Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉPOURVOIR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 244).

DÉPOURVOIR. v. a. Dégarnir, ôter les provisions, les choses nécessaires à la subsistance d’une place, d’une maison, d’une personne. Nudare, spoliare. Ce verbe n’est guère en usage qu’au participe, & quelquefois à l’infinitif. Un Gouverneur ne doit point laisser dépourvoir sa place, en laisser ôter les hommes & les munitions. Cette maison noble est pauvre, & dépourvue des choses nécessaires à la vie. Cette veuve affligée est dépourvue de tout secours, d’amis & d’argent.

Dépourvu se dit souvent en choses morales. Destitutus. Il est pris comme participe & adjectif. Il faut être bien dépourvu d’esprit, de sens, de jugement, pour commettre une telle faute. Il étoit dépourvu de conseil, quand il a fait cette transaction. Souvent on est dépourvu de mémoire, elle quitte les gens au besoin. Jamais on n’est dépourvu de la grace, de l’assistance divine, quand on veut bien y coopérer.

Au Dépourvu. adv. A l’improviste, par surprise, lorsqu’on n’est pas pourvu des choses nécessaires, Ex improviso. Un Gouverneur de place ne doit point se laisser assaillir au dépourvu. La basse-cour de ce Gentilhomme est bien garnie, on ne le peut prendre au dépourvu quand on arrive chez lui.