Dictionnaire historique d’argot /Édition Dentu/1881/Supplément, R

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RABATTEUSE : Entremetteuse. (Rigaud.)

RABIAU, RABIOT : Convalescent, durée de condamnation dans une compagnie de discipline. — Rabiauter : Manger et boire les restes des autres. (Id.) — Dans ces trois acceptions nous retrouvons le sens de rabiot : reste, excédant (V. p. 303), qu’il s’agisse d’un reste de maladie, de temps de service ou de victuaille.

RACHEVAGE : Homme obscène. (Id.)

RACINE DE BUIS : Dent jaune. (Delvau.)

RACLER : Respirer. (Rigaud.) — Forme de râler.

RACLETTE : Ramoneur. (Id.) — Allusion à son outil.

RADICAILLE : Opinion radicale, parti radical. — « On ne saurait souffrir le contact des gens entachés de radicaille. » (Tintamarre, 77.)

RADICON : Prêtre. (A. Pierre.) — Pour ratichon.

RADIS NOIR : Prêtre. (Rigaud.) — Jeu de mots sur radis noir et ratichon.

RAFRAICHIR LES BARRES (se) : Boire. (D. Lacroix-) — Animalisme créé par la cavalerie. Barres veut dire mâchoires.

RAGOT : Quart d’écu. (Halbert.)

RAGOÛT (faire du) : Forme de regout. V. p. 311.

* RAIGUISÉ : Trompé. Aiguisé a ce sens dans nos patois du Centre.

RÂLER : Tromper. — RÂLEUR : Menteur, trompeur. (Rigaud.)

RALLIE-PAPIER : V. Paper-hunt.

RAMAMICHER : Réconcilier. (Rigaud.) — Mot à mot : refaire aminche (ami).

* RAMBUTEAU : « La concurrence menace les colonnes Rambuteau qu’on n’ose pas appeler des pissotières, parce que c’est leur seul nom. » (Le Guillois, 76.)

RAMENEUSE : Boulevardière. Elle ramène chez elle. (Delvau.)

RAMONA : Petit ramoneur.

RAMONER : Marmotter. (Id.) — Pour marmonner qui se disait autrefois (V. croquer le marmot, p. 234), et non par allusion au ramonage d’une cheminée, comme on l’a cru.

RAMOR : Imbécile. Jargon de juifs. (Rigaud.)

RAMPO : Coup nul aux billes, à la balle. (Delvau.) — Vieux mot qui se dit encore au jeu de quilles dans nos campagnes.

RANGRAISSER : Renoncer. Pour Rengracier, p. 313.

RAPAPIOTAGE : Réconciliation. (Rigaud.) — C’est un augmentatif de rapiotage : raccommodage d’habit. Une réconciliation n’est qu’un raccommodage pris au figuré.

RAPE : Dos. (Id.)

RAPER : Chanter. — « Les brocheuses avaient des voix de mirlitons crevés… On râpait à cet instant :

Rose je t’aime
Toujours de même,
Car en amour, il n’est pas de saison.
(Huysmans, 79.)

RAPIAU : Fouille. (Grandval.) — Même origine que rapiat : pillard, p. 307.

RAPIOTEUR : Ravaudeur. (Rigaud.) — Pour rapiéceur.

RAPOINTI : Même sens que Corvette. (Id.)

RAPOINTI DE FERRAILLE : Broche faite avec le déchet de fer, et au figuré : rebut, homme sans valeur. (Le Sublime, 72.) V. Muselé.

* RASER : Ennuyer par des redites. — « Tu me rases avec l’argent que tu as dépensé pour moi depuis ma naissance. » (Durandeau, 78.)

* RAT : Retardataire. — Vient de rater : manquer.

RAT (courir le) : Voler la nuit. (Delvau.)

RATICHE : Église. (Rigaud.) De ratichon : curé.

RATION DE LA RAMÉE : Nourriture de prison. (Halbert.)

RAYON DE MIEL : Dentelle. (Michel.) — Allusion à l’aspect des trous du rayon qui rappelle celui du tulle.

RAZE POUR L’AF : Acteur. (Rigaud.) — Mot à mot : raseur pour la vie (éternel).

* REBECTAGE : Page 309. Lire rebectage : médecine au lieu de rebectage : lutte.

