De la génération des vers dans le corps de l’homme (1700)/Chapitre 12


Chapitre XII.

Aphorismes sur les Vers du corps de l’homme.



JAy crû devoir terminer ce Traité par des maximes qui en fissent comme une recapitulation generale, & dont quelques-unes pûssent servir d’éclaircissement & de supplement à l’Ouvrage. Ces maximes sont courtes, & quelquefois exprimées à demi mot. Pour les bien entendre, il faut avoir leu tous les Chapitres.


Section I.


I.

Les animaux qu’on appelle vers sont les petits insectes.

II.

Les autres insectes s’appellent grands insectes.

III.

Les insectes sont ainsi appellez, parce qu’ils ont le corps marqué d’insections, ou, pour mieux dire, d’incisions.

IV.

Le ver est un animal complet, & aussi complet qu’aucun autre animal qui soit dans la nature.

V.

Le ver respire, & a des poûmons.

VI.

Tous les vers ont du sang, quelques petits qu’ils soient.

VII.

Les vers ont plusieurs cœurs & plusieurs poûmons.

VIII.

Le nombre de cœurs & de poûmons, qui est dans les vers, est cause que ces insectes, étant partagez, donnent pendant long-tems des marques de vie.

IX.

Les vers, ainsi que tous les animaux, viennent d’une semence, où ils sont renfermez en petit.

X.

Les œufs des vers entrent dans nôtre Corps avec l’air & les alimens, & souvent dans nôtre chair par dehors.

XI.

Quand les œufs des vers sont entrez en nous, les vers renfermez dans ces œufs éclosent, pourvu qu’il y ait en nous une matiere propre à les faire éclorre.

XII.

Il en est des œufs des vers, comme des graines des plantes, qui ne poussent pas en toutes sortes de terres.

XIII.

Comme les vers s’engendrent par semence, il est impossible d’en voir des especes nouvelles.

XIV.

La plûpart des vers, qui s’engendrent dans la chair corrompuë de l’animal mort, y étoient déja en œuf du vivant de l’animal.

XV.

L’avoine ne laisse pas que de pousser, aprés avoir été enfermée dans le ventre du cheval ; les œufs de vers, que l’animal a avalez, produisent tout de même leurs vers après la mort de l’animal.

XVI.

L’air est remply de semences de vers, l’eau de pluye, le vinaigre, le vin poussé, la vieille biere, le cidre, le lait aigre, en sont tout pleins.

XVII.

Toutes les parties du corps sont sujettes aux vers, sans en excepter aucune.

XVIII.

Le sang & l’urine en sont quelquefois tout remplis.

XIX.

L’urine & le sang de ceux qui ont la petite verole renferment des vers.

XX.

Les grains de la petite verole sont remplis de vers.

XXI.

Plus il y a de vers dans les grains de la petite verole, & plus les grains marquent.

XXII.

Un bon moyen, pour empêcher la petite verole de marquer, est de frotter le visage d’une eau qui tuë ces vers.

XXIII.

Quand au commencement de la petite verole on se baigne les pieds dans du lait chaud, toute la petite verole se jette sur les pieds, & le visage en est exempt : ce qui vient sans doute de ce que les vers, qui sont les pustules de la petite verole, courent au lait.

XXIV.

Dans les maux veneriens, il n’y a presque point d’endroits du corps, qui ne soit rongé de petits vers imperceptibles, & ce sont ces vers qui font presque tous les ravages qui arrivent dans ces sortes de maladies.

XXV.

Dans la fistule lacrymale, l’eau qui sort des yeux, est pleine de petits vers qu’on discerne avec le microscope.

XXVI.

Il faut qu’un Medecin ait soin d’examiner avec le microscope le sang qu’il fait tirer, afin de voir s’il y a des vers, parce qu’il y a bien des prognostics à faire là-dessus.


Section II.

I.

Les vers se distinguent en Enteraux, & en Exenteraux : Les premiers, sont ceux qui s’engendrent dans les intestins, les seconds, ceux qui s’engendrent dans les autres parties du corps.

II.

Les Enteraux sont de trois sortes ; les Strongles[1], les Ascarides, & les Tænia. Les Strongles sont ronds & longs, les Ascarides longs & courts, & les Tænia longs & plats.

