Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AVOUÉRIE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 655).

AVOUÉRIE. s. f. La qualité, & la charge d’Avoué. Advocatia, en termes de la basse latinité, ou Advocatio. Il signifie, 1°.Protection. Dans la Chronique de Cambrai, L. I, ch. 10, implorer l’avouerie d’un Abbé, c’est implorer sa protection. 2°. La charge d’Avoué, qui n’étoit autre que le soin de protéger, comme il paroît par les lettres de Nicolas II à S. Edouard, où Advocatio & tuitio ; sont synonymes. 3°. Le droit de présenter à un Bénéfice, ou de Patronage. 4°. L’action de donner un Champion, ou Chevalier qui se batte en champ clos pour la défense de quelqu’un. 5°. Avouerie, advocaria, ou advocatia, est la pension qu’on faisoit à l’Avoué pour la protection qu’il donnoit. L’avouerie d’une Eglise se conféroit autrefois à celui qui l’avoit bâtie & fondée, après la consécration de cette Eglise, en mettant sur lui un morceau de drap, panno imposito. Chorier, dans son Histoire de Dauphiné, L. VIII. T. I, p. 522, se sert du terme d’Advocation, au lieu de celui d’Avouerie, mais mal. On a dit autrefois Avoueson pour Avouerie.

Avouerie, signifie aussi certain droit que les Sujets doivent à leur Seigneur, par lequel ils l’avouent & le reconnoissent pour Seigneur. Dans les comptes du Domaine du comté de Boulogne, de l’an 1474, on lit ces paroles : les Avoueries d’Estaples & Rombly que doivent les habitans d’icelles villes à la Toussaint. Et dans les comptes du Comté de Ponthieu, de la même année 1474, fol. I, cens, rentes, recognoissances, & Avoueries deues au Roi à cause de sa Comté de Ponthieu.