Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COURTIER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 996).

COURTIER, IÈRE. s. m. & f. On disoit autrefois Couratier, qui s’entremet pour faire faire des ventes, des prêts d’argent. Proxeneta, proxenetrix. Il y a des Courtiers établis en titre d’office, pour négocier les prêts qui se font sur la place du Change, qu’on nomme Agens, procuratores. Voyez Agents.

Les Courtiers de chevaux de la marchandise par eau, sont des Officiers de ville établis pour la navigation, qui ont soin de visiter les chevaux pour le montage des coches & des bateaux, de biller les cordes, & d’obliger les Voituriers à réparer ou dépecer les bateaux qui ne seront pas en état de faire voyage. Il y a d’autres Courtiers de chevaux qui se mêlent de faire vendre des chevaux.

Les Courtiers de sel sont des Officiers des Gabelles qui assistent au grenier, & fournissent les minots aux Mesureurs, & les toiles & bannes pour mettre sous les minots.

Les Courtiers de lards & de graisses, sont des Officiers de ville établis pour décharger, empiler, & visiter les marchandises dans les places où elles se vendent, & qui sont responsables envers l’acheteur de la bonté de la marchandise, & envers le vendeur du paiement du prix. On les appelle dans le nouveau Traité de Police Courtiers ou Visiteurs des chairs, lards & graisses de porcs.

Les Jurés Courtiers de vins sur les ports, sont des Officiers de ville, dont la charge est de goûter les vins, pour connoître s’ils ne sont point chargés d’eau ou d’autres mauvais remplages. Ils doivent avertir l’acheteur si le vaisseau ne contient pas la juste moison suivant la marque apposée par le Jaugeur.

Chaque Corps de Marchands a ses Courtiers, qui sont nommés par ses Maîtres & Gardes. Il y en a aussi chez les Manufacturiers.

Ce mot vient de Corraterius, qu’on a dit dans la basse latinité en la même signification. On les a appelés aussi Curritores & Cursores.

On appelle par raillerie, Courtier ou Courtière de mariage, ceux qui se mêlent de faire des mariages.