Dictionnaire des patois romans de la Moselle/Texte entier/T

Librairie Istra ; Faculté de lettres de l’Université de Strasbourg (p. 634-680).
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T

Tabac’ [tabak S], s. m. — Tabac. Voir Tobèc’.

Tabari [täbäri.. M, I, P], s. m. — Nénuphar.

Tabiau [täbyō.. M, I, P], s. m. — Tableau.

Tablète [täblęt.. M, I], s. f. — Tablette (ardoise sur laquelle se trouve l’alphabet ; l’alphabet lui-même).

Taborer [tabǫrēⁱ.. M, N, S, tǫbǫrę.. I, P, V], v. intr. — Battre le tambour ; frapper à coups redoublés.

Tabourat [tabura S, tǫburǫ V], s. m. — Tabouret.

Tac [tak M, N, tǫk I, P], s. m. — Toux continue, maladie contagieuse des moutons.

Tac [tak M, N, tǫk I, P], s. m. — Finesse, habileté.

Tacherand, voir Tahherand.

Tachi [tas̆i F], v. intr. — Tacher. Voir Tèchieu.

Tāchieu [tǟs̆yœ̨ gén.], v. intr. — Tâcher.

Tachnḗre, voir Tahhnḗre.

Tachnon, voir Tahhon.

Tachtoner, voir Tahhtoner.

Tacné [taknēⁱ.. M], adj. — Avorté ; mal venu. Se dit des plantes. D’lè salāde taknāye, de la salade mal venue.

Tacon [takõ M, N, tǫkõ I, P], s. m. — 1o Gras-double, tripes de bœuf. 2o Feuille de pas d’âne (tussilage). 3o Pièce de cuir ou d’étoffe ratatinée.

Taconou [takǫnu M, N], s. m. — Savetier.

Tacou [taku M, N], s. m. — 1o Croûte sur la tête des enfants. 2o Gale sèche.

Tacsîn [taksĩ M, N, tǫksĩ.. I, P], s. m. — 1o Bruit. 2o Charivari, à l’occasion d’un mariage que contracte un veuf ou une veuve. Voir Bèssenḗje.

Tacsine [taksin N], s. m. — Sobriquet des habitants de Destry.

Tacsiner [taksinēⁱ.. M, N, tǫksinę.. I, P], v. intr. — Faire un charivari. Voir Bèssener.

Tacson [taksõ M, N, tǫksõ I, P, F, S, V], s. m. — 1o Homme épais, grossier ; butor ; personne sans éducation. 2o Souillon. Se dit surtout des femmes.

Tād [tǟ.. gén.], adv. — Tard. ~ tams, t. temps (automne). Vaut mieus pus toūt qu’ ~, il vaut mieux plus tôt que tard.

Tafoūchté, voir Tafoūhhté.

Tafoūhhté [täfūχtēⁱ.. M], adj. — Contrarié ; désolé, navré. M’ keūr ateūt tout ~, mon cœur était tout désolé.

Tahhé [taχēⁱ.. S], s. m. — Monceau de gerbes. Voir Teuhhé.

Tahherand [taχrã N], s. m. — Tisserand. Voir Teuhherand.

Tahheure [taχœ̨r N], s. f. — Blé semé trop épais.

Tahhnḗre [taχnēr S, tǫχnēr V], s. f. — Terrier de blaireau.

Tahhon [taχō M, N, S, tǫχõ I, P, tęχõ-tęs̆õ-tǫχõ P], s. m. — Blaireau. Grās come i ~, gras comme un b. I veuke sus sè grèhhe come lo ~ an-n-uvḗr, il vit de sa graisse comme le b. en hiver (il a bonne mine sans manger beaucoup).

Tahhtoner [täχtǫnēⁱ.. M, N], v. intr. — Parler d’une manière confuse, peu clairement ; marmoter ; mentir en bredouillant. I tahhtoneūt āque dè bèhh, il murmurait qqch. de bas (à voix basse).

Tahi [taγi F], v. intr. — Être, rester, se tenir debout. Il è tant bu qu’i n’ peut pus ~, il a tant bu qu’il ne peut plus se tenir debout. Fās l’ ~, mets le debout.

Tāhon (rāwe) [tǟγō M], n. pr. — Rue Taison, à Metz ; elle tire son nom d’une Statio romaine.

Tāke [tǟk S], s. f. — Tarte. Voir Tāte.

Tākelè [tāklę.. S], v. tr. — Faire une tarte. Voir Tātieu.

Talāye [talǟy.. M, N, S, tǫlāy I, P, V], s. f. — 1o Fruits que le vent a fait tomber. 2o Action de les ramasser.

Talboter [tälbǫtēⁱ.. M, N], v. tr. — Talonner ; pousser ; harceler ; exciter ; tourmenter ; persuader à force d’importunités.

Tale [tal F], s. f. — Copeau. Voir Tèle.

Tāle [tāl V], s. f. — Toile. Voir Teūle.

Taler [talēⁱ.. M, N, S, tǫlę.. I, P, F, V], v. tr. — Fouler ; froisser ; contondre ; meurtrir. Se dit surtout des fruits qui se détériorent en tombant. Lés c’mots tolès n’ sé wodot’ m’, les pommes meurtries ne se conservent pas V. — Part. pass. : Blet.

Talèsse [talęs M, N, S, tǫlęs I, P, V], s. f. — Meurtrissure ; contusion, souvent suivie d’abcès.

Talibou [tälibu.. M, I], s. m. — Barbe de bouc (salsifis sauvage).

Talīe [tälīy.. M, I, P, N], n. pr. — Nathalie.

Talifon [tälifõ M], s. m. — Morceau. Se dit surtout du pain. ’L an-n-è èvalé dés ~ d’ pin, il en a avalé des morceaux de pain !

Talon [talõ M, N, S, tǫlõ I, P, F], s. m. — Talon. ~ d’ Sint Martin (gryphée). — J’ḗme mieus wār sés tolons qu’ sés dāys, j’aime mieux voir ses t. que ses doigts de pieds. Se dit de qqn. dont la présence vous importune. An voç’ eune qu’at beun’ és ~, en voici une qui est bien en t. (qui fait la dame).

Tālote [tālǫt V], s. f. — Péritoine. Voir Teūlate.

Talow [talǫw F], loc. adv. — Tout-à-l’heure. Voir Tèloūre.

Talpāye [talpǟy M], s. f. — Terre qui s’attache à la chaussure.

Talpe [tälp M], s. f. — Toile très fine.

Talūre [talǖr M, N, tǫlǖr I, P, V], s. f. — Foulure ; contusion, meurtrissure. Se dit surtout des fruits.

Tambate [tãbat S, tãbǫt V], s. f. — Baratte.

Tambate [tãbat S], s. f. — Cerise aigre.

Tambor [tãbǫr M, I, P, N], s. m. — Tambour. ~ d’araye, t. d’oreille (tympan). Pé d’ ~, peau de t. (nénuphar).

Tambori [tãbǫri M, I, P, tãburyi S], s. m. — Homme qui bat le tambour.

Tamborieu [tãbǫryœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Battre du tambour ; annoncer qqch. au son du tambour.

Tambote, voir Tambate.

Tambouryi, voir Tambori.

Taminte [tamẽt F], loc. adv. — Beaucoup. Y an-n-è ~, il y en a beaucoup. ~ fwas, maintes fois, souvent.

Tampate [tãpat S, tãpǫt V], s. f. — Instrument long et plat qui sert à tasser le fumier chargé sur une voiture.

Tampé [tãpēⁱ Rombas], s. m. — Jalon ; limite de pré ou de champ.

Tampe [tãp V], s. m. — Grand tonneau à choucroute.

Tampeler, voir Tampieu.

Tamper [tãpēⁱ.. S, V], v. tr. et intr. — 1o Fermer une porte bruyamment. 2o Se fermer bruyamment. Se dit d’une porte.

Tampfloūses [tãpflūs V], s. f. pl. — Nouilles renflées (coupées en lanières larges de deux à trois doigts).

Tampieu [tãpyœ̨.. gén. (tãflaⁱ F)], v. tr. — Dresser isolément les gerbes mouillées pour les faire sécher. On dit aussi Tampeler.

Tampote, voir Tampate.

Tampoter [tãpǫtēⁱ.. M, I, P], v. intr. — Tapoter.

Tampré [tãprēⁱ M, I], s. m. — Gâteau percé au milieu.

Tams [ gén. (tõ V)], s. m. — Temps. Saisons : Conte-d’fieus, commencement du printemps ; d’fieus ~, printemps ; chaud ~, été ; énāye, t. de la moisson, des récoltes ; tād (tard) ~, dāryin (dernier) ~, automne ; freūd (froid) ou neūr (noir) ~, hiver. À l’origine, il n’y aurait eu que trois saisons : D’fieus ~, été ; conte-d’fieus ~, automne ; neūr ~, hiver. Voir Uvḗr. Grās ~, les jours gras (le carnaval). Lo jane ~, le jeune t. (enfance). Pèr ~, bientôt. J’ vinrans pèr ~, nous viendrons bientôt. ’L è mau ~, il a mal t. (il est indisposé). ’L at haut come lo ~, il est haut comme le t. (il est fier). I n’è wā bwin ~, il n’a guère bon t. (de bon t., de plaisir). ’L è l’~ long, il trouve le t. long. Lo ~ deure, mās chinje, le t. dure, mais change. Quand’ an treuvent lo ~ grand, an l’ piayent an dous’ èt pus an s’matent èhhieute d’ssus, quand on trouve le temps long, on le plie en deux et on s’assoit dessus (de cette façon, il passera plus vite).

Tamwin [tämwẽ.. M, N, S], s. m. — Témoin.

Tancener [tãsnēⁱ.. M, I, P, F, N], v. tr. — Étançonner.

Tancener, voir Tancieu.

Tanche [tãs̆ gén. (tẽs̆-tõs̆ V)], s. f. — Tanche (poisson).

Tanchi [tãs̆i F], v. tr. — Étancher. Voir Ètincheu.

Tancieu [tãsyœ̨.. M, I, P, F, N, tãsnę.. S, V], v. tr. — Tancer, réprimander.

Tançon [tãsõ gén.], s. m. — Étançon.

Tande [tãt gén.], v. tr. — Étendre.

Tande [tãt S], adj. — Tendre. Voir Tanre.

Tandḗje [tãtēs̆.. M, I, P], s. m. — Perche que l’on dresse pour les échafaudages.

Tandelîn [tãdlĩ.. gén.], s. m. — Hotte de sapin contenant quarante litres, dont on se sert pour les vendanges. Voir .

Tandelīre, voir Tandīre.

Tandelou [tãdlu.. M, I, P, N], s. m. — Oiseleur.

Tanderḕye [tãdrę̄y M, I, P, N], s. f. — Oisellerie.

Tandeūre, voir Tandīre.

Tandiener, voir Tanguegneu.

Tandīre [tãdĩr M, I, P, N, tãdlĩr Juville, tãdœ̄r S, tõdēr V], s. f. — Barre adaptée à chaque bout des échelles d’une voiture. Voir Ché.

Tāner [tǟnēⁱ.. gén.], v. intr. — S’étendre ; se coucher par terre. Èt wèt so poūre rossiau tāné sus l’bōrd d’i ru, et voit son pauvre rousseau étendu sur le bord d’un ruisseau. C. H., vi, 8. S’~ tot’de s’grand d’lu, s’étendre tout de son grand de lui (de tout son long).

Tānèsse [tǟnęs.. S], s. f. — Place dans l’herbe où l’on s’est couché.

Tanfieu [tãfyœ̨.. M, I, P, N, S, tãflaⁱ F], v. intr. — Être épuisé, exténué, essoufflé.

Tanflaⁱ, voir Tanfieu.

Tang [tã M, I, P, N], s. m. — Étang. Cf. Belletanche (bel étang), ferme située près de Metz.

Tanguegneu (so) [tãgȩñœ̨ M, N, tãgęñę I, P, tãgȩñę-tãdyȩnę.. S], v. pron. — N’être pas d’accord ; se taquiner ; se disputer.

Tanguenè, voir Tanguegneu.

Tanhāye [tãγǟy M], s. f. — Tanaisie vulgaire.

Tankiate [tãkyat M, N, tãkyǫt I, P, V, tãkyat-tãtyat N, tãts̆at-tãtyat S], s. f. — 1o Attelle. 2o Piège à oiseaux Pontoy.

Tankiate [tãkyat M, N], s. f. — Poche de femme.

Tankieu [tãkyœ̨.. M, I, P, N, tãts̆i-tãtyi S], v. tr. — Mettre des attelles pour comprimer une blessure, pour resserrer un membre fracturé.

Tankiote, voir Tankiate.

Tanow [tanǫw F], s. m. — Tanneur. Voir Tènou.

Tanre [tãr M, I, P, F, N, tãt S, tõt V], adj. — 1o Tendre. ~ as, t. os (cartilage). Don pin ~, du pain t. ’L èreūt fāt v’nîn ~ l’āme don diāle, il aurait fait venir t. l’âme du diable (il l’aurait attendri). 2o Sensible. Qu’ t’ as ~ au fu, que tu es s. au feu !

Tanrḗre [tãrēr M], s. f. — Vache fraîche de lait.

Tanreté [tãrtēⁱ M], s. f. — Tendreté. S’emploie surtout en parlant de la viande.

Tanrous [tãru.. M, I, P], adj. — Qui se laisse facilement attendrir.

Tant [ gén.], adv. — Tant. ~ qu’ pus, ~ èt pus, t. que plus, t. et plus (une grande quantité). J’ā dés sous ~ qu’ pus, j’ai de l’argent en abondance. ~ tyint, tant tient (toujours est-il). ~ tyint qu’ ’l at moūt, toujours est-il qu’il est mort. Pèç’ que ç’at ~ qu’ teu n’ vieus m’, parce que c’est tant que tu ne veux pas (puisque c’est moi). Tant qu’è meu, tant (quant) à moi.

Tantante [tãtãt M, I, P, N, tatã F, S, V], s. f. — Tante (terme enfantin).

Tantchate, Tantchi, voir Tankiate, Tankieu.

Tantèrlibranle [tãtęrlibrãl N], s. m. — Sot.

Tantiate, voir Tankiate.

Tantîn, Tantīne [tãtĩ.. gén. (tãtīn V)], s. f. — Tante (terme familier).

Tantoūt, Tantow [tãtū M, I, P, F, tãtǫw-tãtū N, tãtō S, V], adv. — Tantôt ; l’après-midi, vers le soir. Das ~ sus lè brune, dès t. sur la brune (dès la tombée de la nuit).

Tantyi, voir Tankieu.

Tapāye [täpǟy.. M, I, P, F, N, tapǟy-tapē S, tǫpēy V], s. f. — Grande quantité. J’ā j’té i beuye èprès lés hhalats, ’l an-n-è chu eune ~, j’ai jeté un morceau de bois après les noix, il en est tombé une quantité.

Tāpè [tāpę V], v. tr. — Taper ; particulièrement, fermer la porte avec violence. Voir Tauper.

Tapougnon [tapuñõ S, V], s. m. — 1o Déchets de chanvre qu’on filait pour en faire une grosse toile dont on confectionnait des sacs. 2o Linge sale. 3o Femme malpropre.

Taquate [takat S], s. f. — 1o Maillet. 2o Palette en bois, qui sert à tasser le fumier chargé sur la voiture. Voir Palon, Tampate.

Taquāye [takǟy.. M, N, S, tǫkāy.. I, P, F, V], s. f. — 1o Toquée ; trochée ; plant ; cépée ; pied de pommes de terre ou de légumes. Eune ~ d’èrbe, une touffe d’herbe. 2o Laps de temps. J’èvans rèsté eune bone ~, nous sommes restés un bon bout de temps.

Taque [tak M, N, tǫk I, F, S, V], s. f. — Tas de foin, de céréales, dans le grenier de la grange.

Taque [tak M, N, tǫk I, P, F, S, V], s. f. et m. — 1o Souche ; chicot ; tronc d’arbre ; personnage duquel descend une famille. ~ de bond’nūre, tronc d’arbre qui sert de borne. Fāt come i ~ toné, fait comme une s. tournée (qui a les genoux courbés en dedans, cagneux). 2o Tige. Eune ~ de jote, une t. de chou.

Taqueler [taklēⁱ.. M, N, tǫklę.. I, P, tǫkāyi F], v. intr. — Frapper à petits coups.

Taque-marchā, voir Taque-mèrchau.

Taque-mèrchau [tak męrs̆ō M, N, tǫk męrs̆ō I, P, tǫk mars̆ō F, tak mars̆ā S], s. m. — Traquet (oiseau).

Taquené [taknēⁱ.. M, N], adj. — Se dit des céréales saisies par le froid avant d’épier, qui sont rabougries et qui ne poussent plus.

Taquer [takēⁱ.. M, N, S, tǫkę.. I, P, F, V], v. tr. — 1o Toquer, frapper, heurter. S’ ~ lè tḗte au muhh, se heurter la tête au mur. 2o Pétrir le pain Gondrexange. {{3ox} v. intr. Claquer, en parlant des dents. Més dants daquînt è foūhhe qu’ j’èveūs freūd, mes dents claquaient, tellement j’avais froid. 4o Trinquer.

Taqueré [takrēⁱ M, N, tǫkē F, tǫkrēⁱ.. I, P, S, V], s. m. — 1o Souche. 2o Manche à balai ; vieux balai usé. 3o Personne mal bâtie (au physique).

Taquetalon [taktalõ M, N, tǫktǫlõ I, P], s. m. — Couvreur. Voir Recwètou.

Taquiate [takyat M, takat S], s. f. — Maillet.

Taquiote [takyǫt F], s. f. — Taquet. Note aumāre hoche, i faurè mète ène ~, notre armoire balance, il faudra mettre un t.

Tarabussieu [täräbüsyœ̨ M, I, P, N], v. tr. — Taquiner ; rudoyer.

Tāre (so) [tār F], v. pron. — Se taire. Voir Couhieu.

Tārer [tǟrēⁱ.. gén.], v. intr. — Être météorisé. Èn’ mounèz m’ vos bḗtes dons lè jone lizèrne lè, is pourénent bèn’ s’ ~, ne menez pas vos bêtes dans cette jeune luzerne, elles pourraient bien être météorisées V.

Tarnouwḕⁱ [tarnuwę̄ⁱ P], v. intr. — Éternuer. Voir Trènower.

Tāron [tǟrõ.. M, I, P, N], s. m. — Seuil de la porte, devant de la maison, où l’on se tient quand il fait beau. ’L at tojos sus l’ ~, il est toujours sur le seuil de la porte (à bavarder). Voir Nawé.

Tartèle [tartęl F], s. f. — Crécelle. Voir Trètrèle.

Tartèlow [tartęlow], s. m. — Celui qui fait marché la Tartèle.

Tartouyi [tartuyi S, tǫrtuye, -yœ V], v. tr. — Broyer dans ses moins.

Tarturèle [tärtüręl N], s. f. — Tourterelle. Voir Teurterèle.

Tāryi [tǟryi.. S], v. tr. — Relever un ruisseau.

Tasè [tazę.. S, tǫzę V], v. tr. — Battre, blesser.

Tasḗye [tazēy S, tǫzēy V], s. f. — Volée de coups.

Tassād, voir Tassiād.

Tāsse [tǟs.. gén.], s. f. — Tasse.

Tasserat [tasra M, N], s. m. — Biberon. Voir Tasson.

Tasseron [tasrõ M], s. m. — Personne qui a les cheveux emmêlés.

Tassiād [tasyǟ M, N, tǫsyā-tǫsā I, P, F, tasǟ S], s. m. — Enfant qui a l’habitude de sucer sa langue ou son pouce.

Tassieu [tasyœ̨.. M, N, S, tǫsyę.. I, P, F, V], v. tr. — Téter. Se dit des bêtes. Voir .

Tassiou [tasyu M, N, tǫsyu.. I, P], s. m. — Qui tète.

Tasson [tasõ S], s. m. — 1o Téton. 2o Biberon. Voir Tasserat.

Tassūre [täsǖr M], s. f. — Monceau d’objets mis ensemble.

Tassūre [tasǖr M], s. f. — Biberon.

Tasticotè [tastikǫtę.. S, V, F], v. intr. — Tergiverser.

Tāt [tā V], s. m. — Toit. Voir Tit.

Tata [tata V], s. m. — Mamelle de femme (enfantin). Voir Titi.

Tātād [tǟtǟ.. M, I, P, F, N], s. m. — Personne qui tâtonne ; qui est indécise, irrésolue.

Tātād [tātā F], s. m. — Qui reste debout. Fayeuz ~, m’n ofant, restez debout, mon enfant F.

Tatan, voir Tantante.

Tatayi [tätäyi M, N, tayīt F], s. m. — Jeu de cache-cache.

Tātche, voir Tāte.

Tāte [tǟt M, N, tāt I, P, V, tārt F, tāt-tǟk-tǟts̆ S], s. f. — 1o Tarte ; galette. Dans le pays messin, il n’existe pas de fête, soit publique, soit privée, sans une grande consommation de gâteaux. Déjà au moyen-âge, on y aimait cette friandise. Voir La Guerre de Metz, Str. 196, où il est même question d’un sainct Tortuel :

Chose qui faice a recorder
Ne fuit faite parmei Noel ;
Tuit ont laissiei le bahorder
Pour acheter aucun joel.
Quand la fumiere ist du tuel
Très bien se scevent acorder
Comment auront sainct Tortuel.

Rien qui soit digne d’être rapporté
Ne fut fait la semaine de Noël ;
Tous ont laissé les exploits de guerre
Pour se livrer aux réjouissances ;
Quand la fumée sort de la cheminée,
Ils savent très bien se mettre d’accord
Pour célébrer saint Tourteau.

