à dire là-dessus. Mais il est vrai qu’ils sont vertueux, dis-tu. Ça bien toujours été mon opinion ; mais ce n’a pas toujours été la tienne. Tu n’en parlais pas de la sorte, quand après avoir fait le contre-poids des jésuites et des huguenots, tu condamnais également les uns et les autres à vider le royaume. Ton discours se voit encore imprimé [4]. Joignons à cela un autre passage qui nous apprend plus distinctement qu’il haïssait la société qu’il avait quittée. Dis-nous, de quel ordre était ce jeune religieux de ta classe à qui tu fis tenir tes écrits par dessus les murs, avant que de sauter à bas ; car on n’est pas bien assuré s’il était carme ou jacobin.….… Dis-nous, quel fut le motif de cet arrêt par lequel tu condamnas depuis, dans un de tes livres, à sortir de France ceux de chez lesquels tu étais sorti. Qui dit que ce fut le dépit de voir à d’oreille du roi un de cette compagnie, qui ne faisait pas autrement goûter tes prédications à sa majesté. Qui soutient que ce fut le seul de plaire à celui qui le conserva dans la cour du palais avec toi : mais il est très-certain, qu’un autre de leurs ennemis t’ayant demandé pourquoi, bannissant les ministres conjointement avec eux, tu reléguais ces bons, pères en un meilleur terroir que les autres, à qui tu voulais néanmoins beaucoup moins de mal, tu lui répondis, que c’était afin que s’y trouvant mieux ils songeassent moins à revenir au pays d’où tu les chassais [5]. Quelques pages auparavant on lui avait reproché d’avoir fait un livre contre un jésuite qu’il ne pouvait supporter auprès du roi dans le Louvre [6], et on l’avait fait souvenir [7] que des trois mots dont il composa son beau titre les deux premiers étaient de Rome et le troisième d’Athènes.

(C) Il prêcha dans Paris avec beaucoup de succès. ] Il assure dans un écrit publié l’an 1631, qu’il avait prêché deux mille fois dans la capitale du royaume [8]. Il dit ailleurs [9] qu’il n’y avait point de paroisse dans cette grande ville où il n’eût prêché. Toute la cour, ajoute-t-il [10], a estimé mes prédications : les docteurs, les bacheliers, les religieux et les plus célèbres avocats de Paris, les ont recherchées : beaucoup de curieux y ont rempli leurs tablettes, et un grand nombre de bourgeois de bon sens y ont trouvé de quoi se contenter.

(D) Ses ennemis l’accusèrent d’avoir vendu cette cure, mais il le nia. ] Jean Sirmond, sous le faux nom de Sabin, lui parle de cette manière [11] : Tu n’entends pas bien seulement les deux langues que l’usage ordinaire rend les plus communes aux honnêtes gens. C’est pourquoi je trouve que ce fut une espèce de prodigalité spirituelle à cet homme de bien, qui, pour récompense de ce peu que tu fus capable d’en enseigner bien ou mal à ces jeunes enfans dont il l’avait commis l’instruction, te donna cette cure [12] que tu vendis au bout de quelques années, pour aller débiter ton mauvais français autour de la table de la feue reine Marguerite. Notez qu’on observe [13] qu’il avait été curé d’Aubervilliers. Voyons ses défenses au reproche d’avoir vendu sa cure de Notre-Dame-des-Vertus [* 2]. Je la remis, dit-il [14], entre les mains de feu M. Galemant, premier directeur des carmelines en France. Je ne peux avoir commis simonie qu’avec un saint, qui a fait tant de merveilles en sa vie, et tant de miracles après sa mort, qu’on parle de le béatifier. Ainsi pour me précipiter en enfer, Sabin veut arracher un bienheureux du paradis. La vérité est que la reine Marguerite de Valois me tira de ce lieu, où le grand abord du peuple fait des bruits qui sont ennemis du repos nécessaire à un homme de lettres. Le cardinal de Joyeuse me fit commander par cette princesse de remettre ce bénéfice entre les mains de M. de Galemant, qui avait été son grand vicaire à Rohan : il le résigna bientôt après aux pères de l’oratoire, qui le possèdent encore, et savent que je n’en eus jamais récompense.

