Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRUNELLE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 96-97).
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BRUNELLE. s. f. Terme de Botanique. Brunella. Plante vulnérable. Sa racine est menue, fibreuse, & s’étend obliquement en terre ; elle donne quelques tiges de neuf à dix pouces de long, carrées, velues, en parti appliquées contre terre, droites en parties, branchues, noueuses, & garnies à chacun de ses nœuds de feuilles opposées, semblables à celles de l’Origan, mais d’un vert plus brun, un peu plus velues, & dentelées sur leurs bords. Ses fleurs terminent les tiges & les branches, & sont ramassées en une tête allongée, écailleuse, cylindrique, disposée en manière d’épi. Chaque fleur est un tuyau lavé de pourpre, découpée par le haut en deux lèvres, dont la supérieure est en casque, & l’inférieure est divisée en trois parties, la moyenne desquelles est creusée en cuilleron. Le calice de la fleur, qui est un cornet verdâtre, long de quatre lignes, est divisé en deux lèvres, dont la supérieure est à trois pointes, & l’inférieure à deux. Il renferme dans son fond quatre semences petites, ovales. Il y a plusieurs autres espèces de Brunelle qui diffèrent de celle-ci, qui est la plus commune, soit par leurs feuilles, soit par leur grandeur, ou couleur de leurs fleurs. La Brunelle est vulnérable, fort vantée pour l’esquinancie & les autres maladies de la gorge, & pour celles du poumon.

Brunella vient du mot allemand Die braune, qui signifie certaines maladies de la gorge pour la guérison desquelles on se sert avec succès de la brunelle commune.