III.

Le Tænia est de deux sortes, il y a le Tænia, proprement dit, lequel n’a point de mouvement, ni de tête formée, & le Solium ou solitaire, lequel a une tête & du mouvement.

IV.

Les Strongles causent la plûpart des maladies, il y en a d’ordinaire dans les fiévres malignes, souvent ils rendent muet, ils font quelquefois tarir le lait aux nourrices.

V.

Les Ascarides causent souvent des tenesmes & des défaillances. Ceux qui ayant des Ascarides sont tourmentez de maux de tête, & qui ensuite deviennent sourds & assoupis, ont à craindre quelque abscés à l’une des oreilles.

VI.

Le ver solitaire s’engendre en l’homme dés le ventre de la mere ; il cause souvent des épilepsies, quelquefois des pleuresies, ordinairement des douleurs de foye.

VII.

Le vers solitaire est d’une longueur excessive, il a ordinairement quatre à cinq aulnes, & quelquefois beaucoup au-de-là.

VIII.

Ceux qui accusent Pline d’exageration, pour avoir dit qu’il s’est vû des Tænia de plus de trente pieds de longs, sont gens peu éclairez & qui ont peu d’experience.

IX.

Le solitaire est toujours seul de son espece dans le corps de l’homme. Il ne s’y rengendre plus quand il en est une fois sorty.

X.

Le solitaire ne sort presque jamais sans remede, il vieillit avec l’homme, les remedes ordinaires contre les vers sont inutiles contre celuy-là ; c’est un seul ver, & non plusieurs vers joints ensemble.

XI.

Les vers exenteraux s’engendrent à la tête, aux oreilles, aux nez, au foye, au cœur, &c. & causent de grandes maladies.

XII.

Les grands maux de dents ne sont point causez par des vers.

XIII.

Les vers du cœur causent souvent des morts subites.

XIV.

Les vers, qui s’engendrent dans le sang, n’empêchent point le sang d’être vermeil.

XV.

Les vers Cutanées font quelquefois des fosses sous la peau, comme les taupes en font sous terre, & de même que celles des taupes se connoissent par la terre qu’elles ont élevées, celles des vers se connoissent quelquefois par des especes de cordes qui s’elevent sur la peau, & qui sont semblables à la broderie qu’on remarque sur l’écorce des melons. Ces cordes penetrent fort avant, & on les enleve avec la pointe d’une aiguille.

XVI.

Il y a des personnes qui ont les pieds si gâtez de ces cordes, qu’ils ne peuvent marcher. Il y a quelque tems que je fus appellé chez une Dame, nommée Madame Faverole, au Cloître sainte Marine, pour voir un mal qu’elle avoit aux pieds, & ce mal se trouva être de ces cordons, qui luy rendoient la peau des pieds comme une écorce de melon.

XVII.

Les Cancers sont tous pleins de petits vers imperceptibles, ils rongent les fibres des parties, & tous les cribles des glandes, en sorte que les glandes, recevant presque tout ce qui se presente, grossissent d’abord outre mesure, ensuite ces vers s’augmentant, & continuant de songer ce qu’ils trouvent, ils ulcerent souvent la partie & la consument.

XVIII.

L’hydropisie peut être quelquefois causée par des vers.

XIX.

Les vers peuvent causer des tumeurs au corps & des excroissances, comme ils en causent aux feüilles de chesne, où par leur picqueure ils empêchent le suc de la feuille de circuler à l’ordinaire : ce qui produit sur la feüille cette excroissance, qu’on appelle noix de galle, & qu’on regarde mal à propos comme un fruit.

XX.

Les difformitez, qu’on apporte en naissant, peuvent venir quelquefois des vers, qui auront rongé les parties tendres du fœtus, & par ce moyen auront causé des tumeurs, ou des tortuositez.

XXI.

La plûpart des maladies, qu’on attribuë à des sorts, viennent de vers.

XXII.

Dans la jaunisse les intestins sont presque toûjours attaquez de vers.

XXIII.

Les vers umbilicaux ne sont, selon toutes les apparences, que des vers des intestins.

XXIV.

