De la variation des animaux et des plantes sous l'action de la domestication/Tome I/02

De la variation des animaux et des plantes sous l'action de la domestication (The Variation of Animals and Plants under Domestication)
Traduction par Jean-Jacques Moulinié.
C. Reinwald (Tom. Ip. 52-68).

CHAPITRE II.

CHEVAUX ET ÂNES.


CHEVAL. Différences des races. — Variabilité individuelle. — Effets directs des conditions vitales. — Aptitude à supporter le froid. — Modifications des races par sélection. — Couleurs du cheval. — Pommelage. — Bandes foncées sur l’épine dorsale, les jambes, les épaules et le front. — Les chevaux isabelles sont les plus fréquemment rayés. — Raies dues probablement à un retour vers l’état primitif.
ÂNES. Races. — Couleurs. — Rayures des jambes et de l’épaule. — Bandes de l’épaule quelquefois absentes, quelquefois fourchues.


L’histoire du cheval se perd dans la nuit des temps. On a trouvé dans les habitations lacustres de la Suisse appartenant à la fin de l’âge de pierre, des restes de cet animal à l’état domestique[1]. Actuellement le nombre des races existantes est considérable, comme on peut le voir en consultant tout ouvrage sur le cheval[2]. Sans sortir des petits chevaux de la Grande-Bretagne, nous voyons ceux des îles Shetland, du pays de Galles, de New-Forest, et du Devonshire, se distinguer déjà les uns des autres ; il en est de même de ceux de chacune des îles du grand archipel Malais[3]. Certaines races présentent de grandes différences dans la taille, la forme des oreilles, la longueur de la crinière, les proportions du corps, la forme du garrot, de la croupe, et particulièrement de la tête. Comparons par exemple le cheval de course, le cheval de camion, et le poney shetlandais, sous le rapport de la taille, de la conformation et de l’apparence, n’y a-t-il pas entre ces races des différences bien plus grandes que celles qu’on constate entre les six ou sept autres espèces vivantes du genre Equus.

Je n’ai pas recueilli beaucoup de cas de variations individuelles ne caractérisant pas des races spéciales, et n’étant pas assez fortes ou nuisibles pour être qualifiées de monstruosités. M. G. Brown, du collège agricole de Cirencester, qui a surtout étudié la dentition de nos animaux domestiques, m’écrit qu’il a plusieurs fois rencontré des chevaux ayant huit incisives permanentes au lieu de six dans la mâchoire. Les mâles seuls en général ont des canines, on en trouve quelquefois chez les juments, mais elles sont petites[4]. Le nombre habituel des côtes est de dix-huit, mais Youatt[5] dit qu’il n’est pas rare d’en rencontrer dix-neuf de chaque côté, la surnuméraire étant toujours la dernière postérieure. J’ai vu plusieurs indications de variations dans les os des jambes ; ainsi M. Price[6] signale un os additionnel au jarret, et certaines apparences anomales entre le tibia et l’astragale, comme très-communes chez le cheval irlandais, sans être cependant un effet de maladie. On a observé, d’après M. Gaudry[7], chez certains chevaux, la présence d’un os trapèze et un rudiment d’un cinquième os métacarpien, montrant la réapparition par monstruosité dans le pied du cheval, d’une conformation qui existait normalement chez l’hipparion, un genre voisin mais éteint. Dans plusieurs pays on a observé des protubérances sur les os frontaux du cheval, rappelant des cornes ; dans un cas décrit par M. Percival, elles faisaient une saillie d’environ deux pouces au-dessus des arcades orbitaires, et ressemblaient tout à fait à celles d’un veau de cinq à six mois, ayant d’un demi à trois quarts de pouce de long[8]. Azara a décrit deux cas observés dans l’Amérique du Sud, dans lesquels les protubérances avaient de trois à quatre pouces de longueur ; d’autres cas se sont présentés en Espagne.

Il a dû, sans aucun doute, y avoir chez le cheval beaucoup de variations héréditaires, comme nous le prouve la quantité de races répandues dans le monde, et dans un même pays, races dont le nombre a, à notre connaissance, considérablement augmenté depuis les temps historiques les plus anciens[9]. Hofacker[10] remarque, à propos du caractère si fugitif de la couleur, que sur deux cent seize cas d’unions de chevaux de même manteau, onze seulement ont donné des poulains d’une couleur tout à fait différente de celle des parents. Le professeur Lowe[11] signale le cheval de course anglais comme fournissant la meilleure démonstration possible de l’hérédité. La généalogie d’un cheval de course est plus importante pour l’appréciation de ses succès probables que son apparence. King Herod a gagné en prix une valeur de 201,505 livres sterling (fr. 5,037,625) et a engendré 497 chevaux gagnants ; Éclipse en a produit 334.

Il est douteux que la somme des différences existant actuellement entre les diverses races soit entièrement due à la variation. La fertilité des croisements entre les individus des races les plus distinctes[12], les a fait regarder par la généralité des naturalistes comme descendant toutes d’une seule espèce. Peu partageront l’opinion du colonel H. Smith, qui ne leur attribue pas moins de cinq souches primitives et diversement colorées[13]. Mais comme il a existé à la fin de l’époque tertiaire plusieurs espèces et variétés de chevaux[14], et que Rütimeyer a constaté des différences dans la forme et la grandeur du crâne des chevaux domestiques[15] les plus anciennement connus, nous ne pouvons plus être aussi sûrs que toutes nos races soient provenues d’une seule espèce. Nous voyons les sauvages de l’Amérique du Nord et du Sud dompter facilement les chevaux redevenus sauvages dans leurs pays, il n’y a donc aucune improbabilité à ce que les hommes aient pu autrefois, dans différentes contrées du globe, domestiquer plus d’une espèce ou race naturelle. On ne sait pas s’il existe actuellement de cheval primitivement et réellement sauvage, car quelques auteurs croient que ceux auxquels on donne aujourd’hui ce nom en Orient proviennent de chevaux domestiques échappés[16]. Si nos chevaux domestiques sont la descendance de plusieurs espèces ou races naturelles, il est à présumer que celles-ci se sont complètement éteintes à l’état sauvage. D’après nos connaissances actuelles, l’opinion commune que nos races descendent d’une espèce unique, est peut-être la plus probable.