(E) Il donna le meilleur tour qu’il lui fut possible à sa réponse aux reproches sur le refus des bulles. ] L’un de ses adversaires publia ceci [15] : C’est un jésuite renié, qui en ses entretiens n’en avait point ici de si ordinaire que de parler contre la puissance du pape, sous prétexte de la défense des priviléges de l’église gallicane, jetant par ce moyen tant qu’il pouvait des semences de division entre l’église et l’état..... Le plus grand ami qu’il ait jamais eu a été Fancan ; homme reconnu de tous pour impie, et qui avait réputation de ne croire pas en Dieu ; et qui est convaincu d’avoir toujours favorisé Les intérêts de l’hérésie, dedans et dehors de royaume, contre le roi. Ces mœurs, ces discours, et ces hantises lui ont donné si mauvaise réputation, que le roi, à la recommandation de quelques-uns qui ne le connaissent pas assez, l’ayant nommé à l’évêché de Toulon, il y a quelques années, il n’a pas trouvé d’assez puissans témoignages de gens de bien, pour pouvoir induire sa sainteté à lui accorder ses bulles, de sorte qu’il a été contraint de se défaire de son évêché. Je ne rapporte point la réponse de Matthieu de Morgues touchant ses liaisons avec Fancan [16] ; je m’arrête à ce qui concerne le refus des bulles. « Celui qu’il accuse lui assure que jamais il n’a disputé des priviléges de l’église gallicane ni pour ni contre. Ce n’est pas aussi ce qui arrêta ses bulles, mais les mauvais offices du cardinal, qui se laissa persuader par deux hommes malins, que la dignité d’évêque rendrait plus considérable auprès de la reine celui qu’on avait toujours éloigné parce qu’on se défiait de ses connaissances et de son courage. Si Mulot était en colère contre le cardinal, il découvrirait ce qu’il traita avec feu M. d’Herbault, secrétaire d’état ; et si l’évêque de Mende, du Plessis, vivait, et qu’il voulût dire la vérité, on saurait les tours de souplesse que le cardinal a joués en cette affaire. Sa sainteté connut la malice, et un des plus sages cavaliers de France peut témoigner ce que le pape dit sur ce sujet en accordant les bulles qui étaient commandées lorsque la permission de tirer récompense de l’évêché fut demandée pour d’autres considérations [17]. » Il répondit à peu près la même chose au sieur Sirmond. Sabin dit aussi que les bulles de l’évêché de Toulon m’ont été refusées : il se trompe. Le cardinal de Richelieu a pu les arrêter par ses artifices, mais non pas les faire refuser. Sa sainteté est trop juste, pour me ravir la récompense des services que j’avais rendus vingt ans à l’église ; et le roi trop généreux, pour souffrir qu’on ait condamné sa nomination. Certaines personnes, contre les préceptes de charité, se joignirent aux appréhensions du cardinal, qui me traversait mais la difficulté était levée, lorsque de mon mouvement je demandai au roi qu’il me permît de choisir un évêque : ce que S. M. m’octroya avec regret. Je retins une partie du revenu, que la vengeance du cardinal m’a ôtée, parce que j’ai défendu la réputation de la princesse qui lui en a donné cent fois davantage [18]. Il ne nie pas qu’il n’ait eu des liaisons d’amitié avec MM. Servin, Gillot et Derivaux, ces bons Gaulois, savans magistrats et juges incorruptibles [19].

Je rapporte ces choses, afin qu’on voie quel était l’esprit qui avançait ou qui reculait en ce temps-là les promotions. Je pense que ces mauvaises intrigues ne finiront qu’avec le monde.

