Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DIFFÉRER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 340).

DIFFÉRER. v. a. Gagner du temps, remettre à un autre temps. Differre, procrastinare. Les Financiers different les paiemens le plus qu’ils peuvent. Il ne faut point différer sa conversion la remettre de jour en jour. On ne doit point différer à bien vivre. Ablanc. Je ne puis différer plus long-temps à vous supplier de me tirer de peine. Voit.

Tu sais bien que mon cœur, facile à tes desirs,
N’a jamais d’un moment différé tes plaisirs.

Boileau.

Je m’affoiblis, plus je diffère :
Il faut m’arracher de ce lieu. Quin.

Différé, ée. part. On dit proverbialement, ce qui est différé n’est pas perdu.

Différer, signifie être dissemblable, n’être pas de même. Differre, disconvenire. Il y a bien des hommes qui ne diffèrent de la bête, que par la figure. Il disoit qu’un Roi, qui ne faisoit point la guerre, ne différoit en rien de son Palfrenier. Ablanc. Ils conviennent en plusieurs choses, mais ils diffèrent en cela.

Différer vient du Latin differre, formé du Grec διαφέρειν : ces mots signifient la même chose.