Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CIRCENSE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 599).

CIRCENSE. adj. Circensis. Ce mot en françois ne se peut dire qu’au pluriel, en parlant des Jeux circenses, comme dit M. Blondel, pour les Jeux du Cirque, comme on dit ordinairement. Par le nom de Jeux Circenses, on entend en général tous les combats du Cirque, de quelque manière qu’ils se fissent, à pié, à cheval, sur un char, à la lutte, à coups de poings, avec des épées, des piques, des dards, des flèches, contre des hommes, ou contre des bêtes, sur la terre, dans l’arène, ou sur des vaisseaux. Il n’y avoit guère que les Esclaves qui donnassent au peuple ce cruel plaisir : c’étoit un exercice qui auroit déshonoré les honnêtes gens. Il y en a qui disent que les Jeux Circenses ont été ainsi nommés du mot latin Circuitus, parce que ces sortes de combats se faisoient dans un lieu entouré d’épées nues, afin que les combattans ne pussent s’enfuir ; & même dans les commencemens, ils se faisoient au bord de la rivière, & du côté de la terre le champ du combat étoit fermé avec des épées nues. tous les Auteurs qui ont écrit des spectacles des Romains, & des Antiquités Romaines, ont parlé des Jeux Circenses. La plûpart des fêtes des Romains étoient accompagnées de Jeux Circenses. & les Magistrat, ou les autres Officiers de la République, donnoient souvent ces sortes de spectacles au peuple. Les grands Jeux Circenses duroient cinq jours, & commençoient le quinzième de Septembre. Au reste, quoique l’Abbé de Marolles, M. Blondel, les Auteur de Moréri, & d’autres peut-être encore, se servent du mot Circenses, ont dit plus communément les Jeux ou les combats du Cirque ; mais sur-tout il ne faut pas les appeler les Jeux de Circé, comme a fait un de nos Traducteurs, dans un ouvrage de Cicéron. Ce sont les Jeux du Cirque. Voyez Cirque.