Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Aristarque 2


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ARISTARQUE, grammairien célèbre, naquit dans la Samothrace, et eut pour patrie d’adoption la ville d’Alexandrie [a]. Il fut fort considéré de Ptolomée Philometor, qui lui confia l’éducation de son fils (A). Il s’appliqua extrêmement à la critique, et il fit une révision des Poésies d’Homère, avec une exactitude incroyable, mais un peu trop magistralement ; car, dès qu’un vers ne lui plaisait pas, il le traitait de supposé (B). Cette édition d’Homère fut fort estimée, et fort critiquée aussi [b]. Il travailla sur Pindare [c], sur Aratus [d], et sur d’autres poëtes ; et il n’est pas vrai que, pour critiquer tout le monde, sans craindre qu’on lui rendît la pareille, il ait eu la ruse de ne rien donner au public (C). Ceux qui disent qu’il était contemporain de Pisistrate, s’abusent grossièrement (D). Sa réputation a été de longue durée. Cicéron et Horace se servirent de son nom pour désigner un critique très-rigide (E). On l’emploie encore aujourd’hui au même usage. Quelques-uns lui attribuent une pensée que d’autres donnent, ou à Théocrite, ou à Isocrate (F). Il eut beaucoup de contestations dans Pergame avec le grammairien Cratès (G) ; et il mourut dans l’île de Cypre, à l’âge de soixante-douze ans. Il était devenu hydropique, et il ne trouva point de meilleur remède contre ce mal, que de se faire mourir de faim. Il sortit de son école jusqu’à quarante grammairiens (H). Il laissa deux fils, qui n’eurent pour tout mérite qu’une grande simplicité. Celui qui porta le nom de son père fut vendu ; mais les Athéniens le rachetèrent [e]. J’aurai quelque chose à dire contre Moréri (I).

  1. Ἀλεξανδρεὺς μὲν θέσει, τῇ δὲ ϕύσει Σαμοθρᾷξ Suidas in Ἀρίςαρχος.
  2. Voyez la remarque (B).
  3. Voyez l’Anti-Baillet, tome I, pag. 80, 81.
  4. Voyez Vossius, de Scient. Mathemat., pag, 156.
  5. Tiré de Suidas, in Ἀρίςαρχος.

(A) Il fut fort considéré de Ptolomée Philometor, qui lui confia l’éducation de son fils. ] Les paroles de Suidas signifient cela clairement : Γέγονε, dit-il [1], κατὰ τὴν ρνς ὀλυμπιάδα, ἐπὶ Πτολεμαίου τοῦ Φιλομήτορος, οὗ καὶ τὸν ὑιὸν ἐπαίδευσεν. Vixit autem olympiade CLVI, tempore Ptolemæi Philometoris, cujus etiam filium erudiit. L’olympiade qu’il marque répond très-bien au règne de ce Ptolomée ; mais nous ne trouvons point, dira-t-on, que ce prince ait eu des fils : les historiens ne lui donnent qu’une fille, et ce fut son frère qui lui succéda. Cette objection ne vaut rien ; car, d’un côté, si le fils qu’il eût fait instruire par notre Aristarque était mort dans son bas âge, les historiens qui nous restent auraient pu croire qu’il n’en fallait pas faire mention. D’autre côté, il est faux qu’ils gardent tous le silence. Justin donne un fils à Ptolomée Philometor, et il dit même que Ptolomée, son oncle, le fit mourir [2]. Le docte Allatius n’a pas pris garde à ceci : il veut que le disciple que Suidas donne à Aristarque soit le second Ptolomée Évergètes : Cujus (Ptolomæi Philometoris) filium secundum Evergetem erudiit olympiade CLVI, ut Suidas tradit [3]. C’est une faute : le second Ptolomée Évergètes était frère de Ptolomée Philometor, et non pas son fils. Vossius ne s’est pas moins abusé lorsqu’il a cru que Ptolomée Philometor choisit Aristarque pour précepteur de Ptolomée Lathyrus, son fils [4] : il fallait savoir que Ptolomée Lathyrus, on Lathurus, était fils du second Ptolomée Évergètes. Ce que Suidas observe, qu’Aristarque fut disciple d’Aristophane le Byzantin, ne fournit pas une objection ; car on sait assez qu’il s’est glissé une lourde faute dans l’endroit de Suidas où nous lisons qu’Aristophane de Byzance a fleuri l’olympiade 145. Il faut lire l’olympiade 145, comme Allatius et Jonsius l’ont observé [5] : Aristophanis meminit Suidas, in quo obiter librariorum error in olympiade notandus est. Ipse namque habet, Γέγονε δὲ κατὰ τὴν μέ Ὀλυμπιάδα, quæ Hieronymus Wolphius vertit, Vixit olympiade XLV, cùm omninò scribendum sit ρμέ, id est, CXLV [6]. L’auteur anonyme de la Description des olympiades met sous celle-ci Aristophane le Byzantin. À cela n’est point contraire la remarque de Suidas, que le même Aristophane fut, dans son adolescence, disciple de Callimachus : Μαθητὴς Καλλιμάχου καὶ Ζηνοδότου, ἀλλὰ τοῦ μὲν νέος τοῦ δὲ παῖς ἤκουσε [7]. Discipulus Callimachi et Zenodoti, sed illum quidem adolescens, hunc verò puer audivit. Un homme qui a fleuri dans l’olympiade 145 a pu être le disciple de Callimachus ; car ce poëte a vécu jusqu’au règne de Ptolomée Évergètes, fils de Ptolomée Philadelphe, et nous savons que ce Ptolomée Évergètes a régné jusqu’à la fin de l’olympiade 139. Or, si Aristarque a été disciple d’Aristophane le Byzantin, c’est bien marquer l’état où il a fleuri, que de le mettre, comme Suidas a fait, sous la 156e. olympiade. Ceux qui pèseront bien toutes ces choses auront quelque peine à s’accommoder de cette proposition : Aristarque.…. vivait du temps de Ptolomée Philadelphe, en même temps que Callimaque [8]. Le docte Heinsius observe qu’il y a des gens qui le disent [9] ; et puisqu’il ne les en blâme point, on le peut prendre pour l’approbateur de ce sentiment. Il eût mieux fait de le condamner. M. le Fèvre est en ceci plus croyable que son beau-fils : il met Aristarque sous le règne de Ptolomée Philometor [10]. Voyez la remarque (G), où nous prouverons la vérité de cette opinion par la contemporanéité de Cratès et d’Aristarque. Un passage d’Athénée a pu faire croire que notre critique a vécu sous Ptolomée Philadelphe : c’est l’endroit où Athénée rapporte que Ptolomée Évergètes a été l’un des disciples d’Aristarque [11]. Pour n’avoir pas bien examiné tout, on aura pu se persuader que ce Ptolomée Évergètes est le fils de Ptolomée Philadelphe ; mais il est sûr qu’il le faut pour Ptolomée Physcon [12], frère de Ptolomée Philometor. En effet, Athénée parle d’un Ptolomée qui a fait des livres, et qui est nécessairement le même que celui qu’il cite au livre XII [13], et qu’il compte pour le septième roi d’Égypte.

