Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COURTAGE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 995).
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COURTAGE. s. m. profession de celui qui s’entremet de faire vendre, acheter, échanger des marchandises, ou de faire prêter de l’argent. Ars proxenetica. Voyez Courtier.

Ce mot vient de courre ou courir, parce que le courtage se fait par plusieurs allées & venues.

Courtage signifie aussi le droit, le salaire qu’on donne à ceux qui exercent le courtage. Jus proxenetorum, ou proxeneticum. Les Marchands donnent un quart pour cent à ceux qui leur négotient leurs lettres sur la place.

Courtage, droit d’aides qui se paye aux Officiers Jaujeurs & Courtiers à chaque fois que le vin est vendu, ou qu’il change de main.

COURTAGE de Bourdeaux, droit qui se perçoit par mer sur toutes sortes de marchandises. La recette du droit de courtage appartenoit originairement à la ville de Bourdeaux, qui vendit ce droit à quarante particuliers qui élisoient entr’eux un Receveur pour en faire la perception. Mais en 1680, Louis XIV fit la réunion de ce droit au Bureau de Convoi & Comptablie de Bourdeaux ; & pour dédommager les particuliers qui en jouissoient, il leur accorda des provisions de Courtiers Royaux, & en rendit les offices héréditaires. C’est pour cette raison qu’en supprimant les charges des Agens de change & Courtiers dans tout le Royaume, on en excepta celles de la ville de Bourdeaux. Edit de 1705.