REBECTAGE : Cour de cassation. (Rigaud.)

REBIFFE : Révolte. — Rebiffer au truc : être en état de récidive.

REBIFFER : Recommencer. (Boutmy.)

REBONNETAGE : Raccommodement. — Mot à mot : action de redevenir bons amis. — « Il avait rapporté du mêlé dans un carafon et nous avons trinqué à notre rebonnetage avec toi, mon Tatave. » (Durandeau, 78.)

REBOUIS : Cadavre. (Rigaud.) Pour riboui : objet remis à neuf. — Ironie.

REBOUISER : Tuer. (Id.) — Acception figurée de ribouiser : remettre à neuf, donner une autre vie. Ironie. V. Rebouiseur, p. 310.

RECALER : V. Remballer.

RÊCHE : Sou. (Delvau.) — Il est plus rêche au doigt que la pièce d’argent.

RECOLLER : Relever de maladie. (Rigaud.)

RECOLLER (se) : Se raccommoder.

RECONDUIRE : Siffler. — Terme de théâtre.

RECOQUER : Reprendre des forces, s’habiller de neuf. (Delvau.) — De coquer : prendre.

RECOURIR À L’ÉMÉTIQUE : Escompter de faux billets. Mot du xviiie siècle. (Fr. Michel.)

RECUIT : Ruiné de nouveau. (Id.)

* REDAIN : Lisez Redam.

REFFOLER : Voler par surprise. (Halbert.) — Pour refouler. C’est le vol à la rencontre.

REFILER : Suivre. (Id.)

REFILER : Reperdre (Rigaud).

REFOULER : Refuser. — Refouler à Bondy : Envoyer promener. (Rigaud.) — Mot à mot : envoyer au dépotoir de Bondy.

REFROIDI : Mort. (Halbert.)

REGATTE : Viande. Argot de chiffonnier. (Rigaud.)

* REGONSER : Suivre à la piste. (Id.)

* REGOUT (faire du) : « Poissons avec adresse mezères et gonzesses sans faire de regout. » (Vidocq.)

REGUISÉ : V. Raiguisé.

RELEVEUR DE PESOCHE : Garçon de recettes. (Rigaud.) — Pesoche est ici pour pièces.

RELICHER : Vider un verre. (Id.)

REMBALLER, RECALER, REQUILLER, RETOQUER : refuser à un examen. — Argot des écoles.

REMONTER SA PENDULE : Battre sa femme. (Rigaud.) — Mot à mot : la faire marcher.

REMONTER LE TOURNE-BROCHE : Ramener à l’observation d’une règle négligée.

REMOUCHAGE : Vengeance. — REMOUCHER : Venger. (Rigaud.)

RÉMOULEUR DE BUFFET : Joueur d’orgue. (Id.) — Allusion au mouvement rotatoire de son bras et au buffet de l’orgue ou plutôt à sa forme.

RENACHE : V. Rousse.

RENACHÉ : Fromage. (Rigaud.)

RENACLER : Crier après. (Halbert.)

RENAUD : Reproche, esclandre (Delvau). — De renauder.

RENDÉMI (vol au) : Vol au rendez-moi. Voyez p. 312. (Rigaud.)

RENFRUSQUINER : Habiller à neuf. (Delvau.)

* RENGAINER : Rentrer. (Rigaud.) — Mot à mot : rentrer dans sa gaine.

RENIFLANTE : Botte. (Delvau.) — Sans doute botte percée ; elle renifle l’eau.

RENIFLER : Boire d’un trait. (Rigaud) ; — reculer, pressentir. (Delvau.)

RENQUILLER (se) : S’enrichir. (Id.) — se rétablir. (Rigaud.) — On dit plus souvent se requiller qui se conçoit mieux. C’est se remettre sur ses pieds après avoir été abattu, comme la quille du joueur.

* RENQUILLER : « Le ministre de la guerre se figure peut-être que je vais renquiller pour mon troisième congé… mais i peut s’ fouiller. » (Durandeau, 78.)

RENSEIGNEMENT (prendre un) : Prendre un canon sur le comptoir. (Rigaud.) — Ironie à l’adresse des ivrognes qui disent : « J’ai été là prendre un renseignement. »

REPASSER : Battre. (Michel.) — Même sens que brûlée. Le repassage chauffe le linge.