(F) Le cardinal de Richelieu avait pris des mesures pour l’arrêter prisonnier dans sa retraite. ] Le cardinal de Richelieu fit expédier une commission adressante au sieur de Machault, intendant de Languedoc, pour arrêter prisonnier Matthieu de Morgues. Cet intendant se déchargea de la commission sur le prévôt de Nîmes, et sur celui de Vélay, et écrivit au juge Mage du Puy et à quelques seigneurs de tenir la main pour le service du roi à cette capture. La commission portait, qu’on prît Saint-Germain vif ou mort ; qu’on le saisît sans faire inventaire de tous les papiers qu’on trouverait dans le logis, et qu’on les envoyât à Beaucaire, cependant que le prisonnier serait conduit à Mende, pour être mis entre les mains de l’évêque [20]. L’auteur croit que ce prélat, qui avait été valet du cardinal, l’eût fait étrangler ou empoisonner sans bruit. Il fut averti de l’entreprise le soir auparavant, et quitta le logis de son père, et trouva une retraite dans le pays le plus rude de France, où il fut caché six semaines avec toute sorte d’incommodités pour sa santé... Ce qui fut, dit-il, le plus cruel en toute cette procédure, fut l’affliction que donna la présence des prévôts et archers à mon père et à ma mère, qui étaient bien vieux ; car ils me voyaient le plus jeune de huit enfans ayant des cheveux gris. Il prétend que le cardinal le voulut perdre pour l’empêcher de faire une histoire. Ce bon seigneur, dit-il [21], savait bien que Saint-Germain n’était pas homme du temps, que Dieu lui avait donné un peu d’esprit pour remarquer ce qui se passa, que son âme était assez bonne pour ne laisser point accabler l’innocence sans soupirer, et que son courage ne serait point si lâche de renier sa maîtresse dans sa passion. Ce cardinal se défia de ces qualités qui ne sont pas celles qu’il désire : il s’imagina ce qui n’était pas, mais ce qui pouvait être... Il se résolut de faire arrêter prisonnier celui qui ne faisait rien qui pût déplaire, mais qui pouvait dresser dans une autre saison la véritable histoire du temps, et écrire franchement ce qu’il avait connu de bien en la conduite de la reine, et de mal en celle du cardinal.

Il y a beaucoup d’apparence que le cardinal redoutait la plume de Saint-Germain, et qu’il avait un pressentiment des libelles qu’elle devait faire éclore, et qui chagrinèrent cruellement son éminence. On voit que dans toutes les négociations pour le rappel de la reine-mère il stipulait que Saint-Germain, qui, par des libelles diffamatoires n’avait rien oublié pour lui ravir sa réputation, fût livré au roi [22]. Ce grand homme avait le faible d’être infiniment sensible aux satires, comme je l’ai rapporté ailleurs [23].

(G) Il publia en 1631 la réponse qu’elle souhaitait. ] Elle a pour titre : Vrais et bons avis de François Fidèle, sur les Calomnies et Blasphèmes du sieur des Montagnes, ou Examen du libelle intitulé, Défense du roi et de ses ministres. C’est un des principaux traités du Recueil des pièces pour la défense de la reine-mère, qui a été si souvent réimprimé.

