Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉPRAVATION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 244).
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DÉPRAVATION. s. f. Dérèglement du goût, des mœurs, ou de la doctrine. Depravatio, corruptio. La dépravation de notre raison est la cause de nos erreurs. Chacun accuse son siècle de dépravation. La postérité de Seth fut fidelle à Dieu malgré la dépravation du temps. Boss. Il y a quelques gens qui trouvent ce mot un peu vieux, quand il s’agit de mœurs & de doctrine, mais, comme des auteurs assez approuvés s’en servent, on ne peut pas le rejeter.

Dépravation se dit en Médecine de la lésion notable de l’économie naturelle du corps humain, & plus particulièrement, lorsque l’exercice des fonctions se fait sans régle, & sans conformité à l’état naturel. Il y a de la dépravation dans le goût, lorsqu’on se sent de la répugnance pour les alimens ordinaires, & qu’on se sent porté à manger des choses qui sont nuisibles, ou peu propres à nourrir.