Les éditeurs de La Lecture (p. 145-155).


XIV

LES CONTREBANDIERS


L’expédition projetée pour le lendemain fut retardée à cause du mauvais temps ; la grande accumulation des neiges rendait les chemins impraticables, il fallut attendre une quinzaine de jours.

L’hiver touchait à sa fin ; un vent tiède venant de la mer avait amené le dégel ; des hauts sommets glacés, les eaux s’écoulaient en brillantes cascades, scintillant sous les rayons du soleil ; le lac reprenait sa calme mobilité ; les arbres se dépouillaient de leur parure de givre ; dans ce mouvement de la nature échappant aux dernières étreintes de l’hiver, on entrevoyait l’espoir prochain d’une saison meilleure.

Clary partit avec six montagnards, Tomy était du nombre et il se félicitait de la diversion qui s’offrait à lui.

La côte était à peine à trots lieues de là par les routes tracées, mais la prudence commandait aux proscrits de se tenir le plus près possible de la montagne et de rechercher les bois et les endroits inhabités. Cette manière de voyager allongeait considérablement le chemin, aussi, quoique partis au point du jour, ils n’atteignirent pas la côte avant midi.

Tomy éprouvait un véritable enchantement en se trouvant pour la première fois en face de la mer.

Les côtes de l’Irlande offrent aux navires, sur toute leur étendue, des baies spacieuses et commodes, des ports sûrs, des mouillages excellents. Le port de Cork, un des plus vastes et des plus renommés de l’Europe, est situé à l’entrée du canal de St-Georges et l’Ooéan. En suivant le rivage on trouve de nombreuses petites échancrures où les flots viennent battre un sable fin et doré ; des villages de pêcheurs s’élèvent sur les falaises ou se cachent à l’abri des rochers. Il est cependant des points à peu près déserts, soit que l’atterrissage devienne dangereux à certaines époques, soit que la difficulté des communications rende le trafic impossible ; c’est sur ces côtes abandonnées que débarquent les petits navires de commerce qui font la contrebande.

Dans l’endroit où étaient attendus les montagnards, une longue ligne de rochers formait une sorte de promontoire ; les flats de la marée montante battaient les flancs de cette sombre muraille et la blanche écume jaillissait en gerbes étincelantes ; la plaine liquide reflétait toutes les couleurs du prisme, elle s’étendait à perte de vue. L’âme pacifiée oubliait tout devant ce spectacle superbe, le plus beau de la création. Tout est sublime, tout est parfait dans les œuvres de Dieu ; notre esprit n’imagine rien de supérieur au monde physique qui nous entoure ; mais la fleur se fane, l’herbe aunit, la nature meurt pour revivre et l’hiver plonge dans le deuil la campagne entière ; l’océan seul est immuable et magnifique dans toutes ses variations.

La mer n’est jamais monotone, elle offre à nos yeux une scène mouvante qui change d’aspect comme un théâtre change de décors. Calme et souriante, ses vagues sont bleues et ensoleillées ; de son sein doucement soulevé jaillissent des milliers d’étincelles et, à l’horizon, le ciel d’une teinte pure mêle sa couleur azurée à celle des flots. L’Océan est terrible dans ses colères, ses abîmes insondables pourraient seuls révéler le secret de ses effroyables déchaînements.

Tomy ne pouvait se lasser de contempler ce tableau, ses yeux se mouillaient de larmes, il joignit les mains et murmura :

« Ô Dieu, qui avez fait la création si belle, pourquoi l’homme est-il donc si malheureux. »

Grave problème que de longs volumes ont essayé d’expliquer et dont nous ne trouverons qu’au ciel la véritable solution.

La main de Clary se posa sur l’épaule de Tomy.

— Pardon, mon cher ami, si je vous arrache à votre extase, mais nous ne sommes pas venus ici admirer le merveilleux spectacle de l’Océan.

— Que c’est beau, Clary ; ne le trouvez-vous pas ?