(H) Il avait publié des livres remplis de louanges pour le cardinal de Richelieu. ] L’auteur de la Réponse à sa Remontrance au roi [24] lui en cita divers passages pour le convaincre d’une contradiction qui lui ôtât toute créance. On lui allégua aussi [25] l’extrait d’une lettre qu’il avait écrite le 7 juin 1625 à monsieur le cardinal, où il lui promit un attachement perpétuel et inviolable, fondé sur le souvenir des grands bienfaits qu’il avait reçus, et sur l’admiration des qualités éminentes de ce ministre. C’était quelque chose d’embarrassant pour notre de Morgues. Voici ce qu’il dit pour sa justification. 1°. Il supposa que ses adversaires le faisaient passer pour un auteur satirique, à cause des livres qu’il avait écrits avant sa rupture avec monsieur le cardinal. Mais ce n’était point leur pensée, ils ne le traitaient de la sorte qu’en vertu des livres qu’il publia pour la reine-mère depuis qu’elle fut en guerre avec ce ministre. Il pouvait comprendre si facilement ce qu’ils entendaient, qu’il y a lieu de le soupçonner ici de mauvaise foi. 2°. Il prétendit que les mauvaises actions du cardinal n’avaient été découvertes que depuis la grande persécution de la reine-mère. Citons ses paroles sur chacun de ces deux points.

Saint-Germain n’a jamais rien écrit touchant les affaires publiques, que deux pièces, l’une par l’ordre du cardinal, et l’autre par son instante prière. La première fut les Vérités Chrétiennes, l’an 1620, pour soutenir que la reine avait sujet de se plaindre de ceux qui lui avaient ravi l’éducation de ses enfans.….. Monsieur le cardinal approuva grandement cet écrit, qui fut le manifeste d’Angers. Peut-être qu’il appelle maintenant libelle diffamatoire ce qu’il a pris en une autre saison pour un ouvrage rempli de raisons divines et humaines, et qui a servi à son dessein.......... Le second écrit auquel on voudrait faire porter le nom de libelle infâme est le Théologien sans passion, fait pour la défense de monsieur le cardinal, et pour faire taire quantité d’écrivains étrangers, aidés par les mémoires de quelques Français, qui avaient donné un si grand déplaisir à ce bon seigneur, que son esprit et son corps en étaient également malades. S’il demeure d’accord que ce livret soit méchant, ayant été apostillé et augmenté de sa main, sur un original fait sur ses mémoires, sacrifié à ses prières, et au commandement qu’il en fit donner à l’auteur par la reine (laquelle comme bonne maîtresse voulait retirer de cardinal du désespoir) l’ouvrier se condamnera plutôt d’avoir excédé en louanges que d’avoir offensé par calomnies. Encore faudrait-il considérer que cet écrit fut fait l’an 1626, auquel temps le cardinal était dans la modestie, dans les bonnes grâces de sa maîtresse, et couvrait ses desseins jusques à ce qu’il eût acquis la puissance pour les faire valoir : de sorte qu’on ne peut dire que les choses qui ont été dites à son avantage devant qu’il mît tout le royaume et toute l’Europe en confusion, puissent servir de justification à celui qui n’est accusé que de crimes plus récens, ni de conviction contre un homme qui a estimé le cardinal lorsqu’il n’était point ou changé ou découvert [26]... Si vous dites que Saint-Germain a changé de discours, il vous dira que le cardinal a changé de façon de vivre ; que Dieu même nous traite d’une autre sorte quand nous sommes pécheurs, qu’il ne faisait lorsque nous étions en sa grâce. Le cardinal n’avait pas encore découvert ses entreprises...... Celui que vous accusez de légèreté... a appris depuis l’an 1626, les mauvaises actions que le cardinal avait faites devant ce temps-là, et les publiques qu’on a vues nous ont portés à nous mieux informer des secrètes……. la contradiction doit être pour un même temps, et pour une même action [27].

On m’avouera qu’il n’était guère possible de faire une meilleure apologie que celle-là, de l’inconstance de plume dont il était accusé. S’il agissait sincèrement dans ce moyen de défense, c’est une autre question. On pourrait dire par conjecture, que si les intérêts du cardinal eussent été toujours combinés avec ceux de la reine-mère, et qu’il eût fait toutes les autres choses qu’il fit, excepté les duretés qu’elle essuya, Saint-Germain eût continué à le louer, et à le défendre contre les libelles des Autrichiens et des Français mécontens. Les découvertes qu’il eût pu faire sur les actions de ce grand ministre, n’eussent pas été destinées à l’instruction du public. Avouons néanmoins qu’il fut louable en bien des choses ; car il n’aurait pas été maltraité par le cardinal, s’il n’eût fait paraître une âme ferme, incapable de lâcheté, et capable de sacrifier sa fortune à la fidélité pour les intérêts de sa maîtresse. Nous verrons ci-dessous [28] les louanges qu’un critique lui a données.

