Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CIRCÉE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 599).
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CIRCÉE. s. f. Circœa. Plante qui a sa racine blanche, noueuse, oblique, rampante, chargée de quelques fibres. Ses tiges sont droites, menues, arrondies, pleines de moëlle, vertes, un peu velues, & garnies de feuilles opposées, larges à leur base, pointues à leur extrémité, assez semblables à celles de la Morelle, mais un peu plus velues, dentelées sur leurs bords, & attachées à des queues longues de demi-pouce. Ces tiges se terminent par un épi de fleurs assez écartées les unes des autres, petites, & composées de deux pétales blanches, & taillées en cœur : deux étamines & un pistil occupent leur milieu. Le calice de ces fleurs est fermé par de petites feuilles vertes, rabattues dans le temps que la fleur s’épanouit, & qui tombent ensuite avec les pétales. Il succéde à la fleur un fruit fermé par la base du calice qui est taillée en petite poire verdâtre, velue & divisée en deux loges, qui renferment chacune une semence oblongue. Cette plante croît dans les bois, & dans des lieux humides, en plusieurs endroits du Royaume. Elle vient assez abondamment aux environs de Paris. On l’a nommée aussi Circœa Lutetianorum.

Il y en a une autre espèce commune dans les montagne ; elle ne diffère de celle-ci que par la petitesse de toutes ses parties ; à peine s’élève-t-elle à la hauteur de quatre à cinq pouces ; la couleur de ses feuilles est d’un vert plus clair & plus gai : on la nomme Circœa minima. Quoique cette plante porte le nom d’une fameuse Enchanteresse, on ne lui attribue aucune propriété qui tienne du merveilleux.