Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Milletière


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MILLETIÈRE (Théophile Brachet sieur de la) s’acquit une réputation beaucoup plus grande que bonne [* 1], pour s’être mêlé d’affaires de religion, et avoir tâché d’accorder en France les catholiques et les protestans. L’un de ses antagonistes l’a dépeint de la manière suivante [a] : Qu’après avoir étudié superficiellement en droit à Heidelberg, il fut reçu avocat ; qu’il devint si amoureux de la fille d’un procureur, qu’il en tomba dangereusement malade, et qu’il ne voulut ni ne put guérir qu’en l’épousant ; qu’il espéra de trouver des causes par le moyen de son beau-père, et que cela fit qu’il s’attacha au barreau ; mais qu’étant demeuré court dans un plaidoyer [b], il se dégoûta de la pratique du droit, et s’érigea en théologien ; qu’on l’entendait disputer sur les matières de religion dans le palais, où il se trouvait encore comme avocat écoutant ; qu’il y crachait de l’hébreu ; qu’il affecta un grand zèle contre l’arminianisme ; qu’il ménagea la conférence de Caméron avec Tilénus ; et que par tous ces mouvemens il obtint la charge d’ancien au consistoire de l’église de Paris, et ensuite celle de député de la province à l’assemblée de La Rochelle ; qu’il eut la principale part aux résolutions tumultueuses de cette assemblée qui bouleversèrent l’état des églises ; qu’on sait assez sa conduite dans cette députation, et avec quelle ferveur il écrivit contre Tilénus, son ennemi particulier (A), et combien le succès de son voyage vers les états généraux fut éloigné de l’espérance qu’il en avait fait concevoir à l’assemblée de La Rochelle ; qu’étant de retour chez soi, il sollicita les affaires du duc de Rohan à la cour, et qu’il se rendit suspect d’avoir trempé dans des entreprises pernicieuses à la patrie, et dans des intelligences avec les étrangers ; qu’il fut pris, et qu’on l’envoya à Toulouse, où, après les douleurs de la question, et un long emprisonnement (B), il forma la première trame du syncrétisme ; qu’ayant recouvré sa liberté par la clémence du prince, et par l’intercession de ses amis, il s’engagea à faire rentrer dans la communion de Rome tous les réformés, et qu’il crut que c’était ainsi qu’il devait faire paraître sa reconnaissance pour la pension annuelle de mille écus qu’on lui donna ; qu’il fit imprimer plusieurs livres sur la réunion des religions (C), et que n’ayant pas déféré aux remontrances du consistoire de Charenton, il fut enfin excommunié, ce qui ne l’empêcha pas d’aller au prêche assidument ; qu’il soutint par une autre voie les dépenses de famille, ce fut en sollicitant comme beau-frère les procès d’une fameuse courtisane qui en effet lui était liée par ce degré d’affinité, car elle était la bâtarde du procureur dont il avait épousé la fille [c] ; qu’on ne niait pas qu’il ne fût enté sur des familles honorables, mais qu’on savait bien le métier que son aïeul avait exercé dans Orléans [d] (D). Voilà ce que j’ai tiré d’un livre imprimé l’an 1642. On peut voir ailleurs [e], que la Milletière était encore dans la profession extérieure de la religion réformée, l’an 1645, au temps du synode national de Charenton. Les procédures de cette assemblée contre lui l’obligèrent à se déclarer ouvertement [f] ; c’est-à-dire, qu’il se rangea à la communion romaine. Il fit son abjuration vers la fin de mars 1645. Il continua d’écrire sur la controverse, et de témoigner qu’il croyait aisée la réunion des religions (E). Le premier ouvrage qu’il publia depuis son abjuration fut celui qui contenait les motifs de son changement [g]. Il en commença plusieurs autres bientôt après et ne les acheva pas, soit que ses premières pensées discontinuassent à le charmer, soit que le besoin de l’approbation des docteurs tint son esprit à la gêne ; car ils ne consentaient pas à toutes ses opinions, et il résistait à leurs remontrances. Il fut si choqué d’un sermon prononcé par un évêque, où le parallèle que l’on avait fait entre la vierge Marie et Jésus-Christ, la mettait en toutes choses au-dessus, ou pour le moins à côté du fils de Dieu, qu’il dit assez librement qu’il retournerait au giron de l’église protestante, en cas qu’il fut obligé de se trouver plusieurs fois à de semblables prédications [h]. Voyez les Mémoires de M. l’abbé de Marolles, qui avait pour lui beaucoup d’estime [* 2]. Il n’a jamais été ministre, quoique le père Jacob le fasse ministre de Charenton [i]. Il n’a pas été non plus médecin, comme s’est imaginé M. de Vigneul Marville à la page 229 de ses Mélanges. Il ne voulut pas avouer que l’un de ses livres eût été censuré par la Sorbonne, et néanmoins M. Rivet publia un acte qui portait le nom de la faculté (F). J’ai ouï dire que M. de la Milletière eut un fils qui fut tué à la guerre [j], et que l’une de ses filles fut femme d’un M. Catelan, secrétaire du conseil, et que de ce mariage sortit une fille qui fut mariée avec le comte de Jonsac. Il ne faut pas oublier l’ouvrage (G) qu’il dédia au roi d’Angleterre.