Les Crinons passent pour des vers, & il y a bien de l’apparence qu’ils n’en sont pas.

XXV.

Les Crinons & les petits Dragons sont differens.

XXVI.

Le petit Dragon est un veritable vers, ce n’est ni une varice ni un abscés.

XXVII.

La doctrine des acides & des alkalis mal entenduë, empêche souvent qu’on ne donne à tems des remedes purgatifs, qui chasseroient les vers.


Section III.

I.

Dans quelque maladie que tombent les enfans, il faut se défier des vers ; car ou ils en ont actuellement qui causent ou accompagnent leur indisposition, ou une matiere vermineuse cachée en eux en peut produire dans la suite.

II.

Les Cucurbitaires ne doivent point estre confondus avec le Tænia, ni le Solium.

III.

Les enfans sont plus sujets aux vers que les autres, & entre ceux-cy les pituiteux plus que les bilieux.

IV.

Quand les enfans portent souvent leurs mains à leur ventre, on doit craindre qu’ils n’ayent des vers, particulierement s’ils se plaignent de quelques tranchées.

V.

Enfans, hommes faits, vieillards, filles, femmes, tous âges, & tous sexes, sont sujets aux vers.

VI.

Si quelqu’un sans aucune cause manifeste, & sans aucun des signes, qui ont coûtume de se laisser voir dans les autres maladies, tombe souvent comme apoplectique, qu’alors il ait les extrémitez froides, un poulx tres-lent (qui tout seul est déjà un indice de vers, aussi bien que le hocquet) il ne faut point douter qu’il n’ait des vers.

VII.

Perdre la voix, estre tout à coup attaqué de manie, autre signe de vers.

VIII.

S’éveiller avec surprise & alarme, particulierement dans les enfans, est un signe certain de vers, ou de petite verole.

IX.

Il y a une certaine haleine aigre, qui est une marque assûrée de vers.

X.

Estre toûjours affamé, quoiqu’on mange beaucoup, signe de vers.

XI.

Les vers longs & ronds picquent souvent, & font sentir de grandes douleurs ; les vers plats ne picquent pas.

XII.

Les yeux caves, le visage bleuâtre, une fiévre intermittente, sont souvent des effets & des signes de vers.

XIII.

Le solitaire se connoît par de petites portions, faites en forme de graines de citroüille, qui se trouvent dans les excremens.

XIV.

Les petites portions en forme de graines de citroüille, qui se trouvent dans les excremens de ceux qui ont le solitaire, sont des œufs de ce ver.

XV.

Le solitaire consume le chyle le plus pur.

XVI.

Le solitaire cause quelquefois des apparences de grossesse, ausquelles on peut se tromper.

XVII.

Le Pays & la Saison peuvent souvent servir à confirmer les signes des vers.

XVIII.

Trois choses rendent nos corps sujets aux vers ; le mauvais air, les mauvais alimens, & l’excés des bons.

XIX.

Le vinaigre, qui tuë les vers de terre, ne tuë pas toûjours ceux du corps, il y en a de ces derniers qui y vivent quelquefois fort long-tems.

XX.

Les pignons sont pernicieux quand on a des vers.

XXI.

Les melons causent des indigestions, qui souvent servent à faire éclorre des vers dans les intestins.

XXII.

Les champignons sont capables de produire beaucoup de vers dans le corps.

XXIII.

Souvent les enfans deviennent sujets aux vers, à cause qu’on leur donne trop tôt de la boüillie, ou que cette boüillie est faire avec de la farine cruë, qui n’a pas esté mise sur le feu, ou dans le four.

XXIV.

Ce qui engendre le plus de vermine dans les enfans, est la pernicieuse coûtume que l’on a de leur refuser dés qu’ils sont nez, le lait que la nature prépare dans les mammelles des nouvelles acouchées, & de leur donner des nourrices, qui sont relevées de couches depuis long-tems, & dont le lait par conséquent est plus nourrissant qu’il ne faut alors.

XXV.

Les remedes qui desobstruent le foye, sont de bons préservatifs contre les vers.

XX.

Le lait des nourrices est quelquefois plein de vers ; pour le connoître, il en faut examiner quelques goutes avec le microscope.

XX.

