Cruelle Énigme. Profils perdus
Plon-Nourrit et Cie, imprimeurs-éditeurs (p. 150-164).


IX

DERNIÈRE NOBLESSE


Dans le fiacre qui l’emportait vers l’avenue Friedland, au lendemain de cette nuit d’agonie, Thérèse de Sauve ne prit aucune des précautions qui lui étaient habituelles, comme de changer de voiture en route, de nouer sur son visage une double voilette, d’épier au détour des rues, par la petite vitre de derrière, si rien de suspect n’accompagnait sa promenade clandestine. Toute cette craintive cachotterie de l’amour défendu lui plaisait autrefois délicieusement, à cause d’Hubert. Assurer le mystère de leur intrigue, n’était-ce pas en assurer la durée ? Il s’agissait bien de cela, maintenant ! Elle tenait dans sa main non gantée une petite clef d’or pendue à la chaînette d’un bracelet, — joli bijou de tendresse que son amant avait fait forger pour elle. Cette clef, qui ne quittait jamais son poignet, servait à ouvrir la porte du rez-de-chaussée prêté par Emmanuel Deroy, asile adoré des quelques journées où elle avait vraiment vécu sa vie, oasis de rêve vers laquelle la malheureuse allait à présent comme vers un cimetière. Il devait y avoir de l’orage dans la journée, car l’atmosphère de ce matin d’automne était lourde et toute chargée d’une torpeur électrique, dont l’influence exaspérait encore ces nerfs malades de femme. Elle ne dit pas à son cocher, comme elle faisait toujours, de pousser la voiture dans l’allée ; car la maison avait deux issues, et la porte cochère grand ouverte lui permettait d’arriver avec le fiacre devant la porte même de l’appartement sans être vue du concierge, dont la discrétion était d’ailleurs garantie par les profits que rapportait la liaison de l’ami de son locataire. Tout le long du chemin, elle avait fixé les yeux sur les moindres détails des rues successivement traversées ; elle les connaissait si bien, depuis les enseignes des boutiques jusqu’à la physionomie des maisons, parce que ces images étaient associées aux plus heureux souvenirs de son trop court roman. Elle leur disait en pensée le même adieu funèbre qu’à son bonheur. Elle aussi, en proie aux hallucinations de l’épouvante, et ne distinguant plus le possible du réel, elle ne doutait plus qu’Hubert ne sût tout. Elle relisait le billet reçu la veille et dont chaque mot, pour elle qui connaissait si bien le caractère du jeune homme, trahissait une profonde angoisse. D’où cette angoisse serait-elle venue, sinon d’un événement relatif à leur amour ? Et de quel événement, sinon d’une révélation sur l’horrible tromperie, sur l’acte infâme commis par elle, oui, par elle-même ? Dieu ! s’il était quelque part une eau sacrée où se laver le sang, où noyer le souvenir de toutes les fièvres mauvaises ! Mais non ! il continue de courir dans nos veines, ce sang chargé de nos péchés les plus honteux. Il n’y a pas eu d’interruption entre le battement de notre pouls à l’heure du remords et son battement à l’heure de la faute. Et Thérèse sentait de nouveau s’appuyer sur son visage les baisers de l’homme avec lequel elle avait trahi Hubert ; elle les avait rendus, cependant, ces affreux baisers.