Voici de nouvelles preuves contre l’opinion de M. Dacier. On sait que Démétrius Scepsius [14] a vécu au même temps qu’Aristarque. C’est ce que Strabon témoigne : κατὰ τὸν αὐτὸν χρόνον γεγονὼς Κράτητι καὶ Ἀριςάρχῳ [15], æqualis Cratetis et Aristarchi. Vossius ne considéra point ces paroles avec attention lorsqu’il avança que Strabon assure que Démétrius Scepsius fut disciple de Cratès et d’Aristarque [16]. Or, ce Démétrius fut contemporain d’un Métrodore [17] que Mithridate fit mourir l’an de Rome 681 [18]. Jugez si un homme qui aurait fleuri sous Ptolomée Philadelphe a pu être contemporain de ce Métrodore. La mort de ce Ptolomée tombe sur l’an de Rome 506. Notez qu’on peut recueillir de Diogène Laërce que Démétrius était plus âgé que Métrodore ; et, cela étant, on ne peut rien rétorquer, on ne peut point dire que je prouve trop. Notez aussi qu’un fils d’un disciple d’Aristarque [19] vivait encore quand Strabon avait assez d’âge pour assister aux leçons publiques [20]. Or, puisque Strabon a vécu jusque sous Tibère, il n’a pu entendre les leçons du fils d’un disciple d’Aristarque, si Aristarque a fleuri sous Ptolomée Philadelphe.

(B) Dès qu’un vers d’Homère ne lui plaisait pas, il le traitait de supposé. ] Cicéron le témoigne dans ces paroles : Si, ut scribis, eæ litteræ non fuerunt disertæ, scito meas non fuisse. Ut enim Aristarchus Homeri versum negat, quem non probat, sic tu (libet enim mihi jocari) quòd disertum non erit, ne putaris meum [21]. À cela se peut rapporter cet autre passage du même auteur : Nisi fortè scire vis, me inter Niciam nostrum et Vidium judicem esse. Profert alter (ut opinor) duobus versiculis expensum Niciæ : alter Aristarchus hos ὀϐελίζει. Ego tanquam criticus antiquus, judicaturus sum, utrùm sint τοῦ ποιητοῦ, an παρεμϐεϐλημένοι [22]. On dit qu’Aristarque marquait la figure d’une broche à côté des vers qu’il condamnait de supposition, et que de là est venu qu’ὀϐελίζειν signifie condamner. Translatum ab Aristarcho qui Homeri carmina in corpus redegit, atque in libros digessit, versus nothos, hoc est adulterinos et subdititios qui non videntur sapere venam illam Homericam ὀϐελίσκοις, id est minutis verubus prœnotatis damnans : contrà, qui viderentur insignes ac genuini ἀςερίσκοις, id est stellis illustrans [23]. Voyez le poëme d’Ausone, intitulé Ludus sepiem Sapientûm, où il demande une censure rigoureuse de son poëme à Drepanius Pacatus. Il veut qu’on le traite comme Aristarque en avait usé envers Homère, et il se sert de cette expression :

Mæonio qualem cultum quæsivit Homero
Censor Aristarchus, normaque Zenodoti.
Pone obelos igitur superiorum stigmata vatum,
Palmas non culpas esse putabo meas [24].


