Gangloff (p. 103-104).

Le Charme.

J’ai là, sous les yeux, une image naïve qui représente au naturel un charmeur de serpents.

Les serpents sifflent, ils se démènent, ils s’enroulent en d’affreux zigzags, ils se dressent, ils menacent. N’en ayez cure ils sont « charmés ».

En contemplant ce spectacle qui ne vous rassure pas assez complètement, il me vient une idée que je veux vous communiquer.

C’est que, vous et moi, nous n’aurons pas sans doute l’occasion de vivre au milieu de tant de serpents ; mais que nous vivons, hélas ! au milieu de certains hommes qui ne valent guères mieux que les serpents.

Eh bien ! je vais vous donner le secret du grand charme, du charme souverain qui vient à bout de toutes les ingratitudes, de toutes les méchancetés, de toutes les perfidies humaines.

Ce charme vainqueur, c’est la Bonté.