Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHATON

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 485).
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CHATON. s. m. Petit chat. Felis catulus.

Chaton, terme de Bijoutier, signifie l’endroit où l’on enchâsse une pierre précieuse dans un anneau, un poinçon, un cachet, &c. Pala funda. Ménage prétend que ce mot vient de castrum, & qu’on a dit autrefois caston.

Chaton. Terme de Botanique. Julus, nucamentum. On appelle ainsi en Botanique, certaines fleurs attachés plusieurs ensemble le long d’un filet commun, en forme de queue de chat : d’où vient le mot de chaton. Souvent ces chatons, ne contenant que des fleurs mâles, ne donnent point de fruit. Les paysans les nomment des roupies. Tout le monde connoît les chatons du noyer, du noisettier. Il y a aussi des chatons qui portent des fleurs femelles. Cette fleur est toujours séparée du fruit, soit qu’elle se trouve sur un individu différent de celui qui porte le fruit, soit que la même plante produise la fleur & le fruit.

On appelle aussi chaton, le vert qui couvre la coquille de la noisette, lorsqu’elle est encore sur le noisetier. On le dit aussi de la partie qui enferme la graine de la tulipe. Liger.

Chaton se dit encore, en termes d’Oculiste, de l’endroit où le cristallin de l’œil est enchâssé. Umbo, pala. Ce chaton, dit M. Morand, est formé par la tunique vîtrée. Il dit encore que des deux membranes qui sont dans l’œil, la seconde est celle qui tapisse le chaton où le cristallin est enclâvé. M. de la Peyronie a observé que la membrane cristalline ne tient au cristallin que par les bords, quoiqu’elle le couvre en entier ; mais que peu à peu elle se retire, & devient adhérente au cercle de l’Iris, sans cesser de tenir encore au cristallin par ses rebords : & qu’au lieu qu’elle étoit une enveloppe, elle devient un chaton où le cristallin demeure enchâssé. M. de S. Yves, fameux Oculiste, reconnoît aussi que la seconde membrane est celle qui tapisse le chaton du cristallin. Le cristallin étant sorti de son chaton, il trouva l’humeur cristalline dans son chaton naturel… Geisler, Journ. des Sçav.. 1720, p. 446.