— « S’il m’interroge, comment trouver la force de lui mentir, et à quoi bon ?… » Cette phrase à laquelle aboutissaient depuis la veille toutes ses méditations, elle se la disait encore à la minute où elle se trouvait devant la porte derrière laquelle allait, sans doute, se jouer une des scènes les plus tragiques pour elle du drame de sa vie. Elle eut du mal à glisser la petite clef d’or dans la serrure, tant ses doigts tremblaient, — cette clef donnée pour être maniée avec d’autres sentiments ! Elle savait, à n’en pas douter, qu’au seul bruit du pêne tournant sur la gâche Hubert serait là, derrière cette porte, à l’attendre. Il était là, en effet, qui la reçut dans ses bras. Il sentit ses lèvres toutes froides. Il la regarda, ainsi qu’il faisait chaque fois, après l’avoir pressée contre lui. On eût dit qu’il voulait se mieux démontrer la vérité de cette présence. Ce premier baiser infligeait toujours à Thérèse un spasme au cœur, et il lui fallait son invincible crainte de déplaire à son ami pour se détacher de ses bras. Encore à ce moment, et malgré les tortures de la nuit, elle tressaillit jusqu’au fond de l’être, et comme un désir fou s’empara d’elle de griser Hubert par tant de caresses qu’ils oubliassent tous deux, lui, ce qu’il avait à demander ; elle, ce qu’elle avait à répondre. Ce ne fut qu’un frisson, pourtant, et qui tomba rien qu’à entendre la voix du jeune homme la questionner avec anxiété. « Tu es malade ? » disait-il. La voyant toute pâlie, le tendre enfant se reprochait de l’avoir fait venir par cette matinée, et devant cette évidente souffrance il avait déjà oublié le motif du rendez-vous. D’ailleurs, sa confiance dans l’issue de l’entretien était telle qu’il n’avait pas subi une seule reprise de ses soupçons depuis la veille. « Tu es malade ? » répéta-t-il en l’entraînant dans l’autre pièce et la faisant s’asseoir sur un divan. Comme Emmanuel Deroy avait été attaché à la légation de Tanger avant d’aller à Londres, son appartement était tout garni d’étoffes d’Orient, et ce grand divan, drapé de tapis, placé juste en face de la porte d’un petit jardin, était particulièrement chéri d’Hubert et de Thérèse. Ils avaient tant causé parmi ces coussins où reposaient leurs têtes unies, dans ces minutes de l’intimité qui suivent les ivresses de l’amour, — intimité que lui, du moins, préférait à ces ivresses. Il avait beau aimer Thérèse jusqu’à tout lui sacrifier, il n’en était pas moins demeuré catholique au fond de sa conscience, et un obscur remords mêlait sa secrète amertume à la douceur que lui versaient les baisers. Il pensait à sa propre faute et surtout au péché qu’il faisait commettre à Thérèse. Dans la naïveté de son cœur, il s’imaginait l’avoir séduite ! Elle s’affaissa plutôt qu’elle ne s’assit sur ce profond divan, et il commença de lui ôter sa voilette, son chapeau et son manteau. Elle le laissait faire en lui souriant avec un attendrissement infini. Au sortir de ses heures de tourmentante insomnie, c’était pour elle quelque chose d’amer tout à la fois et de pénétrant que l’impression de la câlinerie du jeune homme. Elle le trouvait si affectueux, si délicatement intime, si pareil à lui-même, qu’elle songea que, sans doute, elle s’était trompée sur le sens du billet, et à la question sur sa santé, afin de sortir d’incertitude tout de suite, elle répondit :

— « Non, je ne suis pas malade ; mais le ton de ta dépêche était si étrange qu’il m’a inquiétée. »

— « Ma dépêche ? » reprit Hubert en lui serrant les mains, qu’elle avait froides, pour les réchauffer. « Ah ! ce n’était pas la peine… Tiens ! maintenant je n’ose plus même t’avouer pourquoi je l’ai écrite. »

— «  Avoue tout de même, » fit-elle avec une insistance déjà angoissée, car l’embarras d’Hubert venait de lui rendre l’inquiétude dont elle avait tant souffert.

— « On est si étrange ! » reprit le jeune homme en secouant la tête. «  On a des heures où l’on doute malgré soi de ce que l’on sait le mieux… Mais il faut d’abord que tu me pardonnes d’avance. »

— « Te pardonner, » dit-elle, « mon ange ! Ah ! Je t’aime trop !… Te pardonner ? » répéta-t-elle ; et ces syllabes, qu’elle entendait sa propre voix prononcer, retentissaient dans sa conscience d’une façon presque intolérable. Qu’elle aurait voulu, en effet, avoir à pardonner et non pas à être pardonnée ! « Mais quoi ?… » interrogea-t-elle d’une voix plus basse et qui révélait le recommencement de son trouble intérieur.