Les conditions extérieures paraissent avoir des effets directs et considérables sur les modifications éprouvées par les chevaux. M. D. Forbes qui a eu d’excellentes occasions pour comparer les chevaux espagnols à ceux de l’Amérique du Sud, m’assure que les chevaux du Chili qui se sont trouvés à peu près dans les mêmes conditions que celles de leurs ancêtres d’Andalousie, sont restés inaltérés, tandis que les chevaux des Pampas et les poneys punos se sont fortement modifiés. Il n’est pas douteux que les chevaux diminuent considérablement de taille, et changent d’apparence en vivant sur les montagnes et dans les îles, ce qui est probablement dû au manque d’une nourriture variée et substantielle. Tout le monde sait combien les chevaux deviennent petits et rudes dans les îles du Nord et les montagnes de l’Europe. La Corse et la Sardaigne ont leurs poneys indigènes, et il y a encore dans quelques îles de la côte de Virginie[17], des poneys comme ceux des îles Shetland, dont on attribue l’origine à l’action des conditions défavorables auxquelles ils ont été exposés. Les poneys punos qui habitent les régions élevées des Cordillères, sont d’après M. Forbes, d’étranges petites créatures très-différentes de leurs ancêtres espagnols. Plus au midi, dans les îles Falkland, les descendants des chevaux importés en 1764 ont déjà tellement dégénéré en taille[18] et en force, qu’ils sont devenus impropres à la chasse du bétail sauvage au lasso, et qu’on est obligé pour cet objet d’importer à grands frais de la Plata des chevaux plus grands. La diminution de la taille chez les chevaux insulaires, soit au nord soit au sud, ainsi que chez ceux qui habitent différentes chaînes de montagnes, ne peut être attribuée au froid, puisqu’une réduction semblable s’est produite dans les îles virginiennes et méditerranéennes. Le cheval peut supporter un froid intense, car on en rencontre des troupeaux sauvages sous le 56° de latitude nord dans les plaines de la Sibérie[19], et le cheval doit primitivement avoir habité des régions couvertes annuellement de neige, car il conserve longtemps l’instinct de gratter la neige pour atteindre l’herbe qui est dessous. Les tarpans sauvages de l’Orient ont cet instinct, et j’apprends par l’amiral Sulivan que c’est aussi le cas des chevaux qui sont redevenus sauvages dans les îles Falkland ; c’est d’autant plus remarquable que les ancêtres de ces chevaux ne doivent pas avoir conservé cet instinct pendant beaucoup de générations à la Plata. Le bétail sauvage des Falkland ne gratte jamais la neige, et périt quand la terre en est trop longtemps couverte. Dans la partie nord de l’Amérique, les chevaux descendants de ceux qu’importèrent les conquérants espagnols du Mexique, ont la même habitude, ainsi que les bisons indigènes, mais le bétail amené d’Europe ne l’a pas[20].

Le cheval peut prospérer aussi bien sous les fortes chaleurs que sous les grands froids ; c’est en effet en Arabie et dans l’Afrique du Nord qu’il atteint sa plus haute perfection, sinon une grande taille. L’excès d’humidité paraît plus nuisible au cheval que le chaud ou le froid. Dans les îles Falkland, les chevaux souffrent beaucoup de l’humidité, et c’est peut-être ce qui explique ce fait singulier, qu’à l’est de la baie du Bengale[21], sur une région d’une étendue immense et humide, à Ava, Pégu, Siam, l’archipel Malais, les îles Loo-choo, et une grande partie de la Chine, on ne trouve pas un seul cheval de taille ordinaire. Si nous avançons plus à l’est jusqu’au Japon, le cheval reprend son développement complet[22].