— Mon ami, j’ai éprouvé comme vous des ravissements véritables à la vue de la mer ; j’y suis habitué maintenant et puis, vous le dirai-je, les flots exercent sur moi une attraction irrésistible ; quand je vois les vagues frangeant la rive d’une écume diamantée, que le soleil, s’abaissant à l’horizon, plonge ses rayons empourprés dans les ondes, je crois entendre des voix mystérieuses, s’élevant du fond des abîmes, qui m’appellent ; l’Océan semble s’entreouvrir devant moi. C’est une hallucination, un délire ; plus d’une fois j’ai dû me cramponner aux rochers pour m’arracher à cette dangereuse vision.

La mer, voyez-vous, pour le malheureux qui souffre serait l’oubli, la fin des maux, l’onde le bercerait sur un lit d’algues vertes et l’endormirait d’un sommeil éternel…

— Où se réveillerait-il ? interrompit Tomy.

— Hélas ! soupira le descendant des O’Warn, Dieu ne permet pas que noue rejetions notre fardeau de douleur.

Clary passa la main sur son front comme pour en écarter de sombres pensées, et, prenant le bras de son ami, il le ramena près de leurs compagnons. Parmi eux se trouvait un homme fort et vigoureux, au visage énergique, au teint halé, un véritable pêcheur.

— Bonjour, Gibs, dit Clarv, voici un nouveau camarade.

Le marin rejeta en arrière son bonnet fourré, examina Tomy et dit avec un gros rire :

— C’est bien jeune pour être déjà un gibier de potence. Ah ! ah !

Tomy se redressa.

— Faut pas vous offenser, mon petit ; dans notre pays les gibets sont souvent fréquentés par les honnêtes gens, il n’y a pas de déshonneur de les avoir approchés. Morbleu ! n’êtes-vous pas tous hors la loi ?

— C’est vrai, répondit le jeune homme, sans mes braves amis, j’aurais été pendu.

— Vous voyez bien que j’ai deviné juste. Ah ! ah ! vous avez senti la corde. On dit que c’est une jouissance d’être pendu, hein ! qu’en pensez-vous ?

— Je ne suis pas de cet avis, fit Tomy en riant.

— Par saint Patrick, je n’ait point envie d’en essayer. De l’autre côté du canal de Saint-Georges il y a, paraît-il, des gentlemen qui pour se désennuyer s’amusent à se faire pendre. Comment trouvez-vous cela ?

— Ils devraient garder ce plaisir pour eux et ne pas le faire goûter aux Irlandais, dit Clary.

— Pour moi, je ne les crains pas et je suis plus heureux dans mon indépendance qu’un fils de roi. Il est de fait qu’il existe en Irlande des descendants de nos anciens souverains ou de chefs fameux qui n’ont pas une existence aussi fortunée que la mienne.

— Vous avez raison, répartit tristement Clary O’Warn.

— Mes bons amis, dit le marin, venez donc vous reposer à mon habitation, cette longue course a dû terriblement aiguiser votre appétit ; la nuit dernière, j’ai fait une pêche merveilleuse, vous en profiterez.

Dans un enfoncement de la falaise un petit navire démâté, à demi brisé, était échoué sur le sable ; on l’avait redressé, réparé soigneusement, c’était là que le pêcheur et sa famille habitaient.

— Entrez, mes amis, dit le marin, l’hôtellerie est disposée pour vous recevoir.

Il y avait à l’intérieur du navire une jolie pièce, bien entretenue, sur laquelle ouvraient plusieurs petites cabines, c’était le logement de la famille ; dans l’entrepont un espace assez grand avait été aménagé pour recevoir des marchandises. Gibs avait étendu là de la fougère, c’était ce qu’il appelait l’hôtellerie.

Dans la cheminée de la chambre principale, un beau feu pétillait sous une grande marmite, d’où s’exhalait une forte odeur de poisson. La femme du pêcheur préparait le repas, aidée d’une jeune fille de seize à dix-sept ans, aux cheveux noirs, au teint brun, au franc sourire.