~ au m’jin, voir ce mot. ~ au seuke, t. au sucre. Elle se prépare de la manière suivante. On fait une pâte de gâteau ; avant qu’elle ne soit levée, on y met du beurre et on la travaille ; le tout est étendue en forme de galette ; on délaye des jaunes d’œufs dans une tasse ; avec une plume de poule qu’on y trempe, on badigeonne bien le dessus de la tarte ; on jette ensuite quelques petits dés de beurre et on saupoudre la tarte abondamment de sucre en poudre. Se cuit au four. Chache ~, t. sèche, espèce d’échaudé particulier au pays messin. Les minjous d’ ~ de Molîns, les mangeurs de tarte de Moulins (-lès-Metz). De nos jours encore, ce village a la réputation de faire de bonne brioche. — Ç’at d’ lè ~ de Bādrecot, y an-n-è āstant d’ssus que d’zos, c’est de la t. de Baudrecourt, il y en a autant dessus que dessous. Se dit d’une tarte sur laquelle il y a peu de chose S. 2o Tartine en général. Eune ~ de bianc fromḗje, une t. de fromage blanc.

Tāt [tāt P, F], loc. adv. — Bien sûr, assurément. Tè n’ voūreūs m’, ~, tu ne voudrais certainement pas.

Tatēⁱ.. M, N, S, tǫtēⁱ I, P], s. m. — Ustensile de cuisine ; petite tasse ; petite cruche ; gobelet un terre cuite. Au pluriel : vaisselle.

Tātèlerosse, voir Tateleūse.

Tāteleūse [tǟtlœ̄s S, tātęlrǫs V], s. f. — Celle qui fait la pâte.

Tāte-è-l’oūle [tǟt ę l ūl M], s. m. — Tarte à l’huile (personne lente, insouciante). I n’at m’ eune ~, il n’est pas le premier venu.

Tāte-poye [tǟt pǫy.. M, I, P, N], s. m. — Tâte-poule (jocrisse qui s’occupe d’ouvrages réservés aux femmes).

Tātegneu [tǟtñœ̨ M, N], v. tr. — Toucher qqch.

Tātelats [tǟtla M, N, tātlǫ I, P], s. m. pl. — Petits morceaux carrés découpés dans de la pâte faite avec de la farine, de l’eau et du sel et amincie au moyen du rouleau. On les fait cuire à l’eau et on les mange assaisonnés à la vinaigrette. Voir Toūtat.

Tātelè, voir Tātieu.

Tātelots, voir Tātelats.

Tatiau [tǟtyō.. M, I, P], s. m. — Pauvre diable.

Tatibieune [tätibyœ̨n.. M, I, P], interj. — Pardi !

Tatīe [tätīy M, N], s. m. — Babil.

Tātieu [tǟtyœ̨.. M, I, P, N, tātę.. S, tātlę V], v. intr. — 1o Tâter ; essayer ; hésiter. 2o Rendre poli.

Tātieu [tǟtyœ̨.. M, I, P, N, tāklę-tǟtę.. S, tātlę V], v. tr. — Faire une tarte, une tartine.

Tatouye [tätuy.. gén.], s. f. — 1o Femme bavarde, ou qui n’a pas d’ordre dans son ménage. 2o Bavardage, babil. 3o Mauvaise langue. ’L an-n-è eune ~, elle en a une langue !

Tatouyeu [tätuyœ̨.. gén. (tǫrtuye V)], v. intr. — 1o Bavarder. 2o Gâcher de la besogne. 3o Remuer de l’eau avec ses mains. 4o Chatouiller.

Tau [tō M, I, P, N], s. m. — 1o Étal ; étalage, éventaire d’un marchand forain, dans les fêtes de campagne, où se vendent des sucreries, où l’on tire aux couteaux, etc. Voir Tauyate. Éte sus l’ ~, être sur l’étal (être sur pied). Lèyeu l’ ~, laisser qqch. (sur la table, etc.) sans l’ôter. Mate au ~, mettre à l’é. (exposer). 2o Maison. Je d’mare au ~, je demeure ; je reste à la maison.

Taudion [tōdyõ M, I, P, F, N, S], s. m. — 1o Maison mal entretenue, sale ; taudis. 2o Femme mal arrangée, malpropre.

Taulanje [tōlãs̆ M, I], n. pr. — Talange, vill. de l’arr. de Metz.

Tauper [tōpēⁱ M], v. tr. — 1o Fermer. I taupeūt nate euhh, il fermait violemment notre porte. 2o Se fermer violemment. Lés vankions taupînt, les volets claquaient. Voir Tāpè.

Taupoyeu [tōpǫyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Patauger dans l’eau, la boue.

Taupoyou [tōpǫyu.. M, I, P], s. m. — Qui patauge dans l’eau, la boue.

’Taupus [tōpü M, I], adv. — Tout au plus.

Tauré [tǫrēⁱ.. gén.], s. m. — Taureau. Voir Wèré.

Taurelèsse [tōrlęs V], s. f. — Vache qui beugle comme un taureau.

’Taussebeun’ [tōsbœ̨n M], adv. — Tout aussi bien ; pourtant.

’Taussetoūt [tōstū M], adj. — Tout aussitôt.

Tauti [tōti M, I, P], s. m. — Benêt, niais.

Tautieu [tōtyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. et intr. — Tâtonner ; essayer ; toucher ; manier.

Tauyate [tōyat M, N, tōyǫt I, P, F, tāyat..S, tāyǫt V], s. f. — 1o Petite table. 2o Tréteau de foire. Voir Tau.

Tauyāye [tōyǟy.. M, I, P, F, N, tāyēy-tāyī(y).. S, V], s. f. — Tablée (ensemble de convives).

Tauye [tōy M, I, P, F, N, tāy-tāᵒy S, tāy V], s. f. — Table. Haut ~, haute t. (repas à l’occasion d’un mariage). ~ Du, t. de Dieu (reposoir) Pontoy.

Tauyemant [tōymã Ars], s. m. — 1o Tablette de cheminée. 2o Banc devant le maison. Voir Meurot.

Tauyote, voir Tauyate.

Tauyu [tōyü M, I, P, N], s. m. — Petite table étroite qui sert à battre le linge.

Tavelè [tavlę.. S], adj. — Marqué par des taches de rousseur. Voir Tèvelé.

Tavion [tavyõ I, P], s. m. — Essaim.

Tawnè [tawnęⁱ.. S], v. intr. — Éternuer. Voir Trènawer.

Tawon [tawõ-tǫwõ M, N, tǫwõ I, P, F, tawõ S, tǫvõ V], s. m. — Taon.

Tayant [tayã F], s. m. — Tranchant du couteau. Voir Tèyant.

Tayate [tayat M, N, S, tǫyǫt I, P, F, V], s. f. — Petite taie d’oreiller.

Tāyate, Tāye, Tāyḗye, voir Tauyate, Tauyāye, Tauye.

Taye [tay M, N, tǫy I, P, F, tāy S, tōy V], s. f. — Taie d’oreiller. Groūsse ~, grosse taie (grosse femme).

Tayi [tayi F], v. tr. — Tailler. Voir Tèyeu.

Tayīte [tayīt F], s. m. — Jeu de cache-cache. Voir Tatayi.

Tāyote, voir Tauyate.

Tayow [tayǫw F], s. m. — Tailleur. Voir Tèyou.

Tchambe [ts̆ãp S], s. f. — Chambre. Voir Chambe.

Tchārate [ts̆ǟrat S], s. f. — Carotte. Voir Cārate.

Tchartè [ts̆artęⁱ S], s. f. — Clarté. Voir Kièrté.

Tchat [ts̆a S, ts̆ǫ V], s. m. — Tilleul. Voir Teuyat.

Tchāve [ts̆ǟf S], s. f. — Cave. Voir Cāve.

Tchawè [ts̆awę.. S], v. tr. — Clouer. Voir Kiawer.

Tchawīre [ts̆awīr S], s. f. — Cloutière. Voir Kiawīre.

Tchawti [ts̆awti S], s. m. — Cloutier. Voir Kiawti.

Tchayate, Tchāye [ts̆ayat S, ts̆ay V], s. f. — Claie. Voir Kié.

Tché [ts̆ē.. S], s. m. — Clef. Voir Kié.

Tché [ts̆ē.. S], adj. — Clair. Voir Kié.

Tchèbus [ts̆ębü S], s. m. — Cabus (chou). Voir Kèbus.

Tchède [ts̆ęt S], adj. — Tiède. Voir Kiède.

Tchèlācé [ts̆ęlǟsēⁱ.. S], s. m. — Lait caillé. Voir Kièlācé.

Tchèmus [ts̆ęmü S], adj. — Camus. Voir Kèmus.

Tchènārd [ts̆ęnǟr S], s. m. — Canard. Voir Kènārd.

Tchḗne [ts̆ēn S], s. f. — Cane. Voir Kinne.

Tchḗre [ts̆ēr S], s. f. — Terre. Voir Tḗre.

Tchèrpri [ts̆ęrpri S], n. pr. — Kerprich. Voir Kièrpi.

Tchète [ts̆ęt S], s. f. — Quête. Voir Quète.

Tchèter [ts̆ętēⁱ.. S], v. tr. — Quêter. Voir Quèter.

Tchètou [ts̆ętu S], s. m. — Quêteur. Voir Quètou.

Tcheū [ts̆œ̄.. S], s. m. — Cuir. Voir Cūr.

Tcheūe [ts̆œ̄ S], s. f. — Queue. Voir Queūe.

Tcheuchate [ts̆œ̨s̆at S], s. f. — Clochette. Voir Kiachate.

Tcheucheu [ts̆œ̨s̆œ̨.. S], s. m. — Clocher. Voir Kiachi.

Tcheuche [ts̆œ̨s̆ S], s. f. — Cloche. Voir Kiache.

Tcheuhène [ts̆œ̨γęn S], s. f. — Cuisine. Voir Cuheune.

Tcheuhenè [ts̆œ̨γnę S], v. intr. — Cuisiner. Voir Cuhener.

Tcheuheneūre [ts̆œ̨γnœ̄r.. S], s. f. — Cuisinière. Voir Cuhenīre.

Tcheuheni [ts̆œ̨γni.. S], s. m. — Cuisinier. Voir Cuheni.

Tcheuhhe [ts̆œ̨χ S], s. f. — Cuisse. Voir Keuhhe.

Tcheuhīne [ts̆œ̨γīn S], s. f. — Cuisine. Voir Cuheune.

Tcheūme [ts̆œ̄m S], s. f. — Écume. Voir Keume.

Tcheumè [ts̆œ̨mę.. S], v. intr. — Écumer. Voir Keumer.

Tcheumerasse [ts̆œ̨mras S], s. f. — Écumoire. Voir Keumerasse.

Tcheupate [ts̆œ̨pat.. S], s. f. — Crachat. Voir Kieupate.

Tcheupè [ts̆œ̨pę.. S], v. tr. — Cracher. Voir Kieuper.

Tcheurāye [ts̆œ̨rǟy S], s. f. — Cuillerée. Voir Keuriāye.

Tcheurious [ts̆œ̨ryu S], adj. — Curieux. Voir Keurious.

Tcheūre [ts̆œ̄r S], v. tr. — Cuire. Voir Cūre.

Tcheurè [ts̆œ̨ręⁱ S], s. m. — Curé. Voir Keuré.

Tcheuryi [ts̆œ̨ryi S], v. tr. — Curer. Voir Keurieu.

Tcheūte [ts̆œ̄t S], s. f. — Fournée de pain. Voir Cusse.

Tcheuvelḗye [ts̆œ̨vlēy S], s. f. — Cuveau plein de linge. Voir Keuvelāye.

Tcheuveuye [ts̆œ̨vœ̨y S], s. f. — Litière.

Tcheuvyi [ts̆œ̨vyi S], v. intr. — Donner de la litière aux bêtes. Voir Keuvieu.

Tchèvate [ts̆ęvat S], s. f. — Clavette. Voir Kièvate.

Tchi [ts̆i S], s. m. — C…. Voir Cul.

Tchi [ts̆i S], s. f. — Cuiller. Voir Keuyḗr.

Tchicot [ts̆ikǫ], n. pr. — Chicourt, vill. de l’arr. de Château-Salins. Voir Chicot.

Tchīr [ts̆īr S], v. tr. — Cueillir. Voir Keuyeu.

Tchīri [ts̆irī(y) S], s. f. — Cuillerée. Voir Keuyerḕye.

Tchitchambōle [ts̆its̆ãbōl-ts̆üts̆ãbōl S], s. f. — Culbute. Voir Cucamboūle.

Tchō [ts̆ō S], s. m. — Clou. Voir Kiāw.

Tchokè [ts̆ǫkę S], v. intr. — Avoir le hoquet. Voir Kieuker.

Tchōre [ts̆ōr S], v. tr. — Clore. Voir Kioūre.

Tchot, voir Tchat.

Tchu [ts̆ü S], s. m. — C…. Voir Cul.

Tchubōlè [ts̆übōlę S], v. tr. — Culbuter. Voir Cuboūler.

Tchūré, voir Tcheuré.

Tchutchambōle, voir Tchitchambōle.

Tchūve [ts̆ǖf S], s. f. — Cuve. Voir Cūve.

Te [t(ȩ) M, I, P, N, S, t(ę) F, te V], pron. pers. — Te.

Tè [ gén.], pron. pers. — Ta. Tè fome, ta femme. On dit t’n devant une voyelle. T’n awḕye, ton aiguille.

Tè [tę I, P, F], pron. pers. — Toi. Voir Teu.

Tè-Tè [tę M, I, P, N], interj. — 1o Cri pour appeler les bêtes. 2o Chien (enfantin).

Tè [tę M, I, P, S], s. m. — Courtilière.

Té [te V], pron. pers. — Tu. Voir Te, Teu.

Tèbèrîn [tębęrĩ M, I], s. m. — Bruit, vacarme.

Tèbètiḗre [tębętyēr M, I, P, N], s. f. — Tabatière.

Tèbètiou [tębętyu M, I], s. m. — Qui sent le tabac ; priseur.

Tèche [tęs̆ gén.], s. f. — 1o Charpente ; poutre de support. T’as foūrt come eune ~, trouwand come i chîn, tu es fort comme une poutre, paresseux comme un chien. 2o Poteau auquel on attache les bêtes.

Tèche [tęs̆ gén.], s. f. — 1o Tache. Ç’at eune ~ por vos, l’ diāle n’ lè roūtreūt m’, c'est une t. pour vous, le diable ne l'ôterait pas. 2o Tache formée dans les champs, là où les céréales sont trop épaisses.

Tèchieu [tęs̆yœ̨.. gén. (tas̆i F)], v. tr. — Tacher ; salir. ’L ot tèchīe dons lè figīre, ’l èré ène piote bācḗle, elle est tachée dans la figure, elle aura une petite fille. Se dit d’une femme enceinte qui a des taches à la figure V.

Tèchon [tęs̆õ P], s. m. — Blaireau. Voir Tahhon.

Tèchon [tęs̆õ V], adj. — Court et fort. Vol i p’tét que dāt ḗte solīde, ’l ot ~, voilà un petit gaillard qui doit être solide, il est court et fort.

Tèchote, voir Teuhhate.

Tèdèche [tędęs̆-tęrdęs̆-tǫrtęf M, I, P], interj. — Espèce de juron dont on se sert pour exprimer l’étonnement, la surprise.

Tègne [tęñ M, I, P], s. f. — Teigne.

Tègnon [tęñõ], n. pr. — Antoine (terme familier).

Tḗgnou [tēñu V], s. m. — Éteignoir. Voir Tinde-cièrje.

Tèhhe [tęχ S], s. f. — Support d’une poutre. Voir Teuhhe.

Tèhhi [tęχi S], v. tr. — Tisser. Voir Teuhhi.

Tèhhnāye [tęχnǟy N], s. f. — Volée de coups.

Tèhhon [tęχõ P], s. m. — Blaireau. Voir Tahhon.

Tèhhote [tęχǫt I, P], s. f. — Sorte de tarte. Voir Teuhhate.

Tèhhton [tęχtõ Famille ridicule, iii, 15, 18], s. m. — Tesson, pièce de monnaie, fondue pour la première fois sous Louis XII, en 1513, abolie sous Henri III, en 1575. Son nom était encore connu à Metz au commencement du 18e siècle.

Tèke [tęk M, I, P, N], s. m. — Chic ; adresse. Awer l’ ~, avoir le chic (être adroit).

Tèklè [tęklę V], adj. — Tacheté. Lés fōmes n’ḗmont m’ quand-is v’nont ~, les femmes n’aiment pas quand elles deviennent tachetées.

Tḗl [tēl gén.], adj. — Tel, pareil, semblable. ~ pḗre, ~ feu ; tḗle mḗre, tḗle feuye, t. père, t. fils ; telle mère, telle fille.

Tḗlate [tēlat M, N, S, tēlǫt I, P, F, V], s. f. — Attelle ; éclisse. Voir Tèle.

Tḗlate [tēlat M, N], s. f. — Écuelle de bois où l’on met la pâte pour faire de petites miches. Voir Tèle.

Tèle [tęl M, I, P, N, tęl-tal F, tēl S, V], s. f. — 1o Copeau. Èpoūte dés ~ po ampanre lo fu, apporte des c. pour allumer le feu. An n’ peuyent chèrpanter sans ~, on ne peut charpenter sans c. (on ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs). 2o Attelle (planchette pour maintenir un membre fracturé).

Tèle [tęl gén.], s. f. — Talle. N-y è dés r’hîns èprès chèque ~, il y a des raisins à chaque t.

Tèle [tęl M], s. f. — Écuelle de bois où l’on met la pâte pour faire de petites miches. Voir Tḗlate.

Tèlè [tęlę V], adj. — Se dit d’une vache qui a une étoile blanche sur le front.

Tḗlé [tēle V], s. m. — Tuilier. Voir Tūli.

Tèler [tęlēⁱ.. M, I, P], v. tr. et intr. — Tarir. Se dit d’une source, d’une fontaine qui ne coule plus, et, par analogie, d’une femelle qui ne donne plus de lait. Nate vèche at tèlāye, notre vache est tarie (elle ne donne plus de lait). Nate puhh vā ~, notre puits va tarir.

Tèler [tęlēⁱ.. M, I, P], v. tr. — Mettre une douve à un tonneau.

Tḗlerīe [tēlrī V], s. f. — Tuilerie. Voir Tūlerḕye.

Tḗlote, voir Tḗlate.

’Tèloūre [tęlūr.. M, I, P, N, S, talǫw F], adj. — Tout à l’heure, à l’instant, dans un moment.

Tèlturèle [tęltüręl N], s. f. — Tourterelle. Voir Teurterèle.

Tèlu [tęlü M, I, P, N], s. m. — Dernier cerceau, placé à chaque bout du tonneau.

Témè [temę V], v. intr. — Verser à côté. Voir Teumer.

Témerè [temrę V], s. m. — Tombereau. Voir Teumeré.

Tènèbrè [tęnębrę S], v. intr. — Agiter la crécelle pour appeler les fidèles à l’office pendant les derniers jours de la semaine sainte. Voir Trètreler.

Tènāye [tęnǟy S], s. f. — Coup. Voir Toūgnāye.

Tèner [tęnēⁱ.. gén. (tanaⁱ F)], v. tr. — Tanner.

Tènerḕye [tęnrę̄y M, I, P, N, tęnrǟy-tęnrī S, tęnrī V], s. f. — Tannerie. N-y è austant d’ pés d’ vés que d’ pés d’ vèches è lè ~, il y a autant de peaux de veaux que de peaux de vaches à la tannerie (il meurt aussi bien des jeunes que des vieux).

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Teneu [t(ȩ)nœ̨ N], s. m. — Tenaille.

Teneūz lo bwin (fāre lo) [tnœ̄ lǫ bwẽ], loc. verbale. — Couper le dernier carré de blé en achevant la faucillage.

Tèniche [tęnis̆-tętḗn M, I, P, N], n. pr. — Étienne.

Tenîn [t(ȩ)nĩ.. M, I, P, N, t(ȩ)ni F, tni S, V, S], v. tr. et intr. — 1o Tenir. ~ sus sés fés, t. sur ses fers (sur ses pieds). Bèyeu dés bèrbis è ~, donner des brebis à tenir (à cheptel). Vaut mieus ~ que cor (chèssi S), il vaut mieux t. que courir (un tiens vaut mieux que deux tu l’auras). Quand-on s’ sant beun’, faut s’y ~, quand on se sent bien, il faut s’y tenir (il faut demeurer où l’on se trouve bien). I pedreūt sés keulates, si èles ne t’nînt m’ ètèchāyes, il perdrait ses culottes, si elles ne tenaient attachées (il est très oublieux, négligent). 2o Tenir bon. Teu n’ tyins m’, teu haches, tu ne tiens pas bon, tu hoches.

Tenon [t(ȩ)nõ V], s. f. — Entaille.

Tènou [tęnu.. M, I, P, N, tanǫw F, tęnœ̄r S], s. m. — Tanneur.

Tèpate [tępat M, N, tępǫt I, P], s. f. — Petite tape.

Tèpḗje [tępēs̆.. gén.], s. m. — Tapage.

Tèper [tępēⁱ.. M, I, P, N, tapaⁱ.. F, tāpę.. S], v. intr. — 1o Frapper. Lés branches li tèpînt dans lè figūre, les branches le frappaient à la figure. An tèpent è l’euhh, on frappe à la porte. 2o Crever. Nate vèche at groūsse, èle vā ~, notre v. est grosse, elle va c. Je ne l’ai entendu que dans ce cas particulier.

Tèpis [tępi gén.], s. m. — 1o Tapis. 2o Papier peint V.

Tèpote, voir Tèpate.

Tèque [tęk M, I, P, N], s. f. — Plaque en fonte appliquée au mur de l’âtre, pour empêcher que le mur ne soit endommagé par le feu. Elle est ordinairement ornée de dessins ou d’armoiries. Fig. 76, 77.

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Tèquinpōl [tękẽpōl S], n. pr. — Tarquimpol, vill. de l’arr. de Château-Salins.

Tèraje [tęras̆ F], s. m. — Tirage. Voir Tīrḗje.

Tèrant [tęrã P], s. m. — Tiroir. Voir Tīrant.

Tèrau [tęrō M, I, P], s. m. — Morceau de terre.

Tèraud [tęrō M, I, P, N], s. m. — Taraud.

Tèrdèche, voir Tèdèche.