Dans la plupart de nos animaux domestiques, on élève des races en raison de leur curiosité ou de leur beauté ; le cheval est uniquement estimé pour son utilité. On n’a donc pas cherché à conserver les formes demi-monstrueuses, et toutes les races existantes se sont formées lentement soit par l’action directe des conditions extérieures, soit par la sélection de différences individuelles. Quant à la possibilité de la formation de races demi-monstrueuses, elle ne peut être mise en doute : ainsi M. Waterton[23] rapporte le cas d’une jument qui produisit successivement trois poulains sans queue, ce qui aurait pu donner naissance à une race privée de cet appendice, comme il en existe chez les chiens et les chats. Une race de chevaux russes a le poil frisé ; Azara[24] raconte qu’au Paraguay il naît quelquefois des chevaux qu’on détruit généralement, et dont le poil est semblable à celui de la tête du nègre ; cette particularité se transmet même aux métis ; un fait curieux de corrélation accompagne cette anomalie, en effet ces chevaux ont la queue et la crinière courtes, et leurs sabots ont une forme spéciale, ressemblant à ceux des mulets. Il est impossible de douter que la sélection longtemps continuée des qualités utiles à l’homme n’ait été l’agent essentiel de la formation des diverses races du cheval. Voyez le cheval de gros trait, comme il est bien adapté au service qu’on réclame de lui, la traction de poids lourds ; et combien il diffère par toute sa conformation et son aspect de tous les types sauvages du genre. Le cheval de course anglais procède comme on le sait d’un mélange des sangs arabe, turc et barbe ; mais la sélection et l’éducation en ont fait un animal en somme fort différent de ses ancêtres. Comme le dit un auteur écrivant dans l’Inde, et qui connaît bien la race arabe pure, « qui, en voyant notre race actuelle de chevaux de course, pourrait concevoir qu’elle est le résultat de l’union du cheval arabe et de la jument africaine ? L’amélioration est si forte que, dans les courses pour la coupe Goodwood, on accordait aux premiers descendants des chevaux arabes, turcs et persans, une diminution de poids de 18 livres, réduction qu’on portait à 36 livres lorsque les deux ascendants appartenaient à ces races orientales[25]. » On sait que depuis fort longtemps les Arabes ont dressé des généalogies de leurs chevaux aussi minutieuses que les nôtres, ce qui implique de grands soins dans l’élevage et la reproduction. En voyant ce qu’on a obtenu en Angleterre par un élevage raisonné, nous ne pouvons douter que dans le cours des siècles les Arabes ne soient aussi arrivés à produire des effets marqués sur les qualités de leurs chevaux. Mais remontant plus en arrière, nous trouvons dans le livre le plus anciennement connu, la Bible, qu’il est question de haras destinés à l’élevage et de chevaux importés à grand prix de pays éloignés[26]. Nous pouvons donc conclure, quelle que soit d’ailleurs l’origine des diverses races existantes, et qu’elles descendent ou non d’une ou de plusieurs souches primitives, que les conditions extérieures directes ont déterminé une somme importante de modifications, mais que la sélection longtemps soutenue par l’homme de légères différences individuelles, a contribué pour la plus grande part au résultat.

Chez plusieurs quadrupèdes et oiseaux domestiques, certaines marques colorées sont fortement héréditaires, ou tendent à reparaître après avoir été longtemps perdues. Ce point ayant une assez grande importance, comme nous le verrons plus tard, je crois devoir exposer avec détails ce qui est relatif à la coloration des chevaux. Toutes les races anglaises, et plusieurs de celles de l’archipel Indien et Malais, quelque différentes qu’elles soient par leur taille et leur apparence, présentent cependant de grandes analogies dans la distribution et la diversification des couleurs. On dit que le cheval de course anglais n’est jamais isabelle[27] ; mais comme cette couleur ainsi que la nuance café-au-lait, est considérée par les Arabes comme sans valeur, et bonne seulement pour les montures des Juifs[28], il se peut que ces nuances aient été écartées par une sélection prolongée. Des chevaux de toutes couleurs, et de formes aussi différentes que le sont les chevaux de gros trait, les doubles poneys et les petits poneys, peuvent à l’occasion tous être pommelés[29], comme le sont d’une façon si apparente, les chevaux gris. Ce fait ne jette pas grand jour sur la question de la coloration du cheval primitif ; c’est un cas de variation analogique, car l’âne même est quelquefois pommelé, et j’ai vu au Muséum Britannique un métis de zèbre et d’âne pommelé sur la croupe. J’entends par l’expression de variation analogique (expression dont j’aurai fréquemment à me servir), une variation se présentant dans une espèce ou variété, et qui ressemble à un caractère normal chez une autre espèce ou variété bien distincte. Ainsi que nous l’expliquerons ultérieurement, les variations analogiques peuvent naître, ou de ce que deux ou plusieurs formes de constitutions analogues auront été soumises à des conditions semblables, — ou de ce que l’une d’elles aura réacquis, par retour, un caractère que l’autre forme a hérité et conservé de l’ancêtre commun aux deux ; — ou enfin de ce que toutes deux auront fait retour vers un même caractère possédé par l’ancêtre. Nous verrons d’abord que les chevaux ont parfois une tendance à revêtir sur plusieurs parties du corps des bandes ou raies foncées ; or nous savons que dans plusieurs variétés du chat domestique, ainsi que dans quelques espèces félines, les bandes passent facilement à l’état de taches et de marques obscures ; les lionceaux mêmes dont les parents sont uniformes de couleur, présentent des taches obscures sur un fond clair ; il se pourrait donc que le pommelage du cheval, qui a paru étonner quelques auteurs, soit un vestige ou une modification de la tendance qu’a le manteau du cheval à revêtir des raies, tendance qui, à plusieurs points de vue, est fort intéressante.


Des chevaux appartenant aux races les plus diverses, de toutes couleurs et dans toutes les parties du monde, présentent souvent une bande foncée s’étendant tout le long de l’épine dorsale, de la crinière à la queue ; ceci est assez connu pour que je n’aie pas besoin d’entrer dans plus de détails[30]. Les chevaux offrent parfois aussi des raies transversales, surtout à la face interne des jambes ; ils ont plus rarement une bande distincte sur l’épaule, comme l’âne, ou une large tache foncée, représentant une bande. Avant d’entrer dans les détails, je dois signaler parmi les diverses colorations qu’on peut observer chez les chevaux, trois teintes qui peuvent se grouper comme suit : 1o les nuances isabelles comprises entre le café-au-lait et le brun rougeâtre, passant graduellement au bai ou au fauve clairs ; 2o les nuances ardoisées ou gris-souris passant à une teinte cendrée ; 3o enfin, les nuances foncées entre brun et noir. J’ai remarqué sur un poney du Devonshire à manteau isabelle, d’une conformation légère, plutôt grand (fig. 1), une bande très-apparente le long du dos, des raies transversales légères du côté interne des jambes de devant et quatre bandes parallèles sur chaque épaule.