On croit qu’il parle d’Aristarque dans le dernier de ces deux vers :

Quique sacri lacerum collegit corpus Homeri,
Quique notas spuriis versibus apposuit [25].


Charles Étienne, Lloyd et Hofman, assurent dans leurs dictionnaires qu’Elien témoigne que la critique d’Aristarque était si exacte, que lorsqu’elle condamnait un vers à ne passer point pour être d’Homère, on le traitait de supposé : Ælianus tradit hunc tam castigato fuisse judicio, ut Homeri versus non putaretur, quem ipse non probasset. Quenstedt assure la même chose [26]. Je ne pense point qu’Elien dise cela : et, s’il le disait, il se tromperait ; car nous apprenons d’Athénée que l’on condamnait souvent le goût de ce grand critique [27] : on prenait pour des vers d’Homère ceux qu’il avait rejetés, et l’on se moquait de ses raisons. Sa hardiesse seule était capable de décréditer ses jugemens. Il décidait, en quelques rencontres, que tels et tels vers de l’Iliade devaient être transportés dans l’Odyssée [28]. Allatius n’a point ignoré que l’on censura souvent la critique d’Aristarque. Il cite pour ce sujet Athénée [29], Plutarque et le scoliaste d’Homère. Il nous apprend que le grammairien Ptolomée d’Ascalon publia un livre de Aristarchi correctione in Odysseâ [30], et que Zénodote d’Alexandrie fut mandé pour faire la révision de la critique d’Aristarque : Zenodotus alter Alexandrinus ideò advocatus est, ut de reprobatis ab Aristarcho Homericis carminibus judicium ferret [31]. Idem (Suidas) Ζηνόδοτος Ἀλεξανδρεὺς γραμματικὸς ὁ ἐν ἄςει κληθεὶς πρὸς τὰ ὑπ᾽ Ἀριςάρκου ἀθετούμενα τοῦ Ποιητοῦ. Et néanmoins il assure que l’antiquité eut tant de respect pour le jugement d’Aristarque, qu’on ne croyait pas que les vers qui lui déplaisaient fussent d’Homère : Aristarchi porrò judicium adeò probavit antiquitas, ut Homeri versus non putarentur, quos ipse non probaret [32]. N’est-ce pas une grande faute de jugement ? Élie Vinet mérite ici beaucoup de censure. Cujus (Aristarchi), dit-il [33], veteres tanti fecerant judicium, ut quem non probaret, Homeri versum non crederent. Ità Cicero, Suidas, Erasmus. Il est faux que Cicéron dise cela : il dit seulement qu’Aristarque ne prenait pour de véritables vers d’Homère que ceux qui lui semblaient bons [34]. Suidas non plus ne dit point ce que Vinet lui impute. Je puis assurer la même chose d’Érasme, à l’égard du lieu d’où j’ai tiré ce qu’on a vu ci-dessus [35]. M. Saldénu,ayant voulu changer quelque chose dans les paroles de Charles Étienne que j’ai citées, a commis une lourde faute contre le raisonnement. Il n’a point cité Elien, et il n’a point assuré que la critique d’Aristarque fût exacte : il s’est contenté de dire que ce censeur la croyait telle. Jusqu’ici tout va assez bien : l’on abandonne Charles Étienne sur une fausse citation, et l’on ne répond que d’une chose très-vraisemblable, c’est que le correcteur d’Homère s’estimait un fort habile homme ; mais voici où est le mal : de cette opinion avantageuse qu’il avait de son esprit, on conclut que l’antiquité ne recevait pour des vers d’Homère que ceux qui plaisaient à Aristarque. C’est une mauvaise conclusion : Grammaticus ille, qui hoc nomen (Aristarchi) gessit, tam castigato se putavit esse judicio, ut Homeri versus nullus haberetur quem ipse non probaret [36]. C’est ainsi que M. Saldénus raisonne, et pour prouver son raisonnement, il nous cite les paroles où Cicéron dit qu’Aristarque rejetait comme supposés à Homère tous les vers qui n’étaient pas à son goût. Cette preuve ne vaut pas mieux que la thèse même qu’il fallait prouver. J’ai lu dans le Commentaire d’un moderne, qu’Aristarque avait une critique si fine et si pénétrante, qu’on l’appelait ordinairement le prophète ou le devin, à cause de sa grande sagacité [37]. J’ai été surpris de ne trouver aucune trace de ce grand éloge dans une infinité d’écrivains que j’ai parcourus aux endroits où ils font mention de ce grammairien. Enfin, j’ai trouvé ceci, dans une note de Corradus sur les Épîtres de Cicéron : Hinc illum (Aristarchum) μάντιν ἐκάλει Παναίτιος ὁ Ῥόδιος ϕιλόσοϕος διὰ τὸ ῥᾳδίως καταμαντεύεσθαι τῆς τῶν ποιημάτων διανοίας. Athen., l. 14 [38]. Je l’ai cherché dans le XIVe. livre d’Athénée, mais fort inutilement [* 1]. Quoi qu’il en soit, il y a une grande différence entre cette citation de Corradus, et celle de M. Dacier. Les paroles grecques signifient seulement que Panétius donnait le non de devin à notre Aristarque, et non pas que ce fût le style ordinaire de l’antiquité.