  1. * Leclerc a consacré 60 pages de sa Lettre critique à la défense de Milletière. Dans ses remarques de 1734, il renvoie à sa Lettre critique : mais emporté par la soif de critiquer Bayle, il lui reproche jusqu’à l’anecdote rapportée dans la remarque critique de l’article Garissoles, tom. VII, remarque critique qui n’est pourtant pas de Bayle. Joly, qui a copié toutes les remarques de Leclerc, le cite dans une note. Nicéron a donné un article à la Milletière dans le 41e volume de ses Mémoires.
  2. * Milletière était en 1660, de l’assemblée des savans qui se tenait chez l’abbé de Marolles : c’est, dit Leduchat, ce qu’on voit dans une lettre de G. Patin.
  1. Samuel Marésius, in Antichristo revelato, lib. II, cap. ult., pag. 562 et seq.
  2. Cùm obmutuisset in frequenti senatu Idem, ibid.
  3. Taceo aliud culinæ suæ subsidium ex publicâ sollicitatione in curiâ negotiorum famosæ cujusdam meretriculæ tanquàm affinis suæ, est enim soceri sui spuria. Maresius in Antichristo revelato, pag. 565.
  4. Idem, ibid., p. 561.
  5. Dans l’article Amyraut, au texte, t. I.
  6. Voyez la lettre CX et CXIV de Sarrau, édition d’Utrecht, 1697.
  7. Sarravius, Epist. CXVIII, pag. 121.
  8. Ex eodem Sarravio, epistola CLXX, pag. 173, 174.
  9. Ludovicus Jacob à Sancto Carolo carmelitâ, Biblioth. Pontific. pag. 471.
  10. En Allemagne, l’an 1643. Voyez Sarrau, epist. LIII, pag. 51.

(A) On sait.... avec quelle ferveur il écrivit contre Tilénus, son ennemi particulier. ] Au commencement du mois de mars 1621 [1], on vit paraître sous le nom d’Abraham Elintus un avertissement à l’assemblée de la Rochelle [2], dans lequel ceux de la religion étaient fortement exhortés à se soumettre à leur prince, et à ne point entreprendre de se conserver par la guerre la possession des édits. Élintus était l’anagramme de Tilénus, auteur de cet avertissement. La Milletière, secrétaire de l’assemblée de la Rochelle, fit une réponse à cet imprimé, et l’intitula : Discours des vraies Raisons pour lesquelles ceux de la religion en France, peuvent et doivent en bonne conscience résister par armes à la persécution ouverte que leur font les ennemis de leur religion et de l’état. Tilénus répliqua par un livret qui avait pour titre : Examen d’un écrit intitulé Discours des vraies Raisons pour lesquelles ceux de la religion, etc. Voyez dans le VIIIe volume du Mercure Français [3], le contenu de ces deux ouvrages. Notez que la chambre de l’édit, séante à Béziers, fit brûler par la main du bourreau la réponse de la Milletière à l’Avertissement de Tilénus, et qu’elle ordonna qu’il serait enquis du nom de l’auteur. Cet arrêt fut prononcé le 6 octobre 1626. Voyez le XIIe volume du Mercure français [4]. Au reste le père Ange de Raconis, prédicateur capucin, s’est servi malignement de plusieurs extraits de ces écrits de Tilénus, et de la Milletière, et il nous apprend [5] que Dumoulin choisit entre tous la Milletière comme son bouclier d’Ajax, pour l’opposer au sieur de Raconis [6], lors de l’instruction de madame la baronne de Courville. Notez que Grotius n’approuva point que la Milletière eût publié un ouvrage si capable de rendre odieuse aux puissances la cause des réformés [7].

(B) On l’envoya à Toulouse, où après des douleurs de la question, et un long emprisonnement. ] Il nous apprend lui-même une circonstance bien particulière de son procès. J’ai vu dans mes mains, dit-il [8], l’arrêt de ma mort, dressé de la main du premier président Masuyer sous l’autorité du parlement de Toulouse, auquel je me lisais condamné comme atteint et convaincu des cas à moi imposés ; et cet arrêt mis dans les mains du greffier, avant qu’en la délibération du parlement, qui par son interlocutoire, donna lieu à l’attente, qui tira depuis, des mains de l’autorité souveraine, ma conservation et ma délivrance.

(C) Il fit imprimer plusieurs livres sur la réunion des religions. ] Il commença par une lettre qu’il publia en français, l’an 1634. Elle fut suivie deux ans après par un ouvrage latin divisé en deux parties. Il examina dans la première la dispute de la primauté de saint Pierre, celle de la justification, celle de la prière pour les morts, celle de l’invocation des saints, et celle de l’eucharistie. Dans la seconde, il traita de la nature et de la grâce, et de la prédestination. Il envoya cet écrit aux plus habiles ministres. On y fit plusieurs réponses. Celle de M. Dumoulin fut piquante. Il y fit une réplique en français que Grotius ne méprisa pas [9]. Je crois que personne ne réfuta mieux que M. Daillé le second ouvrage de la Milletière. Sa réponse est intitulée : Examen de l’Avis de M. de la Milletière sur l’Accommodement des différends de la religion. Il la publia eu latin et en français, l’an 1636. Cet Examen fut réfuté par M. de la Milletière, et cette réfutation obligea M. Daillé de composer une Apologie ; mais il ne la publia point [10]. Son adversaire fit imprimer un nouvel ouvrage après la tenue du synode national d’Alençon, l’an 1637, sous le titre de Moyen de la Paix chrétienne en la réunion des catholiques et évangéliques sur les Différends de religion [11]. Il en publia dans la suite plusieurs autres dont il n’est pas important de marquer les titres. Je dirai seulement qu’il devint si pointilleux, qu’il fit une apologie de la méthode du père Véron. Il croyait l’avoir soutenue par des raisons à quoi nul ministre ne pouvait répondre : c’est de quoi il se vante page 9 de son Catholique Réformé imprimé à Paris l’an 1642.