Tḗre [tēr M, I, P, F, N, tēr-ts̆ēr S, tēr-tyęr V], s. f. — Terre. Bonne ~, humus ; foūrt ~, forte terre (argile). ’L è tojos pāwe qu’ lè ~ n’ li manquèsse, il a toujours peur que la t. ne lui manque (il est avare). ~ anrèjḕye, t. enragée (difficile à labourer).

Tḗre [tēr M, I, P, N, tęyi F], v. intr. — 1o Tenir debout ; se tenir debout. J’ tés, j’ tèyans, je tiens, nous nous tenons debout. 2o Résister. Lo diāle ne tèreūt m’, le diable ne résisterait pas.

Tḗre [tēr S], s. f. — Couche de foin sur une voiture. Voir Tīre.

Tèrḕⁱ [tęrę̄ⁱ.. P, F], v. tr. — Tirer. Voir Tīrieu.

Tèrḕⁱje [tęrēⁱs̆.. P, F], s. m. — Tirage. Voir Tīrḗje.

Tèrḗre [tęrēr M, I, P, N], s. m. et f. — Tarière.

Tèrier [tęrye, -yœ V], v. tr. — Exciter, narguer.

Tèrîn [tęrĩ.. M, I, P, N], s. m. — Terrain.

Tèrîn [tęrĩ M], s. m. — Tarin.

Tèrlater, Tèrlotè [tęrlatēⁱ.. M, N, tęrlǫtę.. P], v. tr. — Dorloter.

Tèrmeune, Tèrmīne [tęrmœ̨n M, tęrmīn F, S], s. f. — 1o Salaire mensuel ou trimestriel du pâtre. 2o Laps de temps. Ils ont causaⁱ ène ~, ils ont causé longtemps. F.

Tèrnawaⁱ, Tèrnawer, Tèrni, Tèrniyi, Tèrnouwè, Tèrnouyi, Tèrnower, Tèrnuyi, Tèrn(i)r [tęrnawēⁱ-tęrnǫwēⁱ M, tęrnawaⁱ-tęrni F, tęrniyi-tęrnuwę-tęrnuyi-tęrnüyi-tęrnīr S], v. intr. — Éternuer. Voir Trènawer.

Tèrow [tęrǫw P], s. m. — Tireur. Voir Tīrou.

Tèrtèfe [tęrtęf M, I, P], interj. — Espèce de jurement. Voir Tèdèche.

Tèrtèle [tęrtęl S], s. f. — Crécelle. Voir Trètrèle.

Tèrtèlè [tęrtęlę.. S], v. intr. — Faire marcher la crécelle. Voir Trètreler.

Tés [ gén.], pron. poss. — Tes.

Téssād [tesā V], s. m. — Celui qui tousse. Voir Teussād.

Tésse [tes V], s. f. — Toux. Voir Teusse.

Téssi, Téssier [tesi-tesye V], v. intr. — Tousser. Voir Teussieu.

Tḗtārd [tētǟr M, tētyēr S], s. m. — Chapiteau de l’alambic. ’L è tḗlmant hhaufieu l’ ~ qu’ l’è fāt sauter, il a tellement chauffé le c. qu’il l’a fait sauter.

Tḗtate [tētat M, N], s. f. — Petite tête.

Tète [tęt F], s. f. — Tétin. Voir Titat.

Tète [tęt S], s. f. — Courtilière. Voir Teute.

Tḗte [tēt gén.], s. f. — Tête. Bianche ~, t. blanche (fille, femme). ~ de mèjōr, t. de major (grosse tête). ~ d’oūhion, tête d’oiseau (espèce de scabieuse). Ç’at dous ~ dans i mimme bonat, c’est deux t. dans un même bonnet (tous les deux ont la même opinion). ~ de fou ne bianchit m’, t. de fou ne blanchit pas. Ç’ qu’on n’è m’ dans lè ~, i faut l’ awer dans lés jambes, ce qu’on n’a pas dans la tête, il faut l’avoir dans les jambes (quand on oublie qqch., il faut souvent rebrousser chemin pour aller le chercher). Èprès lè fḗte, an s’ grètent lè ~, après la fête, on se gratte la tête.

Tètḗne [tętēn], n. pr. — Étienne. Voir Tèniche.

Teteugne [tȩtœ̨ñ M, I], s. f. — Gifle.

Tḗtiḗre, voir Tḗtārd.

Teu [tœ̨ M, N, S, tę I, P, ti F, V], pron. pers. — Toi.

Teu [t(œ̨) M, N, S, t(ę)-t(œ̨) I, P, t(ę) F, t(e) V], pron. pers. — Tu. T’ cheus, tu tombes.

Teuchate, voir Teuhhate.

Teuche, voir Teuhhe.

Teuché, voir Teuhhé.

Teuchenāye, Teuchener, voir Teuhhenāye, Teuhhener.

Teucherand, Teucherḕye, Teuchi, voir Teuhherand, Teuhherḕye, Teuhhi.

Teufgnād [tœ̨fñä.. M, I, P, N], adj. — Délicat, difficile ; pleurnicheur ; vétilleur.

Teufgneu [tœ̨fñœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Pleurnicher.

Teufnād [tœ̨fnǟ M], s. m. — Qui va mâchurer les portes, le 13 janvier (ancien usage).

Teuhḗje [tœ̨γēs̆.. M], s. m. — Action de tisonner le feu.

Teuhenat [tœ̨γna.. N], s. m. — Tison.

Teuhener [tœ̨γnēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Attiser le feu. 2o Battre.

Teuher [tœ̨γēⁱ.. M], v. tr. — Attiser le feu.

Teuhhate [tœ̨χat.. M, N, tęχǫt I, P], s. f. — Tarte au m’jin, mais plus soignée. Elle a une forme le plus souvent pentagonale et se mange aux repas de fêtes, de première communion et de noces.

Teuhhe [tœ̨χ.. M, tęχ S], s. f. — Support d’une poutre.

Teuhhé [tœ̨χēⁱ.. M, I, P, F, N, taχę.. S, tǫχę V], s. m. — Monceau de gerbes engrangées.

Teuhhenāye [tœ̨χnǟy.. M, I, P, N], s. f. — Volée de coups, de soufflets.

Teuhhener [tœ̨χnēⁱ.. M, I, P], v. intr. — Gémir.

Teuhherand [tœ̨χrã.. M, I, P, F, N, taχrã S, tǫχrã V], s. m. — Tisserand.

Teuhherḕye [tœ̨χrę̄y.. M, I, P, N], s. f. — Tisseranderie.

Teuhhi [tœ̨χi.. M, N, tęχi I, P, S], v. tr. — Tisser. On entend aussi parfois Teuhhieu.

Teuhon [tœ̨γõ.. M, I, P, N, S, tœ̨jõ-tüjõ F], s. m. — Tison ; bûche ronde. Lo ~ de d’vant l’euhh, le t. de devant la porte (le bloc de bois qui, devant les maisons, sert de banc). Voir Bianc. I ~ qu’ roūye n’èquète jèmās pwint d’ mosse, un t. qui roule n’amasse jamais de mousse.

Teujḗje, Teujenat, Teujener, Teujer, Teujon, voir Teuhḗje, Teuhener, Teuher, Teuhon.

Teukgnè [tœ̨kñę Pontoy], v. intr. — Tourner autour d’une personne dans l’espoir qu’elle offrira spontanément ce qu’on n’ose lui demander.

Teukon [tœ̨kõ M, N], s. m. — Bûche ronde, rondin.

Teūlate [tœ̄lat M, N, tœ̄lǫt I, P, tōlat S, tālǫt V], s. f. — Crépine, membrane graisseuse et transparente qui enveloppe les organes du porc.

Teūle [tœ̄l M, I, P, N, tōl S, tāl V], s. f. — Toile. ~ de lîk, de tope, t. de lin, d’étoupe. Ç’ n’at m’ por li qu’ j’ lo fās, ç’at po awer sè ~, ce n’est pas pour lui que je le fais, c’est pour avoir sa t. (sa pratique).

Teūle [tœ̄l S], s. f. — Tuile. Voir Tūle.

Teūlé [tœ̄lē.. S], s. m. — Tuilier. Voir Tūli.

Teuleneu [tœ̨lnœ Ommeray], s. m. — Tonnelier. Voir Toneli.

Teūlerḗye [tœ̄lrēy S], s. f. — Tuilerie. Voir Tūlerḕye.

Teūlon [tœ̄lõ S], s. m. — Débris de tuile cassée. Voir Tūlon.

Teūlote, voir Teūlate.

Teumant [tœ̨mã M, I, P], adj. — Que l’on peut facilement renverser, instable.

Teumemant [tœ̨mmã M, I, P, N], s. m. — Action de verser un liquide.

Teumer [tœ̨mēⁱ.. M, I, P, N, S, temę-timę V], v. tr. — 1o Verser ; répandre un liquide par inattention. Quand’ lo vîn at teumé, faut l’ bwḗre, quand le vin est versé (tiré), il faut le boire. 2o v. intr. Déborder.

Teumeré [tœ̨mrēⁱ.. M, I, P, N, S, temrę V], s. m. — 1o Tombereau. 2o Homme gros, bouffi. 3o Gros morceau.

Teumon [tœ̨mõ M, I, P, N, trimõ S, V], s. m. — Timon.

Teunè [tœ̨nę S], v. tr. — Donner de la litière aux bêtes. Voir Keuvieu.

Teupenāye [tœ̨pnǟy.. M, I, P, N], s. f. — Potée ; plat de légumes.

Teupenîn [tœ̨pnĩ.. M, I, P, N], s. m. — Marchand de faïence.

Teupîn [t(œ̨)pĩ.. M, I, P, N], s. m. — Pot ; marmite à couvercle ; vase de terre. ~ d’ mohhat, p. à moineau ; sein de femme ; bosse dans le dos. I n’è ryin è mate au ~, il n’a rien à mettre au p. (il est pauvre). Qu’ lés cîns qu’ font lés ~ lés poūtent au mèrcheu, que ceux qui font les p. les portent au marché (qui casse les verres les paye). Dans lés vieus ~, lè bone sope, dans les vieux p., la bonne soupe (les vieux ne sont pas à dédaigner). Chèkîn sḗt c’ que boye dans s’ ~ èt sant wèyou qu’ cè l’ grète, chacun sait ce qui bout dans son p. et sent où ça le gratte. ~ fandu deure longtams, p. fendu dure longtemps. Lés peuts ~ font dés bèles cayes, les vilains p. font de beaux morceaux (les parents laids ont souvent de beaux enfants).

Teurnawer [tœ̨rnawēⁱ M], v. intr. — Tournoyer. Se dit du lièvre qui tourne sur lui-même quand il est atteint par une décharge de plombs.

Teurterèle [tœ̨rtȩręl M, I, turturęl P, turtęręl-türtüręl F, tartüręl-tęltüręl N, tǫrtǫręl-turturēl S, tǫrtǫrēl-turturēl V], s. f. — Tourterelle. Qu’at ç’ que dous ~ fonnent quand-eules sont sus i tit ? — Eune pāre, qu’est-ce que deux t. font quand elles sont sur un toit ? — Une paire (devinette).

Teuser [tœ̨zēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Ébrancher.

Teussād [tœ̨sǟ.. gén. (tesā V)], s. m. — Personne qui tousse beaucoup.

Teussāde, voir Teusserḕye.

Teussat [tœ̨sa M], s. m. — Tousserie.

Teusse [tœ̨s gén. (tes V)], s. f. — Toux. Chache ~, t. sèche. ’L è n’ mauvāhhe ~, il a toujours une mauvaise t. T’ és lè ~ meurs-loup, t’ l’èrés j’qu’è lè moūt, tu as la toux meurs-loup (?), tu l’auras jusqu’à la mort. Se dit, en plaisantant, à qqn. qui a une gros rhume (un os qui est resté dans la gorge du loup le fait tousser ?).

Teussḗje [tœ̨sēs̆.. M, I, P], s. m. — Action de tousser souvent.

Teusserḕye [tœ̨srę̄y M, I, P, N, tœ̨sǟt.. S, tœ̨srēy S, tǫχēy-tǫχrī V], s. f. — Action de tousser souvent et fortement.

Teussieu [tœ̨syœ̨.. M, I, P, N, tœ̨si-tusi F, tœ̨si-tǫχi S, tesi-tesye-tǫχye V], v. intr. — 1o Tousser. 2o Se plaindre, gémir S, V.

Teūt [tœ̨ⁱ N], s. m. — Toit. Voir Tit.

Teute [tœ̨t M, tęt S], s. f. — Courtilière.

Teuvḗje [tœ̨vēs̆.. M, I, P, tivēs̆ S], s. m. — Pansement d’une plaie ; souvent : massage.

Teuvemant [tœ̨vmã M, I, P, N], s. m. — Action de panser une plaie.

Teuver [tœ̨vēⁱ.. M, I, P, N, tīvę S, V], v. tr. — Panser une plaie. Voir Tūver.

Teuyat, Teuyot [tœ̨ya M, tœ̨yǫ I, P, tiyœ̨ F, ts̆a-tya S, kyǫ-tyǫ V], s. m. — Tilleul.

Teuyeu [tœ̨yœ̨ N], v. tr. — Détacher le filament du chanvre avec la main.

Teuyon-de-chinne [tœ̨yõ t s̆ẽn N], s. m. — Tige de chanvre dépouillée de ses filaments.

Tevelat [tȩvla M, N, S, tęvlǫ I, P, tevlǫ V], adj. — 1o Un peu tiède (se dit d’un mets que l’on a chauffé légèrement). 2o Lourd (en parlant du temps).

Tèvelé [tęvlēⁱ.. M, I, P, N, tavlaⁱ F, tavlę-tęvlę S], adj. — 1o Taché ; endommagé. Se dit surtout des fruits. 2o Marqué de taches de rousseur.

Tèvelot, voir Tevelat.

Tèvelot [tęvlǫ I, P], s. m. — Graillon.

Tèvîn [tęvĩ M], s. m. — Cousin, moustique dont les piqûres sont désagréables. Quad eune mohhe lo pique, i creūt qu’ ç’at i ~, quand une mouche le pique, il croit que c’est un cousin (quand il lui manque la moindre des choses, il croit que c’est très grave.

Tèvinne [tęvẽn I], s. f. — Taverne, auberge.

Tèyāde [tęyǟt.. gén.], s. f. — Taillade ; entaille ; coupure ; balafre.

Tèyant [tęyã gén. (tayã F)], s. m. — Tranchant de couteau, de faux, etc.

Tèye [tęy M, I, P, tay F], s. f. — Taille, action de tailler. Bèyeu lè premīre ~, donner la première t. (tailler les raisins pour la première fois). I n’è m’ co a la taye aus fraⁱses, il n’est pas encore à la t. aux fraises (il n’atteindra pas son but de si tôt).

Tèye [tęy M, I, P, N], s. f. — Taille (contribution personnelle). J’èvans pèyeu nas ~ èt nas crawāyes, nous avons payé nos t. et nos corvées (nous avons payé tous nos impôts).

Tèye [tęy gén.], s. f. — Taille (stature d’un corps). Qu’ at māte at māte, ç’ n’at m’ lè ~ qu’ fāt yāque, qui est maître est maître, ce n’est pas la t. qui fait qqch.

Tèyemant [tęymã S], s. m. — Endroit de la faux que l’on vient de battre.

Tèyeu [tęyœ̨.. gén. (tayi F)], v. tr. — Tailler.

Tèye toūt, tèye tād,
Ryin n’ vaut lè tèye de mā.

Taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de mars. ~ lè vègne, t. la vigne, pour arrêter la sève.

Tèyeūr, voir Tèyou.

Tèyi [tęyi F], v. intr. — Être debout. Voir Tḗre.

Tèyon [tęyõ M, I, P, N, tǫyõ V], s. m. — Tige du chanvre, dépouillée de ses filaments. On dit ordinairement : ~ d’ chinne (chanvre).

Tèyou [tęyu.. M, I, P, N, tayǫw F, tęyœ̄r S], s. m. — Tailleur. Ne se dit que du tailleur de pierres.

Tèyus [tęyü M], s. m. — Jeune taillis.

Ti [ti F, V], pron. pers. — Toi. Tot por ~, tout par t. (toi seul). Voir Teu.

Tia [tya I, P], s. m. — Porc (familier). Voir Tiau.

Tiachate [tyas̆at N], s. f. — Clochette. Voir Kiachate.

Tiache [tyas̆ N], s. f. — Cloche. Voir Kiache.

Tiāche, voir Tiāhhe.

Tiachi [tyas̆i S], s. m. — Clocher. Voir Kiachi.

Tiafeu [tyafœ̨ N], v. intr. — Claquer de la langue, comme font certains animaux quand ils mangent. Voir Kiafer.

Tiāhhe [tyǟχ.. S], adj. — Se dit de tonneaux et d’ustensiles en bois dont les douves sont disjointes par la sécheresse.

Tiakè [tyakę S], v. intr. — Patauger.

Tiakeu [tyakœ̨.. N, S], v. intr. — Claquer des dents, de la langue.

Tiampîn [tyãpĩ N], s. m. — Clampin. Voir Kiampîn.

Tianchate [tyãs̆at N], s. f. — Petit loquet. Voir Kianchate.

Tianche [tyãs̆ N, S], s. f. — Clenche. Voir Kianche.

Tiancheu [tyãs̆œ̨.. N, S], v. tr. — Fermer avec le loquet. Voir Kiancheu.

Tiankous [tyãku N], adj. — Négligent.

Tiapāye [tyapǟy N], s. f. — Soufflet, gifle. Voir Kiapāye.

Tiārate [tyǟrat S], s. f. — Carotte. Voir Cārate.

Tiapeu [tyäpœ̨ N], v. tr. — Frapper. Voir Kiaper.

Tiat [tya N], s. m. — Nœud coulant. Voir Kiat.

Tiat [tya S], s. m. — Tilleul. Voir Teuyat.

Tiatiat [tyatya N], s. m. — Espèce de grive.

Tiau, Tiau [tyō, tyō F], interj. — Appel lancé à haute voix, par lequel les marchands de porcelets ambulants annonçaient leur présence dans le village. Voir Tia.

Tiawè [tyawę.. S], v. tr. — Clouer. Voir Kiawer.

Tiawti [tyawti S], s. m. — Cloutier. Voir Kiawti.

Tibeli [tibli Landroff], s. m. — Pigeon.

Tiè [tyę S], s. f. — Cuiller. Voir Keuyḗr.

Tiè [tyę M, S, tyœ̨ N], s. m. — Cuiller. Tiè d’ pāyon, grande cuiller en bois à long manche, qui sert à délayer les aliments pendant la cuisson S. Voir Keuyḗr.

Tié [tyēⁱ-tyœ̨ N, tyē S], s. m. — Clef. Voir Kié.

Tié [tyē S], adj. — Clair. Voir Kié.

Tiè-bokèsse [tyę bǫkęs V], s. m. — Fil de fer très fort en forme d’ S. On le passe par un trou pratiqué dans la porte ; il sert à tirer ou à pousser le verrou.

Tiède [tyęt N], adj. — Tiède. Voir Kiède.

Tièdi [tyędi N], v. tr. et intr. — Tiédir. Voir Kièdi.

Tièlācè [tyęlǟsēⁱ.. N, S], s. m. — Lait caillé. Voir Kièlācé.

Tièn’ [tyęn P, F, V], pron. poss. — Tien. Ç’ot dè ~, c’est à toi V.

Tiènārd [tyęnǟr S], s. m. — Canard. Voir Kènārd.

Tiènot, voir Tieunat.

Tièpāye [tyępǟy N, S], s. f. — Accouplement. Voir Kièpāye.

Tiépè [tyepę V], v. tr. — Cracher. Voir Kieuper.

Tière [tyęr V], s. f. — Terre. Voir Tḗre.

Tièrjate [tyęrjat S], s. f. — Targette.

Tièrpi [tyęrpi S], n. pr. — Kerprich. Voir Kièrpi.

Tièrté [tyęrtēⁱ N, tyęrtęⁱ S], s. f. — Clarté. Voir Kièrté.

Tièrtous [tyęrtu N], adj. — Clair. Voir Kièrtous.

Tiès [tyę V], impératif de Tenîn. — Tiens, prends.

Tiète [tyęt S], s. f. — Quête. Voir Quète.

Tiètè [tyętę S], v. tr. — Quêter. Voir Quèter.

Tiètou [tyętu S], s. m. — Quêteur. Voir Quètou.

Tieu [tyœ̨ N], s. m. — Cuiller. Voir Keuyḗr.

Tieu [tyœ̨ N], v. tr. — Cueillir. Voir Keuyeu.

Tieū [tyœ̄ S], s. m. — Cuir. Voir Cūr.

Tieuchate [tyœ̨s̆at S], s. f. — Clochette. Voir Kiachate.

Tieuche [tyœ̨s̆ N, S], s. f. — Cloche. Voir Kiache.

Tieuche [tyœ̨s̆ S], s. f. — Cuisse. Voir Keuhhe.

Tieuchi [tyœ̨s̆i N, tyœ̨s̆œ.. S], s. m. — Clocher. Voir Kiachi.

Tieūe [tyœ̄ S], s. f. — Queue. Voir Queūe.

Tieuhène, Tieuhīne [tyœ̨γęn-tyœ̨γīn S], s. f. — Cuisine. Voir Cuheune.

Tieuhenè [tyœ̨γnę.. S], v. intr. — Cuisiner. Voir Cuhener.

Tieuheneūre [tyœ̨γnœ̄r S], s. f. — Cuisiner. Voir Cuhenīre.

Tieuheni [tyœγni S], s. m. — Cuisinier. Voir Cuheni.

Tieuhhe [tyœχ S], s. f. — Cuisse. Voir Keuhhe.

Tieuhūre [tyœ̨γǖr S], s. f. — Dépôt que laisse le beurre fondu. Voir Cuhūre.

Tieule [tyœ̨l N], s. f. — Terrine ; soupière. Voir Cwḗle.

Tieumant [tyœ̨mã N], n. pr. — Clément. Voir Kieumant.

Tieumè [tyœ̨mę S], v. tr. — Écumer. Voir Keumer.

