Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAORCIN ou CAORSIN & CORSIN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 227).
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CAORCIN ou CAORSIN & CORSIN. s. m. Caorcinus, corsinus. Les Caorsins ou Corsins furent des Marchands d’Italie fameux au XIIIe siècle par leurs usures, en France & en Angleterre, dans les Pays-Bas, & en Sicile. S. Louis fit un édit contre les Caorsins en 1268. Henri III les chassa d’Angleterre en 1240. Le Pape ayant intercédé pour eux, dix ans après ils revinrent, & furent chassés une seconde fois en 1251, l’année d’après leur rétablissément. En 1260, Henri III, Duc de Brabant, ordonna par son testament qu’on les chassât aussi de ses Etats. Quelques-uns croient qu’ils prirent leur nom de Cahors, capitale du Quercy, où ils faisoient un gros commerce. D’autres croient qu’ils viennent d’une famille de gros Négocians de Florence nommés les Corsins. Quoi qu’il en soit, comme on enlevoit souvent ces Marchands comme des usuriers pour les mettre en prison, quelques-uns croient que c’est de-là qu’est venue cette manière de parler proverbiale : Enlever comme un Corsin, & qu’il faut dire ainsi, & non pas comme un corps Saint, qu’ils croient être une corruption que la ressemblance des mots a produite. Matthieu de Westminster, à l’an 1232. Du Cange. D’autres disent que ce proverbe vient de ce que les Caorsins eux-mêmes étoient si cruels, qu’ils enlevoient leurs débiteurs & les faisoient mettre en prison. La première raison paroît convenir à l’usage du proverbe & au sens qu’on lui donne. Voyez encore au mot Banquier.