Voyons le jugement qu’a fait de lui l’historien de l’édit de Nantes [12] : « La Milletière était un évaporé, plein de lui-même, et persuadé que rien n’approchait de son mérite et de sa capacité. D’ailleurs, ou la crainte que la cour, se souvenant du passé, ne lui fît des affaires, ou l’espérance d’acquérir beaucoup de gloire, et de faire quelque grande fortune par le succès de cette entreprise, ou les louanges que les Jésuites lui donnaient pour l’attirer dans leur parti, lui gâtèrent l’esprit : de sorte qu’il entra tout-à-fait dans le projet du cardinal, et qu’il dressa un plan d’accommodement justement dans les termes que ce prélat désirait [* 1]. Il donnait le droit à l’église romaine presque en toutes choses ; et, dans celles qu’il ne se donnait pas la peine de justifier, il se servait d’expressions adoucies, sous prétexte de les expliquer, et il les faisait passer pour des questions qui ne devaient pas empêcher les réformés de se réunir. »

(D) On ne niait pas qu’il ne fût enté sur des familles honorables, mais on savait le métier de son aïeul …. dans Orléans. ] Rapportons les propres termes de celui qui fit cet aveu. Homo malè feriatus putavit non aliter quàm alios contemptim deprimendo, imaginariam suam nobilitatem posse commendari. Quasi nesciretur quam artem avus ipsius Aureliæ exercuerit ; ipsum verò à suis collactaneis semper cum risu exceptum, quoties nobilitatis suæ sermonem pro insitâ sibi vanitate ausus est injicere ; quamvis non negem eum honestis esse insitum familiis, quas deshonestat quantùm in se est [13]. M. l’abbé de Marolles nous apprend que la Milletière était fils d’Ignace Brachet, seigneur de la Milletière, et d’Antoinette Faye, fille de Barthélemi Faye, seigneur d’Espaisse, conseiller au parlement, et président aux enquêtes en 1541 [14]. Par cette alliance, notre pacificateur de religion tenait à plusieurs familles illustres, comme cet abbé le fait voir dans un grand détail.

(E) Il continua d’écrire sur la controverse, et de témoigner qu’il croyait aisée la réunion des religions. ] « Après divers avertissemens dont il ne profita point, les synodes déclarèrent qu’il n’était plus membre des églises réformées, et il n’y en eut pas une qui voulût le recevoir à sa communion. Il se fit donc catholique par nécessité, pour être de quelque religion ; et après cela il ne cessa de faire le missionnaire, et de chercher des conférences, où il fut toujours assez maltraité pour perdre courage, s’il n’avait été d’une opiniâtreté que rien n’était capable de vaincre. Charles Drelincourt, l’un des collègues de Jean Daillé, et le vrai fléau des gens faits comme la Milletière, acheva de le défaire dans une conférence dont ses actes furent publiés [15]. » Entre autres livres, il publia à Paris le Triomphe de la Vérité pour la paix de l’Église, pour convier le roi de la Grande-Bretagne d’embrasser la foi catholique. J’en parlerai ci-dessous dans la dernière remarque.

Voici un passage assez curieux : La première conférence qui s’offre est du dessein de M. de la Milletière pour la réunion des Églises séparées. Ce vertueux homme tient facile le retour des protestans à l’église catholique : et comme je lui ai demandé plusieurs fois le fondement de sa persuasion, vu les grandes différences d’opinions qui se rencontrent en certains points malaisés à concilier, il m’a répondu, avec un esprit de charité qui ne l’échauffe pas moins qu’il lui donne de lumières, qu’elle ne dépend que d’une bonne réformation de notre côté, et de connaître les motifs de la séparation de ceux qui nous ont quittés, ce qu’il a fait voir dans plusieurs livres qu’il a écrits exprès ; et qu’il ne faut lire que son Flambeau de l’Église et celui de la vraie Foi, auxquels on n’a point fait de réponse, et il est impossible d’y en faire de bonne : de sorte que ce sont autant de démonstrations invincibles, et que si les adversaires n’en demeurent pas d’accord, il ne faut plus que voir à quoi il tient, et essayer d’obtenir la permission d’en venir à une conférence réglée. Cependant M. de la Milletière est fort persuadé qu’il a démontré, ou qu’il ne lui est pas impossible de démontrer l’infaillibilité de l’église catholique, dont l’autorité primitive et absolue réside au saint siége et en la personne du pape, sans attendre un concile général... Il est, dis-je, persuadé que, dans son livre de l’Eucharistie et de la Transsubstantiation, il a démontré clairement la véritable doctrine que nous avons toujours professée, selon les décisions des saints conciles, et la pure parole de Dieu, qui est si expresse à ce sujet, avec la tradition : de sorte qu’il ne faut plus exiger de nous le témoignage des sens et celui de la raison, pour prouver qu’il n’y a point d’autre transsubstantiation que celle de passer de la connaissance d’une substance sensible à la connaissance d’une substance intelligible [16]. C’est ainsi que M. l’abbé de Marolles parlait de lui, l’an 1656.