Tieumerasse [tyœ̨mras S], s. f. — Écumoire. Voir Keumerasse.

Tieumessu [tyœ̨msü N, tyœ̨msǖ S], s. m. — Régulateur d’une charrue. Voir Kieumessé.

Tieumonvèle [tyœ̨mõvęl N, S], s. m. — Thimonville, vill. de l’arr. de Metz.

Tieunat [tyœ̨na M, N, tyęnǫ I, P], n. pr. — Étienne. Voir Tèniche.

Tieupant [tyœ̨pã S], s. m. — Longe de fouet. Voir Kieupant.

Tieupate [tyœ̨pat N, S], s. f. — Crachat. Voir Kieupate.

Tieupāye [tyœ̨pǟy N], s. f. — Groupe de chevaux ou de vaches tenus en corde.

Tieupè [tyœ̨pę.. I, N, S], v. tr. — Cracher. Voir Kieuper.

Tieūr [tyœ̄r N, S], s. m. — Cœur. Voir Kieūr.

Tieūrāye [tyœ̨rǟy S], s. f. — Cuillerée. Voir Keuriāye.

Tieūre [tyœ̄r S], v. tr. — Cuire. Voir Cūre.

Tieurious [tyœ̨ryu S], adj. — Curieux. Voir Keurious.

Tieuryi [tyœ̨ryi S], v. tr. — Récurer. Voir Keurieu.

Tieussat [tyœ̨sa N], s. m. — Éclaboussure. Voir Kieussat.

Tieute [tyœ̨t N], s. f. — Gousse d’ail. Voir Kieute.

Tieuton [tyœ̨tõ N, S], s. m. — Capitule de bardane. Voir Kieuton.

Tieuvate [tyœ̨vat S], s. f. — Cuvette. Voir Keuvate.

Tieuvé [tyœ̨vē S], s. m. — Cuveau. Voir Keuvé.

Tièvate [tyęvat S], s. f. — Clavette. Voir Kièvate.

Tièvè, Tièvîn [tyęvę V, tyęvĩ N], s. m. — Claveau (maladie). Voir Kièvé.

Tigne [tiñ F], s. f. — Teigne. Voir Teigne.

Tignon [tiñõ M, I, P], s. m. — Tête (terme de mépris).

Timant [timã V], s. m. — Verre qui verse facilement. Voir Teumer.

Timbale [tẽbäl.. M, I, P, N], s. m. — Timbale.

Timbe [tẽp M, I, N], s. m. — Bourdonnement.

Timè [timę V], v. tr. — Verser. Voir Teumer.

Timule [timül M], s. m. — Tumulte.

Tîn, Tin’ [tĩ-tin S], pron. poss. — Tien. Voir Tyin.

Tināre [tinār V], s. m. — Tonnerre. Voir Toneūre.

Tinate [tinat M, N, S, tinǫt I, P, V], s. f. — Tinette ; cuve à lessive ; petit tonneau où l’on conserve la choucroute, le beurre ; boîte à sel, etc.

Tinche [tẽs̆ V], s. f. — Tanche. Voir Tanche.

Tincheu [tẽs̆œ̨.. gén.], v. tr. — Étancher la soif.

Tind-cīhhe, voir Tinde-cièrje.

Tinde [tẽt gén.], v. tr. — Éteindre.

Tinde [tẽt gén.], v. tr. — Teindre.

Tinde-cièrje [tẽt syęrs̆ M, I, N, tẽdrǫt P, tẽ sīχ S, tẽñu V], s. m. — Éteignoir.

Tindou [tẽdu.. M, I, P, F, N, tẽtüru-tẽtiru S, tẽtu], s. m. — Teinturier.

Tindrote, voir Tinde-cièrje.

Tinè [tinę S, V], v. intr. — Tonner. Voir Tuner.

Tineūre, Tinōre [tinœ̄r N, tinōr S], s. m. — Tonnerre. Voir Toneūre.

Tingne, Tinne [tẽn-tẽñ I, P], s. f. — Teigne (maladie des cheveux). Voir Tègne.

Tingnon [tẽñõ M, I], n. pr. — Étienne. Voir Tieunat.

Tingnou, voir Tinde-cièrje.

Tinote, voir Tinate.

Tînt [tĩ M, N, S], s. m. — Raisin dont le jus rouge-vif sert à donner de la couleur au vin.

Tînt [tĩ M], s. m. — Toit. Voir Tit.

Tintin [tẽtẽ M, N], n. pr. — Augustin (familier).

Tintirou, Tintou, Tinturou, voir Tindou.

Tiokè [tyǫkę S], v. intr. — Avoir le hoquet. Voir Kieuker.

Tionché, Tionhhé [tyõs̆ēⁱ-tyõχēⁱ S], s. m. — Couvercle. Voir Cūhhé.

Tiōre [tyōᵘr N, tyōr S], v. tr. — Clore. Voir Kioūre.

Tiōs [tyōᵘ N], s. m. — Clos. Voir Kioūs.

Tiot [tyǫ V], s. m. — Tilleul. Voir Teuyat.

Tiou ! Tiou ! [tyu N, S], interj. — Cri pour appeler les porcs.

Tioūle [tyūl N], s. f. — Cuiller de fondeur.

Tioūre [tyūr N], v. tr. — Clore. Voir Kioūre.

Tioutou [tyutu M, I], s. m. — Homme faible de corps et de caractère.

Tiow [tyǫw N, tyōᵘ S], s. m. — Clou. Voir Kiōw.

Tioweu [tyǫwœ̨.. N, V], v. tr. — Clouer. Voir Kiower.

Tiowīre [tyǫwīr N], s. f. — Cloutière. Voir Kiowire.

Tiowti [tyǫwti N], s. m. — Cloutier. Voir Kiowti.

Tiquer [tikēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Se dit du cheval qui mange le bois du ratelier ou de la crèche.

Tiquer [tikēⁱ.. M, I], v. tr. — Piquer (se dit par ex. d’une épingle).

Tīrant [tīrã gén. (tęrã P)], s. m. — Tiroir.

Tīrants [tīrã V], s. m. pl. — Raies formées par la pluie que l’on voit tomber au loin.

Tīrasse [tīras M], s. f. — Grand filet de chasse.

Tīre [tīr M, I, P, F, N, tēr S], s. f. — Couche de foin ou de gerbes sur une voiture qu’on charge. Mate qwèle ou cinq ~ sus i ché, mettre quatre ou cinq c. sur une voiture. — Mète a ~, mettre le foin séché sur une ligne pour en former des tas F. Dans M, on dit Mate an tīres.

Tīre-fiante [tīr fyãt M, I, P], s. m. — Crochet qui sert à décharger le fumier d’une voiture.

Tīrḗje [tīrēs̆ M, I, N, S, V, tęrēⁱs̆ P, tęras̆-tiras̆ F], s. m. — Tirage.

Tīre-monde [tīr mõt M, I], s. f. — Sage-femme. Les vieux Messins nomment encore aujourd’hui Tīre-gosses les sœurs de la Maternité.

Tīre-sou [tīr su M], s. m. — Avare ; se dit aussi du percepteur.

Tīrieu [tīryœ̨.. gén. (tęrę̄ⁱ.. P, F)], v. tr. — 1o Tirer. 2o v. pron. Se retirer.

Tīrou [tīru.. gén. (tęrǫw P)], s. m. — Tireur.

Tis [ti M, I], adj. — Tous, ne s’emploie que dans quelques expressions : ~ cinq s’an vont veūr, tous les cinq s’en vont voir. ~ dous, tous les deux.

Tisḗne, voir Tisinne.

Tisè, Tisenè [tizę-tiznę V], v. intr. — 1o Mettre de côté un travail, que l’on voulait commencer, pour en faire une autre qu’on n’exécute pas davantage. 2o Hésiter. Lo jouwou d’ cātes é tisè, i n’ sèvōr qué cāte qu’i volōr mote, le joueur de cartes a hésité, il ne savait quelle carte il voulait mettre.

Tisḗye [tizēy V], s. f. — Combustible que l’on met d’une fois sur le feu. Lo fohh s’ré chād quand-vos-èrāz fèt ene pāre dé ~, le four sera chaud quand vous y aurez mis une paire de charges de bois.

Tisinne [tizẽn M, I, tizēñ S, V], s. f. — Tisane.

Tisson [tisõ I], s. m. — Homme faible ; de caractère peu dégourdi ; benêt.

Tit [ti-tĩ M, ti I, P, F, ti-tœ̨ⁱ N, tō-tōᵘ-tǫ S, tā V], s. m. — Toit. ~ dés mohhes, t. des abeilles (rucher) P. ’L è chu è l’èvalāye don ~, il est tombé du toit. Nate ti gote-t-i dans ’n’ bāwe d’āwe, notre t. goutte-t-il dans une mare d’eau ? (jeu de mots). I faut lèhhieu cor lo vant sus lés ~, il faut laisser courir le vent sur les t. (il ne faut pas trop se faire de bile). Qu’at ç’ que ç’at d’ ç’lè qu'at come în champ raboré et qu’ jèmās pwint d’ charūes n’ ont antré d’dans ? — Lo tōt. Qu’est-ce que c’est de cela qui est comme un champ labouré et que jamais point de charrues ne sont entrées dedans ? — Le toit (devinette) S.

Titād, voir Titat.

Titat [tita M, N, tęt F, titǟ.. S, V], s. m. — Tétin ; sein ; mamelle ; pis, trayon.

Titi [titi gén. (tata V)], s. m. — Mamelle de femme (terme enfantin).

Tiu [tyü S], s. m. — C…. Voir Cul.

Tiubōlè [tyübōlę S], v. tr. — Culbuter. Voir Cuboūler.

Tiulote [tyülǫt S], s. f. — Culotte. Voir Keulate.

Tiūve [tyüf S], s. f. — Cuve. Voir Cūve.

Tivè [tivę S, V], v. tr. — Panser une plaie. Voir Teuver.

Tīvè [tīvę.. S, V], v. tr. — Étuver. Voir Tūver.

Tivḗje [tivēs̆ S], s. m. — Pansement d’une plaie. Voir Teuvḗje.

Tiyat, Tiyeu, Tiyot [t(i)ya S, tiyœ̨ F, t(i)yǫ V], s. m. — Tilleul. Voir Teuyat.

To [ gén. (tu F)], s. f. — Tour ; bâtiment très élevé ; château seigneurial.

To [ gén. (tu F)], s. m. — 1o Tour (mouvement circulaire) ; voyage ; tournée. J’ m’an vā fāre in tou, je m’en vais faire un tour. 2o Circuit ; circonférence. 3o Action qui exige de la souplesse ; trait d’adresse. I fāt pus d’ tos que d’ mirèkes, il fait plus de t. que de miracles. 4o Dans une série de mouvements successifs, moment où chacun deux s’accomplit. Chèkîn zit’ ~, ç’ n’ot m’ dé trop, chacun son t., ce n’est pas de trop V. 5o Ciel de lit. 6o Gros bâton adapté au derrière de la voiture, qui sert, par le moyen d’une perche, à maintenir la charge. 7o Partie du chaînon ou entre le Fesé. 8o Rouet. Voir Torat.

To [tǫ F], s. m. — Trognon. ~ d’ cabus, trognon de chou.

To [t(ǫ) gén. t(ę) F, t(e) V], pron. pers. — Te. I t’ bèye, il te donne.

To [t(ǫ), tn devant une voyelle, gén.], adj. poss. — Ton. ~ pḗre, ton père ; t’n afant, ton enfant.

Tobèc’, Toboc’ [tǫbęk M, I, P, N, tubak F, tabak S, tǫbǫk V], s. m. — Tabac. I n’ vaut m’ eune chique de ~, il ne vaut pas une chique de t.

Toborè [tǫbǫrę.. I, P, V], v. tr. et intr. — Battre le tambour. Voir Taborer.

Toc [tǫk I, P], s. m. — Toux continue, maladie contagieuse des moutons. Voir Tac.

Toc [tǫk I, P], s. m. — Finesse. Voir Tac.

Tobourot [tǫburǫ V], s. m. — Tabouret. Voir Tabourat.

Toceu [tǫsœ̨ M, N, tǫsę I, P, tusę-tusi F, tǫs(œ̨) S, tǫs(i) V], adv. — Ici.

Toche [tǫs̆ M, I, P, N, S, tus̆ F], s. f. — 1o Touche (petite baguette pointue, en bois, avec laquelle les enfants indiquaient autrefois, à l’école, les lettres et les syllabes, à mesure qu’on les prononçait). La t. était obligatoire, c’était à qui aurait la plus belle. 2o Aiguille d’horloge. 3o Action de se toucher. Nas f’nḗtes sont ~ è ~, nos fenêtres se touchent (sont voisines).

Tocheu [tǫs̆œ̨.. M, I, P, N, tus̆i.. F, S, V], v. tr. — 1o Toucher ; frapper, battre. I n’ faut m’ tojos ~ sus l’ chvau qu’ tīre, il ne faut pas toujours battre le cheval qui tire. 2o Recevoir de l’argent. J’ā touchi més sous, j’ai reçu mon argent F.

Tochon [tǫs̆õ V], s. m. — Torchon. Voir Toūrchon.

Toci, voir Toceu.

Tocon [tǫkõ I, P], s. m. — Gras-double. Voir Tacon.

Tocsîn [tǫksĩ.. I, P], s. m. — Bruit. Voir Tacsîn.

Tocsinè [tǫksinę.. I, P], v. intr. — Faire un charivari. Voir Tacsiner.

Tocson [tǫksõ I, P, F, S, V], s. m. — Homme grossier. Voir Tacson.

Tōde, Tōdje [tōt-tōts̆ S], v. tr. — Tordre. Voir Tūde.

Todon [tǫdõ S], s. m. — Linge roulé.

Todu [tǫdü M, I, tǫrdü P, S], s. m. — Tordoir (garrot qui sert à serrer la chaîne d’une voiture).

Tofant [tǫfã M, I, P, N, tufã F], adj. — Étouffant, lourd, chaud. I fāt ~, il fait lourd. Voir Tofe, Tofé.

Tofāye [tǫfǟy.. gén. (tufāy F)], s. f. — Étuvée, étouffade. È lè ~, en cachette V.

Tofe [tǫf gén.], adj. — Chaud et lourd. I fāt ~, il fait lourd.

Tofé [tǫfēⁱ.. gén. (tǫpę Marthil)], adj. — Chaud et lourd. Ne se dit que du temps d’orage. Voir Tofe.

Tofeuyemant [tǫfœ̨ymã M, I, P, N, tǫfīmã S], s. m. — Étouffement ; étranglement. ~ d’ èhhtomèc’, é. de poitrine (asthme).

Tofieu [tǫfyœ̨.. gén. (tufyi F)], v. intr. — Étouffer ; étrangler. ~ d’ rire, pouffer de rire.

Tōgnād [tōᵘñä N, tōñǟ.. S, V], s. m. — Qui a le cou de travers. Voir Toūgnād.

Tognat [tǫña M], s. m. — 1o Tour ; tournant ; détour. 2o Tourbillon ; bourrasque. Voir Tognoūle.

Tōgneu [tōᵘñœ̨.. N, V], v. tr. — Donner des coups. Voir Toūgneu.

Tōgni [tōñi S], v. intr. — Aller de travers. Voir Tūgneu.

Tognōle, voir Tognoūle.

Tognoūle [tǫñūl M, I, P, N, tǫñōl V], s. f. — Coup de vent, tourbillon.

Tognous [tǫñu M, I], adj. — Qui a le vertige. Voir Tonisse.

Tohhād [tǫχā V], s. m. — 1o Qui tousse. 2o Qui se plaint toujours.

Tohhate [tǫχat S, tǫχǫt V], s. f. — 1o Petite torche. 2o Bourrelet de paille que l’on met en hiver contre la porte, pour empêcher le froid d’entrer à l’intérieur de la maison.

Tōhhe [tōχ S], s. f. — Torche. Voir Toūrche.

Tohhè [tǫχę V], s. m. — Monceau de gerbes. Voir Teuhhé.

Tohhenḗre [tǫχnēr V], s. f. — Terrier de blaireau. Voir Tahhenḗre.

Tohherand [tǫχrã V], s. m. — Tisserand. Voir Teuhherand.

Tohherīe [tǫχrī V], s. f. — Action de tousser. Voir Teusserḕye.

Tohhèsse [tǫχęs S, V], s. f. — Gémissement.

Tohhḗye [tǫχēy V], s. f. — Action de tousser. Voir Teusserḕye.

Tohhi, Tohhier [tǫχi S, tǫχye V], v. intr. — Tousser. Voir Teussieu.

Tohhon [tǫχõ S], s. m. — Torchon. Voir Toūrchon.

Tohhon [tǫχõ I, P, V], s. m. — Blaireau. Voir Tahhon.

Tohhote, voir Tohhate.

Tojos [tǫjǫ gén. (tuju F)], adv. — Toujours. C. H. dit parfois Toujos.

Tōke [tōk S], v. tr. — Tordre. Voir Tūde.

Tokion [tǫkyõ-tǫtyõ M, I, P, N, tǫts̆õ-tǫtyõ S, tǫtyõ V], s. m. — Linge entortillé ; brassée de foin, de paille, etc. ; torchon de paille ; peloton de fil.

Tōlate [tōlat S], s. f. — Membrane graisseuse utilisée en charcuterie. Voir Teūlate.

Tolāye [tǫlāy I, P, V], s. f. — Grande quantité de fruits que le vent a fait tomber. Voir Talāye.

Tōle [tōl S], s. f. — Toile. Voir Teūle.

Tolè [tǫlę.. I, P, F, V], v. tr. — Fouler. Voir Taler.

Tolè [tǫlę gén. (tula F)], adv. — Là.

Tolenat [tǫlna S], s. m. — Panier à œufs.

Tolenè [tǫlnę V], v. tr. — Rosser. Lo banwād é tol’nè lé rapinous come i fāt, le garde-champêtre a rossé come il faut les enfants qui volaient des fruits.

Toleneu, Toleni, voir Toneli.

Tolenon [tǫlnõ M], s. m. — Perche qui fait bascule.

Tolèsse [tǫlęs I, P, V], s. f. — Meurtrissure. Voir Talèsse.

Tōleusse [tōlœ̨s M, N], s. m. — Têtu ; sournois ; imbécile (injure).

Tōlicō [tōlikō S], s. m. — Personne qui a le cou de travers.

Tolon [tǫlõ I, P, F], s. m. — Talon. Voir Talon.

Tolūre [tǫlǖr I, P, V], s. f. — Foulure. Voir Talūre.

Tomès [tǫmę M, I, P, N], n. pr. — Thomas.

Sint Tomès
Èpoūte l’ūvḗr’ dans sés brés.

St.-Th. apporte l’hiver dans ses bras. È lè Sint ~, lés jos sont lés pus cohhs, à la St.-Th., les jours sont les plus courts.

Toms [tõ V], s. m. — Temps. Voir Tams.

Tonāle [tǫnǟl M], s. f. — Tournaille. Voir Tonāye.

Tonant [tǫnã gén.], s. m. — 1o Tournant. Au ~, au t. (au détour, à l’angle). 2o Côlon ascendant transversal du porc.

Tonāre, voir Toneūre.

Tonate [tǫnat M, N, S], s. f. — Maillet de tonnelier, de charron ; masse de tailleur de pierres ; marteau en bois qui sert à battre le chanvre.

Tonate [tǫnat M], s. f. — Plateau sur lequel on pétrit les tartes.

Tonate [tǫnat M, N], s. f. — Déformation de Toneūre. Ce mot s’emploie comme juron. Mile ~, mille tonnerres.

Tonate [tǫnat M], s. f. — Baie rouge de l’aubépine. Voir Patche.

Tonate [tǫnat S, tǫnǫt V], n. pr. — Antoinette.

Tonau [tǫnō M], s. m. — Bois qui sert à tourner la vis d’un pressoir à bascule (tourneur).

Tonāye [tǫnǟy.. gén.], s. f. — 1o Tournaille, extrémité d’une terre sur laquelle on tourne la charrue en labourant ; on laboure ensuite la tournaille en sillons perpendiculaires aux premiers. On entend aussi Tornāye. Voir Forīre, Tonāle. 2o Volée de coups. 3o Chiquenaude.

Tonāye [tǫnǟy.. M, I, P, N, tǫrnāy-turnāy F], s. f. — 1o Tournée (ensemble de boissons offertes et payées par un consommateur). On dit aussi Tornāye. 2o Grande quantité. J’ā ètu aus-èskèrgats, j’an-n-ā rèp’té eune ~, j’ai été aux escargots (chercher des e.), j’en ai rapporté une grande quantité. 3o Chargement de sacs, porté au moulin.

Tonche [tõs̆ V], s. f. — Tanche. Voir Tanche.

Tonde [tõt gén.], v. tr. — Tondre ; couper les cheveux. I tondreūt i-n-ègné anj’que sus l’ néz, il tondrait un agneau jusque sur le nez (il est très avare).

Tonde [tõt V], v. tr. — Tendre. Voir Tanre.

Tondḗre [tõdēr V], s. f. — Barre adaptée à chacun des bouts des échelles d’une voiture. Voir Ché, Tandīre.

Tondou [tõdu.. gén.], s. m. — Tondeur ; perruquier. Bèye meu l’èdrèsse de t’ ~, ç’ deūt ḗte i meun’hi, i t’è fāt dés degrāyes, donne-moi l’adresse de ton perruquier, ce doit être un menuisier, il t’a fait des escaliers. Se dit à qqn. dont les cheveux ont été mal coupés.

Tondu [tõdü M, I], adj. — Chauve.

Toné [tǫnēⁱ.. gén. (tǫnē-tunē F)], s. m. — 1o Tonneau.
Fig. 78.
Is bwḗrînt lés çakes èt l’ ~, ils boiraient les cercles et le tonneau (ils boivent avec excès). Gote pè gote, lo ~ s’ vūde, goutte par goutte, le t. se vide. Fig. 78. 2o Pièce de bois qui sert à tourner la vise du pressoir P. Voir Chaucu.

Tone-au-sela [tǫn ō sla (slǫ) M, I, P, N], s. m. — Tournesol.

