Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉPRAVER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 244).

DÉPRAVER. v. a. Pervertir, corrompre le goût, les mœurs, ou la doctrine. Depravare, corrumpere. Il s’est dépravé le goût à force de boire. C’est un homme capable de dépraver toute la jeunesse. Il avoit du génie pour l’éloquence, mais la lecture des mauvais Auteurs lui a dépravé le goût. Plusieurs maladies rendent le goût dépravé. La jeunesse est maintenant fort insolente & fort dépravée. Les Infidèles mènent une vie brutale, & aussi dépravée que leur doctrine. Dieu les a livrés à l’égarement d’un esprit dépravé & corrompu. Port-R.

Dépravé, ée. part. & adj. Depravatus, corruptus. Mille gens qui se piquent d’érudition font voir un goût dépravé, lorsqu’il s’agit de porter leur jugement sur une pièce d’esprit.