(F) Il ne voulut pas avouer que l’un de ses livres eût été censure par la Sorbonne ; et néanmoins M. Rivet publia un acte qui portait le nom de la faculté. ] Ce ministre, répondant à un petit livre de Grotius [17], mit dans un appendix [18] douze thèses qu’il avait extraites du traité de la Milletière sur la puissance du pape, et sur le remède des schismes, et il y joignit un décret de la Sorbonne contre le Moyen de la Paix chrétienne, etc. Ce décret, daté du 15 de décembre 1637, devait être publié à Paris [19] ; néanmoins il ne le fut pas. Mais André Rivet en ayant une copie manuscrite, la fit imprimer en Hollande, l’an 1642, dans l’appendix dont j’ai parlé. La Milletière s’en fâcha beaucoup, et soutint que cette pièce était supposée, et que ce n’était que la censure particulière [20] de M. Chappellas, bordelais et ci devant jésuite [21], qui fut créé syndic de la faculté de théologie au mois de décembre 1637. Au même instant qu’il se vit confirmé, voulant faire éclat par quelque acte de réputation digne de l’humeur de son climat et de la chaleur de son esprit, proposa la visitation de mon livre en la compagnie. La Milletière ajoute [22] que son livre ne fut point examiné, et que Chappellas, qui avait allégué un ordre de l’autorité souveraine, se trouva bien loin de son compte. Les raisons de ces différens mouvemens ayant été depuis représentées au lieu d’où le syndic prétendait appuyer son dessein de l’autorité supérieure, sa procédure fut trouvée si hors de propos que lui et M. du Val, le sous-doyen, reçurent commandement exprès de s’en déporter. Il n’a pas laissé pourtant d’user de l’autorité que lui donnait son syndicat, pour faire insérer sa censure particulière dans le registre de la faculté, en date du 15 de décembre, signée de lui et de M. du Val, par la main duquel il avait obtenu le syndicat. C’est donc la censure de M. Chappellas que M. Rivet a fait imprimer, mais non de la faculté de Sorbonne. Il fait voir par plusieurs marques que cette pièce n’est point émanée de la faculté. M. Rivet [23] n’eut rien à répondre qui montrât que cet exposé fût faux. Quant au reste, il réfuta solidement son adversaire, et il promettait une réponse plus ample, car il intitula son écrit : Prodromus ad pleniorem refutationem caliumniarum, etc. [24]. La Milletière répliqua en latin par une dissertation intitulée : Crurifragium Prodomi. Rivet, changeant de dessein, se contenta de publier une lettre de Cuthbert Higlandius [25], qui contenait un conseil de ne plus entrer en lice avec un tel adversaire, et une assez longue liste des fautes de latinité que l’on trouvait dans ce Crurifragium. J’apprends néanmoins, dans une lettre de Grotius [26], le titre d’un livre français que Rivet fit imprimer à Rouen, l’an 1642 : Réponse à trois Lettres, avec la défense du sieur Rivet, contre les calomnies et suppositions du sieur de la Milletière.

Notez qu’en 1644, la censure d’un livre de la Milletière par la Sorbonne parut à Paris. Elle avait été adoucie deux ou trois fois en faveur des approbateurs. Les lettres de M. Sarrau vous en diront davantage [27]. Grotius manda à son frère que les trois docteurs de Sorbonne qui avaient approuvé le livre de ce conciliateur, furent suspendus pour un an [28], et que M. Arnauld fit un livre contre la Milletière, par politique. D. Arnaldus scripsit contrà Mileterium, ut ejus odio suum clueret [29]. La Milletière fit aussi ce jugement sur le motif de ce docteur de Sorbonne. Lisez ces paroles de M. Sarrau [30] : Arnaldus etiam, quem sibi clàm adstipulari Bachetus [31] arbitrabatur, epistolam edidit ad præsules sui libri approbatores scriptam, in quâ damnatum posteà librum errors, falsitatis, et hæreseos accusare prævertit. Hæc tamen omnia κατ᾽ οἰκονομίαν fieri, jactat Henotes.

.........Credat judæus apella.


Sed quid huic homini facias ? Eum ego, qui tàm insanum sapit, Deo irato suo relinquo.

