Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Ariston 1


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ARISTON, natif de l’île de Chios, s’écarta un peu des sentimens de son maître Zénon, le chef des stoïques, comme on l’a pu voir dans le Dictionnaire de Moréri, avec quelques-uns de ses dogmes. Pour ne pas redire ce qu’on trouve là, je me contenterai d’observer, que la raison pour laquelle il rejeta la logique et la physique, fut qu’il jugea que la logique ne nous sert de rien, et que la physique surpasse les forces de notre esprit [a]. J’ajoute à cela, qu’ayant retenu d’abord la morale, il en retrancha ensuite beaucoup ; car il voulut qu’on n’enseignât rien sur les devoirs particuliers du mari envers sa femme, ou du père envers ses enfans, ou du maître envers ses valets ; et qu’on enseignât seulement en gros ce que c’est que la sagesse. Sénèque l’en blâme avec raison (A), et montre que les préceptes particuliers et les sentences peuvent être d’une merveilleuse utilité (B). Ariston disait que la nature de Dieu n’était pas intelligible. Cela porte à croire qu’il négligeait absolument la contemplation des choses divines (C). Il fut l’antagoniste d’Arcésilas sur l’hypothèse de l’incertitude ; mais, si l’on ajoutait foi à Diogène Laërce, on croirait que le scepticisme était alors, et mal attaqué et mal défendu (D). On dit qu’Ariston était fort chauve, et que ce fut ce qui lui causa la mort, le soleil lui ayant brûlé la tête [b]. Il était devenu voluptueux sur ses vieux jours. Ératosthène et Apollophane, ses disciples, nous apprennent cette particularité dans Athénée [c]. Je ne sais pas si ce fut en ce temps-là qu’il devint flatteur d’un philosophe [d], qui était très-bien à la cour d’Antigonus [e]. Sa secte ne dura que peu de temps (E). Il disait une chose, qui peut rendre moins odieuse la doctrine d’Aristippe qu’elle ne l’est ordinairement (F). On lui donnait des ouvrages qui étaient d’Ariston de Céa, philosophe péripatéticien (G). Nous aurons à remarquer quelques méprises de Vossius (H).

  1. Λέγων τὸν μὲν, εἶναι ὑπὲρ ἡμᾶς, τὸν δ᾽ οὐδεν πρὸς ἡμᾶς. Dicens alterum quidem esse supra nos, alterum verò nihil ad nos, Diogen. Laërt., lib. VII, num. 101.
  2. Diog. Laërt., lib. VII, num. 164.
  3. Athen., lib. VII, cap. VI, pag. 281.
  4. Il s’appelait Persée.
  5. Athen., lib. VI, pag. 251.

(A) Il retrancha beaucoup de la morale... Sénèque l’en blâme avec raison. ] Lisez ces paroles : Aristo Chius non tantùm supervacuas esse dixit naturalem et rationalem, sed etiam contrarias : moralem quoque quam solam reliquerat, circumcidit. Nam eum locum qui monitiones continet, sustulit, et pædagogi esse dixit non philosophi : tanquam quidquam aliud sit sapiens quàm humani generi pædagogus [1]. Il le réfute assez au long dans un autre lieu [2].

(B) Les sentences, selon Sénèque, peuvent être d’une merveilleuse utilité. ] Il dit que, quand elles sont en vers, ou en prose resserrée, elles frappent vivement l’esprit, et allument les semences de l’honnêteté, qui sont naturelles à notre âme. Ipsa quæ præcipiuntur, per se multùm habent ponderis : utique si aut carmini intexta sunt, aut prosâ oratione in sententians coarctata. Sicut illa Catoniana : Emas non quod opus est, sed quod necesse est. Quod non opus est, asse carum est. Qualia sunt illa, aut reddita oraculo, aut similia : Tempori parce ; Te nosce. Numquid rationem exiges, cùm tibi aliquis hos dixerit versus ?

Injuriarum remedium est oblivio.
Audentes fortuna juvat.
Piger sibi ipse osbtat.

Advocatum ista non quærunt : affectus ipsos tangunt, et naturâ vim suam exercente proficiunt. Omnium honestarum rerum semina animi gerunt, quæ admonitione excitantur : non aliter quàm scintilla flatu levi adjuta, ignem suum explicat [3]. Il ajoute qu’elles font sentir quelquefois leur force aux plus ignorans, et qu’Agrippa, favori d’Auguste se reconnaissait très-redevable à un apophthegme sur la concorde. Quis negaverit, feriri quibusdam præceptis efficaciter etiam imperitissimos ? velut his brevissimis vocibus, sed multùm habentibus ponderis :

Nihil nimis.
Avarus animus nullo satiatur lucro.
Ab alio exspectes alteri quod feceris.