— «  D’avoir pu me laisser troubler une minute par une infâme calomnie, que des personnes qui haïssent notre amour m’ont rapportée sur ta vie à Trouville… Mais qu’as-tu ?… » — Cette phrase, et plus encore le son de voix avec lequel elle avait été prononcée, était entrée dans le cœur de Thérèse comme une lame. Peut-être si Hubert l’avait accueillie, dès son arrivée, par des paroles de soupçon, ainsi que les hommes savent en inventer, dont chaque mot suppose une absence de foi qui devance les preuves, aurait-elle trouvé dans son orgueil de femme l’énergie d’affronter le soupçon et de nier. Mais il y avait dans l’attitude du jeune homme, depuis le début de cette explication, la sorte de confiance tendre, candide et désarmée qui impose la sincérité à toute âme demeurée un peu noble ; et, malgré ses défaillances, Thérèse n’était pas née pour les compromis des adultères ni surtout pour les complications des trahisons. Elle était de ces créatures capables de grands mouvements de conscience, de soudains reflux de générosité, qui, descendues à un certain degré, disent : « C’est assez d’abjection ! » et préfèrent se perdre entièrement à s’abaisser davantage. Les remords des dernières semaines l’avaient d’ailleurs amenée à cet état de sensibilité souffrante qui pousse aux actes les plus déraisonnables, pourvu que ces actes terminent la souffrance. Et puis, l’énervement de la nuit d’insomnie, augmenté encore par le malaise du jour orageux, lui rendait aussi impossible de dissimuler ses émotions qu’il l’est à un soldat, frappé de panique, de dissimuler sa peur. En ce moment, son visage était à la lettre bouleversé par l’effet de ce qu’elle venait d’écouter et par l’attente de ce que son inconscient bourreau allait dire. Il y eut une minute d’un silence plus que pénible pour tous les deux. Le jeune homme, assis sur le divan à côté de sa maîtresse, la regardait avec ses paupières baissées, sa bouche entr’ouverte, sa face de morte. L’excès de ce trouble avait quelque chose de si étonnamment significatif, que tous les soupçons, soulevés et chassés la veille, se réveillèrent à la fois dans la pensée de l’enfant. Il vit soudain devant lui des gouffres, dans l’éclair d’une de ces intuitions instantanées qui nous illuminent parfois tout le cerveau, à des heures d’émotion suprême.

— « Thérèse ! » cria-t-il, épouvanté de sa propre vision et de l’horreur subite qui l’envahissait. « Non ! ce n’est pas vrai, ce n’est pas possible !… »

— « Quoi ? « fit-elle encore. « Parlez, je vous répondrai. »

Le passage du tendre « tu » de leur intimité à ce « vous », que son accent vaincu rendait si humble, acheva d’affoler Hubert. — « Mais non ! » continua-t-il en se levant et se mettant à marcher à travers la chambre d’un pas brusque dont le bruit piétinait le cœur de la pauvre femme ; « je ne peux même pas formuler cela… Je ne peux pas… Eh bien ! si !… » fit-il en s’arrêtant devant elle : « On m’a dit que tu avais été à Trouville la maîtresse d’un comte de La Croix-Firmin, que c’était la fable de l’endroit, que des jeunes gens t’avaient vue entrer chez lui et l’embrasser, que lui-même s’était vanté d’avoir été ton amant… Voilà ce qu’on m’a dit, et dit avec une telle insistance que j’ai subi une minute l’affolement de cette calomnie ; et alors j’ai éprouvé le besoin maladif de te voir, de t’entendre m’affirmer seulement que ce n’est pas vrai. Cela suffira pour que je n’y pense plus jamais… Réponds, mon amour, que tu me pardonnes d’avoir pu douter de toi, que tu m’aimes, que tu m’as aimé, que tout cela n’est qu’un odieux mensonge !… » Il s’était jeté à ses genoux en disant ces paroles ; il lui prenait les mains, les bras, la taille ; il se suspendait à elle, comme, au moment de se noyer, il se serait accroché au corps de celui qui se fût jeté à l’eau pour le sauver.