Notez qu’il avoue dans la lettre du 5 de juin 1625, qu’il a de grandes obligations au cardinal, et qu’il en a reçu beaucoup de bienfaits. Cependant, voici comme il parle dans un ouvrage publié l’an 1631 [29] : Ce bon prélat, qui appelle vénale la plume qui a écrit pour le cardinal, .…. a oublié de lui demander ce qu’il avait donné à Saint-Germain pour le Théologien sans passion, et pour la récompense de plusieurs autres signalés services, comme pour la recherche exacte faite dedans et dehors le royaume, des papiers, mémoires, instructions, et traités qui le pouvaient rendre savant dans les affaires étrangères, et d’un grand nombre de curiosités [30], et agréables inventions qu’il a désirées et payées d’un remercîment suivi le lendemain ou le même jour d’un mauvais office dans l’esprit de la reine, et surtout auprès du nonce de sa sainteté, auquel il fit entendre que Saint-Germain était auteur du Théologien sans passion, où il était désigné en termes couverts, encore que le cardinal eût mis de sa main le trait qui le pouvait offenser. Voilà la monnaie avec laquelle il a payé la plume qu’on appelle vénale. Ceci est non-seulement curieux, mais même fort vraisemblable. Le cardinal avait des vues si longues, tant d’ambition et tant d’ennemis, tant d’embûches à prévenir et à dresser, qu’il fallait qu’il semât des piéges partout, et que son arc eût toujours deux cordes.

(I) Il fit disparaître..... le neveu du père Sirmond. ] J’ai trouvé ce fait dans l’histoire de l’Académie française, « M. Sirmond.... fit pour ce cardinal divers écrits sur les affaires du temps, presque tous sous des noms supposés. L’abbé de Saint-Germain, qui était l’écrivain du parti contraire, le maltraita fort dans cette pièce, qu’il appelait l’ambassadeur chimérique. Il y fit une réponse, qui est dans le recueil de M. du Châtelet. L’abbé de Saint-Germain répliqua, et le traita encore plus injurieusement ; ce qui l’obligea de faire un nouvel écrit pour sa défense. Mais le cardinal de Richelieu, et le roi Louis XIII, moururent là-dessus, et il ne put jamais obtenir sous la régence un privilége pour faire imprimer cet ouvrage. Cela le fâcha beaucoup ; et voyant d’ailleurs que son ennemi était de retour à la cour, et que la faveur ne serait plus de son côté, il se retira en Auvergne, où il mourut âgé d’environ soixante ans [31]. » Ce M. Sirmond était de l’académie française, et vous voyez qu’il eut le chagrin d’être forcé de céder à un écrivain rebelle, qui non-seulement l’avait maltraité, mais qui même avait répandu son venin sur tout le corps de l’académie. Elle eut à peu près le même destin que Sirmond ; elle ne fut point vengée, et vit le triomphe de son censeur, et les ouvrages de ce fier critique imprimés avec privilége du roi. M. Pellisson me fournit des preuves. Le premier qui écrivit contre l’académie, dit-il [32], fut l’abbé de Saint- Germain, qui était alors à Bruxelles, accompagnant la reine-mère Marie de Médicis dans son exil. Comme il déchirait sans cesse par ses écrits, et avec une animosité étrange, toutes les actions du cardinal de Richelieu, il ne manqua pas de parler fort injurieusement de l’académie française, qu’il confondait même avec cette autre académie que le gazetier Renaudot avait établie au bureau d’adresse ; soit qu’il voulût ainsi se méprendre, soit qu’en effet il ne se fût pas bien informé de ce qui se passait à Paris. L’académie ne voulut point y répondre par un ouvrage exprès ; mais M. du Châtelet, qui en était, et qui répondait alors pour le cardinal à la plupart de ces libelles de Bruxelles, fut prié, après la proposition qu’il en fit lui-même dans l’assemblée, d’ajouter sur ce sujet quelques lignes, qui furent ensuite lues et approuvées par la compagnie [* 3]. Les pièces de l’abbé de Saint-Germain contre le cardinal de Richelieu ont été imprimées depuis à Paris [33] en deux volumes, après la mort du feu roi Louis XIII : les réponses de M. du Châtelet étaient dans une pièce qu’il n’acheva point, étant prévenu par la mort, et qui n’a point été imprimée.