Depuis l’impression de ce qu’on vient de lire, j’ai parcouru l’ouvrage dont j’ai parlé ci-dessus, c’est-à-dire celui qui fut imprimé à Rouen, l’an 1642. Il a pour titre : Réponses à trois lettres du sieur de la Milletière, sur ses moyens de réunion en la religion ; par André Rivet..… avec la défense dudit sieur Rivet, contre les calomnies et suppositions dudit sieur de la Milletière, en son prétendu catholique réformé ; avec une lettre d’un docte personnage de ce temps sur le même traité. On y voit un chapitre touchant l’Histoire que M. de la Milletière avait donnée de la censure prétendue fausse attribuée à la faculté de Sorbonne. M. Rivet proteste [32] que M. Chappellas, ni aucun de sa part, ne lui avait mis en main cette censure, ni procuré qu’il la fît imprimer..... [33] Celui qui lui en donna la copie en Hollande, lui avait dit qu’elle avait été envoyée par M. Grotius. Il laisse audit sieur Chappellas le soin et la peine de se défendre de ce qui lui était objecté ; mais il réfute deux objections que M. de la Milletière avait faites pour prouver la nullité de la censure de la Sorbonne. « [34] La première est qu’elle n’a pas accoutumé de chanter en l’air sans aucune application raisonnée, et sans spécification des erreurs de l’écrit qu’elle censure. La seconde, que sa façon de faire n’est pas de sonner le tocsin, et crier gare, gare, contre les livres qu’elle censure, et de finir par des apostrophes aux prélats de l’Église... [35] Je m’en vais lui donner deux exemples assez connus du contraire de ce qu’il dit, principalement quand ils condamnent un livre d’un auteur hors de leur communion. L’an 1611, le 22 d’août, ils publièrent leur censure contre le livre de feu M. du Plessis, d’heureuse mémoire, intitulé : le Mystère d’Iniquité, etc. Là ils ne spécifient rien, mais disent en général, qu’ils ont été d’avis que le livre portant ce titre abominable devait être condamné, détesté, et la lecture d’icelui totalement défendue au peuple chrétien, comme étant hérétique, très-furieux, très-séditieux, contraire à la loi divine et naturelle, aux écrits des anciens pères etc. Et puis après ajoutent le gare, gare, comme il parle, en ces termes, qu’ils avertissent Les gens de bien, zélés à la défense de la sainte Église, etc., du péril qui pourrait arriver de la lecture de ce livre ; prient et conjurent (notez) très-humblement MM. les prélats de l’Église catholique, et les magistrats civils, etc., que de tout leur pouvoir ils tâchent généreusement et avec effet d’empêcher le cours d’une peste si dangereuse et si redoutable. Voilà une censure conforme en tous ces deux points à ce que le censuré par la diligence du sieur Chappellas, nie formellement être du style de la Sorbonne. Dira-t-il que cette censure, injurieuse à la personne de l’auteur, et qui ne représente aucune sentence ni maxime du livre qu’elle touche, pour en qualifier l’opinion du nom qui note la cause de la censure, n’est point émanée du jugement de cette compagnie ? En voici encore une autre, sans rien spécifier, et sans faire aucune application raisonnée de l’an 1629, contre les opuscules de Pierre Picherel, qui était décédé en la communion de l’Église romaine, en un petit prieuré de l’abbaye d’Essome, où, sans aucune spécification, le premier de septembre, ils condamnent le livre de Picherel [36] comme méchant et abominable, infecté de lu puante lèpre calvinienne, et puant comme la caverne de l’enfer : et veulent que cette censure soit publiée, avec le gare, gare, de peur que les domestiques de la foi, comme en une tempête, n’aillent briser le navire de leur conscience, et ne soient circonvenus par la lecture de ce livre frauduleux. Elle est aussi injurieuse au nom de l’auteur, qui y est appelé desertor et perduellis, et ces deux censures sont publiées, signées du secrétaire du greffier de la Sorbonne. »

M. Rivet déclare, à la fin de ce chapitre, qu’il avait reçu la censure imprimée à Paris, avec l’extrait des registres de la faculté sur la forme du procédé, avec ces mots à la fin : Excerpta ex monumentis præfatæ facultatis, etc. Signé Philippe Bouvot, premier bedeau et scribe de la faculté, le premier jour du mois de juillet 1642. Il fait ensuite [37] quelques considérations sur la nouvelle saillie du sieur de la Milletière, en sa « Remontrance à messieurs de la faculté de théologie, assemblés en Sorbonne, le premier d’août 1642, sur la nullité de la censure du sieur Chappellas, etc. Il dit [38] que l’acte de cette censure a mis le sieur de la Milletière aux champs, et lui a fait remuer toutes pierres, pour en accabler, s’il pouvait, le sieur Chappellas, qu’il accuse de l’avoir forgé lui seul, et de l’avoir fait imprimer contre l’intention de ce collége, par une pure surprise, ne leur ayant déclaré pour quelles raisons il leur demandait cet acte, et à quelle fin il s’en voulait servir. » Ceci nous apprend deux choses : 1°. que le sieur Chapellas, voulant réfuter les médisances du sieur de la Milletière, fit voir au public la suite des procédures de la faculté ; 2°. que celui-ci continua de criailler et de chicaner. Or comme cela peut servir à faire connaître le caractère de son esprit audacieux, vain, opiniâtre et brouillon, il n’a pas été inutile de l’indiquer ; et en général je me persuade que les extraits que je donne d’André Rivet, paraîtront curieux et bien instructifs.