REPAUMER : Reprendre. (Id.)

REPÉRIR : Retrouver. Jargon de voleur. (Rigaud.) — Vieux mot, car c’est le latin reperire.

REPESIGNER : Arrêter de nouveau. (Michel.)

REPORTAGE : Spécialité du reporter, métier de reporter. — « C’est un journaliste actif. Il a été un des créateurs du reportage. » (E. Abraham.)

* REPORTER : Quelque chose, à mon sens, achève de rendre ce terme de « reporter » ridicule ; c’est de l’énoncer comme reportair au lieu de riporteur que les Anglais disent. Mais, fuir « rapporteur » pour tomber dans « riporteur » n’est-ce pas de la peine bien employée ! » (J. Améro.)

REPOSANTE : Chaise. (Rigaud.)

REQUILLER : Voyez Remballer, Renquiller.

RÉSERVOIR : Réserviste. (Rigaud.) — Changement de finale.

RÉSURRECTION : Prison de Saint-Lazare. (Michel.) — Allusion à Lazare le ressuscité.

* RETOQUER : « J’ai besoin de me calfeutrer pour étudier… je ne veux pas être retoqué. » (Mirval, 79.)

RÊVE (c’est un) : C’est supérieur. (Rigaud.) — Mot à mot : c’est au-dessus de là réalité. Terme souvent ironique.

REVENDRE : Révéler. (Michel.) — On dit déjà dans le peuple vendre pour dénoncer.

REVIDAGE : Même sens que révision. (Delvau.) — Mot à mot : action de revider les enchères.

REVISION : Opération secrète de marchands associés pour assister à une vente et pour y payer les choses au-dessous de leur valeur sans se faire concurrence. Après la vente, ils se réunissent dans un café voisin et recommencent la vente en y mettant cette fois le prix vrai. Les bénéfices sont répartie entre les compères dont certains empochent sans être des acquéreurs sérieux ; ils touchent seulement une sorte de prime pour leur complicité. On a souvent et vainement réclamé contre une manœuvre qui fait aux vendeurs un dommage illicite et considérable. On en jugera par cette note manuscrite d’un catalogue de vente de livres faite par la librairie Tross, en date du 21 décembre 1857 : (Numéro 134 ; Collection factice de 288 portraits, etc.) — « Vendu 390 francs. À la révision, cette collection a été poussée à 700 francs. » — Ce catalogue fait partie de la bibliothèque de l’Arsenal. — La révision est pratiquée du reste pour les ventes de toute nature. Elle s’appelle ainsi parce qu’on y révise les prix d’adjudication.

RIAULLE : Bonne chère. (Halbert.) — Pour riole.

* RIBOUI : Soulier neuf fait avec du vieux. Voyez Dix-huit, p. 144

RICHONNER : Rire. (Michel.)

RIEN : Garde-chiourme. (Id.)

RIFFAUDANT : Cigare. (Rigaud.) — Mot à mot : brûlant.

* RIFFE, RIFFLE : V. Riff, p. 315. Comme ruffante (p. 1), riff et ses dérivés doivent avoir pour radical le latin rufus : rouge qui a fait le verbe rufare (roussir, fumer, enrumer). Dans le Midi, on appelle encore ruffian : une torche allumée de chiffons gras. Notre verbe rissoler qui est une forme de roussoler : (roussir), est encore un dérivé de même souche. Ce qui prouve bien que l’argot a pu faire rif de ruf, c’est que le mot d’argot rifflé : sévère (Halbert, A. Pierre) est bien le même que le vieux mot rufe : bourru, encore usité dans nos patois du Centre (V. le dict. du comte Jaubert). Et dans ce même patois on dit rufe et ruffe pour rufle, comme on dit en argot rif et riffe pour rifle.

RIFFLÉ, RIFFLER : Sévère. (A. Pierre, Halbert.) Voir Riffe ci-dessus.

RIFFONDANT : Cigare. (Rigaud.) — Forme de riffaudant.

RIFLARD : Vieux soulier.

RIFLARDISE : Morgue. (Id.)

RIFLE : Jeu. (Halbert.) — Pour feu. C’est une forme de Riffe.