(K) Il...... prêchait chaque année le panégyrique de saint Joseph. ] J’ai appris cela dans une critique très-ingénieuse, qui est la suite du Parnasse réformé, et qui a pour titre : la Guerre des Auteurs anciens et modernes, M. Guéret y suppose qu’à l’arrivée de l’abbé de Morgues au Parnasse, le cardinal de Richelieu et Balzac le voulurent empêcher de prendre son rang parmi les historiens, et que cette éminence lui tint ce discours : « Voici donc, voici cet homme, qui seul a troublé la gloire de mon ministère : voici cette plume unique que je n’ai jamais su gagner ; et je tiens maintenant celui après lequel j’ai fait marcher des légions entières, et dont la recherche n’a fait perdre plus d’une campagne. Je savais bien, continua-t-il, que je l’attraperais en l’un ou en l’autre monde. Il faut aujourd’hui qu’il paie tous les maux qu’il m’a coûtés, il faut que je me venge de cette malignité opiniâtre que la crainte des châtimens ni l’appât des récompenses n’ont pu corriger ; et, si la divinité qui préside ici ne m’en fait justice, je lui ferai bien connaître que je n’ai pas épuisé toutes mes forces à la Rochelle [34]. » On suppose que cet abbé, d’un visage intrépide, et au-dessus de la crainte, ne fit que secouer la tête, et que, regardant l’éminence : Votre fierté, dit-il, n’est plus de saison ; vous n’avez plus d’armées pour la soutenir ; le temps de votre règne est passé, et j’ai l’avantage que la vérité marche à mes côtés, et que je suis dans un lieu où vous ne tenez de rang que celui d’auteur [35]. M. Guéret ajoute [36] que l’abbé se sauva de la tempête que l’on voulait soulever contre lui : mais il y eut de grandes contestations, à qui l’aurait entre les historiens et les faiseurs de libelles pendant les guerres. Les uns et les autres alléguaient de fortes raisons sur ce sujet ; et jamais le différent n’eût cessé, si lui-même, fatigué de cette ennuyeuse cérémonie, ne se fût avisé de gagner une petite éminence joignant au Parnasse, où les savans de son caractère et de sa profession, se mettent à l’écart pour n’avoir rien de commun avec les autres, qu’ils nomment profanes. Bironat qui l’aperçut le premier courut au-devant de lui, et après plusieurs embrassades réciproques : Vous renoncez donc, lui dit-il, au panégyrique de saint Joseph, et ce bon Saint vient de perdre en vous un de ses adorateurs plus zélés et son prédicateur ordinaire [* 4].

Si j’ai allégué plus de choses que le texte de cette remarque n’en demandait. ç’a été pour faire servir une introduction qui nous apprend ce qu’un bel esprit pensait de notre Matthieu de Morgues.

