Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRUNEHAUD

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 96).
BRUNELLE  ►

BRUNEHAUD. s. f. Nom de femme. Brunechildis. Ce mot s’est formé du latin. Brunechildis est la même chose que Brunehildis ; car ç’a été la coutume d’écrire ch, au lieu de h simplement ; michi, pour mihi, nichil, pour nihil. Outre cela un l avec la voyelle qui le précéde, comme al, el, &c. se change communément en au, ainsi childis a dû se changer communément en haud, la terminaison latine is étant retranchée. Brunehaut, fille d’Athanagil, Roi des visigoths, établis en Espagne, épousa Sigebert I. Roi d’Australie. Frédégonde fût avec Brunehaud la furie de la Maison Royale de France. God.

Je trouve aussi Bruneheul dans quelques vieux Auteurs. Mérovée, fils de Chilperic, étant allé à Rouen pour la délivrance de ladite Reine Bruneheul, se trouva tellement épris de sa beauté, qu’il ne cessa qu’elle ne lui aût accordé mariage. Parad. Ann. de Bourg, p. 58. Il dit Brunehceul & Brunechaud dans son Hist. de Lyon, Liv. II. c. 14. Brunecheul fonda l’Abbaye d’Aisnay. L’on écrit qu’elle donna tant de biens à cette Abbaye, qu’il s’y nourrisoit ordinairement 300 Religieux, de manière qu’on l’appeloit l’Ordre de Brunehaud. D’ailleurs elle fit des levées pour la réparation des chemins en Bourgogne, dont on trouve encore en quelques lieux des vestiges, qu’on nomme les levées de Brunehaud. Ces deux noms donnés aux Religieux d’Aisnai & à ces levées, montrent que l’usage est depuis très-long-temps de dire Brunehaud. Brunehaud signifie Dame Brune. Voyez BRUN.