Quand le lait d’une nourrice est plein de vers, il faut changer la nourrice, sinon on expose l’enfant à des maladies mortelles.

XX.

La plûpart des nourrices de la campagne sont sujettes aux vers, parce qu’elles mangent beaucoup de laitage & de fruits.


Section IV.

I.

La sortie des vers, bien consideré, sert à faire des prognostics justes de ce qu’il y a à craindre, ou à esperer pour le malade.

II.

Il faut considerer dans la sortie des vers l’état de la personne qui les rend : le tems de la maladie, dans lequel ils sortent : le lieu par lequel ils sortent : les excremens, dans lesquels ils sont : la quantité, la couleur, la grosseur des vers, & s’ils sont morts ou vivans.

III.

Quand on est en santé, & qu’on rend des vers, sans avoir rien pris qui les puisse chasser, il en faut tirer un bon augure.

IV.

Les vers, qui sortent par le nez, viennent quelquefois des intestins.

V.

Quand les vers sortent sur le declin de la maladie, le signe est bon ; quand ils sortent au commencement, il est mauvais.

VI.

S’ils sortent par le haut, c’est ordinairement à cause de quelque obstruction dans les intestins, ou dans le meat cholidoque, ou à cause qu’on aura été trop long-tems sans manger.

VII.

Au commencement ou dans l’état de la maladie, il vaut toûjours mieux que les vers sortent avec les déjections, que tous seuls, à moins que ce ne soit par l’effort de quelque médicament.

VIII.

Après avoir rendus des vers par le haut, vomir une matiere noire semblable à de l’encre, c’est un signe mortel, surtout au commencement de la maladie.

IX.

Quand les excremens, qui sortent avec les vers, sont de couleur jaune, c’est un bon signe, s’ils sont blancs le malade est en danger.

X.

Si l’on se porte bien, il n’importe que les vers sortent morts ou vivans. Dans le commencement ou dans l’état de la maladie, c’est un mauvais présage qu’ils sortent morts.

XI.

Il n’arrive gueres qu’aux vers plats de sortir rompus.

XII.

Quand une partie du ver plat est sortie, & que l’autre demeure dans le corps, pourveu que la tête soit dehors, il n’y a rien à craindre.

XIII.

Quand les vers sortent enfermez dans des envelopes, c’est souvent un présage d’une prompte guerison.

XIV.

Les envelopes, où sont renfermez les vers, sont tissuës par les vers, comme la toile de l’araignée est tissuë par l’araignée, & comme la coque du ver à soye est tissuë par le ver à soye.

XV.

Les vers du corps se reduisent quelquefois tout en eau aprés être sortis ; ils se fondent souvent de la sorte dans le corps même.

XVI.

Quand les vers sont en glaires & fondus, le signe est bon.

XVII.

De l’eau à la glace jettée sur des vers, qui viennent de sortir du corps, les fait quelquefois tomber tout d’un coup en eau.

XVIII.

Quand les vers sortent rouges, le prognostic est mauvais ; les blancs ne présagent ni bien ni mal par leur couleur ; les jaunes & les livides n’annoncent rien de bon.

XIX.

Si les vers que l’on rend en ont d’autres dans le ventre, le signe est ordinairement mortel.

XX.

Les vers minces sont d’un présage moins mauvais que les gros.

XXI.

Quand on rend une grande quantité de vers, on doit craindre que quelques-uns de ces vers n’ayent fait érosion aux intestins.


Section V.

I.

On employe souvent contre les vers des remedes qui sont plus capables de les multiplier que de les tuer.

II.

Le vinaigre est un mauvais remede contre les vers.

III.

La poudre de vers desséchez fait rendre beaucoup de vers, mais souvent ce sont ceux qu’elle a engendrez.

IV.

Le mercure est bon contre les vers, mais il a de fâcheuses suites, & on ne doit l’employer que lorsque les malades sont attaquez de vers veneriens.

V.

Il faut éviter contre les vers le semen contra.

VI.

L’eau, où ont trempées des écorces vertes de noix, est inutile contre les vers.

VII.

Si l’on met dans de l’esprit de vin des vers du corps qui soient vivans, ils y vivent quelque tems, ils vivent long-tems dans le jus de limon.