Hæc cum ictu quodam audimus, nec ulli licet dubitare, aut interrogare... M. Agrippa, vir ingentis animi, qui solus ex his quos civilia bella claros potentesque fecerunt, felix in publicum fuit, dicere solebat, multùm se huic debere sententiæ : nam concordiâ parvæ res crescunt, discordiâ maximæ dilabuntur. Hâc se aiebat, et fratrem, et amicum optimum factum [4]. Ceci confirme admirablement l’une des pensées dont je me servis dans le projet de ce Dictionnaire [5]. J’observai qu’une sentence tirée de Tite-Live où de Tacite, et débitée comme ayant autrefois servi à porter d’un certain côte le sénat romain, est capable de sauver l’état, etc.

(C) Ariston disait que la nature de Dieu n’était pas intelligible. Cela porte à croire qu’il négligeait la contemplation des choses divines. ] Car puisqu’il abandonna la physique, à cause qu’il n’y pouvait rien comprendre, il est vraisemblable, que par la même raison il abandonna la théologie. Divinarum rerum parùm studiosus videtur fuisse, cùm istud sæpè jactaret, quæ supra nos, mihil ad nos, ut mirum sit Aristonem theologos inter hìc à Velleio ascribi. Ces paroles sont d’un jésuite qui a commenté l’ouvrage de Cicéron de Naturâ Deorum [6]. Il fait une faute, quand il s’étonne que Velleius, l’un des interlocuteurs, ait mis Ariston parmi les théologiens ; car ce philosophe n’était pas moins digne de cette place que les autres dont Velleius a rapporté les sentimens. Voici la doctrine de celui-là : Cujus (Zenonis) discipuli Aristonis non minùs magno in errore sententia est : qui neque formam Dei intelligi posse censeat, neque in diis sensum esse dicat, dubitetque omninò Deus animans necne sit [7]. Minucius Felix a parlé du même dogme, et il a dit que Xénophon et Ariston sentaient la grandeur de Dieu par cela même qu’ils désespéraient de l’entendre. Socraticus Xenophon formam Dei veri negat videri posse, et ideo quæri non oportere ; Aristo Chius comprehendi omninò non posse : uterque majestatem Dei intelligendi desperatione senserunt [8]. Un commentateur s’abuse ici puérilement : il croit qu’il y a de la différence entre la personne dont Cicéron a parlé, et celle qui est mentionnée dans ce passage de Minucius ; il le croit, dis-je, parce qu’il suppose que Minucius a parlé d’un homme nommé Aristus. Quod Minucius Aristo Chio, id Cicero, de Naturâ deorum lib. 1, tribuit Aristoni [9]. Faute d’attention, Elmenhorst a cru que l’Aristo de Minucius était un datif ou un ablatif ; mais c’est un nominatif. Au reste, il ne serait pas impossible que le père Lescalopier attribuât à notre Ariston ce qui convient à Socrate. Celebre hoc proverbium Socrates habuit : « Quod supra nos, nihil ad nos [10]. » Lactance infère de là qu’il méprisait la religion. Ejus viri (Socratis) quoties de cœlestibus rogabatur nota responsio est : « Quod supra nos, nihil ad nos [11]. » Notez que, généralement parlant, on ne doit pas soupçonner de négligence dans le service divin ceux qui reconnaissent que la nature de Dieu est inexplicable ; car il y a bien des gens à qui c’est une raison d’adorer Dieu avec plus d’humilité, et avec plus de respect. Ainsi la remarque que l’on fait contre Ariston est quelque chose de personnel ; elle est fondée sur ce que l’on sait d’ailleurs que l’incompréhensibilité était pour lui un motif de négligence. Je ne voudrais pas même assurer positivement qu’il ait négligé la religion : je m’arrête à la seule probabilité ; car, n’en déplaise à Lactance, la maxime de Socrate, que j’ai rapportée [12], n’engageait point ce philosophe à négliger la théologie. Sa doctrine là-dessus était aussi belle qu’on pouvait l’attendre d’un païen [13] ; et il semble qu’il n’ait voulu qu’opposer des bornes à la curiosité humaine, par des raisons que nos plus pieux docteurs ont adoptées : c’est qu’il faut vouloir ignorer ce que Dieu n’a pas voulu que nous sussions ; c’est qu’il y a du péril dans ces recherches profondes. « En un mot, il ne voulait point qu’on recherchât trop curieusement l’artifice admirable avec lequel les dieux ont disposé tout l’univers, etc. [14]. » Vous trouverez la suite de ce passage dans a remarque (S) de l’article Anaxagoras [15], et vous y verrez sans peine que, par les choses célestes dont Socrate n’approuvait pas trop l’étude, il faut entendre, non pas les matières de religion, mais l’astronomie.