Notez qu’au sentiment de plusieurs personnes ce fut Aristarque qui divisa les deux grands poëmes d’Homère, chacun en autant de livres qu’il y a de lettres dans l’alphabet, et qui donna à chaque livre le nom d’une lettre : Plutarchus, lib. de Homero. Iliadem et Odysseam Homeri ab Aristarcho grammatico in numerum librorum divisam ad ordinem et numerum Græcarum litterarum. Eustathius in Iliados α tradit, Aristarchum et Zenodotum confusum anteà Homeri opus digessisse in certos libros, eosque litteris distinxisse. Undè non solùm primus tam Odysseæ quàm Iliadis liber α vocatur, secundus β, et sic deinceps : verùm etiam ipsum opus γράμματα nominatur. Et sanè verum est, hanc per litteras divisionem recentiorem, Nam antiqui nunquàm eâ usi, ut patet ex Aristotele de Poëticâ, cap. XXIV [39].

(C) Il n’est pas vrai que, pour critiquer tout le monde sans craindre qu’on lui rendît la pareille, il ait eu la ruse de ne rien donner au public. ] M. Saldénus, sous le faux nom de Christianus Libérius, débita une fausseté quand il dit : Sic Aristarchus grammaticus nullos non reprehendebat, nihil ipse scribens, ne ab aliis reprehendi posset [40]. Je ne sais point s’il la débita avec tous les mêmes correctifs que dans l’ouvrage qu’il publia sous son véritable nom en 1688. S’il les avait employés, M. Ménage ne l’aurait pas bien cité ; car il aurait accourci d’une partie essentielle le passage qu’il rapporte. Voici les paroles de M. Saldénus dans l’ouvrage qu’il publia l’an 1688 : Sicuti Aristarchus grammaticus neminem non reprehendebat, nihil interim ipse scribens, ne reprehendi ab aliis posset, ut nonnulli volunt : licet alii sint, ac plerique quidem qui πολυγράϕοις ipsum accensent, ut suprà diximus [41]. Ce qu’il rapporte, concernant la ruse de ceux qui, pour censurer tous les auteurs, sans appréhender la peine du talion, ne publient rien, peut servir de supplément à l’une des pages de mon Projet [42]. On y pourrait joindre ces paroles de M. le Fèvre, adressées à un journaliste : Encore, si vous aviez fait quelque livre de vostre chef, cela iroit bien ; mais dans les termes où vous estes, je trouve que vous jouez avec un peu trop d’avantage : c’est se moquer de ne mettre qu’un liard contre une double pistole ; je ne sçay pas qui voudroit jouer contre vous [43].