RIFOLARD : Amusant. (Rigaud.) — Pour rigolard.

RIGADIN : Soulier. (Id.) — Pour ripatin. Voyez ripaton, p. 317.

RIPA, RIPEUR : Voleur de Seine, ou du bord de la Seine. (Id.) — Ces voleurs sont de vrais latinistes, car le latin ripa veut dire bord de l’eau. Voyez en ce genre reperir.

RIPIOULEMENT : Chambre. (Rigaud.) — De piaule : chambre.

RIPIOULER : Dormir. (Id.)

RIVÉ AU PIEU : Épris d’une prostituée. (De Goncourt.)

RIVETTE : Prostituée. (Michel.) — Du verbe rivancher : se livrer à l’amour.

ROBIGNOL : Très-amusant. (Rigaud.) — De robignole (V. p. 317). — Allusion aux facéties des robignoleurs qui veulent attirer les dupes.

ROGNER : Guillotiner. (Id.)

ROMBOINÉ : Sou marqué. (Halbert.) — Rom est ici pour rond.

ROMSTECK : Forme française de l’anglais « rumpsteak, » qui signifie en bon français : tranche de culotte.

ROMTURE : Homme en surveillance. (A. Pierre.) — Pour rousture.

RONCHONNER : Murmurer, grommeler. (Boutmy.) — Doit être une abrév. de gronchonner, par dérivation du verbe grincer (des dents) qui a déjà fait grincheux. Le g initial est tombé comme dans l’expression populaire rognonner : grogner, qui est certainement une abréviation de grognonner.

RONCHONNEUR : Qui ronchonne. (Boutmy.)

ROND (faire) : Ne faire rien de vigoureux, qui ait une forme nettement dessinée. Terme d’atelier pris au figuré. — « Le flou, la douceur abondent. L’artiste fait un peu rond, comme on dit dans les ateliers. » (Ph. Chasles.)

* ROND : Soul. Page 318, lisez ROND : Sou.

ROND (tourner) : Ne plus avoir d’argent. (Rigaud.)

RONDIN : Excrément (Delvau.) ; boule. (Halbert.)

RONDINE : Voyez Rondache, p. 318.

RONDINER : Aller à la selle. (Rigaud.)

RONDINER : Boutonner. (Michel.) — Le bouton est rond.

RONDINET : Bague. (A. Pierre.) — Elle est ronde.

RONFLANT : Bien mis. (Rigaud.)

RONFLER THOMAS (faire) : Aller à la selle. (Id.) — M. Fr. Michel donne deux exemples du xviie siècle donnant les variantes faire ronfler le bourrelet, et faire ronfler la chaise percée. M. Rigaud a constaté que cette expression modifiée reparaît de notre temps.

ROQUILLE : Quart de setier. (Michel.) — Abrév. de broquille : petite partie de broc. C’est un vieux mot.

ROSSIGNOL : Hautbois. (Halbert.)

ROSTO : Bec à gaz. Argot de polytechnicien. Du nom du général Rostolan. (Rigaud.)

ROUATRE : Lard. (Halbert.)

ROUATRÉ : Lardé. (Id.)

ROUBIGNOLEUR : Floueur, malin. (Rigaud.) — Pour l’origine de ce mot, voyez Robignoleur, p. 317.

ROUBLAGE : Témoignage. (Id.) — De roublard : laid, défectueux. Un témoignage n’est jamais bon pour le malfaiteur.

ROUBLARD : Agent de police. (Id.) — Même allusion que ci-dessus.

ROUBLARD : Heureux. (Id.) — Mot à mot : ayant des roubles, riche.

ROUBLER : Témoigner, se plaindre. (Id.) — De roublard pris dans le sens de laid. Voyez page 319.

ROUBLEUR : Témoin. (Id.)

ROUE : Interrogateur. (Michel.) — Doit être le même mot que roué : juge d’instruction. Sans accent, il ne peut faire allusion qu’à l’ancien instrument de supplice appelé roue, comme rouin (officier) et roveau (gendarme).

ROUEN : Officier de gendarmerie. (Halbert.) — Rouen n’est ici qu’une forme de rouin qui voulait dire jadis prévôt. (Grandval.)