(D) Selon Diogène Laërce, le scepticisme était alors, et mal attaqué, et mal défendu. ] Ariston soutenait contre Arcésilas le dogme de l’évidence ; et il crut, voyant un monstre, je veux dire un taureau qui avait une matrice, que son adversaire en tirerait un bon argument pour l’incompréhensibilité. Malheureux que je suis, s’écria-t-il, voilà une forte preuve fournie à Arcésilas [16]. Cela nous apprend que les dogmatiques, voulant soutenir que la nature des animaux était clairement connue, alléguaient que nous distinguons avec certitude les mâles et les femelles de chaque espèce, y ayant certaines parties si propres à celles-ci, qu’elles ne se voient jamais dans ceux-là. S’ils raisonnaient de la sorte, il est sûr que le taureau dont j’ai parlé servait à les réfuter : mais d’ailleurs, il faut convenir qu’ils employaient un argument très-infirme ; car les sceptiques ne niaient pas, que, selon les apparences, il n’y eût de la distinction entre les mâles et les femelles, ils soutenaient seulement, qu’on ne savait pas si leur nature était telle qu’elle paraissait. Or il ne sert de rien d’alléguer contre cela l’existence de ce taureau. Ne pouvaient-ils pas répondre : Vous ne savons pas si en effet il est pourvu de matrice ; ce n’est peut-être qu’une apparence ? Ariston demanda un jour à un acataleptique : Vous ne voyez donc point cet homme opulent, qui est assis au près de vous ? Non, répond l’autre. Qui vous a crevé les yeux, reprit Ariston [17] ? C’était se défendre puérilement, puisque le dogme de l’incompréhensibilité ne suppose pas que l’on soit privé de l’usage de la vue. Il fallait répondre à Arcésilas : L’apparence d’un homme riche assis auprès de moi frappe mes yeux ; mais néanmoins, je ne comprends pas certainement si cet homme existe, ni quelle est sa nature. On a observé, qu’entre les dogmes des stoïques, Ariston s’attacha principalement à celui-ci : Le sage n’opine jamais. Il y eut un philosophe nommé Persée, qui, pour le combattre là-dessus, attitra deux jumeaux dont l’un confia un dépôt à Ariston, et l’autre le redemanda ; et parce qu’Ariston se tint en suspens, il fut réfuté par Persée [18]. J’ai de la peine à comprendre ce que veut dire cela. Ces deux jumeaux se ressemblaient-ils parfaitement, et de telle sorte qu’il fût impossible de les discerner l’un de l’autre, ou étaient-ils dissemblables, comme le sont ordinairement tous les jumeaux ? C’est ce que Diogène Laërce n’observe point. Sa brièveté est quelquefois si insupportable, qu’on dirait que nous n’avons que des extraits mal digérés de son histoire des philosophes. Si ces deux jumeaux étaient faciles à discerner, d’où pouvait venir l’embarras d’Ariston ? S’il n’était guère possible de les discerner, sa suspension n’était point blâmable, et ne pouvait point servir à le réfuter ; car cela même qu’il se tenait en suspens était une preuve de son respect pour la maxime : Le sage n’opine jamais.