(D) Ceux qui le font contemporain de Pisistrate, s’abusent grossièrement. ] Cette erreur est fort ancienne. Allazzi rapporte un long passage où l’un des commentateurs de Denys de Thrace débite que Pisistrate fit publier par toute la Grèce que tous ceux qui lui apporteraient quelques vers d’Homère, en seraient récompensés à tant par vers. Quand il en eut ramassé autant qu’il lui fut possible, il fit venir soixante-dix grammairiens, et leur donna une copie de ce recueil. On leur déclara que l’on souhaitait que chacun d’eux, travaillant à part, mît ces vers dans le meilleur ordre qu’il pourrait. Après qu’ils eurent exécuté cette commission ils s’assemblèrent par les ordres de Pisistrate, et se montrèrent les uns aux autres ce que chacun avait fait. Ils s’accordèrent unanimement à reconnaître que le travail d’Aristarque et celui de Zénodote méritaient la préférence ; après quoi, ils déclarèrent que l’ouvrage de Zénodote devait céder à l’ouvrage d’Aristarque [44]. Ce récit contient entre autres mensonges celui-ci, qu’Aristarque et Pisistrate ont vécu en même temps. Il était aisé de reconnaître cette fausseté ; et néanmoins les commentateurs de Denys de Thrace l’ont persuadée à beaucoup de gens. Eustathius la débitée, et après lui Génebrard et Jason de Nores. Lisez ce passage d’Allatius : Multis aliis recentioribus fucum fecerunt. Nam Eustathius in A Iliados idem asseri : Οἱ δὲ συνθέμενοι ταύτην κατ᾽ ἐπιταγὴν, ὡς ϕασὶ, Πεισιςράτου τοῦ τῶν Ἀθηναίων τυράννου Γραμματικοὶ, καὶ διορθωσάμενοι κατὰ τὸ ἐκείνοις ἀρέσκον, ὧν κορυϕαῖος ̓Αρίςαρχος, καὶ μετ᾽ ἐκε͂ινον Ζηνόδοτος. Id est : Qui verò eam composuerunt grammatici, jussu, ut tradunt, Pisistrati Atheniensium tyranni, et ut sidi melius visum est correxerunt, quorum princeps Aristarchus, et post eum Zenodotus. Et inferiùs : Τοῦ δὲ ἀπαγγέλλειν τὴν Ὁμήρου ποίησιν σκεδασθεῖσαν ἀρχὴν ἐποιήσατο Κίναιθος ὁ Χῖος. Ελυμῇναντο δὲ, ϕασὶν, αὐτὴν πάμπολλα οἱ περὶ τὸν Κίναιθον. καὶ πολλὰ τῶν ἐπῶν ἀυτοὶ ποιήσαντες παρενέϐαλον. Διὸ καὶ διωρθώθησαν αἱ Ὁμηρικαὶ βιϐλοὶ, ὡς ἀνωτέρω εἴρηται. Id est : Homeri verò poësim dispersam recitandi principium fecit Cinæthus Chius. Verùm illam multis modis Cinæthi sectatores depravârunt, multaque à se conscripta carmina indiderunt. Quarè libri Homerici correcti sunt, ut superiùs diximus. Gilbertus Genebrardus Chron. lib. 2. Pisistrati jussu Aristarchus Homeri rapsodiam recensuit, et in 24 partes pro numero elementorum distribuit. Iason de Nores in Artem Poëticam Horatii, Aristarchus miro quodam acumine castigabat veterum scripta, atque ideò colligendis Homeri versibus præpositus fuit : In quibus vides miros anachronismos. Primus, qui Aristarchum sub Pisistrato collocat. Secundus, qui Cinæthum Chium asserit primum Homeri poësim dispersam recitâsse. Cùm uterque post Pisistrati tempora floruerit. Cinæthus enim, si Pindari scoliastæ credimus in Nemeon, od. 2, sub olympiade sexagesimâ nonâ apud Syracusas Homeri carmina ἐραψῴδησε [45].

(E) Cicéron et Horace se servirent de son nom, pour désigner un critique très-rigide. ] Consultez la Harangue contre Pison, vous y trouverez ces paroles : Verum tamen, quoniàm te non Aristarchum, sed Phalarim Grammaticum habemus, qui non notam apponas ad malum versum, sed Poëtam armis persequare, scire cupio quid tandem isto in versu reprehendas,

Cedant arma togæ [46]


Le même orateur déclare qu’il redoutait les coups d’ongle de son ami Atticus. Nostrum opus tibi probari lætor : ex quo ἄνθη ipsa posuisti quæ mil florentiora sunt visa tuo judicio. Cærulas enim tuas miniatulas illas extimescebam [47]. C’est ainsi qu’on s’exprimerait aujourd’hui, pour signifier les censures qu’un lecteur voudrait marquer à la marge de quelque livre, et les cærulas miniatulas du passage que je rapporte. Atticus était donc un de ces amis fidèles qui examinent sévèrement les compositions de leurs amis. Pour marquer cela, Cicéron l’appelle son Aristarque. Quid multa ? totum hunc locum, quem ego variè meis orationibus, quarum tu Aristarchus es, soleo pingere, de flammâ, de ferro, (nosti illas ληκύθους) valdè graviter pertexuit [48]. Les vers d’Horace que je vais citer donnent une idée qui est une forte preuve de mon texte.

Vir bonus et prudens versus reprehendet inertes,
Culpabit duros : incomptis allinet atrum
Transverso calamo signum : ambitiosa recidet
Ornamenta : parùm claris lucem darè coget :
Arguet ambiguè dictum : mutanda notabit :
Fiet Aristarchus : nec dicet : Cur ego amicum
Offendam in nugis [49] ?

(F) Quelques-uns lui attribuent une pensée que d’autres donnent, ou à Théocrite, ou à Isocrate. ] On rapporte ce bon mot d’Aristarque : « Je ne puis pas écrire ce que je voudrais, et je ne veux pas écrire ce que je pourrais [50]. » Voilà ce que dit M. Dacier sur ces paroles d’Horace :

Si quantum cuperem, possem quoque [51].


