Gangloff (p. 139-141).

Dans la rue.

C’est à Paris que le drame se passe, et la chose ne paraîtra pas étonnante à nos lecteurs, puisqu’il s’agit de charité, de désintéressement, d’héroïsme.

Un épouvantable incendie vient de consumer tout un îlot de maisons. Il y a eu des morts, il y a des orphelins.

Au milieu de la rue, tout en larmes, voici quatre enfants qui viennent de perdre leur père, leur mère, tout.

Qui va recueillir ces abandonnés ?

« Moi, dit une dame qui semble riche, j’adopte le premier des quatre qui viendra vers moi. » Et, en effet, la brave femme « enlève » un des petits, celui qui avait couru le plus fort.

Une autre en fait autant. C’est si contagieux, le Bien !

Malgré tout, il reste encore deux orphelins. dont une orpheline. Qui va recueillir ces abandonnés ?

Or, il y avait là, dans un coin, un couple grave et qui semblait se concerter. C’étaient un sculpteur et sa femme. Le sculpteur avait un talent très honoré, mais n’était pas riche et vivait de son art. Sa femme et lui avaient de grandes âmes. Les autres n’en avaient pris qu’un ils en prirent deux, les gourmands, et se mirent à les élever.

Il y a longtemps déjà que l’excellent artiste est mort, laissant de belles œuvres, mais ayant surtout accompli de ces bonnes œuvres qui vaudront mieux pour lui aux yeux du Juge.

Sa veuve, son admirable veuve a continué ce qu’ils avaient si bien commencé ensemble. Pauvre, elle a donné aux deux enfants ses humbles ressources, son temps, sa vie, son cœur.

Ô charité, ô beauté de l’âme humaine, ô bonté de la femme chrétienne !