(E) Sa secte ne dura que peu de temps. ] Cicéron en parle comme d’une secte dont les dogmes avaient disparu : Sententiæ.... Aristonis, Pyrrhonis, Herilli, nonnullorumque aliorum evanuerunt [19]. Sive, dit-il ailleurs [20], Aristotelem et Theophrastum.... sequuti sunt, sive.... etiam Aristonis difficilem atque arduam, sed jam tamen fractam et convictam sectam sequuti sunt. N’était bien difficile que des sentimens aussi outrés que les siens fissent fortune : il ne mettait de la différence qu’entre le vice et la vertu : « les autres choses, disait-il, ne valent pas mieux et ne méritent pas mieux d’être souhaitées les unes que les autres. » His contrarius Aristo Chius præfractus, ferreus, nihil bonum nisi quod rectum atque honestum est [21]. Il allait plus loin que son maître Zénon ; car celui-ci ne niait pas qu’il n’y eût des choses distinctes de la vertu, qui méritaient d’être souhaitées, encore qu’elles ne servissent pas à l’acquisition du souverain bien. Il n’y avait guère de justesse dans ce dogme, mais enfin il était moins rebutant que celui d’Ariston ; car qui peut comprendre que la santé ne soit pas plus souhaitable que la maladie ? Ut Aristonis esset explosa sententia dicentis, nihil differre aliud ab alio, nec esse res ullas præter virtutes et vitia, inter quas quicquam omninò interesset, sic errare Zenonem, qui nullâ in re nisi in virtute aut vitio propensionem, ne minimi quidem momenti ad summum bonum adipiscendum esse diceret. Et quùm ad beatam vitam nullum momentum ea res haberet, ad appetitionem autem rerum, esse in his momenta diceret ; quasi verò hæc appetitio non ad summi boni adeptionem pertineret [22]. Se faut-il étonner que cette secte n’ait guère duré, puisqu’Ariston même se relâcha dans l’âge le plus favorable à ses maximes ? Il devint ami des plaisirs dans sa vieillesse [23], lorsqu’il lui eût été plus séant d’être rigide et de fer, præfractus et ferreus.

(F) Il disait une chose, qui peut rendre moins odieuse la doctrine d’Aristippe qu’elle ne l’est ordinairement. ] Il disait qu’un philosophe pouvait nuire à des auditeurs qui donnaient un mauvais sens à ses paroles ; que, par exemple, ceux d’Aristippe pouvaient devenir dissolus. N’est-ce pas déclarer que la doctrine de ce philosophe ne produisait cet effet, que lorsqu’elle était mal entendue ? Aristo Chius dicere solebat, nocere audientibus philosophos iis qui benè dicta malè interpretarentur ; posse enim asotos ex Aristippi, acerbos è Zenonis Scholâ exire [24]. Il aurait dû ajouter que tout docteur est donc obligé de s’abstenir d’une maxime ambiguë, ou de prévenir les fausses gloses.

(G) On lui donnait des ouvrages, qui étaient d’Ariston de Céa philosophe péripatéticien. ] Diogène Laërce, ayant rapporté le titre de plusieurs ouvrages de notre Ariston, ajoute que Panætius et Sosicrate les donnaient tous hormis un au péripatéticien Ariston [25]. Il ne dit pas que ce péripatéticien fût natif de l’île de Céa ; mais je conjecture qu’il lui faut donner cette patrie, parce qu’on ne peut entendre cela d’Ariston l’Alexandrin, autre philosophe péripatéticien, qui a vécu sous Auguste, et duquel par conséquent Panætius n’a pu rien dire ; car on peut prouver qu’en l’année 650 de Rome il ne vivait plus [26]. M. Moréri s’est donc trompé quand il a dit qu’Ariston d’Alexandrie est celui à qui plusieurs attribuent quelques traités d’Ariston de Chio. Celui-ci fit un ouvrage de Senectute, dont Diogène Laërce n’a point parlé : peut-être n’était-il qu’une portion de quelque autre livre. Hunc librum de Senectute ad te misimus ; omnem autem sermonem tribuimus non Tithono ut Arisito Chius, parùm enim esset auctoritatis in fabulâ, sed M. Catoni seni, quò majorem auctoritatem haberet oratio [27]. Aldobrandin cite ce passage de Cicéron, comme s’il fallait lire Aristo Ceus [28], mais les meilleures éditions portent Aristo Chius. Il a donc tort de prétendre qu’Ariston de Céa, philosophe péripatéticien, est l’auteur du livre de Senectute. Il est mieux fondé à lui appliquer cet endroit de Cicéron : Hujus (Stratonis) Lysias et oratione locuples, rebus ipsis jejunior. Concinnus deindè et elegans hujus Aristo : sed ea, quæ desideratur à magno philosopho, gravitas in eo non fuit. Scripta sanè et multa et polita, sed nescio quo pacto autoritatem oratio non habet [29]. Cela ne se peut entendre que d’un Ariston philosophe péripatéticien : c’est pourquoi l’on peut reprendre M. Ménage d’avoir cru que ces paroles latines concernent notre Ariston [30].

