Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Ammonius 4


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AMMONIUS (Livinus)[a] se distingua parmi les chartreux de Flandre, non-seulement par le caractère de dom procureur, dont il se vit honoré à Gand, sa patrie, mais aussi par son savoir et par sa piété[b]. Érasme l’estimait beaucoup, et il paraît par deux lettres[c] qu’il lui écrivit, qu’il le tenait pour bien guéri des préjugés et des mauvaises passions des personnes de son rang (A). Ammonius lui avait fait confidence des chagrins qu’il endurait, et de la résolution qu’il avait prise de se soumettre à la dureté de sa condition. Il n’est pas malaisé de deviner qu’il eût souhaité plus de loisir pour cultiver son esprit et pour faire de bonnes études : ses supérieurs ne s’accommodaient point de cela ; ils aimaient mieux qu’il fût ignorant, et qu’il s’attachât aux observances extérieures de l’institut. Il ne laissa pas de parvenir à la qualité d’auteur. On peut voir le titre de ses ouvrages dans Moréri ; mais il ne faut pas se fier à la citation de Vander Linden (B).

  1. C’est ainsi qu’Érasme le nomme. Valère André dit Lævinus.
  2. Livinus Ammonius, vir eruditione juxtà ac pietate insignis. Erasmi Epistola XXIII libri XXVIII, pag. 1704.
  3. La XCIVe. du XXe. livre, et la XXe. du XXVe.

(A) Érasme le tenait pour bien guéri des préjugés et des passions des personnes de son rang. ] Sans cela, il n’eût pas pris la liberté de lui dire que l’ennemi du genre humain avait eu part à l’institution des cloîtres ; mais il aurait bien pu lui avouer que les ignorans y acquièrent plus de considération en établissant le vrai mérite dans l’observation exacte du cérémoniel : Quùm interdùm mecum reputo, Ammoni charissime, cujusmodi ingenia premantur ac sepeliantur in istis ceremoniis, interdùm subit animum cogitatio fortassis humana, istiusmodi vitæ ergastula non sine instinctu satanæ fuisse inducta.….. Ac ferè fit ut quò quisque indoctior stupidiorque est, hoc in isto vitæ instituto pluris habeatur, tumidus fiduciâ ceremoniarum, et alieni spiritûs iniquus æstimator[1].

(B) Il ne faut point se fier à la citation de Vander Linden. ] Cet auteur n’a point fait la Bibliothéque Belgique : on l’a mis là pour Valère André. Cest la Bibliothèque des médecins qu’il a composée.

  1. Erasm., Epist. XX libri XXV, p. 1361.

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