(G) Il ne faut pas oublier l’ouvrage qu’il dédia au roi d’Angleterre. ] J’en ai donné ci dessus le titre ; et sans avoir lu cet écrit-là, je m’imagine que le caractère de l’auteur, cet empressement de se faire de fête aux occasions distinguées, l’amour du faste et du théâtre, y paraissent autant ou plus que dans aucun livre qu’il ait publié. Mes conjectures sont fondées sur quelques endroits de la réponse qui fut faite à son épître dédicatoire. Cette réponse est l’ouvrage d’un évêque anglais, qui était auprès du roi Charles II, pendant son exil. Elle fut imprimée à Genève, l’an 1655, in-8°. L’avis au lecteur contient ceci entre autres choses. M. de la Milletière, ayant une fois passé ce Rubicon, « devint un de nos plus cruels adversaires ; il n’y eut point de ministres qu’il ne harcelât ; et, par une infinité de petits volumes, il s’imagina avoir épuisé tout ce grand océan des controverses qui a lassé tant de forts génies de l’une et de l’autre croyance. La plupart de ses ouvrages furent négligés ; et ayant trouvé peu d’antagonistes qui voulussent courir avec lui dans cette carrière, on avait cru que, tout rassasié des titres d’honneur que sa haute suffisance lui a fait obtenir de la libéralité du prince, il s’était dévoué à un perpétuel silence, jusqu’à ce que M. Aubertin ayant composé un docte Traité de l’Eucharistie, selon les sentimens des Pères, on vit cet ouvrage, qui a donné l’alarme jusque dans le cœur de la grande cité, réveiller comme en sursaut M. de la Milletière, et lui faire prendre la plume pour le réfuter à sa mode. Mais ce qui a davantage surpris tous les spirituels de l’une et de autre religion, c’est de voir qu’il se soit oublié jusqu’au point de dédier son livre au roi de la Grande-Bretagne, prince qu’il savait fort bien être d’une croyance toute contraire à celle qu’il établissait dans son ouvrage, et auquel il ne pouvait adresser des choses de cette nature sans attirer sa juste indignation, et sans fomenter les injustes soupçons de ses sujets rebelles : son épître dédicatoire n’est qu’un torrent d’injures contre Église qu’il a abandonnée après lui avoir déchiré les entrailles, que des préjugés outrageux à la mémoire du feu roi d’Angleterre, que des subornations flatteuses pour son successeur, et que des victoires imaginaires sur ceux que lui ni les chefs de son parti n’oseraient de bonne guerre avoir regardés en face ; et tout ce bel appareil, joint à la réfutation prétendue de M. Aubertin, porte ce titre spécieux et ampoulé, du Triomphe de la Vérité pour la Paix de l’Église. Quoique le roi d’Angleterre fit d’abord un assez mauvais accueil à cette dédicace, il pensa néanmoins croire ceux qui le persuadaient de la mépriser, sans faire paraître en public qu’elle lui déplaisait ; mais venant puis après à considérer que cet attentat donnait prise aux insultes de ses ennemis, il fit commandement à un docte évêque qui était lors près de sa personne, d’y faire réponse, sans toucher, sinon en passant, à ce superbe livre dont elle décorait le frontispice. » Il ne faut que cela pour comprendre que M. de la Milletière écrivait sans jugement. Toute la terre savait que les ennemis de Charles Ier. l’avaient accusé d’être fauteur du papisme, et que rien n’était plus propre à fomenter l’aversion des républicains anglais pour la famille de ce roi, que la pensée qu’il n’avait point été protestant ; et voici un écrivain qui a l’audace de dédier à Charles II un livre où il suppose que Charles Ier. est mort membre invisible de l’Église romaine [39]. L’auteur de la réponse lui fait là-dessus une remontrance fort modérée. Plusieurs et des mieux avisés trouvent, lui dit-il [40], que vous avez manqué beaucoup de discrétion en faisant voir le jour à un traité de la nature qu’est le vôtre, sous la protection de Sa Majesté, sans sa permission et contre sa conscience. Est-il possible que vous avez ignoré que de pareilles insinuations aux vôtres, et des bruits sans aucun fondement que l’on faisait courir, touchant le dessein que devait avoir le feu roi son père, de se jeter dans l’Église romaine, lui ont fait perdre les cœurs de quantité de ses sujets ? Et si vous l’avez su, d’où vient que vous osez marcher sur les mêmes pas, d’ôter au fils pour jamais l’espérance de les recouvrer ? La réponse qu’il lui fait ailleurs est un peu plus animée [41] : « Vous avez bien le front d’affirmer que ce prince est mort invisiblement vrai membre de votre Église, ainsi qu’elle est distinguée d’avec le reste du monde chrétien : ce qui est une vieille fraude pieuse [42], et un de vos machiavélismes pour acquérir du crédit à votre religion par quelques moyens que ce soit, ou faux ou légitimes ; mais tout-à-fait contraire à la confession qu’il en fit à sa mort ; contraire à ce qu’en savent très-expressément ceux qui assistèrent au meurtre de ce pieux monarque ; et tout cela, je m’imagine, sur cette vaine présomption, qu’il n’y a point d’autre Église que la vôtre qui fût capable d’engendrer un tel enfant. » Notez que l’auteur oppose à cette maxime un dogme très-remarquable, que l’évêque de Chalcédoine [43] a soutenu dans deux traités qu’il a mis au jour, à savoir que si ceux qui vivent dans la communion de l’Église protestante, s’efforcent d’apprendre la vérité, et n’y peuvent atteindre à cause de leur insuffisance, mais qui l’embrassent implicitement en préparant leurs cœurs pour la recevoir, et sont tout prêts de le faire quand il plaira à Dieu de le leur révéler (ce qui est le devoir de tout bon chrétien), ils ne sauraient manquer d’Église, de foi, ni de salut [44]. » Voilà une maxime [45] qui pourrait fournir bien des réflexions pour un supplément au Commentaire philosophique sur Contrains-les d’entrer. Cela soit dit en passant.

