Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COMA

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 701-702).

COMA, s. m. terme de Médecine. Coma. C’est le nom d’une maladie qu’on appelle aussi cataphora. Coma somnolentum ou coma soporeux, coma vigil. Ce mot est formé par syncope de κοίμημα, qui vient de κοιμάω, je dors. Le coma est une grande envie de dormir, soit que le sommeil s’en suive ou non : si le sommeil suit, c’est un coma somnolentum ; dans lequel les malades dorment d’un profond sommeil & ne peuvent ouvrir les yeux : s’ils ne peuvent dormir, c’est un coma vigil, dans lequel ils ferment les yeux, & semblent dormir, quoiqu’ils ne dorment pas. La cause du coma soporeux est tout ce qui empêche le cours des esprits, comme l’intempérie froide & humide du cerveau, des vapeurs chaudes & corrompues qui montent à la tête, & bouchent les canaux des esprits animaux, des vapeurs narcotiques, &c. Le coma vigil vient du combat ou de mêlange déréglé de la bile & de la pituite, car la bile fait veiller, & la pituite fait dormir ; & ceux qui ont cette maladie, ferment les yeux pour dormir, & ne le peuvent, ou s’ils dorment, c’est pour un moment : ils rêvent, ils s’agitent, ils se levent, & quelquefois ils se jettent sur ceux qui sont présens. Le coma soporeux diffère du carus. Voyez Carus. Les remèdes pour le coma sont ceux qui causent de grandes évacuations, comme les clystères violens, les vomitifs, ceux qui purgent, déchargent & dessèchent le cerveau : ceux qui causent des révulsions d’humeurs, comme les vessicatoires & les cautères. Dégori. Voyez Lazare Rivière, Samuel, Formius, Rondelet, Forestus, des maladies du cerveau, Villis, &c.