Jusqu’ici, aucun des auteurs que j’ai consultés ne m’a conduit à la source ; mes recherches ont été encore plus inutiles qu’à l’égard de la prophétie d’Aristarque. C’est ce qui me fait souhaiter passionnément que M. Dacier, et plusieurs autres qui lui ressemblent en cela, veuillent avoir la bonté de se défaire de la coutume de ne point citer. Craignent-ils que le grand et le beau monde, pour qui ils travaillent, ne juge que les citations sentent trop l’auteur, le pays latin, l’université ? Mais j’ai de la peine à croire qu’un comte de Guiche [52], par exemple, eût été fâché de savoir où l’on trouve qu’Aristarque a dit ce bon mot, et qu’on l’a traité de Prophète. Toute dame qui aime l’érudition serait encore plus aise de savoir si Plutarque, ou Aristote, rapportent un fait, que de savoir en général qu’on l’a rapporté. Cela soit dit en passant. Revenons à notre texte. Nous lisons dans les recueils de Stobée, que Théocrite, interrogé pourquoi il n’écrivait pas, répondit : Parce que je ne pourrais le faire comme je voudrais, et que je ne veux pas le faire comme je pourrais. Ἐρωτηθεὶς διὰ τί οὐ συγγράϕει, ὅτι, ἐ͂ιπεν, ὡς μὲν βούλομαι, ὀυ δύναμαι· ὡς δὲ δύναμαι, οὐ βούλομαι [53]. Isocrate, étant à la table de Nicocréon, roi de Cypre, fut prié de discourir : il n’en voulut rien faire, et allégua cette excuse. Ce que je sais n’est pas de saison, et ce qui serait de saison, je ne le sais pas. Οῖς μὲν ἐγὼ δεινὸς, ὀυχ ὁ νῦν καιρός· οἷς δὲ ὁ νῦν καιρὸς, ὀυκ ἐγὼ δεινός [54]. De quibus ego vim habeo dicendi rebus, eas occasio non admittit : de quibus autem dicere jam esset tempestivum, de iis nihil valeo eloqui. Cela me fait souvenir de cette pensée de Sénèque : « Je n’ai jamais voulu plaire au peuple, car il n’approuve point ce que je sais, et je ne sais point ce qu’il approuve. » Nunquàm volui populo placere, nam quæ egoscio non probat populus, quæ probat populus ego nescio [55].

(G) Il eut beaucoup de contestations dans Pergame, avec le grammairien Cratès [56]. ] Les paroles de Suidas sont expresses là-dessus : Κράτητι τῷ γραμματικῷ Περγαμηνῷ πλεῖςα διημιλλήσατο ἐν Περγάμῳ [57]. Cum Cratete grammatico Pergameno, Pergami sæpissimè contendit. Casaubon, en vertu de ce passage, soutient que l’antagoniste d’Aristarque ne fut pas Cratès Mallotès, mais un autre Cratès natif de Pergame [58]. Comme ce Cratès Mallotès était contemporain d’Aristarque, et fort connu du roi de Pergame, on jugerait aisément que ce fut lui qui disputa en plusieurs rencontres avec Aristarque. C’est pourquoi il est bon de prendre garde que Suidas donne le surnom Pergaménien à l’adversaire d’Aristarque. Peut-être se trompe-t-il, car ceux qui citent Cratès de Pergame nous le font bien moins connaître comme un grammairien, que comme un historien [59], et il est sûr que la grammaire était l’étude principale de Cratès Mallotès. Lisez ce passage : Primus quantum opinamur studium grammaticæ in urbem intulit Crates Mallotes Aristarchi æqualis, qui missus ad senatum ab Attalo rege inter secundum ac tertium bellum Punicum, sub ipsam Ennii mortem, quùm in regione Palatii prolapsus in cloacæ foramen crus fresisset, per omne legationis simul et valetudinis tempus plurimas ἀκροάσεις subindè fecit assiduèque disseruit, ac nostris exemplo fuit ad imitandum [60]. C’est de Cratès Mallotès que l’on entend ordinairement cet endroit de Varron : Crates nobilis grammaticus, qui fretus Chrysippo homine acutissimo, qui reliquit sex libros περὶ τῆς ἀνομαλίας : heis libreis contra analogiam atque Aristarchum est nixus [61]. Si Varron a parlé là de Cratès Mallotès, il est vraisemblable que Suidas a pris l’un pour l’autre ; je veux dire que Cratès Mallotès, et non pas Cratès de Pergame, a été l’émule de notre Aristarque. Je ne sais si jusqu’ici les commentateurs de Suétone se sont jamais avisés de le critiquer sur un point de chronologie dont je m’en vais dire un mot. Il débite que Cratès Mallotès vint à Rome, au nom du roi Attalus, environ le temps qu’Ennius mourut. La mort de ce poëte tombe sur l’an de Rome 585. Or, en ce temps-là, celui qui régnait à Pergame se nommait Eumènes. Il commença de régner l’an 556 de Rome, et il mourut l’an 596, laissant la tutelle de son fils et la régence, à son frère Attale. Si donc Cratès Mallotès fut député aux Romains par cet Attale, l’exactitude chronologique ne souffre point que l’on assure qu’il fit ce voyage environ le temps qu’Ennius mourut. Mais néanmoins Suétone nous fournit de quoi confirmer l’opinion de ceux qui font fleurir Aristarque sous Ptolomée Philometor dans la 156e. olympiade [62]. Eusèbe et Suidas sont de ce nombre.