Tonelé, voir Toneli.

Tonelerḕye [tǫnȩlrę̄y M], s. f. — Tonnellerie.

Toneli [tǫnli M, I, P, N, tunli F, tǫlni-tǫnli N, tǫnlęⁱ-tǫlnœ̨.. (tœ̨lnœ Ommeray) S, penché tǫnle V], s. m. — Tonnelier. Le jour du remplissage des tonneaux, les patrons leur donnaient anciennement à boire en abondance. Il était alors d’usage de leur demander : Māte dés ~, ateūz v’ sous ? maître des t., êtes-vous soûls ? Celui ci répondait : J’ n’atans m’ ca si sous qu’ je n’ bwḗrînmes ca i coup, nous ne sommes pas encore si soûls que nous ne boirions encore un coup.

Toner [tǫnēⁱ.. M, I, tǫnę̄ⁱ-tǫrnę̄ⁱ-turnę̄ⁱ P, tǫnaⁱ-tǫrnaⁱ-turnaⁱ F, tǫnę.. S, V], v. tr. et intr. — Tourner. Èle tone lo cul come lés kènāds au wé, elle tourne le c… comme les canards au gué (se dit d’une coquette). — ~ l’āwe, t. l’eau (la conduire dans les prés). N-é dés près qué n’ bèy’rénent èryin s’on n’y tonōr l’āwe, il y a des prés qui ne donneraient rien, si on n’y conduisait l’eau. ’L ot toné, il est timbré V.

Toneūre [tǫnœ̄r (tǫnār Bétome) M, I, P, tunœ̄r F, tinœ̄r-tünœ̄r N, tinōr-tünōr S, tinār V], s. m. — 1o Tonnerre. Lo ~ bèye, le t. donne (il tonne). Lo ~ cheut putoūt sus lés grands qu’ sus lés piats, le t. tombe plutôt sur les grands que sur les petits.

Tinōre an mars,
Hèlās !
Tinōr an-n-avri,
Prèpāre tés barils S.

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Prophéties pour l’année à venir I. quand le tonnerre gronde entre le 1er et le 3 du mois.

Janvier : Vent chaud, assez de blé, grande guerre.

Février : Grave maladie des abeilles.

Mars : Abondance de fruits et de blé.

Avril : Abondance de toutes choses, joie et paix.

Mai : Disette, pauvreté.

Juin : Grande mortalité, sédition.

Juillet : Abondance de blé et de vin.

Août : Néant.

Septembre : Tous les maux possibles.

Octobre : Grand vent, peu de fruits, bon vin, abondance générale.

Novembre : Beaucoup de fruits, paix, joyeuseté.

Décembre : Abondance, paix.

2o Scabieuse des champs.

Tonḗye, voir Tonūre.

Tōgnād [tōᵘñǟ N], s. m. — Qui tient le cou de travers. Voir Toūgnād.

Tōgnāye [tōᵘñǟy N], s. f. — Volée de coups. Voir Toūgnāye.

Tongneu [tõñœ̨ N], v. tr. — Donner des coups. Voir Toūgneu.

Tonisse [tǫnis M, I, P, N, S, turnis F], adj. — 1o Étourdi à force de tourner ; qui a le vertige. Voir Tognous. 2o Toqué, fou.

Tonote, voir Tonate.

Tōnote [tōnǫt V], n. pr. — Antoinette. Voir Tontiche.

Tonouwè [tǫnuwę V], v. intr. — Éternuer. Voir Tèrnawer.

Tontiche, Tonton [tõtis̆-tõtõ M, I, P, N], n. pr. — Antoinette ou Jeannette. Voir Tōnote.

Tonūre [tǫnǖr.. M, I, P, N, turnǖr F, tǫnēy V], s. f. — Guide (régulateur de la charrue).

Topād [tǫpā V], s. m. — Torchon d’étoupes qui sert à boucher, et, en général, tout ce qui sert à boucher qqch.

Topat [tǫpa M, N], s. m. — Œillet ; phlox.

Topate [tǫpat M, N, tǫpǫt I, P, V], s. f. — 1o Étoupe de lin. 2o Toupet qui agrémente le bonnet de coton.

Topaus [tǫpō M], s. m. pl. — Étoupes. Mate lo fu au mitan dés ~, mettre le feu au milieu des é. (aux é).

Topè [tǫpę Marthil], adj. — Chaud et lourd. Voir Tofé.

Toper [tǫpēⁱ.. M, I], v. intr. — Remuer, bouger.

Toper [tōpēⁱ.. gén.], v. tr. — 1o Boucher ; fermer avec violence. 2o v. intr. Étouffer. J’ tope, j’étouffe.

Topḗre, voir Topeūre.

Topes [tǫp gén. (tup F)], s. f. pl. — Étoupes. I n’ faut m’ mate lo fu prache dés ~, il ne faut pas mettre le feu près de é. Lo Jāquîn d’ lè Louīse mat l’ fu dans lés ~, le Jacques de la Louise met le feu aux é. (il est le boute-en-train de la société).

Topèt [tǫpę gén.], s. m. — Toupet.

Topète [tǫpęt M], s. f. — Petite mesure de liquide ; petite bouteille.

Topeūre [tǫpœ̄r S, tǫpēr V], s. f. — Porte de four. Elle a ordinairement la forme d’un demi-cercle.

Topḗye [tǫpēy V], s. f. — Grande quantité. Voir Tapāye.

Topote, voir Topate.

Toquād [tǫkǟ.. M, I, P, N], s. m. — Entêté.

Toquat [tǫka M, N], s. m. — Pied d’un chandelier ; pied de lampe ; chandelier.

Toquāye [tǫkāy I, P, F, V], s. f. — Toquée. Voir Taquāye.

Toquāyi [tǫkāyi F], v. intr. — Frapper à la porte, à petits coups. Voir Taqueler.

Toque [tǫk I, P, F, S, V], s. f. — Tas de foin, etc. Voir Taque.

Toque [tǫk I, P, F, S, V], s. f. — Souche. Voir Taque.

Toquè [tǫkę I, P, F, V], v. tr. — Toquer, frapper. Voir Taquer.

Toquḗje [tǫkēs̆ I], s. m. — Lignée. Voir Taque.

Toquelè [tǫklę.. I, P], v. intr. — Frapper à petits coups. Voir Taqueler.

Toque-mèrchau [tǫk męrs̆ō I, P], s. m. — Taquet. Voir Taque-mèrchau.

Toquénād [tǫkenā V], s. m. — 1o Taquin. Ç’ot i ~, i n’ lḗye mi lḗs-ofants tranquīles, c’est un t., il ne laisse pas les enfants tranquilles. 2o Mauvais ouvrier.

Toqueré [tǫkrēⁱ I, P], s. m. — Voir Taqueré.

Toquetolon [tǫktǫlõ I, P], s. m. — Couvreur. Voir Taquetalon.

Toquote [tǫkǫt V], s. f. — 1o Instrument qui sert à presser la choucroute dans un tonneau. 2o Planche qui sert à tasser le fumier sur la voiture. Voir Taquate.

Toquou [tǫku V], s. m. — Celui qui frappe. ~ d’ tambor.

Torād [tǫrā V], s. m. — 1o Talus. 2o Tas. ~ d’ nōje, t. de neige.

Torat [tǫra M, N, S, tǫrǫ I, P, V, turę-turǫ F], s. m. — Rouet. Voir Boc, Chīve, To. Fig. 79, 80.

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Bossat. Beurdèle. Aulate.
Moyate. Mèrionète. Mèrchate.
Dem’hale. Codé.
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Torbe [tǫrp M, I, P, N], s. f. — Tourbe.

Torberīe [tǫrbȩrīy M, I, P, N], s. f. — Tourbière.

Torbion [tǫrbyõ M, I], s. m. — Excrément du porc.

Torche [tǫrs̆ V], s. f. — Torche. Ne se rencontre que dans l’expression : ~ dé guḗle, t. de gueule (chose bonne à manger).

Tōrche [tōᵘrs̆ N], s. f. — Torche. Voir Toūrche.

Tōrcheu, Torchi [tōᵘrs̆œ̨ N, tǫrs̆i S], v. tr. — 1o Torcher. Voir Toūrcheu. 2o adj. Mal habillé.

Tōrchon [tōᵘrs̆õ N], s. m. — Torchon. Voir Toūrchon.

Tordu [tǫrdü Rombas], s. m. — Mécanisme pour serrer la perche (Pīrche) d’une voiture chargée.

Torèsse [tǫręs V], s. f. — Terreau.

Torier [tǫrye, -yœ V], v. intr. — Enrager. Fḗre ~, faire e.

Torīre [tǫrīr M], s. f. — Sœur tourière.

Torlokè [tǫrlǫkę V], s. m. — Freluquet.

Tornant [tǫrnã F], s. m. — Lanière de fouet.

Tornante [tǫrnãt M, I], s. f. — Retourne, au jeu de cartes.

Tornāye [tǫrnāy F], s. f. — Tournée. Voir Tonāye.

Tornḕ^i [tǫrnę̄^i.. P, F], v. tr. — Tourner. Voir Toner.

Torniquet [tǫrnikę M, I, P, N], s. m. — Tourniquet.

Tornou [tornu.. M, I, P, turnǫw F], s. m. — Tourneur.

Tornūre [tǫrnǖr M, I, turnǖr F], s. f. — Mensonge. Voir Retonūre.

Torot, voir Torat.

Tōrt [tōᵘr N, tōr S], s. m. — Tort. Voir Toūrt.

Torte [tǫrt P], s. f. — Tourteau (marc des graines des plantes oléagineuses). Voir Tote.

Torté [tǫrtē^i M, I, P, turtē F], s. m. — Gâteau.

Tortis, voir Tortus.

Tortiḗre [tǫrtyēr M, N, turtīr S], s. f. — Tourtière.

Tortion [tǫrtyõ M, I, P, F, N, S], s. m. — Morceau ; quantité. ’L èvale i bwin ~ d’ pin, il avale un bon morceau de pain. Nate vèche èvale i bwin ~ d’èrbe, notre vache avale une bonne quantité d’herbe.

Tortorèle [tǫrtǫręl S, V], s. f. — Tourterelle. Voir Teurterèle.

Tortot [tǫrtǫ gén. (turtu F)], adj. et pron. indéf. — 1o Tout, toute ; tous, toutes. Tortos lés bèrjis don monde meurrînt, j’ n’èrit’rîns m’ seul’mant eune houlète, tous les bergers du monde mourraient, nous n’hériterions seulement pas une houlette (nous n’avons pas de chance). J’ f’rā tortot ç’ que j’ poūrā, je ferai tout ce que je pourrai. — J’ā vu tortos lés cis que v’nint, j’ai vu tous ceux qui venaient S. 2o Tout, employé absolument. J’ è dit ~, j’ai dit tout V. 3o adv. Tout à fait, entièrement. Voir Tortus, Tout’.

Tortouyer [tǫrtuye V], v. tr. — 1o Broyer. 2o v. intr. Bavarder. Voir Tatouyeu.

Tortus [tǫrtü M, I, P, N, tutü F, tǫrtü-tǫrti S, tǫrti V], pron. indéf. — Tous, toutes. Lés vol tortis, les voilà tous, toutes. Voir Tortot, Tout’.

Tosè [tǫzę V], v. tr. — Battre. Voir Taser.

Toseler [tǫzlēⁱ.. M, I, P, N, S], v. tr. — 1o Tondre, tailler une haie ou un arbre ; élaguer, ébrancher, couper le sommet. On dit aussi Toser, dans le même sens. I-n-ābe toselé, un arbre à la tête coupée. Voir Toser. 2o Tondre les brebis.

Toselīre, Toselūre [tǫzlīr-tǫzlǖr S], s. f. — Brins de haie coupée à la tondeuse.

Toser [tǫzēⁱ.. M, I], v. tr. — Tondre, tailler. Voir Toseler.

Tosḗye [tǫzēy V], s. f. — Volée de coups. Voir Tasḗye.

Tosīre, voir Tosūre.

Tossād [tǫsā-tǫsyā I, P, F], s. m. — Enfant qui a l’habitude de sucer son pouce. Voir Tassād.

Tossād [tǫsā V], s. m. — Suçon composé de mies de pain, additionnées de sucre et liées dans un petit morceau de toile. On dit aussi Tossote.

Tossāte [tǫsāt V], s. f. — Vache qui tète les autres vaches.

Tossé, voir Tossint.

Tosse-kèyau [tǫs kęyō V], s. m. — Lamproie de rivière.

Toss(i)ād, voir Tossād.

Tossiè [tǫsyę.. I, P, F, V], v. tr. — Téter. Voir Tassieu.

Tossint [tǫsẽ gén. (tǫsēⁱ P, tusē F)], s. f. — La Toussaint. Austant d’ grins d’ miats minjeus è lè ~, austant d’āmes dèlivrāyes, autant de grains de millet mangés à la T., autant d’âmes délivrées.

Auss’toūt què lè Tossēⁱ ot venowe,
Tè deūs quitḕⁱ lè chèrowe,

Aussitôt que la T. est venue, tu dois quitter la charrue.

È lè Tossēⁱ, lés biés deūnent ḗte semḕⁱs
Èt tortos lés fruts rantrḕⁱs.

À la T., les blés doivent être semés et tous les fruits rentrés.

Dè lè Tossḗⁱ è lè fin d’ l’Èvant,
N-y è jèmās trop d’ pioūve ni d’ vant.

De la T. à la fin de l’Avent, il n’y a jamais trop de pluie ni de vent P.

Tossiou [tǫsyu.. I, P], s. m. — Celui qui tète. Voir Tassiou.

Tossote, voir Tossād.

Tosūre [tǫzǖr.. M, I, P, N, tǫzǖr-tǫzīr S, tǫzīr V], s. f. — Tonte d’une haie, d’un arbre.

Tosūre [tǫzǖr M], s. f. — Meurtrissure.

Tot [ gén.], adj. — Tout. ~ beun’, t. bien (aussi bien). ~ chèkîn, t. chacun (t. le monde). Totèvau, partout, tout alentour. ~ pèr lu (lḕye), tout(e) seule. ~ pyin, t. plein (beaucoup). ~ d’ mimme, t. de même (en effet). ~ d’ hhute, t. de suite. ~ si, d’ si (tout comme). ~ înk, t. un (indifférent). Cè m’at ~ înk, ça m’est indifférent. — Tot drōhat, partout ; tot bîn, t. bien (très bien) S. Tot pyin yḗque, t. plein de choses. Totinnār, tout à fait V. Voir Tout’.

Tōt [tō-tǫw-tōᵘ S], s. m. — Toit. Voir Tit.

Tōt [tǫw N, tō-tōw S, tō V], adv. — Tôt. Voir Toūt.

Totambrès [tǫtãbrę M, I], s. m. — Pain percé au milieu.

Totaulāche, Totaulāhhe [tǫtōlǟs̆-tǫtōlǟχ.. M, I, P, N], loc. adv. — Tout au large (partout). Qu’ chèkîn handlèsse d’vant cheuz li, i frè bé d’ ~, que chacun balaye devant chez lui, il fera beau partout. Lè grèhhe at bone ~, jusqu’è dans lo t’pîn, la graisse est bonne p., jusqu’à (même) dans le pot (la soupe).

Totchon [tǫts̆õ-tǫtyõ S], s. m. — Linge entortillé. Voir Tokion.

Tote [tǫt M, I, tǫrt P], s. f. — Tourteau, masse formée du marc des graines des plantes oléagineuses.

Toté [tǫtēⁱ I, P], s. m. — Ustensile de cuisine. Voir Taté.

Tōtieu [tōtyœ̨ M, N], v. tr. — Tâter, manier.

Totion, voir Totchon.

Tōtīf [tōtīf V], adj. — Hâtif.

Toto [tǫtǫ M, I], s. m. — Pain (terme enfantin).

Totogne [tǫtǫñ M, I, P, N], s. f. — Taloche, coup, horion.

Totpyin [tǫpyẽ gén. (tuplęn F)], adv. — Beaucoup.

Tou [tu F], s. f. — Tour. Voir To.

Toubac’ [tubak F], s. m. — Tabac. Voir Tobèc’.

Toucè [tusę-tusi F], adv. — Ici. Voir Toceu.

Touche [tus̆ F], s. f. — Touche. Voir Toche.

Touchi [tus̆i.. F, S, V], v. tr. — Toucher. Voir Tocheu.

Toūde [tūt Buc., F], v. tr. — Tordre. Voir Tūde.

Toufant [tufã F], adj. — Étouffant. Voir Tofant.

Toufāt [tufǟ.. M, I], s. m. — Tarte au lait et aux œufs.

Toufāye [tufāy F], s. f. — Étouffée. Voir Tofāye.

Toufyi [tufyi F], v. tr. — Étouffer. Voir Tofieu.

Toūgnād [tūñǟ.. M, I, P, F, tōᵘñǟ-tūñǟ N, tōñǟ.. S, V], s. m. — 1o Qui a le cou de travers ; qui regarde de travers ; qui n’agit pas franchement , sournois, dissimulé ; indécis, irrésolu ; têtu ; borné. Voir Loūgnād. 2o Boudeur. I fāt l’ ~, il fait le boudeur (il boude). 3o Qui est difficile pour la nourriture.

Toūgnāye [tūñǟy.. M, I, P, tōᵘñǟy-tūñǟy N, tęnǟy S], s. f. — Coup, taloche ; rossée. ’L’ è r’çu eune ~, il a reçu une volée de coups.

Toūgneu [tūñœ̨ M, I, P, tõñœ̨-tōᵘñœ̨ N, tōñe, -yœ V], v. tr. — Donner des coups ; cogner ; frapper. Toūgneūz v’ vœ̄r, vas dous’, mās n’ vos fèyeūr pwint d’ mau, colletez-vois voir, vous deux, mais ne vous faites pas de mal. 2o v. intr. Tourner le cou sournoisement ; manquer de franchise.

Toūhhate [tūχat M, tōᵘχat-tūχat N], s. f. — Petite torche de paille. Voir Tohhate.

Toujous [tuju F], adv. — Toujours. Voir Tojos.

Toula [tula F], adv. — Là. Voir Tolè.

Toulipe [tulip M, I, P, N, S, V], s. f. — Tulipe.

Tounaⁱ [tunaⁱ F], v. intr. — Tonner. Voir Tuner.

Tounāre [tunār F], s. m. — Tonnerre. Voir Toneūre.

Toūne [tūn M, I], s. f. — Maillet très lourd.

Touné [tunē F], s. m. — Tonneau. Voir Toné.

Touneli [tunli F], s. m. — Tonnelier. Voir Toneli.

Toūneūs [tūnœ̄ I, P], s. m. — Pied de cornier.

Toupes [tup F], s. f. pl. — Étoupes. Voir Topes.

Toupeune [tupœ̨n M, N], s. f. — Soufflet, gifle.

Toupīe [tupīy M, I, P, F], s. f. — Femme méchante, acariâtre.

Toūrche [tūrs̆ M, I, P, F, tūrs̆-tōᵘrs̆ N, tōχ S], s. f. — 1o Torche. 2o Rouleau de linge qu’on vient de tordre.

Toūrcheu [tūrs̆œ̨.. M, I, P, F, tōᵘrs̆œ̨-tūrs̆œ̨ N, tǫrs̆i S], v. tr. — 1o Torcher, essuyer avec un torchon ; frotter. Toūrche i poū lè tauye, essuie un peu la table. S’ ~ l’ bèc, se t. le bec (se régaler chez autrui sans lui rendre la pareille). 2o Habiller. ’L at byin toūrcheu, il est bien mis.

Toūrchon [tūrs̆õ M, I, P, F, tōᵘrs̆õ-tūrs̆õ N, tǫχõ S, tǫs̆õ V], s. m. — 1o Torchon. T’és l’ ~ au t’pîn, tu as le t. au pot (tu arrives trop tard, la vaisselle qui a servi au repas se trouve déjà dans le pot pour être lavée). Lo fu at au ~, le feu est au t. (le t. brûle, il y a de la brouille dans le ménage). 2o Femme sale.

Toūrde [tūrt F], v. tr. — Tordre. Voir Tūde.

Tourèt, voir Tourot.

Tourlarigōle (è) [turlärigōl.. S, V], loc. adv. — À tout propos, à tout moment. I fèt lè fḗte è ~, il fait la fête (il s’amuse) à tout propos.

Tourlourète [turluręt M], s. f. — Jeune étourdie.

Tournaⁱ [turnaⁱ F, turnę̄ⁱ P], v. tr. — Tourner. Voir Toner.

Tournant [turnã M, I, P, F], s. m. — Lanière du fouet, du fléau.

Tournāye [turnāy F], s. f. — Tournée. Voir Tonāye.

Tournipe [turnip S, V], s. f. — Betterave. Voir Disète, Lisète.

Tournisse [turnis F], adj. — Qui a le vertige. Voir Tonisse. À Metz, les vieux disent Tournisse et ne connaissent pas d’autre expression.

Tournūre [turnǖr F], s. f. — Guide (régulateur de la charrue). Voir Tonūre.

Tournūre [turnǖr F], s. f. — Mensonge. Voir Tornūre.

Tournow [turnǫw P], s. m. — Tourneur. Voir Tornou.

Toūrosse [tūrǫs V], s. f. — Celle qui tue.

Tourot [turǫ-turę F], s. m. — Rouet. Voir Torat.

Toūrt [tūr M, I, P, F, tōᵘr-tūr N, tōr-tōᵘr S], s. m. — Tort. De ~ an trèvés, de t. en travers (sans raison). Lo çu qu’ n’at m’ tolè è tojos ~, celui qui n’est pas là a toujours tort. I ~ byin d’fandu vaut mieus lo pus sovant qu’i bwin dreūt mau sot’nu, un t. bien défendu vaut mieux le plus souvent qu’un bon droit mal soutenu.

Tourtāwe, voir Tourtowe.

Tourté [turtē F], s. m. — Gâteau. Voir Torté.

Tourtīre [turtīr S], s. f. — Tourtière. Voir Tortiḗre.

Tourtourèle [turturęl.. P, S, V], s. f. — Tourterelle. Voir Teurterèle.