Fig. 1. — Poney isabelle du Devonshire, avec bandes sur l’épaule, l’épine dorsale et les jambes.

La bande postérieure était petite et faiblement marquée ; l’antérieure par contre, était longue et large, interrompue au milieu, tronquée à son extrémité inférieure, et ayant son angle antérieur prolongé et s’effilant en pointe. J’indique ce fait parce que la raie que les ânes portent sur l’épaule présente parfois exactement la même apparence. On m’a envoyé le dessin et la description d’un petit poney du pays de Galles de race pure, alezan clair, qui portait une bande dorsale, une seule bande transversale sur chaque jambe, et trois bandes scapulaires. La raie postérieure correspondant à celle de l’âne était la plus longue, et les deux raies parallèles qui la précédaient, partant de la crinière, allaient en décroissant, mais en sens inverse de celles figurées ci-dessus sur le poney du Devonshire. J’ai vu aussi un joli double poney, alezan clair, dont les jambes de devant étaient intérieurement rayées d’une manière remarquable ; j’ai retrouvé les mêmes raies moins fortement prononcées, chez un poney à manteau gris-souris foncé : aussi chez un poulain alezan clair, trois quarts sang, des raies transversales sur les jambes ; chez un cheval de gros trait, alezan brûlé, une bande dorsale très-apparente, des traces distinctes de la raie scapulaire, mais point aux jambes. Mon fils m’a dessiné un cheval de trait belge, gros et lourd, à manteau alezan fauve clair, qui portait aussi une bande dorsale bien accentuée, des traces de raies aux jambes, et sur chaque épaule deux bandes espacées de trois pouces, et longues de sept à huit pouces. J’ai vu encore un cheval de trait à manteau café-au-lait foncé, dont les jambes étaient rayées, et qui portait sur une épaule une grosse tache obscure et mal déterminée, et sur l’autre deux raies parallèles et faiblement marquées.

Tous ces cas concernent les isabelles ou alezans de diverses nuances. Mais M. W. Edwards a observé un cheval alezan foncé presque pur sang qui avait la bande dorsale, et des raies aux jambes ; j’ai vu deux carrossiers bais ayant les bandes dorsales noires ; l’un d’eux avait sur chaque épaule une légère raie, et l’autre une bande noire large mais mal circonscrite qui descendait obliquement à mi-chemin sur l’une et l’autre épaule. Ni l’un ni l’autre n’offraient de raies aux jambes.

Un des cas les plus intéressants que j’aie rencontrés est le suivant : une jument baie (provenant d’une jument flamande bai foncé et d’un cheval turcoman gris clair) fut donnée à Hercule, un pur sang bai foncé, dont les parents étaient bais tous les deux. Le poulain finit par être définitivement bai-brun ; mais à l’âge de quinze jours, il était d’un bai sale, nuancé de gris-souris et un peu jaunâtre par places. Il présentait des traces de la bande dorsale, et quelques raies transversales obscures sur les jambes ; le corps tout entier était marqué par des bandes foncées et étroites, mais assez faibles pour ne devenir visibles que sous certaines incidences de lumière, comme celles qu’on observe sur les petits chats noirs. Ces bandes étaient très-distinctes sur la croupe, d’où elles divergeaient de l’épine dorsale, en se portant en avant ; plusieurs d’entre elles en s’éloignant de la ligne médiane se ramifiaient un peu comme chez le zèbre. Les raies les plus apparentes se trouvaient sur le front entre les oreilles, et formaient là une série d’arceaux pointus placés les uns sous les autres et décroissant successivement de grandeur en descendant vers le museau ; on voit exactement ces mêmes marques sur le front du quagga et du zèbre de Burchell. À l’âge de deux ou trois mois, toutes ces raies avaient disparu. J’ai retrouvé des marques semblables sur le front d’un cheval isabelle adulte, pourvu de la bande dorsale, et de raies très-distinctes sur les jambes de devant.

En Norwége le cheval indigène ou poney varie du café-au-lait au gris-souris foncé, et l’animal n’est regardé comme de race pure, qu’autant qu’il a la raie dorsale et les jambes barrées[31]. Mon fils a reconnu que dans une partie du pays, un tiers des individus ont les jambes barrées ; il a compté sept barres sur les jambes de devant, et deux sur les jambes postérieures d’un poney ; peu avaient la bande sur l’épaule ; j’ai cependant entendu parler d’un fort poney importé de Norwége, portant sur l’épaule une bande aussi marquée que les autres. Le colonel Ham. Smith[32] signale des chevaux isabelles à raie dorsale dans les montagnes de l’Espagne, et les chevaux dérivés originairement d’Espagne et redevenus sauvages dans quelques parties de l’Amérique du Sud, sont encore de cette couleur. Sir W. Elliott m’apprend qu’ayant eu l’occasion d’examiner un troupeau de 300 chevaux américains importés à Madras, il en a remarqué un grand nombre portant des barres aux jambes et de courtes bandes sur l’épaule. L’individu le plus fortement marqué, dont on m’a envoyé le dessin colorié, était gris-souris et avait les bandes scapulaires légèrement fourchues. Dans le nord-ouest des Indes, les chevaux rayés de différentes races, paraissent plus communs que dans les autres parties du globe ; j’ai eu à ce sujet des renseignements de plusieurs officiers, et particulièrement des colonels Poole et Curtis, du major Campbell, du brigadier Saint-John et autres. Les chevaux kattywars ont souvent de quinze à seize mains de haut, et sont bien mais légèrement bâtis. Ils sont de toutes couleurs, mais les différentes nuances dont nous avons parlé dominent, et sont si généralement accompagnées de raies foncées, qu’un cheval qui en est dépourvu, n’est pas regardé comme pur. Le colonel Poole croit que tous ont la raie dorsale : les barres aux jambes existent généralement, et la moitié environ des chevaux possèdent la bande scapulaire, qui est quelquefois double et triple. Le même a aussi souvent vu des raies sur les joues et les côtés des naseaux. Il a vu des raies sur les kattywars gris et bais à leur naissance, mais elles s’effacent promptement. J’ai eu d’autres renseignements sur l’existence de raies chez les chevaux de cette race, café-au-lait, bais, bruns et gris. Dans l’est de l’Inde, les poneys de Shan (au nord de Burmah), comme me le signale M. Blyth, possèdent la bande et les raies sur l’épaule et les jambes. Sir W. Elliott a vu deux poneys bais du Pégou marqués aux jambes. Les poneys de Burmah et de Java sont souvent isabelles et ont les trois sortes de bandes, au même degré qu’en Angleterre[33]. M. Swinhoe a examiné deux poneys isabelle clair de deux races chinoises (celles de Shangaï et d’Amoy), tous deux avaient la raie dorsale, et le dernier une bande à l’épaule peu distincte.

