Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Christophe (rue Saint-)


Christophe (rue Saint-).

Commence au parvis Notre-Dame et à la rue d’Arcole, no 24 ; finit à la rue de la Cité, no 51. Le côté gauche est bordé par les bâtiments de l’administration des Hospices. Le dernier pair est 18. Sa longueur est de 87 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

C’était en 1218, 1248 et 1265 la Regraterie. Guillot, vers l’an 1300, l’appela la grand’rue Saint-Christofle : elle tenait cette dénomination de l’église Saint-Christophe. — Une décision ministérielle du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. La maison à l’encoignure de la rue d’Arcole, celles nos 6, 8, 10, 18, la propriété à l’angle de la rue de la Cité et les bâtiments de l’administration des Hospices, sont alignés. — Conduite d’eau.

La charte de Vandemir de 690 nous apprend qu’à cette époque il existait, à l’endroit où fut depuis l’église Saint-Christophe, une chapelle dont l’abbesse se nommait Landetrude. Ce monastère avait été placé à la proximité de la principale église, afin que les religieuses prissent soin de ses ornements et de sa lingerie, suivant l’usage établi dans plusieurs cathédrales. D’autres femmes ayant été plus tard chargées de cet entretien, le monastère fut destiné par l’évêque de Paris à servir d’hôpital. L’historien Lebeuf pense que ce changement eut lieu immédiatement après le concile d’Aix-la-Chapelle, tenu en 817. Il est certain qu’en 829 les chanoines de la cathédrale étaient dans l’usage de laver les pieds des pauvres, dans ce lieu appelé Memoria Sancti-Christophi. La petite église ou chapelle était alors desservie, de semaine en semaine, par deux prêtres nommés par les chanoines de Notre-Dame. Le chapitre possédait la moitié de l’hospice de Saint-Christophe, l’évêque de Paris était propriétaire de l’autre ; mais sous le roi Robert, l’évêque Renaud donna l’établissement en entier à six chanoines, et peu après l’évêque Guillaume leur céda l’église elle-même. Elle fut rebâtie de 1494 à 1510, dans un style assez gracieux. Sauval rapporte : « qu’en 1502, il existait près de Saint-Christophe un pilier et carcan où fut attaché Guillaume Dubois, valet-boucher, le jour de Pasques, pour blasphèmes de Dieu, par lui faits et commis, et icelui gardé pendant qu’on disait la grand’messe, depuis huit heures jusqu’à onze. » L’église Saint-Christophe fut démolie en 1747, pour agrandir le parvis Notre-Dame. Une partie de son emplacement servit aussi à la reconstruction de la chapelle des Enfants-Trouvés.