— « Que je vous aime, cela est vrai, » lui répondit-elle d’une voix à peine distincte,

— « Et tout le reste est un mensonge ?… » supplia-t-il éperdu.

Ah ! pour un mot sorti de cette bouche, il eût donné sa vie, à cette seconde. Mais la bouche restait muette, et, sur les joues si pâles de cette femme, des larmes se mirent à couler, lentes et longues, sans un sanglot, sans un soupir, comme si c’eût été son âme qui pleurait ainsi. Un tel silence, de telles larmes, dans un tel instant, n’était-ce pas la plus claire, la plus cruelle de toutes les réponses ?

— « C’est donc vrai ?… » interrogea-t-il encore. Et comme elle continuait à se taire : « Mais réponds, réponds ! » reprit-il avec une violence effrayante, qui arracha à cette bouche, dans les coins de laquelle continuaient à couler ces larmes lentes, un « oui » si faible qu’il l’entendit à peine, et cependant il devait l’entendre toujours ! — Il se releva d’un bond et tourna les yeux autour de lui avec égarement. Il y avait des armes appendues aux murs. Une tentation de lacérer cette femme avec un des poignards dont l’acier brillait s’empara de ce fils de soldat, si forte qu’il recula. Il regarda de nouveau ce visage sur lequel les mêmes larmes coulaient, intarissables. Il jeta ce « ah ! » d’agonie, sorte de cri de bête blessée à mort, qu’arrache un spectacle d’horreur, et, comme s’il eût eu peur de tout, de ce spectacle, de ces murs, de cette femme, de lui-même, il s’enfuit de la chambre et de l’appartement, la tête nue, l’âme affolée. Il avait eu assez de force pour sentir qu’après cinq minutes il serait devenu un meurtrier.

Il s’enfuit, où ? comment ? par quels chemins ? Jamais il ne sut avec netteté ce qu’il avait fait durant cette journée. Il se rappela, le lendemain, et parce qu’il en eut la preuve palpable auprès de lui, qu’à un moment il s’était vu dans la glace d’une devanture, la face hagarde, les cheveux au vent, et que, par une bizarre survivance du sentiment de la tenue, il était entré dans une boutique pour y acheter un chapeau. Puis il avait marché droit devant lui, traversant d’interminables quartiers de Paris. Les maisons succédaient aux maisons, indéfiniment. À une minute, il fut dans la campagne de la banlieue. L’orage éclata, et il put s’abriter sous un pont de chemin de fer. Combien de temps resta-t-il ainsi ? La pluie tombait par torrents. Il était appuyé contre une des parois du pont. D’intervalle en intervalle, des trains passaient, ébranlant toutes les pierres. La pluie cessa. Il se remit en marche, s’éclaboussant aux flaques d’eau, n’ayant rien mangé depuis le matin et n’y prenant pas garde. Le mouvement automatique de son corps lui était nécessaire pour ne pas sombrer dans la folie, et, instinctivement, il allait. La monstrueuse chose qu’il avait aperçue à travers le saisissement d’une foudroyante épouvante était là, devant ses yeux ; il la voyait, il la savait réelle, et il ne la comprenait pas. Il était comme un homme assommé. Il éprouvait une sensation si insupportable qu’elle n’était même plus de la douleur, tant elle dépassait les forces de son être en les écrasant. Le soir tombait. Il se retrouva sur la route de sa maison, conduit par l’impulsion machinale qui ramène l’animal saignant du côté de sa tanière. Vers dix heures, il sonnait à la porte de l’hôtel de la rue Vaneau.