Nous voyons donc que dans toutes les parties du monde, les races de chevaux les plus diverses possibles, surtout celles dont la couleur du manteau comprend un assez grand nombre de teintes entre la nuance café-au-lait jusqu’au noir sale, plus rarement celles dont le manteau est bai, gris ou alezan, présentent les trois sortes de raies. Je n’ai jamais vu de bandes chez les chevaux à manteau alezan avec crins blancs[34].

J’ai voulu chercher, pour des raisons qui seront expliquées au chapitre des retours ou de la réversion, à savoir si les chevaux appartenant à la catégorie des couleurs qui offrent plus souvent que les autres les bandes foncées, sont parfois le produit du croisement d’individus qui n’appartiennent ni l’un ni l’autre à cette catégorie. La plupart des personnes auprès desquelles j’ai pris des informations, pensent qu’un des deux parents au moins, doit y appartenir, et on admet généralement que, quand c’est le cas, le manteau et ses bandes sont fortement héréditaires[35]. J’ai observé le cas d’un poulain né d’une jument noire par un cheval bai, et qui, arrivé à son complet développement, prit un manteau alezan foncé avec une raie dorsale distincte, mais étroite. Hofacker[36] cite deux cas de chevaux à manteau gris-souris foncé, produits tous deux par des parents de couleur différente. J’ai essayé, mais sans grand succès, de déterminer si les raies sont plus ou moins distinctes dans le poulain que dans le cheval adulte. Le colonel Poole m’apprend que les bandes sont plus nettes lors de la naissance du poulain. Elles deviennent ensuite de moins en moins distinctes, jusqu’au renouvellement des poils, où elles reparaissent aussi fortes qu’avant ; souvent ensuite elles s’effacent avec l’âge. D’autres renseignements me confirment cette disparition des bandes chez les vieux chevaux dans l’Inde. Un autre auteur par contre, signale des poulains nés d’abord sans bandes, et chez lesquels il en est apparu plus tard. Trois autorités affirment qu’en Norwége les marques sont moins apparentes chez le poulain que chez l’adulte. Il n’y a peut-être pas de règle fixe. Dans le cas que j’ai décrit plus haut, du jeune poulain dont le corps entier était rayé, il ne peut y avoir de doute sur la disparition complète et précoce de ces marques. M. W. Edwards a examiné pour moi vingt-deux poulains de chevaux de course ; douze ont montré une raie dorsale plus ou moins distincte, fait qui, joint à quelques autres, me porte à croire que la bande dorsale disparaît souvent avec l’âge chez le coureur anglais. En somme, je conclus que les raies sont en général plus apparentes chez le jeune animal et tendent à s’effacer plus tard.


Les bandes sont variables pour la couleur, mais elles sont toujours plus foncées que le reste du corps. Elles ne coexistent pas toujours nécessairement dans toutes les parties du corps ; les jambes peuvent être rayées et pas l’épaule, ou l’inverse ; mais je n’ai jamais entendu parler des raies aux jambes ou à l’épaule sans la bande dorsale. Celle-ci est de beaucoup la plus commune de toutes, comme on peut s’y attendre, puisqu’elle caractérise les sept ou huit autres espèces du genre. Il est remarquable qu’un caractère aussi insignifiant que celui de la duplication ou triplication de la bande de l’épaule se retrouve dans des races aussi différentes que les poneys du pays de Galles et du Devonshire, le poney shan, les chevaux de gros trait, les chevaux légers de l’Amérique du Sud, et la race légère des Kattywars. Le colonel Ham. Smith suppose qu’une de ces cinq souches primitives était isabelle et rayée, et que les raies de toutes les autres races résultent d’un croisement ancien avec cette race ; mais il est excessivement peu probable que des races différentes vivant dans des parties du globe aussi éloignées les unes des autres aient pu toutes être croisées ainsi avec une souche primitivement distincte. Nous n’avons d’ailleurs aucune raison pour croire que les effets d’un croisement aussi ancien aient pu se propager pendant autant de générations que cette manière de voir semblerait l’impliquer.