(L) Patin a parlé plus d’une fois de son Histoire de Louis XIII. ] Voici un extrait de sa lettre CCCLI, datée du 20 de mars 1665. « Hier, jour saint Joseph, monsieur Matthieu de Morgues, âgé de quatre-vingt-deux ans, fit un sermon dans les Incurables, où il demeure, en l’honneur de saint-Joseph, en présence de la reine : c’est celui qui écrivait à Bruxelles contre le cardinal de Richelieu, pour la reine-mère, dont il était aumônier ; c’est un savant homme et grand personnage, qui a devers soi la parfaite Histoire du feu roi Louis XIII, laquelle il ne veut être imprimée qu’après sa mort. Il en a fait faire six copies manuscrites qu’il a commises à six de ses bons amis, qui ne manqueront point d’exécuter ses intentions en temps propre [37]. » Voyons aussi ce qu’il a dit dans la lettre CDLVIII. Il y a apparence que cette histoire [38] sera réfutée par celle qu’on nous promet de monsieur Matthieu de Morgues, sieur de Saint-Germain, qui commence à la naissance du roi Louis XIII jusqu’à sa mort : ce monsieur de Saint-Germain ne veut point que son histoire soit imprimée de son vivant, mais seulement tôt après sa mort, et m’a dit qu’il l’a mise entre les mains de gens qui ne lui manqueront point. Notez qu’il est âgé de quatre-vingt-quatre ans : je ne souhaite point sa mort, et j’en serais bien fâché ; mais je voudrais bien avoir vu cette histoire, de laquelle je lui ai ouï dire de très-belles particularités, et d’étranges vérités, tant aux dépens du cardinal de Richelieu, que pour la défense de la reine-mère [39]. Cet homme, dit-il ailleurs [40], sait une infinité de particularités de la cour depuis 60 ans, et en a vu une partie, y étant auprès de la reine-mère : l’histoire qu’il a écrite sera fort belle ; il y aura divers mémoires qui ont été cachés jusques ici qui seront révélés ; il y aura des vérités fort sanglantes du gouvernement de ce cardinal, qui a régenté la France trop cruellement, et in virgâ ferreâ.

Voilà deux hommes, dont l’un n’était guère propre à faire l’histoire du cardinal de Richelieu, et l’autre était fort disposé à ne point lire équitablement. Patin haïssait l’abus de la puissance souveraine : la raison et la nature lui inspiraient cette passion. Par-là il était tombé dans une aversion sans bornes pour le cardinal de Richelieu : il eût donc ajouté foi à toutes les médisances d’un historien de ce cardinal ; il n’eût donc pas jugé comme il fallait de la qualité de cette histoire ; car pour être équitable il ne faut être prévenu ni d’amitié, ni d’inimitié. À plus forte raison doit-on dire que Matthieu de Morgues n’était pas propre à faire l’histoire dont il s’agit. Il avait été persécuté de cette éminence : il la haïssait mortellement ; il eût donc empoisonné les faits ; tout lui eût paru criminel ; et si quelque chose lui eût paru belle, il l’eût supprimée ou ternie. Il est certain que ceux qui ont eu des relations à ce cardinal nous en ont laissé de mauvais portraits ; les uns en ont dit trop de bien, et les autres trop de mal. Les uns voulaient reconnaître ou s’attirer ses bienfaits, et les autres se venger de ses injures : ils manquaient tous du désintéressement qui est essentiel à un bon historien ; ils espéraient, ou ils craignaient, ou ils haïssaient [41]. Matthieu de Morgues aurait eu néanmoins cet avantage, que la plupart des lecteurs eussent donné un beau nom à la licence qu’il aurait prise. Vous trouverez ci-dessus [42] dans un passage de Tacite, une exposition de ce que j’ai dit. Convenons qu’on est naturellement plus porté à soupçonner les historiens qui louent, que ceux qui blâment. Voyez la remarque (A) de l’article du maréchal de Marillac.

