Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CARUS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 294).
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CARUS ou CAROS. s. m. Carus. Terme de Médecine. Affection soporeuse, profond assoupissement. Il y a différence entre le coma & le carus, en ce que dans la première de ces affections, les malades répondent quand on les interroge, ce qu’ils ne font pas dans la dernière. Il diffère de la léthargie, en ce que la fièvre accompagne la léthargie, & que le sentiment revient aux léthargiques quand on les pique, quand on les agite ; il est distingué de l’apoplexie par la liberté de la respiration, qui est toujours blessée dans l’apoplexie ; de l’épilepsie, en ce qu’il n’y a aucun mouvement, & qu’il n’y a point d’écume à la bouche dans le carus ; de la syncope, par le pouls qui est grand, par le teint du visage qui est vermeil, au lieu que le pouls est lent, & la face cadavéreuse dans la syncope ; de la suffocation hystérique, en ce que les femmes en cet état entendent & se ressouviennent de tout ; ce qui n’arrive point dans le carus. Dégori. Le carus est un long & profond assoupissement insurmontable, joint à la perte du sentiment, du mouvement & de l’imagination, mais avec liberté de respirer. La cause du carus est l’interruption des esprits animaux, causee par l’affaissement quand ils sont épuisés, ou par l’obstruction qui provient d’une humeur pituiteuse, froide & grossière, ou par compulsion à cause de quelque coup.

Le Caros, la cataphore, ou subeta d’Avicenne, le coma ou typhomania de Galien ; la paralysie ; la paraplégie, hémiplégie, &c. ne sont que des espéces différentes d’apoplexie dans un degré moins fort. Demouis, Acad. d’Ed. T. I, p. 317.

Le nom de carus vient du Grec ϰάρος (karos), qui veut dire, assoupissement avec pesanteur de tête.