Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AVOUER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 655).
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AVOUER. v. a. Reconnoître, confesser la vérité d’une chose qu’on a eu envie de cacher. Fateri, confiteri. Avouer le fait. Avouer ingénument son crime. Il faut avouer que la Providence divine est merveilleuse. Ce criminel a tout avoué à la question. La malignité des hommes a de la peine à convenir de nos bonnes qualités. Ils les avouent plutôt qu’ils ne les souhaitent. La Plac.

☞ La question fait avouer le crime, la repentance le fait confesser. C’est manquer d’esprit que d’avouer sa faute, sans être assuré que l’aveu en sera la satisfaction. C’est une sottise d’en faire la confession, sans espérance de pardon. Voyez Confession.

Avouer, signifie aussi, reconnoître quelqu’un pour son Seigneur : Clientem se profiteri erga, &c. Il s’est avoué vassal d’un tel Prince. Il a avoué tenir de lui un tel fief, tels héritages.

Avouer, signifie aussi, approuver ce qu’on a donné charge de faire. Approbare. Cet Ambassadeur a plein pouvoir, il sera bien avoué de tout ce qu’il fera. Il y a ici des personnes qui m’avoueront de tout ce que j’écrirai. Voit. Quelque chose qu’il fasse, il en fera avoué. Je n’en ai pas charge spéciale ; mais je m’en ferai bien avouer. Mez.

Avouer, signifie aussi, reconnoître pour sien, protéger. Suum agnoscere, tueri. Ce pere avoue cet enfant, s’en reconnoît le pere. Cet auteur a avoué un tel Ouvrage, s’en est reconnu l’auteur. Il est avoué de ce Prince pour son domestique, pour son vassal.

S’avouer de quelqu’un ; c’est se réclamer, s’autoriser de quelqu’un. Inclamare. Quand je serai là, je m’avouerai de vous.

S’avouer d’une telle Religion ; c’est confesser que l’on professe cette Religion. Profiteri. Il s’avoua franchement de la Religion chrétienne.

On dit proverbialement, avouer la dette ; pour dire, reconnoître qu’on a tort.

AVOUÉ, ÉE. part. Il a la signification de son verbe. Confessus.