Vossius n’a point suivi Suétone, car au lieu de dire qu’Aristarque et Cratès Mallotès ont été contemporains, il a dit cela de Cratès Mallotès, et d’Apollodore, disciple d’Aristarque [63]. Je ne prétends point que ce soit une fausseté, car on peut bien être contemporain, et du maître, et du disciple ; mais je remarque par occasion qu’il s’est abusé dans une autre chose : il a cru qu’une pièce de théâtre, qui fut traduite par Ennius, et qui était appelée l’Achille d’Aristarque, ne portait ce nom qu’à cause que ce grand critique l’avait corrigée. Ab hoc et vetus quædam comœdia, quam Ennius posteà transtulit, dicebatur Achilles Aristarchi. Meminit ejus Plautus [64]. At sic non aliâ de causâ vocabatur, quàm quòd ab eo esset emendata. C’est une erreur. Cette pièce était une tragédie d’Aristarque de Tégée, contemporain d’Euripide. Voyez Scaliger [65].

(H) Il sortit de son école jusqu’à quarante grammairiens. ] On peut le compter pour un chef de secte, témoin ces paroles de Varron : Relinquitur de casibus, in quo Aristarchei suos intendunt nervos [66]. Hoc in oratione diligentiùs quam alii ab Aristarcho grammatici [67]. Voyez aussi les railleries d’Herodicus [68]. Il paraît par Suidas, que l’école d’Aristarque subsista pendant quelques siècles dans Alexandrie [69].

(I) J’aurai quelque chose à dire contre Moréri. ] 1o. Il s’est laisse abuser par Vossius, quand il a dit qu’Aristarque était de Samos [70]. 2o. Il n’y a rien de plus inutile que d’observer qu’Aristarque fut contemporain de Cratès [71]. C’est expliquer une chose obscure par une chose plus obscure, obscurum per obscurius. Il y a eu plusieurs Cratès. Diogène Laërce en compte dix, les uns philosophes, les autres poëtes, ou grammairiens, ou orateurs, ou géomètres, etc. [72]. Ils n’ont point vécu en même temps, ils n’étaient pas du même pays : qu’y a-t-il donc de plus inutile, que de marquer qu’Aristarque florissait au temps de Cratès ? Le plus célèbre de tous ces Cratès est le philosophe cynique. Ainsi, le sens le plus naturel des paroles de M. Moréri est qu’Aristarque a été contemporain de ce cynique : or cela est très-faux ; il y a de grands intervalles entre l’un et l’autre [73]. Cette censure ne regarde point Suétone, qui a dit que Cratès Mallotès était contemporain d’Aristarque ; car il n’y avait guère de gens de lettres au siècle de Suétone qui ignorassent en quel temps avait vécu Aristarque. 3o. Je ne crois point que personne dise que ce grammairien composa neuf livres de corrections de l’Iliade et de l’Odyssée. C’est de Cratès Maillotès, que Suidas assure cela [74], comme Vossius l’observe [75]. Moréri n’a point entendu les paroles de Vossius. 4o. Il est faux que Ptolomée Lathurus fût fils de Ptolomée Philométor. 5o. Je crois qu’au fond il est vrai que notre Aristarque était en vie la 158e. olympiade ; mais, puisqu’Eusèbe et Suidas le font fleurir en la 156e., c’était celle-ci qu’il fallait marquer. Vossius impute à Eusèbe faussement de l’avoir placé à la 158e. [76].

