Dictionnaire apologétique de la foi catholique/Swatika

Dictionnaire apologétique de la foi catholique
Texte établi par Adhémar d’AlèsG. Beauchesne (Tome 4 – de « Persécutions » à « Zoroastre »p. 791).

SWASTIKA. — Le svastika, ou croix gammée, Jlj issu sans doute fortuitement de quelque motif ornemental tel que la grecque |, J Li L, etc., et réduit chez nous à ce rôle d’ornement, devait faire fortune aux Indes ou dans les pays bouddhiques, comme « roue de la loi », dharmaçahra, et symbole du devenir perpétuel circulaire, évolutioninvolution. En l’absence de tout document figuré nous forçant à rapprocher croix et swastika et à croire que la vogue du swastika ait suscité un culte du signe -f-, il convient de s’en tenir au sens commun, de ne chercher aucun ancêtre à un signe aussi simple. Voir ci-dessus l’article Croix ; à la bibliographie, ajouter l’ouvrage amplement et agréablement illustré du R. P. Louis Gaillard, S. J., Croix et Swastika en Chine ; Variétés sinologiques, n. 3. Shang-Hai, 18 9 3. G Chambeau.


SYLLABUS. — Le Syllabus a été publié avec l’Encyclique Quanta enraie 8 décembre t864 sous le titre suivant : « Syllabus compleclens præcipitos nostræ aetatis errores qui notanlur in Allocutionihus consistorialibus, in Encyclicis, aliisque apostolicis Lilteris sanctissimi Domini Nostri PU Papitr IX* : Recueil renfermant les principales erreurs de notre temps, qui sont notées dans les allocutions consistoriales, encycliques et autres Lettres apostoliques de Notre Très Saint-Père le Pape Pie IX.

Pour Yhistoire, la valeur juridique du Syllabus, la bibliographie du sujet, voir notre livre : Valeur des Décisions doctrinales et disciplinaires du Saint-Siège. Syllabus. Index ; Saint-Office ; Galilée, L’Inquisition au mot en-âge. Paris. Beauchesne.

Valbur dogmatique du Syllabus

Le Syllabus a, de lui-même, l’autorité d’un document adressé par le Pape 'à l’Eglise universelle, en matière doctrinale.

Mais le Syllabus esl-il une définition ex cathedra, un document infaillible, bref, possède-t-il à un titre quelconque le charisme de l’Infaillibilité ?

§ I. Opinion de ceux qui soutiennent que le Syllabus e*t un acte de l’Infaillibilité personnelle du l’ape, une définition ex cathedra. — Bon nombre de théologiens, et des plus autorisés, tels que Fra>zelin ', Mazzella *, Schhadkr 3, Dumas ',

1. Cf. Etudes, juillet 1889. p. 35'l sqq.

2. De Bcligionc et Eccletia…, p. 822, note 1.

3. De Theologia generatim, n. 84, p. 130.

4. Etudes, mai lltfb, p. 736 sqq.

Tome IV.

Prscii 1, Schbrbbn s, etc. soutiennent que le.*>'>/labus est un acte de l’Infaillibilité personnelle du Pape.

« L'éminent théologien, dit le P. Dbsjacques en

parlant de Eranzelin, à l’opinion duquel il se rallie 3, pensait en résume que le Syllabus est comme l’encyclique Quanta cura, bien que sous une forme différente, une décision doctrinale ex cathedra, et que, si l’on tient compte des circonstances, la sentence définitive du Souverain Pontife y est exprimée d’une manière suffisante et authentique 4. »

Néanmoins l’opinion adverse a de nombreux partisans, d’ardents défenseurs, qui prétendent répondre aux raisons que l’on fait valoir en faveur du premier système ; Ils affirment que le Syllabus est sans doute un acte authentique du Souverain Pontife, obligeant universellement les fidèles, mais non pas cependant une définition ex cathedra. Tels sont Mgr Duimnloup et toute son école, Mgr Fkssler s, le D" Paul Schanz 6, le P. Frins ', le P. Bibderlack s, le D r Hkinrr 9, etc.

Il faut bien avouer que toutes les preuves que l’on apporte pour établir et appuyer la première opinion n’ont pas la même valeur. Voici la première :

Le Syllabus a été reconnu comme une décision pontificale ex cathedra par le consentement unanime et formel de l’Episcopat catholique.

Tous en conviennent : les évoques ont accueilli le Syllabus comme un acte authentique de Pie IX, signalant à bon droit les erreurs modernes ; ils ont adhéré publiquement à cet acte de l’autorité pontificale, protestant solennellement qu’ils réprouvaient, condamnaient tout ce que le Pape réprouvait et condamnait.

Mais ce qui paraît certain, c’est qu’on ne peut guère affirmer que l’unanimité morale de l'épiscopat ait déclaré voir dans le Syllabus une définition ex cathedra.

Mgr Dupanloup, avec son école fort nombreuse, en adhérant au Syllabus, n’a pas prétendu adhérer à une décision infaillible.

Dès lors, on n’a plus cette croyance universelle de l’Eglise, qui ne peut s'égarer, et l’argument proposé porte à faux.

Une deuxième raison, sur laquelle insistent particulièrement le cardinal Mazzella (De Belig. et Ecclesia, n. iof)2, note i), et le P. Schrader (De Theologia generatim, p. 13-j, note 2 ; v. Bainvel, De magisterio.vivo et Traditione n. io4, p. 108, Paris, 190D ; P. At, Le vrai et le faux en matière d’autorité et de liberté, d’après la doctrine du Syllabus), peut être

1. Pars II, De Ecclesia Chrisli, sectio 4. De subjecto r.ctivo magUterii ecclesiastici, Art. 2. De Romano Pontifice, Prop. 46. Schol. 2, n° 520, 1894.

2. Handbuch der Katfiol. Dogmatik, I, Freiburp-, 18731875, n° 510 ; ou La Dogmatique…, tradaction de l’abbé Bélet, n. 510, p. 353 sqq., Paris, 1877 ; cf. WeRHZ, Jus Décrétai., t. I, n. 278, 1905 ; DE Groot, De. Eccl., p. 581 sqq., Ratisbonae, 1892 ; A. Straub, S. J., De Ecclesia Chrisli, t.. ii, n. 999 sqq., Inspruck, 1912 ; J. MuncunilL, S. J., De Christi Ecclesia, n. 715, 718 sqq., Bncinone, 1914

3. Etudes, juillet 1889, p. 360.

4. Cf. AiCHNER. Compendium Juris ecclesiastici, p. 59, édil. 9, Brixinae, 1900 : Acla S. Sedis, l. III. p. 68 ; VkkiF.HEAii, Exposition historique du Syllabus…, p. 39 sqq.

5. La vraie et la fausse infaillibilité des Papes, Préface, p. 7-10 ; et chapitre 1Il p. 132-138.

<i. Staatsle.ricon, toc. Syllabus, Freiburg in Breisgau, Herder, 1904.

7. Ki/chenlexicon, toc. Syllabus, 1899.

8. Slaatslexicon, voc. Sullabui, 1897.

9. Der Syllabus…, p. 20. Mainz, 1905.