Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHATOUILLEMENT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 485).
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CHATOUILLEMENT. s. m. Action par laquelle on chatouille. C’est aussi le sentiment qui naît de cette action. Titillatio. Il y a bien des gens qui craignent le chatouillement.

☞ L’organe du toucher consiste dans les fibres nerveux répandues dans tout le corps. Ces fibres vont se terminer à l’épiderme en petites houpes ou petits mamelons. Elles reçoivent les impressions sensibles, & les font passer jusqu’à l’ame par le moyen des esprits animaux : de-là les différentes sensations.

☞ Aussi les endroits où il y a plus de ces fibres nerveuses, comme la plante des piés, sont les plus sensibles au chatouillement.

☞ Toutes les sensations ne diffèrent que par le plus ou le moins. Le plaisir n’est que le commencement de la douleur, & la douleur commence où le plaisir finit. Un chatouillement doux & modéré fait du plaisir ; il ne cause qu’un léger ébranlement dans les nerfs. S’il augmente au point de jeter l’ame & les nerfs dans des mouvemens plus violens que ceux qui accompagnent le plaisir, s’il déchire, s’il blesse les fibres nerveuses, c’est un sentiment de douleur.

Chatouillement se dit aussi au figuré, du plaisir que l’on a de s’entendre dire des choses flateuses & agréables. Quel agréable chatouillement cause l’approbation du monde dans les esprits vains, lorsqu’ils s’entendent nommer parmi les Docteur célèbres ! Bens.