  1. * Bayle n’a pas bien cherché : le passage cité par Corradus se trouve effectivement dans le XIVe. liv. d’Athénée, pag. 634, D, à la fin du chap. VIII, édition de Casaubon (1612) que Bavle a toujours coutume de citer.
  1. Suidas, in Ἀρίςαρχος.
  2. Justinus, lib. XXXVIII, cap. VIII.
  3. Leo Allatius, de Patriâ Hom., pag. 103, 104.
  4. Vossius, de Poëtis græcis, pag. 67. Notes qu’au chapitre XXI du Ier. liv. de Historicis græcis, il dit que Ptolomée Evergètes II était fils de Philometor.
  5. Jonsius, de Script. Hist. Philosoph., pag. 166, 167.
  6. Allatus, de Patriâ Homeri, pag. 103.
  7. Suidas, in Ἀρίςοϕάνης. Portus a mal traduit ces paroles : Hunc quidem, dit-il, adolescens, illum verò puer audivit.
  8. Dacier, Remarques sur l’Art Poétique d’Horace, vs. 450, pag. 371, édition de Hollande.
  9. Heinsius, in Prolegomenis Aristarchi sacri, folio **3.
  10. Le Fèvre, Vie des Poëtes grecs, pag. 7.
  11. Athen., lib. II, sub finem, pag. 71, B.
  12. C’est le même que le second Évergètes.
  13. Pag. 549. Il le cite en plusieurs autres endroits.
  14. C’est-à-dire, natif de Scepsis, ville de Mysie.
  15. Strabo, lib. XIII, pag. 419.
  16. Vossius, de Hist. Græcis, pag. 135.
  17. Diog. Laërce, liv. V, num. 84, dit que Démétrius Scepsius avança Métrodore son compatriote. C’est celui que Mithridate fit mourir.
  18. Plutarch., in Lucullo, pag. 506. Voyez aussi Strabon, lib. XIII, pag. 419, qui laisse indécis si Mithridate le fit mourir.
  19. Il s’appelait Aristodème : son père, nommé Ménécrate, avait été disciple d’Aristarque. Voyez Strabon, liv. XIV, pag. 447.
  20. Strabo, ibid.
  21. Cic., Epist. XI ad Famil., lib. III, p. 169.
  22. Id, ib., lib. IX, Epist. X, pag. 23, 24.
  23. Erasmus, Adag., chiliade I, centur. V, num. 57, pag. 178.
  24. Ausonius, in Ludo septem Sapientùm, vers 11.
  25. Idem, Epistolâ XVII, vs. 26.
  26. Quenstedt, de Patriis Viror, illustrium, pag. 433.
  27. Vide Athenæum, lib. IV, passìm, et ibi Casaubonum : item lib. V, pag. 188, 189. Voyez aussi Plutarque, de audiendis Poëtis, pag. 26.
  28. Athen., lib. IV, cap. XXVIII, p. 180.
  29. Il ne cite que le Ve. livre d’Athénée.
  30. Ἔγραψε περὶ τῆς ἐν Ὀδυσσείᾳ Ἀριςάρχου διορθώσεως. Suidas, apud Allatun, de Patriâ Homeri, pag. 105.
  31. Idem, ibid.
  32. Idem, ibid., pag. 104.
  33. Elias Vinetus in Ausonii Ludum septem Sapientûm, initio, pag. 265.
  34. Voyez ci-dessus, citation (21), les paroles de Cicéron.
  35. Citation (23).
  36. Salden., de Libris, pag. 388.
  37. Dacier, Remarques sur l’Art poétique d’Horace, pag. 371, 372.
  38. Corradus in Epistolam XIV Ciceronis ad Atticum, lib. I.
  39. Soannes à Wower., de Polymathiâ, cap. XVIII, pag. 153, 154.
  40. Christianus Liberius, in Bibliophil., pag. 21, cité par Ménage, Anti-Baillet, tom. I, pag. 81.
  41. Guill. Saldenus, de Libris, pag. 43 : il avait dit, pag. 13, Aristarchus Grammaticus supra mille Commentarios signavit : il devait dire, comme Suidas, supra octingentos.
  42. Voyez la fin du paragraphe VI de ce Projet, à la fin du XVe, volume de ce Dictionnaire.
  43. Le Fèvre, seconde Journaline, pag. 48, édition de Hollande.
  44. Allatius, de Patriâ Homeri, pag. 93 et seq. Il dit que ces commentaires ne sont pas imprimés.
  45. Allatius, de Patriâ Homeri, pag. 96, 97.
  46. Cic., Orat. in L. Pisonem, cap. XXX.
  47. Cicero, ad Atticum, lib. XVI, Epist. XI.
  48. Idem, ibid., lib. I, Epist. XIV.
  49. Horat., de Arte poëticâ, vs. 445.
  50. Dacier, Remarques sur l’Épître I du IIe. liv. d’Horace, pag. 435.
  51. Horat., Epist. I, lib. II, vs. 256.
  52. On dit dans la suite du Ménagiana, pag. 6, édition de Hollande, que ce comte, au milieu de ses plaisirs et de l’embarras de la cour, ne laissait pas d’étudier au moins réglément trois heures par jour.
  53. Stobæus, Serm. XXI, de Cognosc. seipso.
  54. Plutarchus, in Vitâ Isocrat., pag. 838, F. Voyez-le aussi Symposiac., lib. I, cap. I, pag. 613, A.
  55. Seneca, Epistolâ XXIX, pag. 219.
  56. Suidas, in Ἀρίςαρχος
  57. Idem, ibid.
  58. Casaubon, in Sueton. de illustr. Gram., cap. II.
  59. Voyez Vossius, de Hist. Græcis, pag. 347.
  60. Sueton., de illustrib. Grammat., cap. II.
  61. Varro, de Linguâ latinâ, lib. VIII, initio. Voyez aussi liv. VII, pag. 97. Voyez dans Vossius, de Hist. Græc., pag. 347, plusieurs autorités qui marquent que Cratès Mallotès était grammairien.
  62. Elle répond à la fin du VIe. siècle de Rome.
  63. Vossius, de Arte grammaticâ, lib. I, cap. VI, pag. 24.
  64. Plaut., in Prologo Pœnuli, vs. 1.
  65. Scaligeri Animadv. in Eusebium, num. 1563, pag. 103.
  66. Varro, de Linguâ latinâ, lib. VII, pag. 96.
  67. Idem, ibid., lib. IX, pag. 134.
  68. Apud Athenæum lib. V, in fine.
  69. Suidas, in Αμμώνιος.
  70. Vossius, de Poëtis Græcis, pag. 67.
  71. Il y a Cretès dans l’édition de 1688.
  72. Diog. Laërt., in Vitis Philos., lib. IV, num. 23.
  73. Diogène Laërce, liv. V, num. 87, dit que Cratès le Cynique florissait environ la 113e. olympiade.
  74. Suidas, in Κράτης.
  75. Vossius, de Poëtis Græcis, pag. 67.
  76. Idem, de Histor. Græcis, lib. I, cap. XVIII, pag. 119.

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