Tourtout [turtu F], adj. indéf. — Tout. Voir Tortot.

Tourtowe [turtǫw-turtāw M, N, turtǫw I, P], s. f. — Pain long très léger dont on se sert pour tremper la soupe. À Metz, on l’appelle Tortue.

Tourtus [turtü F], pron. indéf. — Tous. Voir Tortus.

Tousèt, Tousot [tuzę-tuzǫ F], s. m. — Croûtes qui se forment sur la tête des petits enfants.

Toussḗt [tusē F], s. f. — Toussaint. Voir Tossint.

Toussi [tusi F], v. intr. — Tousser. Voir Teussieu.

Tout’[tut gén.], pron. ind. — 1o Tout, toute, tous, toutes. Is sont tout’s beun’ contants, ils sont tous bien contents. 2o adj. ind. Tout’s lés-omes, tous les hommes. — È tout’, à t. (tout à fait) V. Voir Tot, Tortot, Tortus, Toutus.

Toūt [tū M, I, tū-tǫw P, tū-tǫw N, tō-tōᵘ-tǫw S, tō V], adv. — 1o Tôt. 2o Bientôt.

Toūtād [tūtǟ M], s. m. — Nigaud, sot.

Toūtād [tūtǟ.. M, N, S], s. m. — Gâteau grosser fait avec des restes de pâte.

Toūtāte [tūtǟt.. M, I, P], s. f. — Corne, trompe. Lo hèdi an vā èva sè ~, le berger s’en va avec sa trompe.

Toūté [tūtēⁱ I], s. m. — Tourte.

Toūter [tūtēⁱ.. M, I, P, F], v. intr. — Sonner de la trompe, de la corne. Se dit surtout du berger. Lo hèdi vā toūtant, lācheūz vas bèrbis, le berger va sonnant de la trompe (sonne la trompe), lâchez vos brebis.

Toutouye [tutuy F], s. f. — Volée de coups.

Toutplèn’, voir Totpyin.

Toutus [tutü M, I, P], pron. — Tous. Voir Tout’.

Toūtu [tūtü M, I, P], adj. — Tortueux ; qui manque de franchise, de loyauté.

Toūwe-boūs [tūw bū M, I], s. m. — Cognée (grosse hache de bûcheron).

Toūwe-chîn [tūws̆ĩ M, S, V, tūws̆ĩ-tǫws̆ĩ I, P, N], s. m. — Repas que le propriétaire donne à ses ouvriers quand le fenaison, la moisson, la vendange sont terminées.

Toūwe-poye [tūw pǫy M, I?'], s. f. — Colchique d’automne.

Touwer [t(u)wēⁱ.. gén.], v. tr. — Tuer. ~ l’ chîn, t. le chien, donner le repas nommé Toūwe-chîn. ’L an-n-ateūt come touwé, il en était comme tué (il était abasourdi, stupéfait).

Toūwerḕye [tūwrę̄y M], s. f. — Abattoir. Voir Tūerīe.

Touwḗson [t(u)wēzõ M, I], s. f. — Action de tuer d’abattre. Quand’ je f’rans lè ~ d’ nate p’hhé, v’an-n-èreūz, quand nous tuerons notre cochon, vous en aurez.

Touwou [tu(w)u.. gén.], s. m. — Tueur.

Touyes [tuy gén. (tōy V)], s. f. pl. — Chaume (tiges de céréales qui restent sur pied après la moisson). Lo bwin tams sus lés ~, le bon temps sur les c. (il fait beau quand le cultivateur n’en a plus besoin). Voir Toyon.

Touyon [tuyõ V], s. m. — Grand chaudron qui sert à faire cuire des pommes de terre, des betteraves, etc., pour les bêtes. Jé fons kḗre tos les jos în ~ pou no couchons, nous faisons cuire tous les jours une chaudronnée pour nos cochons.

Touyote [tuyǫt V], s. f. — Personne qui met tout en désordre.

Tovon [tǫvõ V], s. m. — Taon. Voir Tawon.

Towe-chîn, voir Toūwe-chîn.

Towon [tǫwõ I, P, F], s. m. — Taon. Voir Tawon.

Towdu [tǫwdü Novéant], part. pass. — Tordu. Voir Tūde.

Towtus [tǫwtü I, P], adj. — Tortueux.

Toye [tǫy I, P, F, tōy V], s. f. — Taie d’oreiller. Voir Taye.

Tōyes, voir Touyes.

Toyon [tǫyõ V], s. m. — Tige du chanvre dépouillée de ses filaments. Voir Tèyon.

Toyote [tǫyǫt I, P, F, V], s. f. — Petite taie. Voir Tayate.

Trābac (sus) [trǟbak.. S, trẽbǫk V], loc. adv. — N’est guère usité que dans la locution : Lo diāle cheut tojos sus ~, le diable tombe toujours sur t. (le malheur poursuit toujours son homme).

Trābe [trāp S, trōp V], s. m. — Trèfle sauvage.

Trabouchat [trabus̆a S], s. m. — Croc en jambe. Voir Trebeuchat.

Trabouchi [trabus̆i S], v. intr. — Trébucher. Voir Trebeucheu.

Trāce [trǟs.. S, V], s. f. — Trace. Voir Trèce.

Trachāye [tras̆ǟy-tras̆ę̄y M, N, trǫs̆āy-trǫs̆ę̄y I, P, F, trǫs̆ī(y) S, V], s. f. — 1o Touffe ; poignée. Vè t’an charcheu eune ~ d’ èrbe, va-t’en chercher une poignée d’herbe. 2o Assemblage V.

Tracheu [tras̆œ̨ M, trǫs̆ę.. I, P, F, S, V], v. intr. — Taller. Se dit volontiers du blé ; devenir dru. Nate bié n’at m’ pas, mās i trachrè au printams, notre blé n’est pas épais, mais il deviendra dru au printemps.

Trācier [trāsye V], v. intr. — Passer et repasser souvent au même endroit.

Trāgnat [trǟña.. S], s. m. — Impression de serrement de gorge qu’on éprouve en mangeant qqch. d’acide.

Trāgnè, Trāgni, voir Trangneu.

Trāhh [trāχ V], adj. num. card. — Trois. Voir Treūhh.

Trāhiéme [trāγyem V], adj. num. ord. — Troisième. Voir Treūhieume.

Trāhou-d’ bique [trǟγu d bik.. M, I], s. m. — Celui qui trait la chèvre (homme qui fait les travaux du ménage).

Trambe [trãp gén. (trõp V)], s. m. et f. — Tremble ; souvent aussi bouleau.

Trambeuymant [trãbœ̨ymã M, N, trãbęymã I, P, trãbīmã S], s. m. — Tremblement, ordinairement en parlant de choses.

Trambiate [trãbyat M, N, trãbyǫt I, P], s. f. — Tremblement ; frisson ; peur.

Trambieu [trãbyœ̨.. gén.], v. intr. — Trembler. ~ de tout s’ coūrs, t. de tout son corps (de tous ses membres). I trambeuye come eune poye qu’ è vu l’ halḗre, il tremble comme une poule qui a vu la buse (il a grand peur). ~ come i fromḗje de p’hhé, trembler comme un fromage de cochon. I n-y è dés pwḗres è nate pwḗri è fāre ~, il y a des poires à notre poirier à faire t. (il y en a une grande quantité).

Trambiote, voir Trambiate.

Trambiou [trãbyu.. M, I, P, N, trãblā F], s. m. — Celui qui tremble.

Trambiūre [trãbyǖr.. M, I], s. f. — Tremblement ; peur, crainte, frayeur, épouvante. À Metz, on disait anciennement Tramblūre.

Tramblād, voir Trambiou.

Tramblūre, voir Trambiūre.

Tramoussi [tramusi F], v. tr. — Contrarier. Voir Trimousser.

Trampāye, Trampe [trãpǟy.. trãp gén.], s. f. — 1o Averse. 2o Volée de coups, correction.

Tramper [trãpēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Tremper. V’ n’èveūz m’ b’san d’ mate vate vante ~, vous n’avez pas besoin de mettre votre ventre t. (attendre un plaisir prochain).

Trampète [trãpęt M, I, P, N], s. f. — Pain qu’on trempe dans du vin ; mouillette pour manger les œufs à la coque.

Tramūre [tramǖr F], s. f. — Trémie de moulin. Voir Trèmūre.

Tramwès [tramwę M, I, N], s. m. — Trémois, mélange d’orge et d’avoine.

Tranchant [trãs̆ã M, I, P, N, trãs̆œ̄ S, trãs̆ē V], s. m. — Tranchant, fil d’un couteau, etc.

Tranchat [trãs̆a M, N, trãs̆ǫ I, P], s. m. — Tranchet.

Tranche [trãs̆ Attilloncourt], s. f. — Petit repas que faisaient, en plein air, le soir, les petits pâtres, l’un des premiers dimanches qu’ils allaient aux champs avec les chevaux. Voir, pour de plus amples détails, Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie lorraine, 1913, p. 114.

Tranche [trãs̆ M, I, P, N, triyãs̆ S, V], s. f. — Tranche.

Tranché, voir Tranchant.

Tranchḗje [trãs̆ēs̆.. M, I, P, N, trãs̆ī(y) F, S, V], s. f. — 1o Tranchées (coliques très aiguës). 2o Excavation longitudinale, à ciel ouvert S.

Trancheūs, voir Tranchant.

Tranchīe, voir Tranchḗje.

Tranchot, voir Tranchat.

Trangnat [trãña M], s. m. — Fromage de ménage préparé avec du lait caillé, poivré et salé sur les faces et les côtés. Voir Guèyîn.

Trangnemant [trãñmã M, I, P, N], s. m. — Strangulation.

Trangneu [trãñœ̨.. M, I, P, N, trãgyi-ęstrãlaⁱ F, trōñi-trāᵒñi-trāñi-trāᵒñę S, trāñę V], v. tr. — 1o Étrangler. T’és eune vwès come în rossignol que trāgne i chwā, tu as une voix comme un rossignol qui étrangle un cheval S. 2o Avaler. ’L è tout’ trangneu, il a tout avalé. 3o Surfaire qqn.

Tranguyi, voir Trangneu.

Tranke [trãk V], s. f. — 1o Tranche. 2o Grand morceau. Ène ~ dé pin, un grand morceau de pain.

Tranlaⁱ, voir Trangneu.

Trantchile [trãts̆il Château-Voué], adj. — Tranquille.

Trantran [trãtrã M, I, P], s. m. — 1o Traintrain ; usage ; routine des affaires. 2o Train de la maison et, par extension, toutes les issues, les coins et recoins.

Lo çu què v’neūt lè veūr lo pus sovant,
De sè mauhon i con’cheūt bèn’ lés trantrans.

Celui qui venait la voir le plus souvent, de sa maison il connaissait bien les recoins. Jaclot, 1853, p. 19.

Tran’wo [tranwǫ N], v. tr. — Étrangler. Voir Trènower.

Trap [tra M, N, trǫ I, P, F, S, V], adv. — Trop. ~ byin (beun’), beaucoup, énormément ; violemment. Fèyeūz l’ trap byin fratè pè nate F’lipe Mitonau, faites le beaucoup frotter par notre Philippe Mitonneau (faites le rosser). La Famille ridicule, I, 1, 20.

Trape [trap S], s. f. — Trappe. Voir Trèpe.

Trape [trap S, trǫp V], adj. — Trapu. Lés couchons qué sont ~, gréhhont més qu’ lés-ātes, les cochons qui sont gros et courts engraissent mieux que les autres.

Trāpīd [trāpī S], s. m. — Trépied. Voir Treūpieud.

Trāpwès [trāpwę S], s. m. — Embarras. Voir Traupwès.

Traque [trak S], s. f. — Battue. Voir Trèque.

Traquè [trakę.. S], v. tr. — Traquer. Voir Trèquer.

Traquou [traku M, N, trǫku.. I, P], s. m. — Troqueur, brocanteur.

Traquou [traku.. S, F], s. m. — Traqueur. Voir Trèquou.

Trārasse [trǟras M, N], s. f. — Gros robinet de cuve. Il est différent des robinets ordinaires.

Trāre [trǟr.. gén. (trēr V)], v. tr. — 1o Tirer, par ex. du vin au tonneau. Heurlîn… s’an vā trāre don vîn èt fat rinciè les wḗres, H. s’en va tirer du vin et fait rincer les verres. C. H., IV, 196. 2o Traire. À Moulins-lès-Metz, où le patois a disparu, l’r était bilabial. On prononçait tvāve (traire), comme on disait vāhon (raison) ; chèvow (charrue), fāve (faire), lāvje (large) (d’après plusieurs personnes).

Trās [trā V], adj. num. — Trois. Voir Treūhh.

Trasè [trazę.. S], s. m. — Petit tas de foin. Voir Tresé.

Trāt [trā V], adj. — Étroit. Voir Treūt.

Trāt [trǟ.. gén.], s. m. — 1o Longe de corde ou de cuir ; d’ordinaire chaîne. ~ d’ sœ̨l. Voir Ché. 2o Trait ; coup. Tot d’i ~, tout d’un t. 3o Quantité de liquide qu’on boit sans prendre haleine. I ~ d’ vîn, un t. de vin. 4o Épidémie bénigne (sorte de catarrhe). Voir Cohh, Rinne. 5o Salaire mensuel du berger, qu’il allait autrefois toucher de maison en maison.

Trāt-brḗse [trǟ brēs M], s. m. — Tisonnier.

Tratchi [trats̆i S, trǫtyę, -yœ V], v. intr. — Tituber.

Trātchi, voir Trātieu.

Trāt d’ chîn [trǟ t s̆ĩ.. S], s. m. — Chèvrefeuille sauvage.

Trate [trat M, N, trǫt I, P, F, S, V], s. f. — Course.

Trāte [trǟt.. gén. (trēs V)], s. f. — 1o Ce que l’on tire en une fois. Eune ~ d’āwe, quantité d’eau que l’on tire en puisant une fois ; quantité de lait qu’on a trait en une séance. J’èvans malé lè ~ d’aumètîn èva lè çu d’èlènut, nous avons mêlé la t. du matin avec celle du soir. 2o Traite, course.

Trāte [trǟt.. gén.], s. f. — Écheveau.

Tratè [tratęⁱ.. S], s. m. — Tréteau. Voir Trèté.

Trātelat, Trātelot [trǟtla.. S, trātlǫ V], s. m. — Entonnoir. Voir Trātu.

Trater [tratēⁱ.. M, N, trǫtę.. I, P, F, S, V], v. intr. — Trotter ; courir. Voir Lacheu.

Trāteū, voir Trātu.

Trātieu [trǟtyœ̨.. M, I, P, F, N, trǟts̆i-trǟtyi S, trātye, -yœ V], v. tr. — Traiter. ~ è pwint, t. à point (bien t.) ; t. en donnant qqch. de bon à boire et à manger. Nos wèsîns trātiont awodé, is fèyont lés hāts, nos voisins traitent (reçoivent) aujourd’hui, ils font les fiers.

Trātu [trǟtü.. M, I, P, N, trātœ̄ S], s. m. — Entonnoir. Voir Trātelat.

Dans la berceuse suivante, Trātu a apparemment une autre signification, que je ne puis encore expliquer :

Trātu, bonsu,
Lè neūre vèche at an vaye au rut
Qwḗre è bwḗre è sés vwèsîns.
Trātu, bonsu,
Lés çus qu’ sont dans l’āte,
Is minj’ront d’ lè tāte ;
Lés çus qu’ sont l’cwin don fu,
Is minj’ront dés-yeus tot crus.
Trātu, bonsu,
Lè neūre vèche ne r’vyinrè pus.

Trātu, bonsoir, la noire vache est en chemin (allée) au rupt chercher à boire à ses voisins. Trātu, bonsoir, ceux qui sont dans l’âtre, ils mangeront de la tarte ; ceux qui sont au coin du feu, ils mangeront des œufs tout crus. Trātu, bonsoir.

D’après M. de Westphalen, la vache noire serait le nuage symbolisé ; elle représenterait une ancienne divinité, puis l’animal qu’on lui consacrait ; plus tard, cette divinité aurait été assimilée à sainte Brigitte. De nos jours encore, les habitants de Huy (Belgique) viennent caresser cette vache noire exposée au côté de la Sainte dans l’église Saint-Remy. Cette vache est censée amener la pluie qui féconde les champs des voisins (habitants), leur procurant ainsi l’abondance et la prospérité.

Dans l’église de Freyming (Moselle), il existe un pèlerinage à sainte-Brigitte ; sur l’autel, on y voit la Sainte avec sa vache noire.

Trātyi, voir Trātieu.

Trauchieu, Trauhhieu [trōs̆yœ̨-trōχyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Chercher çà et là.

Traupieu [trōpyœ̨ M], v. intr. — Avoir la démarche lourde.

Traupwès [trōpwę M, I, P, trāpwę S], s. m. — 1o Embarras ; encombrement ; remue-ménage. 2o Enfant trop curieux. 3o Servante malpropre ; fille de mauvaise vie.

Travāye [travāy F], s. f. — Travée. Voir Trèvāye.

Travayi [travayi F], v. tr. — Travailler. Voir Trèvèyeu.

Travèrsḗje [travęrsēs̆.. S], s. m. — Transvasement. Voir Trèvèrsḗje.

Travèrser [travęrsę.. S], v. tr. — Transvaser. Voir Trèvèrser.

Travūre [travǖr F], s. f. — Travée. Voir Trèvūre.

Trawāye [trawǟy-trǫwǟy M, N], s. f. — Trouée.

Trawḗje [trawēs̆-trǫwēs̆ M, N], s. m. — Action de trouer.

Trawelat [trawla-trǫwla M], s. m. — Pelle.

Trawelon [trawlõ-trǫwlõ M], s. m. — Pelle dont on se sert pour la vendange.

Trawer [trawēⁱ-trǫwēⁱ.. M, N, S], v. tr. — Trouer.

Trawiate, Trawīre [trawyat-trǫwyat, trawīr-trǫwīr M, N, S], s. f. — Paresseuse.

Trawīre [trawīr-trǫwīr M, N], s. f. — Trouée.

Traye [tray M, N], s. f. — Treille. Dreumîn d’zos lè ~, pāhhe èt yāhhe, dormir sous la t. (en) paix et (à l’) aise (dormir sur ses deux oreilles).

Traye [tray.. M, N], s. f. — 1o Trèfle hybride (cette herbe a la réputation d’endormir). 2o Troène.

Trāyote [trāyǫt V], s. f. — Pièce de terre.

Trāze [trās S], adj. num. card. — Treize. Voir Trōze.

Trāzīme [trāzīm S], adj. num. ord. — Treizième. Voir Trōzieume.

Tré [trēⁱ P, trē F], s. m. — Paille. Voir Trin.

Trèbèchot, voir Trebeuchat.

Trebeuchat [trȩps̆a M, N, tręps̆ǫ I, P, trups̆ǫt F, trabus̆a-trȩps̆a S, trǫbus̆ǫ V], s. m. — 1o Croc en jambe. Bèyeu l’ ~, faire un croc en jambe. 2o Marcotte de la vigne S.

Trebeucheu [treps̆œ̨ M, N, tręps̆ę I, P, trębüs̆i-tribüts̆i-trups̆i F, trabus̆i-trębus̆i S, trǫbus̆ye V], v. intr. — Trébucher ; buter. ~ an francès, t. en français (parler mal le français). Le verbe est souvent pronominal. Dans le patois messin, on entend aussi Treveucheu. Voir Chevau.

Trèbouchi, Trèbuchi, voir Trebeucheu.

Trèce [tręs M, N, trǟs.. S, V], s. f. — Raie que le faucheur fait dans un pré pour le délimiter.

Trècequîn [tręskĩ M], s. m. — Instrument pour tracer le bois.

Trèche, voir Trèhhe.

Trècieu [tręsyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Tracer. 2o v. intr. Marcher ; aller et venir.

Trècote [trękǫt I, P], s. f. — Jarretière. Voir Treucate.

Trèfe [tręf gén.], s. m. — Trèfle.

Trèfoyeu [tręfǫyœ̨.. M, N, tręfǫyę I, P], v. tr. et intr. — Farfouiller, tripoter.

Trḗgnant, Trḗgnau, Trḗgnèsse, Trḗgneu, Trḗgnou, Trḗgnu, voir Tringnant, Tringnau, Tringnèsse, Tringneu, Tringnou, Tringnu.

Trèhhe (an) [tręχ.. M, I, N, S, V, tręχ-trīχ P, trīs̆ F], loc. adv. — 1o En friche ; inculte. Nas chèyons sont an ~, nos sillons sont en f. 2o Inoccupé.

Trèhhenè [tręχnę V], v. intr. — Faire les ouvrages du ménage.

Trèhhi [tręχi V], s. m. — Traverse, poutre.

Tréhhtîn [treχtĩ V], n. pr. — Turquestein, vill. de l’arr. de Sarrebourg.

Trḗje [trēs̆ P, F], adj. — Étrange. Voir Trinje.

Trèji, Trèju, voir Treuji.

Trèke [tręk P], s. f. — Trou dans une haie.

Trèkegnate, Trèkègnote [tręk(ȩ)ñat M, N, tręk(ę)ñǫt I, P], s. f. — Support d’une charrue.

Trekeūse [trȩkœ̄s M, N, trękœ̄s I, P], s. f. — Tricoises (tenailles de maréchal).

Trèknike [tręknik M, I], s. f. — 1o Chicane. 2o Tripotage.

Trèmat [tręma M, N, S, tręmǫ I, P], s. m. — Dévidoir qui sert à garnir de fil la bobine du tisserand, pour faire la trame.

Trèmāye [tręmǟy.. gén.], s. f. — Céréales étendues sur l’aire pour être battues. On appelle cette opération, dans le Vosgien, Mounḗye.

Trème [tręm gén.], s. f. — 1o Trame, fil conduit par la navette. 2o Sillon qu’on trace en labourant. 3o Rayon, trait de lumière.

Trèmé [tręmēⁱ.. M, I, S], adj. — Malpropre.

Trèmontāde [tręmõtǟt.. M, I, P, N], s. f. — Tramontane.