— Lizzy, dit Gibs avec bonhomie, je t’amène sept convives qui ont marché toute la matinée, c’est assez dire qu’il faut leur servir un dîner confortable.

— Ce sera facile, mon père, les provisions ne manquent pas ; j’espère que nos amis de la montagne ne te trouveront pas mal chez nous.

La jeune fille dit cela gracieusement et son regard se fixa particulièrement sur le beau visage de Clary ; celui-ci répondit en souriant :

— Nos séjours ici, Lizzy, sont toujours une fête, nous ne saurions assez reconnaître la peine que vous prenez pour nous.

— Allons, je n’aime pas les façons, dit le marin, chacun fait de son mieux, c’est tout simple. En attendant l’arrivée du navire nous tâcherons de nous distraire, le moment est favorable à la pêche ; je veux que vous portiez de ma part à vos compagnons des poissons comme vous n’en pêchez point dans vos lacs.

Une heure plus tard les proscrits prirent place autour de la grande table qui était pour eux somptueusement servie ; l’excellente soupe leur sembla savoureuse, un plat de pommes de terre fumantes, plusieurs poisons bouillis, du lait, des fromages, du pain et des galettes d’avoine composaient le repas.

Gibs servait d’intermédiaire entre les montagnards et les capitaines des navires qui débarquaient leurs marchandises en contrebande ; les profits qu’il retirait de ce commerce et le produit de sa pêche lui donnaient les moyens de vivre largement ; la visite des contrebandiers était aussi une agréable diversion à sa vie solitaire, il se montrait enchanté de les revoir.

Le bâtiment attendu ne fut signalé que le troisième jour ; Gibs mit sa barque à flot et alla au-devant de lui : le capitaine, rassuré sur l’état de la côte, aborda dans la petite anse qui s’arrondissait devant l’habitation du pêcheur ; les proscrits opérèrent rapidement le débarquement des barils d’alcool ; le capitaine, obligé attendre, pour repartir, la prochaine marée, accepte l’hospitalité de Gibs à la fille duquel il offrit quelques objets d’habillement. Lizzy les reçut avec joie car, même sur une côte ignorée, les femmes aiment la parure et le luxe. Elle les mit de suite pour faire honneur au capitaine et aussi peut-être afin de paraître plus jolie aux hôtes de son père.

C’était une belle fille que Lizzy, de plus elle s’occupait du ménage avec l’activité d’une fée ; levée dès l’aurore, elle allait les jours de marché à la ville la plus proche vendre le poisson, elle aidait sa mère à préparer les repas, entretenait les filets de son père, faisant ensuite le pain et des fromages exquis.

Tomy admirait l’air de bonheur qui épanouissait tous les visages.

— Que je voudrais vivre ainsi ! disait-il à Clary ; ces gens ont le calme, la sécurité, l’abondance, ils sont heureux.

— Ce rêve n’est pas tout à fait irréalisable, répondit O’Warn en souriant.

— Comment donc ?

— Lizzy est une honnête fille et une parfaite ménagère, son mari ne sera pas à plaindre, je crois.

— Ne plaisantez pas sur ce sujet, Clary, vous savez que mon cœur ne m’appartient plus, je ne pourrais aimer une autre femme que Colette.

— Cependant elle va se marier dans quinze jours, vous êtes bien forcé d’y renoncer.

— Je continuerai quand même à l’aimer.

Tomy n’avait que vingt ans, âge des généreuses illusions, il croyait à la constance inébranlable des sentiments humains ; il ne supposait pas qu’un autre amour pût jamais remplacer celui qu’il éprouvait pour Colette.

Clary regardait mélancoliquement le vaste Océan dont la surface mobile a souvent été prise par le poète comme l’image de l’instabilité du cœur de l’homme. Sa pensée l’entraînait par delà l’immensité, vers d’autres horizons de liberté, de bonheur.