  1. * Il n’a en cela, dit Leclerc, rien déguisé, ni menti. Un jésuite qui, après ses premiers vœux, quitte la société avec la permission de son général peut se marier ; cette permission le relevant de ses vœux.
  2. * Leclerc observe qu’Aubervilliers et Notre-Dame-des-Vertus sont une seule et même paroisse sous deux noms différens.
  3. (*) Reg. 9. et 30. juillet 1635.
  4. (*) Tous les ans il prêchait aux Incurables le jour de Saint-Joseph.
  1. Première Lettre de Change de Sabin à Nicocléon, à la page 716 du Recueil des pièces pour servir à l’Histoire, édition de 1643, in-4°.
  2. Morgues, Reparties sur la réponse à la Remontrance, pag. 7.
  3. Morgues, Reparties sur la réponse à la Remontrance, pag. 8.
  4. Première Lettre de Change de Sabin à Nicocléon, pag. 716.
  5. Là même, pag. 730.
  6. Là même, pag. 710.
  7. À cause qu’il avait blâmé son adversaire d’avoir pris le nom de Cléonville, moitié grec et moitié romain.
  8. Morgues, Reparties à la réponse, pag. m. 11.
  9. Le même, Lettre de change protestée, pag. 925, 926.
  10. Là même, pag. 940.
  11. Première Lettre de Change de Sabin, pag. 725.
  12. Dans la page 714 on lui avait reproché la vente de sa cure de Notre-Dame-des-Vertus.
  13. Là même, pag. 729.
  14. Morgues, Lettre de change protestée, pag. 923, 924.
  15. Réponse au libelle intitulé très-humble, etc. Remontrance au roi, à la page 560 du Recueil des pièces.
  16. Elle est à la page 11 et 12 de ses Reparties.
  17. Morgues, Reparties, pag. 10.
  18. Le même, Lettre de Change protestée, pag. 924, 925.
  19. Là même, pag. 925.
  20. Le même, Reparties, pag. 4.
  21. Là même, pag. 3 et 4.
  22. Voyez la Vie du cardinal de Richelieu, tom. II, pag. 162, 175, édition de Hollande 1694.
  23. Dans l’article Grandier, au texte, entre les remarq. (D) et (E), tom. VII, pag. 195.
  24. Elle est dans le recueil de M. du Châtelet.
  25. Recueil de M. du Châtelet, pag. m. 560, 561.
  26. Morgues, Reparties, pag. 8.
  27. Là même, pag. 12.
  28. Dans la remarque (K).
  29. Morgues, Reparties, pag. 9.
  30. Joignez à ceci ces paroles de la Lettre de Change protestée, pag. 941 : Le cardinal de Richelieu que tous ses flatteurs tiennent pour le plus délicat esprit de ce temps, a souvent employé et éprouvé le mien en choses solides et curieuses, en latin, en français, en prose et en vers.
  31. Pellisson, Histoire de l’Académie française, pag. m. 305.
  32. Là même, pag. 67 et suiv.
  33. Matthieu de Morgues avait espéré cela, car dans la préface du Recueil de ses ouvrages, qu’il fit imprimer à Anvers, il se servit de ces paroles : J’ai espérance qu’un jour mes écrits seront imprimés à Paris fort correctement, sous le privilége du grand sceau.
  34. Guerre des Auteurs, pag. 104, édit. de Hollande.
  35. même, pag. 106.
  36. Là même, pag. 109.
  37. Patin, lettre CCCLI, pag. 39 du IIIe. tome.
  38. Celle du cardinal de Richelieu, par le père le Moine.
  39. Patin, lettre CD LVIII, pag. 345 du IIIe. tome.
  40. Lettre D XXIX, pag. 574 du même volume.
  41. Statui res gestas populi romani… perscribere, eò magis quòd mihi à spe, metu, partibus reip. animus liber erat. Sallustius, in Proæm. Belli Catilin.
  42. Dans l’article Marillac (Louis de), citat. (14), dans ce volume, pag. 298.

◄  Mopsus
Morin (Jean-Baptiste)  ►