Quant à ce qui concerne la couleur primitive du cheval que le colonel H. Smith[37] suppose avoir été isabelle, cet auteur a réuni un grand nombre de faits qui prouvent que cette teinte était très-commune en Orient, en remontant jusqu’à l’époque d’Alexandre, et que les chevaux de l’Asie occidentale et de l’Europe orientale offrent encore actuellement les diverses variantes de cette nuance. Il n’y a pas longtemps qu’on conservait dans les parcs royaux de Prusse, une race sauvage de cette même couleur avec la raie dorsale. En Hongrie et en Norwége les habitants regardent les chevaux isabelles à raie dorsale comme la souche primitive. Dans les parties montagneuses du Devonshire, du pays de Galles et de l’Écosse, où la race primitive doit avoir eu le plus de chances de se conserver, les poneys isabelles ne sont pas rares. Dans l’Amérique du Sud, du temps d’Azara, où le cheval était redevenu sauvage depuis 250 ans, les 0,90 des chevaux étaient bai châtain, et le reste zains, et pas plus de 1 sur 2,000 noir. Zain signifie généralement manteau foncé sans aucune trace de blanc, mais comme Azara parle de mules zain clair, je suppose que zain doit signifier isabelle. Dans quelques parties du globe, les chevaux redevenus sauvages ont une tendance prononcée vers le rouan[38]. Quand nous aborderons plus tard l’étude des pigeons, nous verrons que dans les races pures de couleurs variées, lorsqu’il se produit incidemment un oiseau bleu, cette coloration est invariablement accompagnée de certaines marques noires sur les ailes et la queue ; et que aussi lorsque l’on croise les races de colorations diverses, on obtient fréquemment dans les produits, des oiseaux bleus portant les mêmes marques noires. Nous verrons plus tard dans ces faits une forte preuve à l’appui, et l’explication de l’opinion que toutes les races du pigeon domestique descendent du Biset ou C. Livia, espèce qui présente effectivement la même coloration et les mêmes marques. L’apparition des bandes dans les différentes races de chevaux, dont le manteau appartient à une certaine teinte, ne prouve pas cependant d’une manière aussi certaine leur descendance d’une souche primitive unique que dans le cas du pigeon ; parce que nous ne connaissons aucun type de cheval réellement sauvage qui puisse servir de type de comparaison, que les bandes quand elles existent présentent des caractères variables, que nous n’avons pas de preuve évidente que l’apparition des bandes résulte du croisement de races distinctes ; parce qu’enfin toutes les espèces du genre Equus ont la bande dorsale, et que plusieurs ont les raies aux jambes et à l’épaule. Néanmoins, la similitude qu’offrent les races les plus différentes quant à la série des colorations, le pommelage, et l’apparition incidente des raies aux jambes et des bandes doubles ou triples à l’épaule, tous ces faits pris dans leur ensemble, rendent probable l’opinion que les races actuelles descendent d’une souche primitive unique, plus ou moins rayée, à manteau isabelle, et vers le type duquel nos chevaux tendent parfois à faire retour.

L’ÂNE.

Les naturalistes ont décrit quatre espèces d’ânes, et trois de zèbres ; il n’y a cependant presque pas à douter que notre âne domestique ne provienne d’une seule espèce, l’Asinus tæniopus d’Abyssinie[39]. On a quelquefois présenté l’âne comme un exemple d’un animal auquel la domestication, quoique fort ancienne, ainsi que nous pouvons le voir d’après l’Ancien Testament, n’a apporté que de très-minimes modifications. Ceci n’est pas très-exact, car dans la Syrie seule on en reconnaît quatre races[40] ; premièrement, une race légère et gracieuse, employée par les dames à cause de son allure agréable ; secondement, une race arabe réservée exclusivement à la selle ; troisièmement, une forme plus robuste, qui sert à la charrue et divers autres travaux ; et quatrièmement, la grande race de Damas, qui a le corps et les oreilles remarquablement longs. Dans nos pays, et généralement dans l’Europe centrale, quoique l’âne soit loin d’offrir un type tout à fait uniforme, il n’a pas cependant donné naissance comme le cheval, à des races bien distinctes. La raison probable en est que l’âne se trouve surtout en mains des gens pauvres, qui ne peuvent l’élever en nombre, ni apporter aucun soin au choix des individus destinés à la reproduction. Nous verrons ultérieurement, qu’une sélection attentive jointe à une bonne nourriture peuvent améliorer considérablement la force et la taille de cet animal, et nous pouvons en inférer qu’il en serait de même pour tous ses autres caractères. La petitesse de la taille de l’âne en Angleterre et dans le nord de l’Europe, est certainement due bien plus à l’absence de soins qu’à la température ; car dans l’ouest de l’Inde, où les classes inférieures l’emploient comme bête de somme, il est à peine plus grand que le chien de Terre-Neuve, et n’atteint généralement que de vingt à trente pouces de hauteur[41].

