Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COURTISANE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 997).
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☞ COURTISANE. s. f. nom que l’on donnoit aux femmes publiques chez les anciens Grecs & Romains. On les appelle encore ainsi en Italie. On donne le même nom chez nous aux femmes livrées à la débauche publique, mais qui sont un peu considérables, & qui mettent un air de décence dans un métier qui n’en est guère susceptible. Les Courtisanes sont un peu moins méprisables que les Coureuses. Meretrix. Laïs étoit une fameuse Courtisane, qui demandoit dix mille écus à ceux qui vouloient passer une nuit avec elle. Venise est le lieu du monde où il y a le plus de Courtisanes : on dit même qu’il y a 250 ans que le Sénat qui les avoit chassées, fut obligé de les faire revenir, afin de pourvoir à la sureté des femmes d’honneur, & d’occuper la Noblesse, de peur qu’elle ne méditât des nouveautés contre l’Etat. C’est pourquoi le peuple regarde les Courtisanes avec plus d’envie pour leur fortune, que d’horreur pour leur conduite. S. Didier. Elle répondit fièrement que la toilette & les ajustemens d’une Courtisane n’étoient pas propres à une reine. Fléch.