Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COURTISER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 997).

COURTISER, v. a. flatter quelqu’un, ☞ lui faire la cour pour en obtenir quelque chose. On dit dans le même sens courtiser les Dames. Alicujus benevolentiam, gratiam captare, aucupari. Il y a long temps que ce jeune homme courtise cette veuve. On courtise ce vieillard, pour être mis dans son testament. Ce verbe ne s’emploie ordinairement que dans le style familier ; cependant M. de S. Real s’en est servi avec grâce en parlant des affaires de Marius & de Sylla. Marius commença donc à courtiser le peuple, & à déclamer contre le luxe & l’orgueil insupportable des Sénateurs. De S. Real. Pasquier remarque que le premier qui s’est servi de ce mot est Olivier Maigny.

Les Achilles & les Thésées,
La-bas sous leurs tristes lauriers.
Ne sont ni plus grands, ni plus fiers,
Ni leurs ombres plus courtisées. Voit.

On dit figurément qu’un homme courtise les Muses, les neuf sœurs ; pour dire, qu’il aime à faire des vers, qu’il s’applique à la Poësie. Studiosus Poeseos.

Courtisé, ée. part.