Dictionnaire de théologie catholique/LAURENT DE PARIS

P. Édouard d’Alençon
Letouzey et Ané (Tome 9.1 : LAUBRUSSEL - LYREp. 13).

3. LAURENT DE PARIS revêtit l’habit des frères mineurs capucins dans les premières années de leur établissement en France, le 7 octobre 1581. De bonne heure nous le voyons entrer dans les dignités et jusqu’à la fin de sa vie il était gardien, définiteur et custode. Il fut en outre lecteur en philosophie et en 1611, après que le pape Paul V eut ordonné dans tous les ordres religieux l’étude de l’hébreu, du grec et de l’arabe, le P. Laurent fut le premier chargé du cours d’hébreu. Dans la préface de son Traité de l’amour de Dieu, saint François de Sales, passant en revue les ouvrages sur le même sujet, écrivait : « Nous voyons de plus un grand et magnifique palais que le R. Père Laurent de Paris, prédicateur de l’ordre des capucins, bastit à l’honneur de l’amour divin, lequel estant achevé sera un cours accompli de la science de bien aimer. » Quand l’évêque de Genève écrivait ces lignes, le P. Laurent avait déjà publié Le palais d’amour divin de Jésus et de l’âme chrétienne, où toute personne tant religieuse que séculière peut apprendre à aimer Dieu en vérité, in-4°, Paris, 1602, 1614. Ce tome premier devait être suivi de la Salle de l’amour divin en deux tomes et du Cabinet de l’amour divin en un tome. Ces ouvrages ne furent jamais publiés par l’auteur qui donna seulement : Les tapisseries du divin amour ou la Passion de Noire-Seigneur Jésus-Christ Rédempteur des humains, Fils de Dieu vivant, selon la vérité de l’histoire, in-4°, Paris, 1631. La même année le P. Laurent, mourait au couvent de Meudon, où il était gardien, le 12 avril, sans avoir achevé ce dernier ouvrage. Loué par saint François de Sales, le Palais de l’amour divin l’a été également par le docte et pieux cardinal Bona, Via compendii ad Deum, c. xx, De amore Dei, 4 ; néanmoins ces livres, aujourd’hui fort rares, sont d’une lecture difficile et le style de l’auteur, prétentieux et ampoulé, est loin d’avoir la grâce qui caractérise les bons écrivains de son époque. On y rencontre cependant de fort belles pages sur le Sacré-Cœur, qui font placer à bon droit le P. Laurent parmi les précurseurs de sainte Marguerite-Marie.

Bernard de Bologne, Bibliotheca scriptorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1747 ; Annales franciscaines, juin 1891, t. xvii, p. 433 sq.

P. Édouard d’Alençon.