— Comptez-vous vivre toujours dans la montagne, Clary ? lui demanda le jeune Podgey.

— Oui, je me tiens prêt pour le jour où l’Irlande secouant encore une fois le joug qui l’écrase essaiera de ressaisir son indépendance ; le dernier des O’Warn doit son sang à son pays, il ne faillira pas à son devoir, mais vous, Tomy, qui n’avez pas à soutenir un grand nom, pourquoi restez-vous dans une position si peu conforme à vos goûts ?

— Je n’en puis sortir.

— Savez-vous à quoi je pensais ? Le capitaine me disait que dans deux mois il toucherait les côtes de France en se rendre en Espagne, profitez-en donc pour quitter l’Irlande.

— Il faudrait de l’argent et nous n’en avons pas.

— Je vous donnerai le peu que j’ai, la traversée n’est point longue, le capitaine est bon enfant, on obtiendra qu’il vous prenne avec votre famille. N’est-ce pas un excellent projet ?

— Oui, sans doutes, mes parents l’accepteraient.

— Et vous ?

— Je ne veux pas quitter le pays.

Clary haussa les épaules.

— Vous regretterez ce que vous refusez, mon cher ami.

Le capitaine mit à la voile le lendemain matin et les montagnards, ayant chargé leurs barils sur les poneys qu’ils avaient amenés pour cet usage, prirent congé de leurs hôtes.

— Reviendrez-vous bientôt ? demanda Lizzy s’adressant à Clary.

— Avec l’existence incertaine qui est la nôtre, nul ne peut dire qu’il reviendra, répondit le jeune homme.

— Par saint Patrick ! s’écria le marin, on ne se quitte pas sur de si tristes paroles ; vous êtes lugubre, Clary, on dirait que vous avez toujours devant les yeux le spectre des O’Warn.

— Je l’ai vu la nuit dernière.

La jeune fille s’approcha de lui.

— Clary, c’est qu’un danger vous menace ; ne retournez pas à la montagne, restez ici, le malheur ne viendra pas vous y chercher.

— Enfant, que craignez-vous ? Le génie protecteur de ma famille n’annonce pas toujours un malheur. Non, Lizzy, je suivrai ma voie, le dernier des O’Warn ne doit pas s’endormir dans un lâche repos.

La jeune fille soupira longuement.

— Que n’êtes-vous un pauvre pêcheur tel que nous, dit-elle d’une voix presque imperceptible.

— On ne peut rien contre sa destinée, Lizzy ; ce flot qui vient de baigner le sable que nous foulons aux pieds ne se fixe jamais sur la rive qu’il embrasse ; il en est ainsi de nous, fragiles instruments, que servons à l’exécution du plan divin dans le monde. Il faut des larmes, il faut du sang, il faut des victimes, je serai de celles-là.

Quand les proscrits se furent mis en route, Tomy qui marchait près de son ami Clary, lui dit malicieusement :

— Que pensez-vous, mon cher, de la proposition que vous me faisiez hier !

— Laquelle, d’émigrer ?

— Non, de devenir l’heureux époux de la gentille Lizzy ?

— Si vous le vouliez bien…

— Je n’ai ni le désir, ni l’espoir de réussir ; mais vous même, Clary, le spectre des O’Warn vous a-t-il donc défendu de songer à tout bonheur ici-bas ?

Le jeune homme sourit tristement.

— Tomy, le cœur de l’homme est insondable, l’âme comme la nature a ses mystères, ses aspirations, ses douleurs ; ne savez-vous pas qu’il est des êtres prédestinés à la souffrance qui n’entrevoient le bonheur que pour conserver le regret de l’avoir perdu ?

— Clary, vous êtes toujours sombre, découragé. Qu’est-ce donc qui a sitôt brisé en vous l’espérance, cette flamme de la jeunesse, ce bien suprême qui n’abandonne jamais l’homme pendant la durée de son pèlerinage terrestre ? Certes, je souffre cruellement à la pensée de perdre Colette ; eh bien, envers et contre tout, j’espère encore.

