De la monarchie selon la Charte/Chapitre II-48

Garnier frères (Œuvres complètes, tome 7p. 248).

CHAPITRE XLVIII.
PRINCIPES GÉNÉRAUX DONT ON S’EST ÉCARTÉ.

Los premières sociétés ont pu être formées par une agrégation d’hommes que réunissoient des intérêts et des passions ; mais elles ne se sont conservées qu’autant qu’elles ont établi dans leur sein la religion, la morale et la justice.

Aucune révolution n’a fini que l’on ne soit revenu à ces trois principes fondamentaux de toute humaine société.

Aucun changement politique chez un peuple n’a pu se consolider qu’il n’ait eu pour base l’ancien ordre politique auquel il a succédé.

Quand les rois disparurent de Rome, il n’y eut presque rien de changé dans Rome ; les dieux surtout restèrent au Capitole.

Quand Charles II remonta sur le trône de ses pères, la religion recouvra sa force, ses richesses et sa splendeur. On punit quelques criminels ; on écarta quelques hommes foibles. Le parlement conserva les droits politiques qu’il avoit acquis ; le reste reprit son cours et marcha avec les anciennes mœurs.

Voilà ce que nous n’avons pas voulu faire; et voilà pourquoi la monarchie légitime est menacée de nouveaux malheurs.