Si La Milletière n’avait pas été engagé depuis plus de vingt-cinq ou trente ans à des études de controverse, il faudrait lui compter pour une hardiesse beaucoup plus grande que la première, ce que l’on trouve dans ce passage de son antagoniste : « Vous prenez à tâche de rechercher, ou plutôt de décider, pourquoi la main de Dieu, et celle du parlement, a été si fort appesantie sur la tête du feu roi et sur celle de son fils ; et notamment celle de Dieu, parce (dites-vous) qu’il avait pris le titre de chef de l’église ; Dieu se proposant par celle punition, d’apprendre aux autres princes qui sont dans le schisme, avec quelle sévérité il peut venger sa gloire, dans l’injure qui est faite à l’unité et à l’autorité de son église : et pour ce qui est de la main du parlement, d’autant que ce prince ne voulait pas prêter son consentement à l’abolition de l’épiscopat, et à la suppression de la liturgie et des cérémonies de l’église anglicane [46]. » Je crois cependant que cette témérité est plus excusable que l’autre, dans un homme nourri depuis si long-temps aux disputes de religion ; car il n’est presque pas possible qu’un tel homme ne contracte l’habitude d’imputer les prospérités des orthodoxes à leur zèle pour la foi, et les malheurs des hérétiques à leur fausse religion. Il n’est pas nécessaire de marquer combien ces pensées sont basses, petites et populaires, et néanmoins propres à recevoir de faux ornemens de rhétorique qui leur donnent de l’emphase, et de la pompe. Marquons plutôt la modestie du prélat anglais qui répondit à la Milletière. En faisant application de ces afflictions particulières selon votre fantaisie mal fondée, quel précipice avez-vous creusé à la hardiesse et à la liberté des autres hommes ? lesquels, s’ils veulent s’arroger, comme vous avez fait, la licence de juger des malheurs de quelques autres princes, peuvent aussi bien dire que Dieu les afflige parce qu’ils ne veulent pas devenir protestans, comme vous prononcez du feu roi que Dieu l’a puni parce qu’il ne se voulait pas faire papiste [47]. Voilà quelle fut la conclusion de la réponse du prélat à cette partie des réflexions indiscrètes et téméraires de notre Théophile Brachet. Cette réponse comprend plusieurs autres considérations judicieuses, que je ne rapporte pas. Il m’a suffi de prendre celle qui est la plus propre à désabuser tous les esprits raisonnables ; car pour bien connaître la fausseté de ce mauvais lieu commun [48], il ne faut que prendre garde que toutes les sectes s’en servent, et, s’il m’est permis d’en parler ainsi, que c’est une selle à tous chevaux. Ajoutez encore cette imperfection : il fait le procès à ceux qui l’emploient avec le plus de confiance. La Milletière l’éprouva. En attendant que vous nous fassiez apparaître, lui répondit-on [49], la vérité de ce que vous dites, permettez-nous de remarquer que, ni la constance que la reine Marie [50] a tant fait éclater pour la religion catholique romaine, ni le changement de Henri quatrième à la même religion, ne les a pu exempter d’une fin cruelle et sanglante : quelle raison donc avez-vous d’imputer les maux que le roi a soufferts aux erreurs de sa religion ? Soyez vous-même votre propre juge.

Mais rien ne montre plus clairement la vanité de la Milletière, et sa passion démesurée d’être en spectacle, que le moyen qu’il propose au roi d’Angleterre de recouvrer ses états. Sa langue, si on l’en veut croire, peut suffire à la production de ce grand événement : il assure d’un côté que ce monarque sera rétabli en ses royaumes, pourvu qu’il se veuille convertir à la foi catholique romaine [51] ; et il dit de l’autre, que si ce prince veut assister à une dispute entre des docteurs catholiques et les ministres de Charenton, on le verra converti bientôt après. C’était faire entendre assez clairement que, si l’on en venait à une telle dispute, il serait l’un des premiers tenans du parti romain, et par conséquent la cause principale d’un triomphe dont les suites seraient admirables. Considérez un peu ses chimères selon toutes les gradations où l’auteur anglais les a réduites. « Mais nous voici arrivés au plus spécieux endroit de toute votre épître. Qui est cette ridicule proposition que vous faites d’une conférence par l’autorité de votre monarque, et à la requête de notre roi, devant l’archevêque de Paris et son coadjuteur, entre des docteurs catholiques romains, et les ministres de l’église de cette grande ville, auxquels vous rendez avec justice un assez ample témoignage de zèle et de suffisance. Vous passez plus avant, car vous supposez que ces ministres accepteront la dispute, ou que par leurs tergiversations on leur verra trahir la faiblesse de leur cause : et vous concluez avec une assurance inimaginable, que ces mêmes ministres seront là convaincus de la fausseté de leur religion : et que leur conversion, ou conviction, donnera ample sujet au roi de la Grande-Bretagne d’embrasser la communion de Rome, et que sa conversion ramènera tous les protestans qui ont encore quelque conscience, au giron de l’église et à l’obéissance du saint-siége. Permettez un peu que je réduise au raccourci ces belles conséquences : si le roi de la Grande-Bretagne désire une conférence solennelle, le roi de France l’ordonnera ; s’il ordonne, les ministres l’accepteront ; s’ils l’acceptent, ils sont assurés d’être vaincus ; s’ils sont vaincus, le roi d’Angleterre changera de religion ; s’il change de religion, tous les protestans feront de même[52]. » On se figure aisément que la réponse d’où je tire ce passage contient une forte réfutation de ces illusions, et qui n’a pas coûté beaucoup de peine au prélat anglais.