Trémot, voir Trèmat.

Trèmousser [tręmusēⁱ.. M, I, tramusi F], v. tr. — Contrarier.

Trèmūre [tręmǖr.. M, I, P, N, S, tramǖr F], s. f. — Trémie du moulin. I mūnîn pahhe dans sè ~ putoūt dous vayes qu’eune vaye, un meunier pêche dans sa trémie plutôt une fois que deux fois.

Trḗnau, Trḗne et composés, Trḗnèle, voir Trinnau, Trinne et composés, Trinnèle.

Trènawer [tręnawēⁱ-tręnǫwēⁱ-tęrnawēⁱ M, tręnǫwę I, tarnuwę̄ⁱ P, tęrnawaⁱ-tęrni F, tranwǫ N, tęrniyi-tęrnuwę-tęrnuyi-tęrnüyi-tęrnīr-ętarnuwę-ętęrnǫwę-tawnę̄ⁱ S, tǫnuwę V], v. intr. — Éternuer. Quand-on tornoūwe lo mètîn dant qué d’jinè, ç’ot qu’on-n-èré în cadau, quand on éternue le matin avant que (de) déjeuner, c’est qu’on aura un cadeau. Voir Tèrnawer.

Trḗnāyer [trēnǟyēⁱ lang. pop. mess.], v. intr. — Traîner, travailler lentement.

Trḗnāyerḕye [trēnāyrę̄y.. P, N], s. f. — Action de traîner. Voir Trinnāyerḕye.

Trènower, voir Trènawer.

Trènse [tręns F], s. f. — Seringue. Voir Trinsūre.

Trènsi [tręnsi F, S], v. intr. — Seringuer. Voir Trînsieu.

Trèpe [tręp M, I, P, N, trap-tręp S, trǫp V], s. f. — Trappe.

Trèpe [tręp M, I, P, N], s. f. — Tripe. Piate ~, intestin grêle. ~ don cul, caecum du porc.

Trepelate [trȩplat M, N, tręplǫt I, P], s. f. — Soulier avec semelle du bois, plus ou moins large, à l’usage des jardiniers ; il sert à tasser la terre des jardins ensemencés.

Trepeler [trȩplēⁱ.. M, N, tręplę.. I, P, triplaⁱ.. F, S, treplę V], v. tr. — Piétiner ; trépigner ; fouler aux pieds, écraser. ~ dés-eugnons, dés cārates, marcher avec une Trepelate sur des oignons, des carottes qui viennent d’être semés.

Trèpelote, voir Trepelate.

Trèpènè, voir Trèpèrcé.

Trèper [trępēⁱ M], v. tr. — Couper la vigne au pied pour avoir de nouvelles pousses.

Trèper [trępēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Marcher sur qqch.

Trèpèrcé [trępęrsēⁱ.. M, I, P, N, trępęnę S], adj. — Transpercé ; mouillé jusqu’aux os.

Trèpiūre [trępyǖr M, I, P], s. f. — Menu bois qui reste d’un fagot.

Trèque [tręk M, I, P, N, trak S], s. f. — 1o Traque, battue. 2o Fosse préparée pour prendre un loup au piège ; trou dans une haie.

Trèquenèque [tręknęk Gorze], s. m. — Cric.

Trèquer [trękēⁱ.. M, I, P, N, trakę.. S, trǫkę V], v. tr. — Traquer.

Trèquou [tręku.. M, I, P, N, trakǫw F, traku S, trǫku V], s. m. — Traqueur.

Trḗre [trēr V], v. tr. — Traire. Voir Trāre.

Trèsaler [tręzalēⁱ.. M, N, tręzǫlę I, P, V], v. intr. — Carillonner. Voir Trisaler.

Trḗse [trēs V], s. f. — Ce que l’on tire en une fois. Voir Trāte.

Tresé [trȩzēⁱ M, N, tręzēⁱ I, P, trazę V], s. m. — Petit tas de foin, etc. Mate an ~, mettre en meule, mettre les gerbes en tas.

Trèselè [tręzlę.. I, P], v. intr. — Frétiller.

Treselīre [trȩzlīr M, N], s. f. — Ensemble de tas de gerbes systématiquement disposés dans un champ de blé.

Trèsolè, voir Trisaler.

Trèsoūr [tręzūr M, I, P, tręzōᵘr-tręzūr N], s. m. — Trésor.

Trèssans [tręsã M, I, P, N, S], s. m. — Cens ; loyer ; rentes ; prix d’un bail ; redevance en nature. I n’ faut m’ panre lo monde è ~, i faureūt trap d’ secs, il ne faut pas prendre le monde à cens, il faudrait trop de sacs (il ne faut pas se faire trop de bile, de chagrin pour tout ce qui arrive, on n’en finirait pas).

Trèssieu [tręsyœ̨.. M, I, P, F, N], v. tr. — Tresser.

Trèssieu [tręsyœ̨ N], v. intr. — Marcher en tous sens.

Tréte [tret V], s. f. — Truite. Voir Treūte.

Trèté [trętēⁱ M, I, P, N, tratęⁱ S], s. m. — Tréteau.

Trètrèle [trętręl M, I, P, N, dardęl-tartęl F, tęrtęl S, trętrēl-trǫtrēl V], s. f. — Crécelle. Il est de tradition, dans nos campagnes, que les cloches partent dans la matinée du Jeudi-Saint pour aller à Rome se confesser près du Saint-Père. Elles reviennent dans la journée du Samedi-Saint. Aussitôt qu’elles ont annoncé leur retour par une joyeuse sonnerie, les enfants prennent leurs crécelles et se rendent devant la porte de chaque maison du village ; ils font retentir cet instrument primitif en chantant le couplet suivant ;

Antandeūz tous’
Si Laon at èva nous (?).
Què qu’i fāt ? —
I minje tortot nate chā.
J’alans l’ touwer èva nate grand couté
Èt je l’ minj’rans èva nat grand keuyé.

Entendez tous si L. (?) est avec nous.
Qu’est-ce qu’il fait ? —
Il mange toute notre viande.
Nous allons le tuer avec notre grand couteau,
Et nous le mangerons avec notre grande cuiller.

On s’empresse de donner aux chanteurs des œufs de Pâques, pour les récompenser d’avoir annoncé l’heure des offices pendant l’absence des cloches. Sè langue tone come eune ~, sa langue tourne comme une c. — Ç’at pis qu’eune trètrḗle, èle ne hōte mi, c’est pis qu’une c., elle ne cesse pas, Gondrexange.

Trètreler [trętrȩlēⁱ M, N, trętręlę.. I, P, dardęlaⁱ F, tęrtęlę S, trǫtlę V], v. intr. — Faire marcher la crécelle.

Trḗtīse [trētīs M, I, P, N], s. f. — Trahison.

Treubiat, Treubiot [trœ̨bya M, N, trœ̨byǫ I, P], s. m. — Tourbillon. Voir Trobiat.

Treucate [trœ̨kat M, N, trękǫt I, P, trikǫt F, trikat S], s. f. — Jarretière. Aux noces, c’était à qui enlèverait la j. de la mariée, pour servir de livrée aux assistants.

Treūch, voir Treūhh.

Treūche [trœ̄s̆ Rombas], s. f. — Taie d’oreiller.

Treūcoūne [trœ̄kūn M, I, P, N], s. m. — Tricorne.

Treuhār [trœ̨γǟr S], s. m. — Taie d’oreiller.

Treūhḗne, voir Treuhinne.

Treūhh [trœ̄ devant une consonne, trœ̄γ.. devant une voyelle, trœ̄χ à la pause M, I, P, N, trōχ-trō S, trāχ-trā V], adj. num. card. — Trois.

Treūhieume [trœ̄γyœ̨m.. M, N, trœ̄γyęm P, F, trōγīm S, trāγyem, -yœm V], adj. num. ord. — Troisième.

Treūhinne [trœ̄γẽn M, I, trœ̄γēn P, trœ̄γẽn-trœ̄γēn N], s. f. — Quantité comprenant trois unités, trois objets de même nature.

Treuji [trœ̨ji M, N, tręji I, tręjü P], s. m. — 1o Endroit où l’on engrange les denrées. 2o Tas de gerbes engrangées. 3o Bande, canton de terre.

Treūjieume, voir Treūhieume.

Treūjinne, voir Treūhinne.

Treumeri [trœ̨mri M], n. pr. — Trémery, vill. de l’arr. de Metz.

Treūpieud [trœ̄pyœ̨ M, N, trœ̄pyę I, P, F, trāpī S, trǫpye V], s. m. — Trépied.

Treūs, voir Treūhh.

Treūt [trœ̄ M, I, P, N, atrō-(ę)trō S, (ę)trā V], adj. — 1o Étroit ; mince. ~ come i harang, m. comme un hareng. Lè bācèle è i coūhhat auss’ ~ qu’i trin d’ bié, la fille a un corselet aussi é. qu’une tige de blé (elle est trop serrée). I n’an mwène meu atrōt, il n’en mène pas é. (il veut faire le riche). 2o Avare.

Treūte [trœ̄t M, I, trüt F, tret V], s. f. — Truite.

Treuve [trœ̨f M, I, P], s. f. — Trouvaille.

Treuver [trœ̨vēⁱ.. M, I, P, N, truvaⁱ F, trǫvę-trüvę.. S, trǫvę V], v. tr. — Trouver. Au futur, ce verbe fait Treuvyindrā. Dans le lang. pop. mess., on disait : je trouviendrai. Treuve beun’ que f’rè beun’, trouve bien qui fera bien. ~ l’ caca, découvrir le pot aux roses. — Qué qwèt et qué trove èn’ piéd m’ so toms, qui cherche et qui trouve ne perd pas son temps V.

Treuye [trœ̨y M, I, P, N, trī(y) F, trey V], s. f. — Étrille. I vāt cinq sous come lo minche d’eune trīe, il vaut cinq sous comme le manche d’une é. (c’est un vaurien).

Treūye [trœ̄y M, I, P, F, N], s. f. — Truie. Voir Cache, Trūye.

Treūye-chîn [trœ̄y s̆ĩ M, I], s. m. — Celui qui suit le cheval au moment du battage du colza, pour recueillir la graine.

Treuyeu [trœ̨yœ̨.. M, I, P, N, triyi F, S, treye, -yœ V], v. tr. — Étriller. L’āne que s’ treuye è dés crates au cul, l’âne qui s’étrille a des crottes au c… Voir Ètreuyeu.

Trèvate [tręvat M, N, tręvǫt I, P], s. f. — Traveteau ; poutrelle.

Trèvāye [tręvǟy.. M, I, P, N, travāy F], s. f. — Travée.

Trèvḗche, Trèvecheu, voir Trèvḗhhe, Trèvehher.

Trèvḗch (è), voir Trèvés.

Trèvḗhhe [tręvēχ.. S, tręvyęχ V], s. f. — Traverse. J’ons pris po lè trèvièhhe, nous avons pris par la t. (le chemin le plus court) V.

Trèvehher [tręfχēⁱ.. M, I, P, N, travęrsi F, tręvēχi S, tręvyęχi V], v. tr. — Traverser.

Trèvehher [tręfχēⁱ M], v. tr. — Transvaser (se dit du vin nouveau).

Trevehhés (è) [trȩfχēⁱ.. M], loc. adv. — À travers. ’L è bé montè lè coūte è ~ lè crawāye, il a beau monter la côte à travers la corvée (les champs). C. H., II, 26.

Trèvḗhhi, voir Trèvehher.

Trèvehhu [tręfχü.. M, I, P, N], s. m. — Cheville en fer qui sert à relier la Lonzinne à l’avant-train de la voiture. Voir Ché.

Trèvener [tręvnēⁱ Donjeux], v. intr. — Faucher un pré, un champ dans le sens de la largeur.

Trèvḗre [tręvēr M, I, P], s. f. — Plafond.

Trèvèrsḗje [tręvęrsēs̆.. M, I, P, N, travęrsēs̆ S], s. m. — Transvasement.

Trèvèrser [tręvęrsēⁱ.. M, I, P, N, travęrsę.. S], v. tr. — Transvaser.

Trèvés (an, de, è) [tręvēⁱ M, I, P, N, S, tręvēχ S, tręvye-tręvyęχ V], loc. adv. — À travers, de travers, en travers.

Trèveté [tręftēⁱ M, I, P, N], s. m. — Traveteau ; solive.

Treveucheu [trȩfs̆œ̨ M], v. intr. — Trébucher. Voir Trebeucheu.

Trèvḕye [tręvę̄y gén. (tręvēy S, V)], s. m. — Travail.

Trèvèyeu [tręvęyœ̨.. gén. (travayi F)], v. intr. — Travailler. I trèvèye come eune bḗte, come i-n-ours, comi i satīre, il travaille comme une bête, comme un ours, comme un satyre (presque au dessus de ses forces). — ~ d’ porminté, t. de tailleur (exercer le métier de tailleur) V. Ç’ n’at m’ lo çu qu’ trèvèye lo pus qu’ preute d’ l’èrjant aus-autes, ce n’est pas celui qui travaille le plus qui prête de l’argent aux autres.

Trèvèye, mo coūrs,
I n’ to s’rè pwint fāt d’ toūr.

Travaille, mon corps, il ne te sera pas fait de tort. Se dit quand on veut s’encourager soi-même au travail.

Trèvièhh, Trèvièhhe, Trèvièhhi, Trèviés, voir Trèvḗhhe, Trèvehher, Trèvés.

Trèvote, voir Trèvate.

Trèvūre [tręvǖr M, I, P, N, travǖr F, tręvǖr S, tręvīr V], s. f. — Poutre ; charpente au plafond, où l’on loge d’ordinaire du lard, du fromage, du pain.

Tréye, voir Treuye.

Trèye [tręy M, I, P, N], s. f. — Trèfle sauvage blanc.

Tréyer, voir Treuyeu.

Trèyḗye [tręyę̄y M, I, P, N], s. f. — 1o Treillis. 2o Petite écurie fermée jusqu’à une certaine hauteur pour les porcs et les moutons.

Trèyi [tręyi.. gén.], v. tr. — Trahir.

Trèyihon, Trèyijon [tręyiγõ-tręyijõ M, I, P, N], s. m. — Trahison.

Trèyîn [tręyĩ.. gén.], s. m. — Train, bruit, tapage. Mwinner i ~ d’ chîn, mener un t. de chien (d’enfer).

Trèyîn [trẽyĩ.. gén.], s. m. — Train de maison, de culture. Lo ~ minje lo ~, le t. mange le t. (le cultivateur qui mène un grand train de maison risque de perdre sa fortune).

Trèyîn (an) [tręyĩ.. gén.], loc. adv. — En train de. Éte an ~, être en t. (en bonne voie).

Trèyon [tręyõ gén.], s. m. — Écheveau de fil, de laine. Lo ~ at anhhev’le, l’é. est enchevêtré.

Trèyote [tręyǫt V], s. f. — Personne indolente.

Trḗzḗne [trēzēn N], s. f. — L’ensemble des treize cierges allumés pendant l’officie des Ténèbres de la semaine sainte.

Tribouler (so) [tribulēⁱ M, I, P, F, N], v. pron. — Se donner beaucoup de peine pour gagner sa vie.

Triboyeu [tribǫyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Troubler, chagriner.

Tributchi [tribüts̆i F], v. intr. — Trébucher. Voir Trebeucheu.

Tricate, voir Treucate.

Tricatḗje [trikatēs̆ M, N, trikǫtēs̆.. I, P, F, S, V], s. m. — Tricotage.

Tricater [trikatēⁱ.. M, N, trikǫtę.. I, P, F, S, V], v. tr. — Tricoter. J’ li ā tricaté lés coūdes, je lui ai tricoté les coudes (je lui ai donné des coups). R’wāde lo ~ dés jambes èt dés guiboles, regarde-le t. des jambes et des g. (regarde-le s’enfuir).

Trīche, voir Trīhhe.

Tricote, voir Treucate.

Tridḗne, voir Tridinne.

Tridinne [tridẽn m, I, tridēn P, F, S, V, tridẽn-tridēn N], s. f. — 1o Tiretaine ; droguet (étoffe pour vêtement d’hiver) ; étoffe peu solide. 2o Fille légère V.

Trifiat, Trifiot [trifya M, trifyǫ I, P], s. m. — Falbalas, fanfreluches.

Trifouyeu [trifuyœ̨.. gén.], v. intr. — Faire du gâchis. IMAGE. Page:Zéliqzon - Dictionnaire des patois romans de la Moselle, œuvre complète, 1924.djvu/714 Page:Zéliqzon - Dictionnaire des patois romans de la Moselle, œuvre complète, 1924.djvu/715

Trînguèld [trĩgęl(t).. gén. (drẽgęl F)], s. m. — Pourboire.

Trinité [trinitēⁱ gén.], s. f. — Trinité.

Lè vaye de lè Trinité,
Lés-andīves i faut pianter.

La veille de la T., les endives il faut planter. Quand-i pieut è lè ~, ç’at quèrante jos sans s’èrèter, quand-i fāt bé, ç’at quèrante jos d’ piāwe, quand il pleut à la T., c’est quarante jours sans s’arrêter, quand il fait beau, c’est quarante jours de pluie.

Quad i pieut l’ jo d’ lè Trinité,
Lo raborou sè s’mance péd,
Ou i péd ç’ qu’i-n-è hèné.

Quand il pleut le jour de la T., le laboureur sa semence perd, ou il perd ce qu’il a semé. R’wāde beun’ lo jo d’ lè ~, lo s’la danse è sè l’vāye, regarde bien le jour de la T., le soleil danse à son lever.

Trinje [trẽs̆ M, I, trēs̆ P, ętrēs̆-trēs̆ F, ętrẽs̆ S, V], adj. — Étrange.

Trinkiate, Trinkiote [trẽkyat M, trẽkyǫt I, P], s. f. — Petite mèche de cheveux.

Trinnau [trẽnō M, I, trēnō P, F, trẽnō-trēnō N], s. m. — Traîneau. Voir Tringnau.

Trinnāyerḕye [trẽnǟyrę̄y.. M, I, trẽnāyrę̄y P], s. f. — Négligence ; nonchalance. ’L è tortot pedu pè sè ~, il a tout perdu par sa n.

Trinne [trẽn M, I, trēn P], s. f. — Bateau traîné par un autre.

Trinne-bohhon [trẽn bǫχõ M, trēn bǫχõ P], s. m. — Espèce de passereau.

Trinne-cul [trẽn kü I, trēn kü P], s. m. — Robe (péjoratif).

Trinne-guinne [trẽn gẽn M, I, trẽn gẽn-trẽn gēn N], s. f. — Qui a toujours des malheurs.

Trinnèle [trẽnęl M, I, trēnęl P, trēnęl-trẽnęl N], s. f. — Femme négligente, paresseuse.

Trînsiate [trĩs(y)at M, N, trĩs(y)ǫt.. I, P, trisǫ V], s. f. — Jet de la Trînsūre ; éclaboussure.

Trînseure, voir Trînsūre.

Trînsieu [trĩsyœ̨.. M, I, P, N, tręnsi F, S, trĩsye, -yœ V], v. intr. — Jaillir avec force ; éclabousser. Teu t’és foūt coupé, lo sang trînsieūt, tu t’es fort coupé, le sang jaillissait.

Trînsiote, voir Trînsiate.

Trînsūre [trĩsǖr M, I, P, N, trĩsœ̨r S, trisēr V], s. f. — Tige creuse d’ombellifère ou de sureau, dans laquelle on ajuste un piston qui refoule l’eau et la lance par un trou plus ou moins étroit. Voir Patu, Trènse, Trissot.

Trîntrîn [trĩtrĩ M], s. m. — Violon.

Lés cosènes èt lés cosîns
Dans’ront au son don trîntrîn.

Les cousines et les cousins danseront au son du v.

Tripater, Tripotè [tripatēⁱ.. M, N, tripǫtę.. I, P], v. intr. — 1o Faire le ménage. 2o Fouler la terre après la vendange. 3o Cueillir les fruits oubliés N. Voir Cripater.

Tripāye [tripǟy.. M, I, P, N], s. f. — Repas d’amis (familier).

Tripelaⁱ [triplaⁱ.. F, triplę S], v. tr. — Piétiner. Voir Trepeler.

Triquat, Triquot [trika M, trikǫ I, P], s. m. — Gros morceau de pain.

Triquāye [trikǟy.. gén.], s. f. — Coup de trique, correction.

Trique [trik S, V], s. f. — Gros morceau de pain. Quand lés vālots èrvénont d’ lè choroūe, is pérnont dés ~ dé pin qui font dotè, quand les domestiques reviennent de la charrue, ils prennent des morceaux de pain qui font peur.

Triquè [trikę.. S, V], adj. — Étriqué ; élancé ; grand. I grand ~, un grand élancé (mince).

Triquon [trikõ M, I, P], s. m. — Coup de fouet.

Triquot, voir Triquat.

Trisaler [trizalēⁱ-tręzalēⁱ.. M, N, trizǫlę-tręzǫlę.. I, P, trizalę.. S, tręzǫlę V], v. intr. — 1o Carillonner ; faire beaucoup de bruit ; retentir ; résonner ; trembler par l’effet du retentissement. 2o Frétiller. 3o Être gai.

Trisolè, voir Trisaler.

Trisse [tris gén.], adj. — Triste. ~ come i bonat d’ nut, t. comme un bonnet de nuit.

Trissḗre, voir Trînsūre.

Trissot, voir Trînsiate.

Tritri [tritri M, I, P, N], s. m. — Grillon.

Triyanche [triyãs̆ S, V], s. f. — Tranche. Voir Tranche.

Triyate [triyat S], s. f. — Truble.

Trīye [trīy F], s. f. — Étrille. Voir Treuye.

Trīye [trīy M, F], s. f. — Règle que l’on passe sur une mesure pleine de grains pour en égaliser la surface.

Triyeu [triyœ̨ M], v. tr. — Rader avec la trille.

Triyi [triyi F], v. tr. — Étriller. Voir Treuyeu.

Triyolāyes [triyǫlǟy.. M, I, P, trōlǟy S], s. f. pl. — Allées et venues.