Les ânes varient beaucoup dans leur couleur ; et leurs jambes, surtout celles de devant, soit en Angleterre, soit ailleurs, — en Chine, par exemple, — offrent les raies transversales plus distinctes qu’elles ne le sont chez le cheval isabelle. Nous avons expliqué pour le cheval par le principe du retour, l’apparition incidente des raies aux jambes, en supposant que la souche primitive de cet animal était rayée de la sorte ; cette manière de voir est d’autant mieux soutenable pour l’âne, que la forme parente, l’Asinus tæniopus, présente quoique à un faible degré, les mêmes raies aux jambes. Ces raies se remarquent plus fréquemment et sont plus distinctes chez l’âne domestique dans son jeune âge[42], comme cela paraît être le cas aussi chez le cheval. La raie de l’épaule, si caractéristique de l’espèce, varie cependant dans sa largeur, sa longueur et son mode de terminaison. J’en ai mesuré qui étaient quatre fois aussi larges que d’autres ; d’autres encore plus de deux fois plus longues. Dans un âne gris clair, la bande de l’épaule ne mesurait que six pouces de longueur et était étroite comme une cordelette ; chez un autre individu de même couleur, elle n’était indiquée que par une teinte sombre. J’ai eu connaissance de trois ânes blancs, mais non albinos, chez lesquels il n’y avait aucune trace de bandes, ni sur le dos ni sur l’épaule[43] ; j’ai vu neuf autres ânes dépourvus de la raie sur les épaules et dont quelques-uns n’avaient même pas la bande dorsale. Sur les neuf, trois étaient gris clair, un gris foncé, un autre gris tirant sur le rouan ; les autres étaient bruns, et deux d’entre ces derniers avaient certains points du corps teintés en bai rougeâtre. Nous pouvons donc conclure de là que, si on eût appliqué avec constance la sélection aux ânes gris et brun rouge, la bande de l’épaule se serait aussi généralement et complètement perdue que dans le cas du cheval. La bande de l’épaule est quelque fois double chez l’âne ; M. Blyth a même vu jusqu’à trois et quatre bandes parallèles[44]. J’ai observé dix cas où les bandes scapulaires étaient brusquement tronquées à leur extrémité inférieure, l’angle antérieur de celle-ci se prolongeant en avant et s’effilant en pointe, exactement comme nous l’avons figuré dans le poney du Devonshire (fig. 1, p. 59). J’ai vu trois cas où la partie terminale était brusquement coudée, et deux cas d’une bifurcation très-distincte quoique faible. Le Dr Hooker a observé, en Syrie, cinq cas où la bande scapulaire était visiblement fourchue au-dessus de la jambe de devant. On la trouve aussi quelquefois fourchue dans le mulet commun. Lorsque je remarquai pour la première fois la bifurcation et la courbure angulaire de la bande scapulaire, j’avais vu assez des raies qui caractérisent les différentes espèces d’Equus, pour être convaincu que ce caractère, quoique peu important, devait avoir une signification déterminée, et c’est ce qui me poussa à l’étudier de plus près. J’ai trouvé que dans l’Asinus Burchelli et l’Asinus quagga, la raie qui correspond à la bande scapulaire de l’âne, ainsi que quelques-unes des raies du cou, se bifurquent, et que quelques-unes de celles qui avoisinent l’épaule, ont leurs extrémités recourbées et coudées en arrière. La bifurcation et la brisure des raies scapulaires paraissent être en rapport avec le changement de direction des raies latérales du corps et du cou qui sont presque verticales, pour passer à celles des jambes qui deviennent horizontales. Nous voyons finalement que la présence des raies aux jambes, à l’épaule et au dos chez le cheval — leur absence à l’occasion chez l’âne, — l’apparition chez tous les deux de bandes scapulaires doubles et triples, et l’analogie qui existe entre leurs terminaisons inférieures, — sont tous des cas de variation analogique dans le cheval et l’âne. Ces cas ne sont probablement pas dus à l’influence de conditions semblables agissant sur des constitutions semblables, mais à un retour partiel quant à la couleur, vers l’ancêtre commun de ces deux espèces, ainsi que de toutes les autres espèces du genre. Nous reviendrons ultérieurement sur ce sujet, que nous aurons à discuter plus complètement.