— Colette vous aime, fit Clary.

— Je ne sais pas, je voudrais le croire tant je le désire.

Les deux amis causèrent longtemps, échangeant leurs pensées et y mêlant parfois une réflexion sur la campagne qu’ils traversaient.

— Il semble, disait Tomy, qu’à mesure qu’on s’éloigne de la mer, l’air se raréfie, on sent de nouveau sur ses épaules cette main terrible qui étouffe l’Irlande.

— Oui, l’aspect si gai des hameaux qu’on rencontre sur les théories de ces publicistes à courte vue, de ces sophistes qui croient avoir assuré le bonheur d’un peuple en lui donnant, pour guérir ses maux, la possession des droits politiques.

« L’Irlande, depuis 1829, possède les mêmes droits politiques que l’Angleterre, et cependant elle continue à poursuivre l’Angleterre de ses imprécations et de ses menaces ; elle commence à comprendre que le droit d’envoyer qui elle veut au Parlement est un de ces avantages précieux au fond, mais qui pourtant ne compense pas la perspective de mourir de faim.

« Ceux qui ont vu la misère irlandaise, dit le même historien, ne trouvent pas d’expression pour la décrire. Qu’on se figure un peuple couvert de haillons sous lesquels la chair perce de toutes parts, un peuple s’abritant dans des cabanes construites de boue desséchée que la pluie ramène insensiblement à son état primitif, un peuple dormant sur quelques poignées d’herbes sèches qui dissimulent à peine le sol humide et gras, un peuple vivant uniquement de pommes de terre cuites sous la cendre, dont il ne mange pas tous les jours : voilà l’état normal de la population agricole en Irlande. Heureuse et rare est la cabane qui possède un porc pour payer son fermage, et une couverture : son habitant est riche en comparaison de ses voisins.

« La misère des villes n’est pas moins effrayante : c’est elle qui tout d’abord frappe vos regards lorsque vous débarquez en Irlande ; dès lors elle vous suit partout, vous obsède sans relâche du tableau de ses plaies, du concert de ses gémissements. Tout un peuple de pauvres, c’était là un spectacle inconnu au monde ; il était réservé à l’Irlande de l’offrir. »

Il n’existe pas dans ce pays de classe moyenne. Pendant de longs siècles, les confiscations et la rapacité anglaise lui ont tout enlevé pour ne laisser subsister que le prolétariat. L’Irlande, aujourd’hui, n’appartient plus aux Irlandais, elle est devenue la proie de quelques lords anglais qui vont dévorer en Angleterre ou sur le continent tout ce que le sol irlandais peut produire, et ne sont jamais en rapport avec les malheureux qui dépendent d’eux.

L’Irlande n’ayant pas de classe moyenne ne peut avoir d’industrie. Qui lui achèterait ses produits ? Ce ne seraient pas les affamés dont nous avons dépeint la situation.

Une loi, empreinte d’un sentiment de bienveillance qui fait honneur au ministre qui l’a conçue, M. Gladstone, vient enfin d’être votée en faveur de la population agricole d’Irlande. Si cette loi est loyalement appliquée, elle mettra un terme aux maux de ce malheureux pays et rendra efficaces les mesures libérales déjà prises à l’égard de l’Irlande. Mais il est à craindre que la révolution, exploitant les souffrances réelles et la défiance hélas ! trop justifiée de ce peuple si longtemps persécuté et déçu, n’entrave l’exécution de la législation nouvelle.

Partout, en effet, depuis un siècle, l’esprit révolutionnaire, sous le spécieux prétexte de détruire les abus et de rendre la situation des peuples meilleure, arrête les réformes utiles et aggrave les maux qu’il prétend guérir.

Que veut la révolution ? Effacer de l’âme humaine la notion de Dieu et abolir dans les sociétés le principe de l’autorité sur lequel repose la stabilité indispensable à une nation qui veut vivre.