Triyoler [triyǫlēⁱ.. M, I, P], v. intr. — Changer toujours de place, aller et venir sans raison.

Trō [trō F, trǫw N, trō-trōᵘ S], s. m. — Trou. Voir Troū.

Trobe [trǫp M, I, P, N], adj. — Trouble. Lo vîn ~ ne gāte meu lés potes, le vin t. ne gâte pas les lèvres (on n’en boit pas).

Trōbe [trōp V], s. m. — Trèfle sauvage. Voir Trābe.

Trōbe [trōp M, I, P, N], s. m. et f. — Truble. Voir Triyate.

Trobiat [trǫbya M, N, trǫbyǫ I, P], s. m. — Tourbillon de vent. I s’è fāt i ~ qu’ è anl’vé m’ chèpé, il a fait (il y a eu) un tourbillon de vent qui a enlevé mon chapeau. Voir Treubiat.

Trobieu [trǫbyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Troubler. N’ trobieūr meu lè botèye, ne troublez pas la bouteille.

Trobion [trǫbyõ M, I], s. m. — Vertige ; berlue.

Trobiot, voir Trobiat.

Trobiou [trǫbyu.. M, I, P, N], s. m. — Celui qui trouble, cause du désordre ; brouillon. I ~ d’ fḗte, un troubleur de fête.

Trobouchier [trǫbus̆ye V], v. intr. — Trébucher. Voir Trebeucheu.

Trobouchot [trǫbus̆ǫ V], s. m. — Croc-en-jambe. Voir Trebeuchat.

Trōch, voir Trōhh.

Trochāye, Trochḕye [trǫs̆āy-trǫs̆ę̄y I, P, F, trǫs̆ī(y) V], s. f. — Touffe. Voir Trachāye.

Trochè [trǫs̆ę.. I, P, F, S, V], v. intr. — Taller. Voir Tracheu.

Troché, voir Trohhé.

Trōgnād [trōñǟ.. M, I, P, N, S], s. m. — Boudeur.

Trogne [trǫñ M, I, P, F, N], s. f. — Trogne ; visage (péjoratif) ; air ; mauvaise mine ; moue. I fèyeūt eune ~ de chîn, il faisait une mine de chien (il boudait).

Trōgni [trōñi S], v. tr. — Étrangler. Voir Trangneu.

Trōhh [trōχ.. S], adj. num. — Trois. Voir Treūhh.

Trōhhé [trōχēⁱ.. M, I, P], s. m. — Se dit de plusieurs tiges qui poussent sur le même pied.

Trōhieu [trōγyœ̨ N], v. tr. — Chercher, fouiller.

Trōhīme [trōγīm S], adj. num. ord. — Troisième. Voir Treūhieume.

Troke [trǫk V], s. m. — Bruit, tapage.

Trōlād [trōlā V], s. m. — Bavard.

Trōlāye, voir Triyolāye.

Trōleu [trōᵘlœ̨ N], v. tr. — Nettoyer l’écurie.

Trolote [trǫlǫt V], s. f. — Bavarde. Voir Trōlād.

Trombak [trõbak S], s. m. — Résine. Vè t’an ā hāt libak waç’ que lés chîns chiyent don ~, va-t’en au haut libaque (?) où les chiens ch… du T. (laisse-moi tranquille, tu m’ennuies).

Trombe [trõp V], s. m. — Tremble. Voir Trambe.

Trompate [trõpat M], s. f. — Trompette.

Trompatou [trõpatu M, N], s. m. — Celui qui joue de la trompette.

Tromper [trõpēⁱ.. gén.], v. tr. — Tromper. Lo çu que n’ so trompe meu, ç’at l’ çu que n’ fāt ryin, celui qui ne se trompe pas, c’est celui qui ne fait rien.

Tromper [trõpēⁱ.. M, I, P], v. intr. — Souffler dans une trompe.

Tromperḕye [trõprę̄y M, I, P, N], s. f. — Tromperie.

Trompou [trõpu.. gén.], s. m. — Trompeur, dupeur.

Tron [trõ gén.], s. m. — Excréments de toutes sortes, et, par extension : reste, résidu. ~ d’ chou, reste de chou, aussi : femme malpropre. ~ de Dieu (juron). ~ d’ cochon, trombe, violent orage. ~ d’ coucou, marjolaine. ~ d’ diāle, résine, assa fœtida. ~ d’ jāque, gomme des arbres fruitiers. ~ d’ vèche, bouse de vache. ~ d’oūye (oie), sobriquet des habitants de Pommérieux, arr. de Metz. ~ d’ beūre, écume ou gratin formé des parties graisseuses et albumineuses du beurre qu’on a fondu ; il est considéré comme une friandise, il se mange chaud et tartiné sur des tranches de pain.

Tronce [trõs gén.], s. m. et f. — 1o Tronc d’arbre. 2o Bac fait avec le tronc d’un arbre V. 3o Pile de planches. Elle était formée d’une dosse sur laquelle on plaçait dix planches. Voir Textes patois, le Flottage à Niederhof, p. 216.

Tronchiat [trõs̆ya M, trõs̆yǫ I], s. m. — Un rien, une misère V.

Tronchieu, voir Tronhhieu.

Tronchiot, voir Tronchiat.

Tronhhieu [trõχyœ̨.. M, I, P, N, trūñi F], v. intr. — 1o Fureter. 2o Rôder.

Trop [trǫ I, P, F, S, V], adv. — Trop. Voir Trap.

Trope [trǫp V], adj. — Trapu. Voir Trape.

Trope [trǫp V], s. f. — Trappe. Voir Trèpe.

Tropé [trǫpēⁱ.. gén. (trupī F)], s. m. — 1o Troupeau. 2o Groupe.

Trōpiéd [trōpye Hattigny], s. m. — Trépied. Voir Treūpieud.

Tropieu [trǫpyœ̨.. M, I], s. m. — Berger.

Tropieu [trǫpyœ̨.. M, I, P], v. intr. — Pulluler.

Trōpoyeu [trōpǫyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Aller çà et là, flâner.

Troquè [trǫkę V], v. tr. — Traquer. Voir Trèquer.

Troquou [trǫku.. I, P], s. m. — Troqueur. Voir Traquou.

Troquou [trǫku V], s. m. — Traqueur. Voir Trèquou.

Trōs [trō S], adj. num. — Trois. Voir Treūhh.

Trossād, voir Trossiād.

Trosse [trǫs Rombad], s. f. — 1o Tresse en saule qui sert à maintenir le raisin en tas. 2o Botte ; charge.

Trosse [trǫs M, I, P, N], s. f. — Moue ; grimace. I fāt lè ~, il fait la moue, la grimace.

Trosse-pète [trǫs pęt M, I], s. f. — Petite fille (terme de mépris).

Trosse-quāwe [trǫs kāw-kǫw M, N], s. m. et f. — Qui a la queue en évantail. (Se dit des animaux qui prennent peur).

Trossiād [trǫsyǟ.. M, I, P, N, S], adj. — Qui se plaint toujours ; dolent ; hargneux. On dit aussi Trossād.

Trossiāye [trǫsyǟy M, I, P, N], adj. — Personne bien habillée (troussée).

Trossiāye [trǫsyāy I, P], s. f. — Soupir.

Trossieu [trǫsyœ̨.. M, I, P, N, S], v. intr. — 1o Faire la moue ; bouder. 2o Se plaindre ; geindre ; faire grise mine. Trossiant n’at m’ meurant, geignant n’est pas mourant (aussi longtemps qu’on a la force de gémir, on n’est pas mort).

Trossieu [trǫsyœ̨.. gén. (trusi F)], v. tr. — 1o Trousser. ~ sés guèrguèsses, trousser ses grègues, relever ses culottes. Veus p’leūz ~ vate cate èt d’craté vas soles, vous pouvez retrousser votre jupe et décrotter vos souliers (vous pouvez vous en aller). ~ bèguḗje, plier bagage (s’en aller). 2o Arrêter. Au pus piat brut, v’ateūz trossieu, au moindre bruit (que vous faites), vous êtes arrêté.

Trote [trǫt I, P, F, S, V], s. f. — Course. Voir Trate.

Trotelè [trǫtlę V], v. intr. — Faire marcher la crécelle. Voir Trètreler.

Trotiād [trǫtyā V], s. m. — Qui titube.

Trōt [trō S], adj. — Étroit. Voir Treūt.

Trotier [trǫtye V], v. intr. — Tituber. Voir Tratchi.

Trotrḗle [trǫtrēl V], s. f. — Crécelle. Voir Trètrèle.

Troū [trū M, I, P, V, trō-tru F, trǫw-trū N, trō-trōᵘ-trū S], s. m. — 1o Trou. ~ d’ fouyant, t. de taupe (taupinière). ~ d’ lè nut, t. de la nuit (la brune). Lo ci qu’ creūje i troū por an fāre cheūr i-n-aute, y cheut sovant l’ premin, celui qui creuse un trou pour en faire tomber un autre, y tombe souvent le premier. Èt pus qu’ i an-n-è èt mwins qu’ cè pḗse ? — Dés troūs dans i honè, et plus il y en a et moins ça pèse ? — Des trous dans un vêtement (devinette). Èyou ç’ qu’at lo dāryin ~ d’ lè chèrāwe ? — Dans l’ cul don çu qu’ lè tyint. Où est le dernier t. de la charrue ? — Dans le c… de celui qui la tient (devinette). 2o L’enjeu au jeu de quilles. Lo jouwou qué fèt lo pis d’ guéyes rémèsse lo ~, le joueur qui fait le plus de quilles ramasse l’enjeu V. 3o Prison.

Èt j’ sus chūr d’awè l’ampwè d’ garde-boūs
Don premîn qu’on rèvoqu’rè ou qu’on matrè dans l’ troū.

Et je suis sûr d’avoir l’emploi de garde-forestier du premier qu’on révoquera ou qu’on mettra dans le t. (au cimetière). C. H., VII, 59.

Troubeuchi [trups̆i F], v. intr. — Trébucher. Voir Trebeucheu.

Troubeuchot [trups̆ǫ I, P, trups̆ǫt F], s. m. — Croc-en-jambe. Voir Trebeuchat.

Trouchiat, Trouchiot [trus̆ya M, trus̆yǫ I, P], s. m. — Petit trou.

Troufe [truf Bacourt], s. f. — Pomme de terre.

Trouklon [truklõ M, I], s. m. — Pelle qui sert à ramasser le blé.

Trougnate [truñat M, S, truñǫt I, P], s. f. — 1o Anus. 2o Homme sans énergie (terme de mépris).

Troūgni [trūñi F], v. intr. — Fureter. Voir Tronhhieu.

Trougnote, voir Trougnate.

Troūler [trūlēⁱ.. M, I, P, trōᵘlœ̨-trūlœ̨ N], v. tr. — Enlever le fumier, nettoyer l’écurie ; enlever la boue du chemin.

Troūleūse [trūlœ̄s, lang. pop. mess.], s. f. — Femme qui flâne au lieu de s’occuper de son ménage.

Troulon [trulõ N], s. m. — Râteau sans dents qui sert à racler la boue. Voir Rākiate, Rākiu.

Troūne [trūn M, I, P, trōᵘn-trūn N], s. m. — Trône.

Troupé, voir Tropé.

Troupīe, voir Tropé.

Troussetévite [trustevit V], s. f. — Diarrhée (trousse-toi vite).

Troussi, voir Trossieu.

Trouvaⁱ [truvaⁱ F], v. tr. — Trouver. Voir Treuver.

Trouwaⁱ [truwaⁱ F], v. tr. — Trouer. Voir Trower.

Trouwale, Trouwalote, voir Trouwèle, Trouwèlate.

Trouwand [truwã gén.], s. m. — Paresseux. ~ come eune vèche, p. comme une vache. ~ come eune mḗre de kègne, p. comme une mère de chienne. ~ èt gormand cè n’ vā wā înk sans l’aute, p. et gourmand, cela ne va guère un sans l’autre. — Ç’ot bon, l’āte-ète èn’ viét m’ injandrè lè poūdre, ç’ot trop mèlāhī, ’l ot ~ come ène mḗre dé coche, c’est bon, celui-là ne veut pas engendrer (inventer) la poudre, c’est trop malaisé, il est p. comme une mère de cochon (truie) V. Voir Pièce.

Trouwand [truwã M, I], s. m. — Harpon de tonnelier.

Trouwander [truwãdēⁱ.. gén.], v. intr. — Paresser, ne rien faire.

Trouwanderḕye [truwãdrę̄y M, I, P, N, truwãdīs S, V], s. f. — Paresse.

Trouwandīse, voir Trouwanderḕye.

Trouwèlate [truw(ę)lat M, N, truw(ę)lǫt I, P, truwalǫt F], s. f. — Petite truelle.

Trouwèle [truwęl.. gén. (truwęl-truwal F)], s. f. — Truelle.

Trouweler [truwlēⁱ.. M, I, P, trǫwlœ̨-truwlœ̨ N], v. intr. — Enlever le fumier ; nettoyer l’écurie ; enlever la boue du chemin. Voir Troūler.

Trouwḗne [truwēn V], s. f. — Grippe (maladie qui règne).

Trouwoye [truwǫy V], s. f. — Bras placés derrière la voiture. Voir Trōye.

Trouyat [truya M, truyǫ I, P], s. m. — 1o Petit trou. 2o Petit sou.

Troūyeu [trūyœ̨.. M, I, P, N, trōᵘyœ̨-trūyœ̨ N], v. tr. — Mêler ; mélanger.

Trouyot, voir Trouyat.

Trovè [trovę V], v. tr. — Trouver. Voir Treuver.

Trowāye [trǫwǟy-trawǟy M, N, trǫwāy I, P], s. f. — Trouée. Se dit surtout de l’ouverture pratiquée dans une haie.

Trowḗje [trǫwēs̆-trawēs̆ M, N, trǫwēs̆.. I, P], s. m. — Action de trouer, percement.

Trowelat [trǫwla-trawla M, N, trǫwlǫ I], s. m. — Pelle qui sert à racler la boue.

Troweleu, voir Trouweler.

Trowelon [trǫwlõ-trawlõ M, trǫwlõ I], s. m. — Pelle en bois dont on se sert pour la vendange.

Trower [trǫwēⁱ-trawēⁱ.. M, N, trǫwę.. I, P, F, truwaⁱ F, trawę.. S], v. tr. — Trouer.

Trowiate [trǫwyat-trawyat M, N, trǫwyǫt I, P], s. f. — Retardataire ; paresseux.

Trowīre [trǫwīr-trawīr M, N], s. f. — Trouée.

Trōye [trōy M, I, P], s. m. — 1o Trèfle rampant. 2o Troène.

Trōye [trōy S, truwǫy V], s. f. — Bras placés derrière la voiture.

Trōyeu, voir Troūyeu.

Trōyeu [trōyœ̨.. M, I, P], v. intr. — Trôler, flâner çà et là.

Trōyon [trōyõ M, I, P], s. m. — 1o Personne qui n’avance pas dans son travail. 2o Femme malpropre ; coureuse.

Trōyou [trōyu M], s. m. — Truand.

Trōze [trōs M, I, P, N, trās S, trēs V], adj. num. — Treize.

Trōzieume [trōzyœ̨m M, N, P, trōzyęm I, trāzīm S, trēzyem, -yœm V], adj. num. ord. — Treizième.

Truche [trüs̆ N], s. f. — Poignée d’herbe.

Trute [trüt F], s. f. — Truite. Voir Treūte.

Truvè [trüvę.. S], v. tr. — Trouver. Voir Treuver.

Trūyate [trǖyat M, N, trǖyǫt I, P], s. f. — 1o Petite truie. 2o Cloporte. 3o Petits vers que font les enfants. 4o Ivraie. 5o Renoncule, qui souvent infeste les champs de blé, aussi nommée herbe à cochon.

Trūye [trǖy M, I, P, N], s. f. — Truie. ~ quawāye, truie sans queue (femme cancanière). An-n-avant deus, lés caches èt lés ~, en avant deux, les C. et les truies (invitation à la danse). Voir Treūye. 2o Femme gourmande et malpropre. Ç’at eune bone fome, mās ’l at i poū ~, c’est une bonne femme, mais elle est un peu malpropre. 3o Espèce de jeu qui tient du jeu de barres et du jeu des quatre coins. Dans certains endroits, on l’appelle le jeu de la Beuye. Voir ce mot. 4o Crampe au poignet. 5o Grosse pièce de bois qui supporte l’effort d’un pressoir à tourniquet.

Trūyote, voir Trūyate.

Tucoū, Tucow [tükū M, I, P, tükū-tukǫw N], s. m. — Torcol (oiseau).

Tūdat [tǖda N], s. m. — Trique formée de cordes tressées.

Tūde [tǖt M (tūt Buc.), I, P, tǫrt-tūrt-tūt F, tōt-tōᵘt-tōts̆-tōk S, twǫt V], v. tr. — Tordre. ’L ont tudu zoute bwāye, ils ont tordu leur lessive. I v’ ambrèsse po v’ tūde lo cou, il vous embrasse pour vous tordre le cou.

Tūdḗje [tǖdēs̆.. M, I, P, N], s. m. — Action de tordre.

Tūdon [tǖdõ M], s. m. — Linge rincé et tordu.

Tufenote [tüfnǫt I], s. f. — Personne mâchurée qui va de porte en porte le 13 janvier (ancienne coutume). Voir Teufnād.

Tūgneu [tǖñœ̨ M, tōñi S], v. intr. — Aller de travers.

Tujon [tüjõ F], s. m. — Tison. Voir Teuhon.

Tūlat [tǖla M, tǖlǫ I], s. m. — Fragments de tuile que l’on met au fond d’un pot de fleurs.

Tūle [tǖl M, I, P, F, N, tœ̄l S, twīl V], s. f. — Tuile. Ç’at eune ranje de ~ de pus, c’est une rangée de t. de plus. Se dit d’un héritage grossi par la mort d’un héritier. I n’ possḗde meu eune ~, il ne possède pas une t.

Tūlé [tǖlēⁱ M, I, P, N], s. m. — Fragment de tuile.

Tūlerḕye [tǖlrę̄y M, I, P, N, tœ̄lrēy S, tēlrī-tęrrī V], s. f. — Tuilerie, briqueterie.

Tūli ['tǖli M, I, P, N, tœ̄lē.. S, tēle V], s. m. — Tuilier, briquetier.

Tūlon [tǖlõ M, I, P, N, tœ̄lõ S], s. m. — Tesson de tuile.

Tūlot, voir Tūlat.

Tumīde [tümīt M], adj. — Timide.

Tunè [tünę-tinę.. S, tinę V, tunaⁱ F], v. intr. — Tonner.

Tuneūre, Tunōre [tünœ̄r N, tünōr S], s. m. — Tonnerre. Voir Toneūre.

Turlutinne [türlütẽn M, I, türlütēn P, türlütēn-türlütẽn N], s. f. — Serinette. I m’annaye èva sè ~, il m’ennuie avec sa serinette (il répète toujours la même chose, comme une mécanique).

Turlututu [türlütütü M, I, P, N], s. m. — Mirliton (terme enfantin). ~ chèpé pwintu, t., chapeau pointu (se dit à une personne qui dépite des sornettes pour le faire taire).

Turon [türõ F], s. m. — Intérieur d’une salade.

Turturèle [türtüręl F], s. f. — Tourterelle. Voir Teurterèle.

Tūsād [tǖzǟ.. M, I, P, F, N, S], s. m. — Lambin. Voir Mūsād.

Tūser [tǖzēⁱ.. M, I, P, N, S], v. intr. — Lambiner.

Tūtād [tütǟ.. M, I, P, N], s. m. — Chalumeau dont on se sert pour boire.

Tūtāte [tǖtǟt.. M, I, P, N], s. f. — Cornemuse.

Tūte [tǖt M, I, P, F, N], s. f. — Cor ; trompette (plaisant).

Tūteler [tǖtlēⁱ.. M, I, P], v. intr. — Sonner de la trompette. Voir Tūter.

Tūtelou [tǖtlu.. M, I, P, N], s. m. — Corneur.

Tūter [tǖtēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — 1o Sonner de la trompette. Voir Tūteler. 2o Chanter (en parlant des oiseaux). 3o Boire. I n’ minje wā, mās i tūte beun’, il ne mange guère, mais il boit bien. Se dit aussi d’un enfant qui suce sa langue ou son doigt.

Tutūr [tütǖr M, I, P, N], n. pr. — Arthur.

Tuturon [tütürõ M], s. m. — Goulot d’un vase. Bwḗre è ~, boire à même le goulot.

Tūver [tǖvēⁱ.. M, I, P, N, tǖvę-tīvę̄ S], v. tr. — Étuver. Voir Teuver.

Tuyau [tüyō M, I, P, N], s. m. — Tuyau de poêle.

Twènon [twęnõ M, I, P], n. pr. — Antoine.

Twīle, voir Tūle.

Twènète, Twèniche [twęnęt-twęnis̆ M, I, P, N], n. pr. — Antoinette.

Twḗpouces [twēpus Ommeray], s. m. — Voiture dont les roues ont des jantes larges de trois pouces.

Twīter [twītēⁱ M, I, P], v. intr. — 1o Chanter. Se dit des oiseaux. 2o Bavarder. Què qu’ teu twītes tant, qu’est-ce que tu bavardes tant ?

Twode [twǫt V], v. tr. — Tordre. Voir Tūde.

Tyi [tyi S], s. m. — C…. Voir Cul.

Tyi [tyi S], s. f. — Cuiller. Voir Keuyer’.

Tyin [tyẽ M, I, tyẽ-tyęn P, tyęn F, tĩ-tẽ-ts̆ẽ-tyẽ S, tyẽ V], pron. poss. — Tien. I bwin ~ at mayou qu’ dous t’èrés, înk at hhūr, l’aute n’y at m’, un bon t. vaut mieux que deux tu (l’)auras, l’un est sûr, l’autre ne l’est pas.

Tyînsèsse [tyĩsęs S], s. f. — Éclaboussure. Voir Kyînson.

Tyissu [tyisü S], s. m. — Éclaboussure. Voir Kieussat.


Fig. 82.