  1. Rütimeyer, Fauna der Pfahlbauten, 1861, p. 122.
  2. Voir Youatt, The Horse ; — J. Lawrence, On the horse 1829 ; — W. C. L. Martin, Hist. of the Horse, 1845 ; — col. Ham. Smith, Nat. Library, Horses, 1841, vol. XII ; — prof Veith, Naturgeschichte der Haussängethiere, 1856.
  3. Crawfurd, Descript. Dict. of Indian Islands 1856, p. 153. — Il y a beaucoup de races différentes, chaque île en ayant au moins une qui lui est propre. À Sumatra il y a au moins deux races : à Achin et Batubara une : à Java plusieurs : une à Bali, Lomboc, Sumbawa (une des meilleures races), Tambora, Bima, Gunung-Api, Célèbes, Sumba et Philippines. D’autres races sont décrites par Zollinger dans le Journal of the Indian Archipelago, vol. v. p. 343, etc.
  4. The Horse etc., par J. Lawrence, 1829, p. 14.
  5. The Veterinary, London, vol. v, p. 543.
  6. Proc. Veterinary. Assoc. dans The Veterinary, vol. xiii, p. 42.
  7. Bulletin de la Soc. géologique, t. xxii, 1866, p. 22.
  8. M. Percival des dragons d’Enniskillen, dans The Veterinary, I, p. 224. — Azara, Des Quadrupèdes du Paraguay, ii, p. 313. — Le traducteur français d’Azara rapporte d’autres cas mentionnés par Huzard comme observés en Espagne.
  9. Godron, De l’Espèce, t. I, p. 378.
  10. Ueber die Eigenschaften, etc. 1828, p. 10.
  11. Domesticated Animals of the British Islands, p. 527, 532. — Dans tous les ouvrages vétérinaires que j’ai lus, les auteurs insistent fortement sur l’hérédité chez le cheval de toutes les tendances et qualités bonnes et mauvaises. Le principe d’hérédité n’est peut-être pas plus fort chez le cheval que chez les autres animaux, mais on l’a observé avec beaucoup plus de soin et d’attention, à cause de la plus grande valeur de l’animal.
  12. Andrew Knight a croisé ensemble deux races aussi différentes que le cheval de camion et le poney norwégien ; voir Walker, Intermarriage, 1838, p. 205.
  13. Nat. Library. Horses, t. xii, p. 208.
  14. Gervais, O. C. t II, p. 143. — Owen, British fossil Mammals, p. 383.
  15. Kenntniss der fossilen Pferde, 1863, p. 131.
  16. M. W. C. L. Martin (The Horse 1845, p. 34), combattant l’opinion que les chevaux sauvages de l’Orient ne sont que des chevaux redevenus sauvages, fait remarquer l’improbabilité que l’homme ait pu autrefois extirper complètement une espèce dans des régions où elle se trouve actuellement en si immenses quantités.
  17. Transact. Maryland Acad., v. I, p. 28.
  18. M. Mackinnon Sur les îles Falkland, p. 25. La hauteur moyenne des chevaux de l’île Falkland est de 14 mains et 2 pouces. Voir aussi mon Journal of researches.
  19. Pallas, Act. Acad., Saint-Pétersbourg, 1777, part. ii, p. 265. — Voir col. H. Smith, Nat. Library, vol. xii, p. 165 au sujet du grattage de la neige par les tarpans.
  20. Franklin, Narrative, vol. I, p. 87, note par sir J. Richardson.
  21. M. J. H. Moor, Not. of the Indian Archipelago, Singapore, 1837, p. 189. — Un poney de Java envoyé à la reine n’avait que 70 centimètres de haut (Athenœum, 1842, p. 718). — Beechey, Voyage, 4e édit. I, p. 499 pour les îles Loo-choo.
  22. Crawford, Journal of Royal Unit. serv. Instit. vol. IV.
  23. Essays on natural History (2e série), p. 161.
  24. Quadrupèdes du Paraguay, t.II. p. 333.
  25. Prof. Low, Domesticat. Animals, p. 546. — India sporting review, vol. II, p. 181. — Lawrence (Horse, p. 9) remarque qu’il n’y a pas d’exemple qu’aucun cheval de trois quarts de sang (c’est-à-dire, un cheval dont un des grands-parents n’était pas de sang pur), ait pu conserver sa distance en courant pendant deux milles avec des purs-sangs. On cite quelques rares cas où des chevaux sept huitièmes de sang ont pu réussir.
  26. Prof. Gervais (O. C. p. 144) a réuni plusieurs faits sur ce point. Par exemple, Salomon (Rois, liv. I, chap. x, v. 28) acheta en Égypte des chevaux à un prix élevé.
  27. The Field, July 13, 1861, p. 42.
  28. E. Vernon Harcourt, Sporting in Algeria, p. 26.
  29. C’est le résultat de mes propres observations faites pendant plusieurs années sur les couleurs des chevaux. J’ai vu des chevaux café-au-lait, isabelle clair, et gris-souris, qui étaient pommelés ; et je les mentionne parce qu’on a écrit (Martin, Hist. of the Horse, p. 134) que les chevaux isabelle n’étaient jamais pommelés. Martin (p. 205) parle d’ânes pommelés. — Le Farrier (Londres 1828, p. 453, 455) contient quelques bonnes remarques sur le pommelage des chevaux ; voir aussi l’ouvrage du col. H. Smith.
  30. Dans le Farrier (1828, p. 452, 455), on trouve quelques détails. Un des plus petits poneys que j’aie jamais vus, couleur souris, avait une bande très-apparente sur l’épine dorsale. Un petit poney marron, ainsi qu’un pesant cheval de gros trait de même manteau, l’avaient également. Les chevaux de course l’ont souvent.
  31. Je dois aux professeurs Bœck, Rask et Esmarch ces renseignements sur les couleurs des poneys norwégiens, transmis par l’obligeance du consul général, M. J. Crowe. Voir The Field, 1861, p. 431.
  32. Col. Ham. Smith, Nat. Lib., vol. XII, p. 275.
  33. Clark, Ann. and Mag. of nat. Hist. (2e série), v. II, 1848, p. 363. — M. Wallace a vu à Java un cheval isabelle, portant la raie dorsale, et les barres aux jambes.
  34. Voir The Field, July 27, 1861, p. 91.
  35. The Field, 1861, p. 431, 493, 545.
  36. Ueber die Eigenschaften, etc., 1823, p. 12, 13.
  37. Naturalist’s Library, vol, XII, 1841, p. 109, 156, 163, 280, 281. — La teinte café-au-lait, passant à l’isabelle (c’est-à-dire, la couleur du linge sale de la reine Isabelle) paraît avoir été commune autrefois. Voir les récits de Pallas sur les chevaux sauvages d’Orient, où il parle de l’isabelle et du brun comme étant les couleurs prédominantes.
  38. Azara, Des Quadrupèdes du Paraguay, t. II, p. 307. — Pour la couleur des mules, p. 35). — Dans l’Amérique du Nord, Catlin (vol. II, p. 57) décrit les chevaux sauvages, qu’on croit descendus des chevaux espagnols du Mexique, comme offrant toutes les nuances, noirs, gris, rouans, et rouans tachetés d’alezan saure. — F. Michaux (Travels in North America) décrit deux chevaux sauvages du Mexique comme rouans. Dans les îles Falkland, où le cheval n’est redevenu sauvage que depuis 60 à 70 ans, les nuances prédominantes sont le rouan et le gris de fer. Ces faits montrent que les chevaux ne font pas généralement retour à une teinte uniforme.
  39. Dr. Sclater, Proc. Zool. Soc., 1862, p. 164.
  40. W. C. Martin, Hist. of the Horse, 1845, p, 207.
  41. Col. Sykes, Cat. of Mammalia. — Proc. of Zool. Soc., July 12, 1831. — Williamson, Oriental Field Sports, vol. II, p. 206 ; cité par Martin.
  42. Blyth, Charlesworth Mag. of nat. Hist. vol. IV, 1840, p. 83. — Un éleveur m’a confirmé le fait.
  43. Martin (The Horse, p. 205) en cite un cas.
  44. Journal As. Soc. of Bengal, vol. XXVIII, 1860, p. 231. — Martin, Horse, p. 205.