De la monarchie selon la Charte/Chapitre II-47

Garnier frères (Œuvres complètes, tome 7p. 247-248).

CHAPITRE XLVII.
EST-IL UN MOYEN DE RENDRE LE REPOS À LA FRANCE ?

Je laisserois trop d’amertume dans le cœur des bons François en terminant ainsi mon travail. L’ouvrage, d’ailleurs, ne seroit pas complet. Si j’ai exposé sans déguisement les périls dont nous sommes menacés, parce que j’ai pensé qu’il étoit nécessaire de nous réveiller au bord de l’abîme ; si j’ai des craintes vives et fondées, j’ai aussi des espérances qui balancent ces craintes : le mal est grand, le remède est infaillible.

Dans aucun de mes écrits, je n’ai jamais rien avancé qu’avec défiance. Pour la première fois de ma vie, j’oserai prendre le langage affirmatif ; j’oserai proposer un moyen que je crois propre à rendre le repos à la France. Ce moyen s’est sans doute présenté à beaucoup d’autres esprits : il est si simple ! mais il n’a jusque ici, du moins que je sache, été suivi ni développé par personne. Les préjugés, les passions, les intérêts, empêcheront peut-être de l’employer aujourd’hui ; mais je n’hésite point à prononcer qu’il faudra ou que l’administration l’adopte ou que la France périsse.

Je vais dérouler mon plan ; ce n’est point une utopie ; en fait de gouvernement, il ne faut que des choses pratiques.