— « Il n’est rien arrivé à monsieur Hubert ? » fit le concierge ; « ces dames étaient si inquiètes… »

— « Fais-leur dire que je suis rentré, « dit le jeune homme, « mais que je suis souffrant et que je désire être seul, absolument seul, tu entends, Firmin. » Le ton avec lequel cette phrase était dite coupa toute question sur la bouche du vieux domestique. Comme hébété par l’éclair de fureur qu’il venait de surprendre dans les yeux de son jeune maître et par le désordre de sa toilette, il suivit Hubert. Il le vit traverser le vestibule, entrer dans le pavillon, et il monta lui-même jusqu’au salon pour transmettre à sa maîtresse l’étrange commission dont il était chargé. La mère avait attendu le fils pour le déjeuner. Hubert n’était pas rentré. Quoique cela ne lui fût jamais arrivé de manquer sans prévenir, elle s’était efforcée de ne pas trop s’inquiéter. L’après-midi s’était passé sans nouvelles, puis l’heure du dîner avait sonné. Pas de nouvelles encore.

— « Maman, » avait dit Mme Liauran à madame Castel, « il est arrivé un malheur. Qui sait où le désespoir l’aura entraîné ? »

— « Il aura été retenu par des amis, » avait répondu la vieille dame, dissimulant sa propre inquiétude pour dominer celle de sa fille. Lorsque la porte s’était ouverte à dix heures, avec sa finesse d’ouïe et du fond du salon, Mme Liauran avait entendu le bruit, et elle avait dit à sa mère et au comte Scilly, prévenu depuis le dîner : « C’est Hubert. » Quand Firmin eut rapporté la phrase du jeune homme : « Il faut que je lui parle ! » s’était écriée la malade. Et elle s’était redressée sur son séant, comme ne se souvenant pas qu’elle ne pouvait plus marcher.

— « Le comte va se rendre auprès de lui, » fit Mme Castel, « et nous le ramener. »

Au bout de dix minutes, Scilly revint, mais seul. Il avait frappé à la porte, puis essayé de l’ouvrir. Elle était fermée à double tour. Il avait appelé Hubert plusieurs fois ; ce dernier l’avait enfin supplié de le laisser.

— « Et pas un mot pour nous ? » demanda Mme Liauran.

— « Pas un mot, » répondit le général.

— « Qu’avons-nous fait ? » reprit la mère. « À quoi cela m’aura-t-il servi de le détacher de cette femme, si j’ai perdu son cœur ! »

— « Demain, » répliqua Scilly, « vous le verrez revenir à vous plus tendre que jamais. Au premier moment, cela vous terrasse. Il a cherché des preuves de ce que nous lui avions dit, et il en a trouvé : voilà l’explication de son absence et de sa conduite. »

— « Et il n’est pas venu souffrir auprès de moi ! » fit la mère. « Mon Dieu ! est-ce qu’en croyant l’aimer pour lui, je ne l’aurais aimé que pour moi ? Voulez-vous sonner, général, qu’on me porte dans ma chambre ? » Et lorsqu’on eut roulé dans l’autre pièce le fauteuil qu’elle ne quittait plus maintenant, et qu’elle fut couchée dans son lit : « Maman, » dit-elle à Mme Castel, « écarte le rideau, que je regarde ses fenêtres. » Puis, comme Hubert n’avait pas fermé ses volets et qu’on voyait passer et repasser son ombre : « Ah ! maman, » dit-elle encore, « pourquoi les enfants grandissent-ils ? Autrefois, il n’aurait pas eu une peine sans venir la pleurer sur mon épaule, comme je fais sur la vôtre, et maintenant… »

— « Maintenant, il n’est pas plus raisonnable que sa mère, » dit la vieille dame, qui n’avait presque point parlé de la soirée, et qui, mettant un baiser sur les cheveux de sa fille, la fit se taire en prononçant cette phrase où se révélait son propre martyre : « J’ai mal à vos deux cœurs. »