VIII.

Le vin de Mauve est un souverain remede contre les encéphales.

IX.

Le jus d’oignon, la vieille urine mêlée avec un peu de miel, le suc de calamenthe, le lait de femme rayé dans l’oreille, tout cela sont de bons remedes contre les vers auriculaires.

X.

L’esprit de sel mêlé dans un peu d’eau, est un bon remede contre les vers des dents, aussi bien que la racine de plantain machée.

XI.

C’est une fable que ces vers, qu’on dit s’envoler avec la fumée de la graine de jusquiame.

XII.

Le suc de marube, mêlé avec un peu de miel, est bon contre les vers pulmonaires.

XIII.

la poudre de cloportes est bonne contre les vers epatiques.

XIV.

L’ail, les raifforts, le cresson, la racine de gentiane, celle de pivoine, la myrrhe, sont souverains contre les vers cardiaires.

XV.

Le jus de cerfeüil s’employe avec succès contre les vers sanguins.

XVI.

Le sel vegetable chasse les vers vesiculaires.

XVII.

Le suc de calamenthe tuë les elcophages.

XVIII.

Quand un enfant est sujet aux crinonS, il faut le baigner dans de l’eau tiede, puis le frotter avec du miel auprés du feu, & ensuite luy passer un linge rude sur le corps.

XIX.

Laver le corps avec de l’eau où a boüilli de la racine de gentiane, est un bon remede contre les cirons et contre les bouviers.

XX.

L’huile d’olive & de noix tuent les vers promptement.

XXI.

L’huile d’amandes douces ne tuë pas les vers aussi promptement que l’huile, d’olive : ce qui vient sans doute de ce qu’elle est plus poreuse, & qu’ainsi elle ne bouche pas si exactement le passage à l’air.

XXII.

Le jeûne est contraire à ceux qui ont des vers dans les intestins.

XXIII.

Quand on fait des remedes contre les vers des intestins, il faut les interrompre de tems en tems.

XXIV.

La fougere & l’écorce de racine de meurier sont specifiques contre le solitaire.

XXV.

Si l’on met des vers de terre dans du vinaigre, ils meurent sur le champ ; si on les met dans l’huile, ils y meurent moins promptement. Les vers du corps au contraire meurent plûtôt dans l’huile, & plus tard dans le vinaigre, quelquefois même on en trouve qui vivent long tems dans le vinaigre, & qui s’y conservent comme ceux du vinaigre même.

XXVI.

La raison pourquoy certains vers sortis du corps vivent dans le vinaigre, c’est que la plûpart de ces vers se nourrissent d’une matiere aigre étant dans le corps.

XXVII.

Les vers du corps de l’homme, que l’on appelle à cent pieds, n’en ont pas plus que les cloportes, que l’on appelle en Latin millepedes, quoiqu’ils n’ayent que quatorze pieds, sept de chaque côté.

XXVIII.

Ceux qui sans avoir fait de frequens excés, ni de tabac, ni d’eau de vie, n| d’autres semblables choses, sont sujets au mal, que l’on appelle vulgairement vapeurs, ont été pendant leur jeunesse plus sujets aux vers que les autres.


Section VI.

I.

Les vers spermatiques sont ce qui produit tous les animaux ; ainsi il ne faut point chercher de remedes pour les tuer.

II.

Les impuissans n’ont point de vers spermatiques, au moins de vivans.

III.

Les vieillards, & les enfans, n’en ont point de vivans.

IV.

Depuis l’âge de puberté jusqu’à la vieillesse, les hommes ont des vers spermatiques.

V.

Ceux qui ont des maux veneriens, n’ont point de vers spermatiques.

VI.

Tous les animaux mâles ont des ver& spermatiques, les femelles n’en ont point.

VII.

Les vers spermatiques entrent dans l’œuf qu’ils trouvent dans la matrice, & ils y deviennent foetus.

VIII.

Par le moyen des vers spermatique, on comprend comment il se peut faire qu’une femme accouche au-de-là du terme de neuf mois.

IX.

Le ver spermatique renferme en petit tous les animaux qui en doivent sortir.



  1. Ainsi appellez du mot Grec στρογγύλος rond & long.