* ROUEN (aller à) : Page 320. Au lieu de je deu mots, lisez : « jeu de mots sur Rouen et ruine. » — On trouve un second exemple de ce procédé dans nier et aller à Niort

* ROUEN (envoyer à) : Couler. — Ce n’est pas une allusion à la Seine, mais une équivoque sur Rouen et ruine, comme ci-dessus.

ROUFFLÉE : Roulée de coups de poings. (D. Lacroix.) — De ronffle (chaud), ce qui équivaut à notre brûlée.

ROUGEMONT (pivois de) : Vin rouge. (Michel.) — Équivoque géographique du genre de Rouen, Niort.

ROUGOULE : Vol au rendez-moi. (Rigaud.)

ROUILLE : Bouteille. (Michel.) — Abrév. de rouillarde.

ROULE (ça) : Cela marche bon train. — Allusion au roulement d’une voiture.

ROULEMENT : Ardeur à l’ouvrage. (Rigaud.)

ROULEUR : Chiffonnier (Id.) ; — Il roule (voyage) constamment. (Delvau.)

ROULOTIN : Roulier. (Michel.)

ROULOTTE À TRÈPE : Omnibus. (Rigaud.)

ROULOTTE EN SALADE (grinchir une) : Voler sur une voiture. (Michel.) — Mot à mot : dans le pêle-mêle de la voiture. V. Salade.

* ROULURE : Fille perdue, mot à mot : roulant de l’un à l’autre. — « Le hasard fit qu’il n’habitât point une maison bondée de roulures ou foisonnant de gigolettes. » (Huysmans, 79.)

ROUMIE : Vieille croûte de pain. Jargon de chiffonnier. (Rigaud.)

ROUSCAILLEUR : Débauché. — Employé souvent en mauvaise part. Exemple : c’est un vieux rouscailleur, c’est un vieux coureur de filles. — Vient de rouscailler, verbe composé de deux parties. C’est une allusion testiculaire, et non un dérivé de rousse-caigne (chienne rousse) comme on l’a cru jusqu’ici. — La finale cailler qu’on retrouve dans lanscailler etmouscailler, n’a rien de commun avec caigne. Elle a le sens de projeter.

ROUSPÉTANCE : Mauvaise humeur. (Rigaud.) — Au xviiie siècle, faire le pet signifiait déjà faire mauvaise mine. V. p. 275.

ROUSPÉTANCE : Agent des mœurs. (Id.) — Mot Composé de rousse et de pet, qui donne au mot Rousse un caractère plus menaçant. V. p. 275.

ROUSPONT : Souteneur exploitant les pédérastes. (Michel.) — C’est le même mot que rouspant (p. 321), mais le sens est différent

ROUSSE À LA RENACHE : Police secrète non commissionnée, (Halbert.) — Mot à mot : police à la tromperie. — Halbert appelle aussi arnaque un agent de la sûreté. M. Rigaud donne rousse à l’arnac : police de sûreté (c’est une forme d’arnaque).

ROUSSI : Mouchard, contrôleur, inspecteur. (Rigaud.) — Dérivé de rousse. V. p. 323.

* ROUSTI : Ruiné. (Id.)

ROUSTISSEUR : Parasite, — carottier. (Id.)

ROUSTISSURE : Mauvaise plaisanterie. (Delvau.)

ROVEAU : Gendarme. (Halbert.) — Pour roueau. V. Rouen.

RUBIS SUR PIEUX : Argent comptant. (Michel.)

* RUP : Étymologie. Rup semble venir du vieux français drup. Outre Lacombe que nous avons cité page 323, le glossaire de Barbazan cite à ce propos un vers de Coquillard qui ne laisse aucun doute :

Sots, singes, drups, dupes, niais.

Drup semble à Barbazan une forme de dru qui signifiait : « gaillard, bien en point, » et qui a pu se prendre au figuré pour désigner des gens riches. — Rup peut aussi être plus simplement une altération de huppé (homme riche) qui est un vieux mot.

RUPIN : Fameux. (Halbert.)

RUPIN : Malin. (Rigaud.)

RUPINE : Dame bien mise. (Halbert.)

RUSQUIN : Écu. (Id.) — Semble une abréviation du terme populaire saint frusquin : argent, fortune.