Cours d’agriculture (Rozier)/OBIER

Hôtel Serpente (Tome septièmep. 124-125).


OBIER, ou BOIS IMPARFAIT. (Voyez Aubier)

Obier. Tournefort le place dans la sixième section de la vingtième classe des arbres à fleurs d’une seule pièce, dont le calice devient une baie, & il l’appelle opulus Ruellii, von-Linné le classe dans la pentandrie trigynie, & le nomme viburnum opulus.

Fleur, d’une seule pièce en rejeton, divisée en cinq découpures obtuses ; le calice petit, à cinq dentelures ; cinq étamines, trois pistils ; quelques fleurs stériles, les autres hermaphrodites.

Fruit. Baie arrondie à une seule loge, renfermant une seule semence osseuse, applatie, obronde, en forme de cœur.

Feuilles, portées par des pétioles, découpées en lobes, nerveuses en dessous, sillonnées en dessus.

Racine, ligneuse, rameuse.

Port. Arbrisseau dont la tige est droite ; l’écorce des jeunes tiges lisse, blanche ; les fleurs blanches disposées au sommet en fausses ombelles ; celles de la circonférence, stériles ; les baies rouges, les feuilles opposées avec des glandes sur leur pétiole.

Lieu. Les bords des prés humides, des fossés, des bois, sur les montagnes

Propriétés, presque nulles en médecine. On dit son eau distillée diurétique, & son fruit astringent.

On connoît sous le nom de Rose de Gueldres, ou de Pelote de neige, ou Obier stérile, une jolie variété de cet arbrisseau, nommée par Tournefort, opulus flore globoso, & par von-Linné viburnum opulus roseum. Il diffère du précédent surtout par ses fleurs de couleur blanc de lait, qui, au lieu d’être en espèce d’ombelle, sont disposées en boules, & toutes sont stériles, c’est de là qu’on lui a donné les dénominations citées ci-dessus. Cet obier est très-commun dans la province de Gueldres. On trouve sur ces deux obiers des feuilles panachées qui constituent encore de nouvelles variétés.

M. Duhamel parle d’un obier précoce du Canada, ou à grandes fleurs, nommé pimina par les canadiens ; je ne le connois pas. Von-Linné compte huit espèces d’obier, & dans ce nombre est compris le laurier-thym. (Voyez ce mot)

Celles dont je ne parle pas, sont peu agréables pour les jardins : on multiplie ces arbrisseaux par semences, excepté le stérile, par marcottes, par drageons enracinés qui poussent des racines. Ils fleurissent en avril ou mai, suivant le climat, & produisent un très-joli effet par leurs fleurs & par leurs fruits, dans les bosquets du printemps.