De la Présence et de l’Action du Saint-Esprit dans l’Église/Chapitre 19


J. Marc Aurel, Imprimeur-libraire (p. 170-171).

CHAPITRE XIX.

DU CHAPITRE XIXe DE M. WOLFF, OÙ IL VEUT QUE LES MISSIONNAIRES SOIENT ENVOYÉS PAR LES HOMMES.

Nous avons vu que dans le passage des Act. XIII, 1, 2, 3, il s’agit des apôtres et de celui qui dit : « Je ne suis pas de l’homme, ni par aucun homme, » — et qui avait travaillé long-temps déjà avant cela. Nous avons vu aussi que l’on prêchait et évangélisait sans aucune mission d’homme ; de sorte que les assertions de M. Wolff sont absolument fausses. C’est un peu trop fort de citer Act. XIII pour montrer ce qu’un évangéliste était, et ce qu’un apôtre n’était pas.

La citation de 2 Cor. VIII, 23, est inconcevable. Saint Paul parle de Tite, mais pas du tout comme d’un envoyé des églises ; et il ne s’agissait que d’une collecte. L’apôtre refusait de prendre de l’argent sans avoir des frères des églises avec lui, afin que le ministère de la Parole ne fût pas soupçonné même de ce côté. Voyez 2 Cor. IX, 5 , VIII, 19, 20, 21.

Barnabas, en effet, a été envoyé à Antioche par l’église de Jérusalem dont nous avons vu la position spéciale, tous les apôtres étant là. Mais il n’y a pas été envoyé comme évangéliste ; c’est afin de visiter, de la part de cette église mère et métropole (car elle était telle), les fidèles qui avaient déjà été amenés à la connaissance du Seigneur par le moyen de ceux qui avaient prêché sans avoir été envoyés par autre chose que par la persécution. Quand il fut venu, et qu’il eut vu la grâce de Dieu, il s’en réjouit ; il les exhorta à se tenir fermes, et d’autres personnes furent ajoutées. Ainsi, la première église des Gentils et celle de Jérusalem, l’église par excellence où tout avait commencé, étaient identifiées. Barnabas agit selon son don ; et usant de sa liberté, il fait venir Paul. Il n’y avait pas cette jalousie qui parle de son champ. L’église de Jérusalem envoie Barnabas où d’autres avaient travaillé, et Barnabas est trop heureux de trouver Paul. Ils n’avaient tous qu’un seul objet : Christ et le bien des âmes. Mais quant à la mission de Barnabas, il est clair qu’il n’était pas envoyé comme évangéliste, car il était envoyé à des chrétiens.

Quant aux maîtres d’école, ils sont très-utiles à leur place ; mais tout dans cette brochure prend sa source dans les choses que l’on fait, et dans le désir de les appuyer, quand même. Sauf cela, il est très-évident que les maîtres d’école n’ont aucun rapport avec le sujet que nous traitons. Je suppose que M. Wolff ne refusera pas à un instituteur d’établir une école pour son compte : en le faisant, je ne pense pas qu’il se mette à la hauteur de l’apostolat, quoiqu’il ne soit pas envoyé par les hommes.

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