(H) Voici quelques méprises de Vossius. ] Il dit qu’Ariston d’Alexandrie, philosophe péripatéticien, au temps d’Auguste, est l’auteur d’un Traité du Nil [31]. Sa raison est que Strabon observe qu’il avait vu de son temps deux livres touchant ce fleuve, l’un composé par Eudore, et l’autre par Ariston le péripatéticien [32]. Mais, continue Vossius, y ayant eu deux Aristons de la secte péripatéticienne, l’un d’Alexandrie, l’autre de l’île de Céa, pourquoi soutiens-je que celui d’Alexandrie a composé le Traité du Nil ? C’est parce qu’il est plus probable qu’un Égyptien a écrit de cette rivière, qu’il n’est probable qu’un insulaire de la mer Égée l’ait fait. Il détruit tout aussitôt cette raison ; car il avoue qu’il est vraisemblable qu’Ariston de Chios, ou qu’Ariston de Céa, ont fait un livre du Nil, puisque le scoliaste d’Apollonius rapporte le sentiment d’Ariston de Chios sur l’origine de ce fleuve [33]. Il aura confondu Chius et Céus, ajoute Vossius. Voilà donc un défaut d’exactitude dans le raisonnement ; mais de plus, on peut censurer ce savant homme de n’avoir pas su la vraie raison pourquoi le Traité du Nil allégué par Strabon doit être plutôt donné à Ariston l’Alexandrin, qu’à Ariston de l’île de Céa. C’est que Strabon parle d’un livre publié de son temps. Or, Ariston de Céa fleurit long-temps avant Strabon, comme Vossius lui-même le reconnaît ; car il rapporte après Diogène Laërce, que Panætius et Sosicrate [34] ont attribué à cet Ariston presque tous les livres qui étaient attribués à Ariston le stoïcien. Lloyd et Hofman ont copié mot à mot tout ce long passage de Vossius, et n’ont pas même oublié de mettre Socrate au lieu de Sosicrate.

  1. Seneca, Epistolâ LXXXIX, pag. 366. Voyez-le aussi, Epist. XCIV, et Sextus Empiricus adversùs Mathematicos, lib. VII.
  2. Seneca, Epist. XCIV.
  3. Idem, ibid., pag. 387.
  4. Idem, ibid., pag. 388.
  5. Voyez-en le paragraphe IX, à la fin du XVe. volume de cette édition.
  6. Lescalopier in Ciceron., de Naturâ Deorum, lib. I, pag. 60.
  7. Cicero, ibid., cap. XIV.
  8. Minucius Felix, pag. 154.
  9. Elmenhorst., in Minucium Felicem, pag. 154.
  10. Lactant. Divin. Instit., lib. III, cap. XIX.
  11. Minutius Felix, pag. 112.
  12. Ci-dessus, citation (10).
  13. Voyez Xénophon, au Ier. livre des Choses mémorables de Socrate.
  14. Là même, liv. IV, pag. 386.
  15. Citation (202).
  16. Diog. Laërt., lib. VII, num. 162.
  17. Idem, ibid., num. 163.
  18. Id., ibid., num. 162.
  19. Cicero, Tuscul., lib. V, cap. XXX.
  20. Lib. I de Legibus, cap. XIII.
  21. Idem, in Hortensio, apud Nonnium. Voce præfractum.
  22. Cicero, lib. IV de Finib., cap. XVII.
  23. Athen., lib. VII, pag. 281.
  24. Cicero, de Naturâ Deorum, lib. III, cap. XXXI.
  25. Diogen. Laërt., lib. VII, num. 163.
  26. Voyez Jonsius, de Scriptor. Hist. Philos., pag. 179, 180.
  27. Cicer. de Senect., cap. I.
  28. Aldobrand., in Diogen. Laërtium, lib. VII, num. 163.
  29. Cicer., de Finib., lib. V, cap. V.
  30. Menag., in Diogen. Laërt., lib. VII, num. 163. On approuve cette Note de M. Ménage dans le Commentaire sur Cicéron de Senectute, editionis Grævianæ.
  31. Vossius, de Hist. Græcis, lib. II, cap. IV, pag. 179.
  32. Strabo, lib. XVII, pag. 544.
  33. Schol. Apollonii, in IV Argonaut.
  34. Il y a Socrates dans Vossius.

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