  1. * Leclerc reproche à Benoist, auteur de l’Histoire de l’Édit de Nantes, et par contre-coup à Bayle, d’avoir dit que la Milletière écrivit justement suivant les termes que le cardinal désirait ; mais l’auteur des Éloges de quelques Auteurs français, 1742, in-8o., après avoir, pages 285-86, cité un passage d’Ancillon, qui confirme le dire de Benoist, met en note, pag. 286 : « L’abbé Leclerc se trompe en assurant que le cardinal de Richelieu ne prenait aucune part à ce que faisait la Milletière, en fait de concorde et de pacification, »
  1. Mercure français, tom. VII, à l’an 1621, pag. 223.
  2. Il est inséré dans le Mercure Français, même.
  3. À la page 155 et suiv. Voyez aussi l’Hist. de l’Édit de Nantes, liv. VIII, pag. 423.
  4. À la page 607 et suiv.
  5. Ange de Raconis, Glaive de Jézabel, chap. III, pag. 313.
  6. Neveu du capucin.
  7. Grotius, epist. CLXXIV, part. I, pag. 65. Voyez aussi la lettre CLXXV.
  8. La Milletière, au chap. XII du Cathol. réformé, pag. 197, 198.
  9. Molinæus diù expectato missum ad se librum excepit duro responso, ut et priorem fecerant tàm ipse tùm Rivetus. Rescripsit Mileterius Molinæo salsè satis, quippè Gallico sermone quo plus valet, et quædum dixit ad Molinæum pertinentia non vanè. Grotius, epistola DXLI, inter Epist. ecclesiast, et theol., pag. 793, edit. in-fol.
  10. Vie de M. Daillé, pag. 21.
  11. Histoire de l’Édit de Nantes, tom. II, liv. X, pag. 515.
  12. Histoire de L’Édit de Nantes, tom. II, liv. X, pag. 514, 515.
  13. Samuel Maresius, in Antechristo revelato, lib. II, pag. 561.
  14. Abbé de Marolles, Mémoires, pag. 322, 323.
  15. Histoire de l’Édit de Nantes, tom. II, liv. X, pag. 515, 516. Joignez à cela ces paroles du livre XI, pag. 578. Ses écrits furent condamnés au synode national d’Alençon, l’an 1637, et on écrivit à ce conciliateur que s’il ne donnait pas dans six mois une déclaration authentique de sa repentance au Consistoire de Paris, on ne le tiendrait plus pour membre de l’église réformée.
  16. Abbé de Marolles, Mémoires, pag. 241, 242. Voyez aussi pag. 192, 193.
  17. Les Notes sur la Consultation de Cassander.
  18. Voyez le IIIe volume des Œuvres d’André Rivet, pag. 976, 977.
  19. Ne hujus operis condemnati quemquam lateat, censuram hanc typis vulgandam esse decrevit. Ibidem, pag. 978.
  20. La Milletière, Cathol. réformé, p. 194.
  21. Là même, pag. 188.
  22. Là même, pag. 193.
  23. Voyez la page 1037 du IIIe. tome de ses Œuvres.
  24. Il est à la page 1035 du IIIe. tome de ses Œuvres.
  25. À la page 1114 du même volume. Sorbière est l’auteur de cette lettre. Voyez la préface du Sorbériana.
  26. Grotius, epist. DCXL, part. II, p. 949, col. 1.
  27. Sarravius, epist. LXXXV, LXXXVI.
  28. Grotius, epist. DXXXII, part. II, pag. 969, elle est datée du 2 de juillet 1644.
  29. Grotius, epist. DCCXIV, pag. 969, elle est datée du 16 de juillet 1644.
  30. Sarravius, epist. LXXXV, pag. 85, 86.
  31. Faute d’impression pour Brachètus. Il y en a plusieurs autres de cette nature dans les Lettres de M. Sarrau.
  32. Rivet, Réponses à trois Lettres, pag. 163.
  33. Là même, pag. 164.
  34. Là même, pag. 167.
  35. Là même, pag. 168.
  36. Voyez, touchant ce livre de Picherel, M. Colomiès, Bibliothéque choisie, pag. 21 et 22 de la seconde édition.
  37. Rivet, Réponses à trois Lettres, pag. 177.
  38. Là même.
  39. Réponse à l’épître dédicatoire de la Milletière, pag. 34.
  40. Là même, pag. 35.
  41. Réponse à l’Épître dédicatoire de la Milletière, pag. 163.
  42. Voyez, tom. I, pag. 101, la remarque (F) de l’article Abulpharage.
  43. Dont il est parlé, tom. VIII, pag. 565, remarque (A) de l’article Knot.
  44. Réponse à la Milletière, pag. 165.
  45. Conférez ce que dit Caramuel. cité par Nicolle, de l’Unité de l’Église, pag. 71.
  46. Réponse à la Milletière, pag. 42.
  47. Réponse à la Milletière, pag. 45, 46.
  48. Voyez ce qui a été dit, dans ce volume. pag. 116, remarque (O) de l’article Mahomet II, et ce qui fut dit dans la Critique générale de l’Histoire du Calvinisme, lettre XIX, num. 3, p. 351 de la troisième édition, sur ce que Maimbourg avait dit du prince de Condé, tué à Jarnac.
  49. Réponse à la Milletière, pag. 166, 167.
  50. C’est la reine d’Écosse, mère du roi Jacques Ier., et aïeule de Charles Ier., roi d’Angleterre.
  51. Voyez la Réponse à la Milletière, p. 150.
  52. Là même, pag. 132, 133.

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